« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. » par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer
Sujet: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Sam 8 Sep - 17:14
« Une vraie rencontre, une rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin… » Esméralda & Loreleï
Les bottes de la rodeuse faisait lever la poussière du sentier de terre battue et on entendait crisser les cailloux sous ses semelles. Habituellement, la jeune femme préférait progresser dans les sous-bois et les endroits où elle n’était pas autant à découvert, seulement les forêts n’étaient pas toutes aussi accueillantes que celles que la demoiselle avait connues dans son enfance. Sa quête l’avait souvent fait tomber nez à nez avec des trolls, des briguants et bien d’autres créatures pas très amicales. Du coup, Loreleï n’a eu d’autre choix que d’apprendre à se battre et apparemment, elle le faisait bien. Soudain, la rodeuse s’arrêta de marcher et levant une main pour protéger ses yeux des rayons du soleil, elle tenta de déduire quelle heure pouvait-il bien être grâce à la position de l’astre. Pas loin de midi certainement, car son estomac réclamait à manger… Après une longue journée de marche à errer dans les villages et les bords de route, Loreleï méritait bien une pause. Elle avait beau questionner les gens, personne ne semblait savoir où se trouvait ses frères, non en fait, tout le monde avait vue passer des corbeaux, mais que voulez-vous, à l’état sauvage de simples volatils, il y en a partout ! Malgré les apparences, retrouver ses frères était vraiment très ardu, surtout que la plupart des gens la croyait cinglée de courir après un groupe de sept corbeaux bien distinct. Et si ses frères s’étaient dispersés ? Loreleï préférait ne pas y penser, sa tache tirerait trop vers l’impossible…
La jeune femme regarda autour d’elle et essaya de s’orienter dans ce nouvel endroit. Visiblement elle était dans un genre de campagne… L’air pur, le soleil qui fait ouvrir les fleurs, le clapotis de l’eau des ruisseaux, le bruit du vent dans les herbes hautes, tout ceci était bien relaxant et rappelait à la jeune femme des souvenirs de son propre chez soi. Là-bas, dans cette petite chaumière qui l’avait vue grandir, y retournerait-elle un jour ? Qui sait, ses aventures l’avaient conduite si loin, elle avait fait tant de choses… Et puis dans son village natal, mise à part ses parents, il n’y avait pas grand-chose pour elle. Seulement des villageois terrorisés la traitant de sorcière. La seule raison pourquoi la jeune femme retournerait dans son ancien foyer serait pour y ramener ses frères, ni plus, ni moins et ainsi prouver à tous qu’elle n’était pas la méchante dans cette histoire. Cela faisait plusieurs mois déjà que Loreleï avait quitté ses parents pour poursuivre cette promesse qu’elle s’était faite, à elle, mais aussi à ses frères.
La jeune femme avait gravit une colline qui surplombait les champs où des paysans s’afféraient scrupuleusement. Contournant un groupe de moutons qui broutaient, la demoiselle repéra un grand arbre où elle pourrait être tranquille pour un petit pique-nique en plein air. Plaçant son arc et son carquois en bandoulière autour de ses épaules, Loreleï accrocha son sac de toile à une branche avant de commencer l’ascension de l’arbre. C’était un chêne, probablement centenaire vu la taille, les branches étaient si longues et si feuillues qu’elles s’étendaient au-dessus du sol tel une toile d’araignée opaque. S’était l’un des rares arbres qui apparaissaient dans la clairière que la rodeuse avait dénichée. La jeune femme finit par s’asseoir sur son perchoir, une énorme branche très solide, et laissa ses jambes effilées se balancer dans le vide comme un enfant sur une chaise trop grande. Il y avait tant de feuillage que seul le mouvement de balancier de ses jambes auraient pu la trahir, autrement dit, on ne la voyait même pas d’en bas. La demoiselle se pencha doucement pour ne pas tomber, étirant le bras vers son sac accroché à une autre branche plus basse. Une mèche de ses cheveux d’encre lui tomba devant le visage sous l’effort malgré le fait qu’elle les avait attaché en queue de cheval. Oufff, elle avait mis son sac un peu loin, elle le frôlait seulement du bout des doigts. Soudain, un craquement sinistre se fit entendre, la branche de son baguage se rompit et le sac tomba sur le sol, s’ouvrant pars la même occasion. Loreleï soupira de frustration, soudainement trop paresseuse pour avoir envie de redescendre, pourtant il le fallait bien.
« C’est pas vrai… »
Elle enroula ses mains autour du tronc du chêne et commença à trouver les meilleurs appuis avec ses pieds lorsqu’un buisson se mis à bouger au pied de l’arbre. Ce n’était pas un gros mouvement, mais ne voyant pas tellement de quoi il s’agissait, la jeune femme s’arrêta net et tourna le visage vers l’origine du bruit. Une touffe de poil blanc apparu avec deux petites oreilles et couronné de deux cornes sur le dessus de la tête. Loreleï leva un sourcil, surprise, puis rit doucement. Le bijou que portait l’animal prouvait qu’il avait un maitre quelque part, donc on était bien loin d’une bête sauvage que la rodeuse redoutait. Malgré tout, le quadrupède s’avança vers le sac de la rodeuse, pas du tout effrayé.
« Ne touche pas à ça ! »
La chèvre releva la tête comme si elle venait de remarquer la présence de Loreleï. La jeune femme, elle, en plein escalade était en bien mauvaise posture pour faire partir l’animal et ne réussit qu’à lui faire un vulgaire signe de la main lui intimant de partir. L’animal pas du tout impressionné, retourna mettre la tête dans le baguage de la jeune femme. Ne trouvant pas la descente assez rapide, la rodeuse sauta sur le sol, faisant sursauter la chèvre qui releva la tête du sac avec un bout de parchemin entre les dents. Loreleï s’immobilisa, ne voulant pas effrayer la bête à nouveau, surtout quand cette dernière avait sa seule carte de la région dans la gueule.
« Petit, petit, petit… »
L’animal l’a regarda. Lorelei regarda la chèvre. Les deux étant immobiles se fixèrent des yeux, la jeune femme tendit la main vers la carte, mais soudain, le quadrupède pris la fuite au grand désespoir de la rodeuse. La jeune femme jura de manière très peu gracieuse et attrapant tous ses effets personnels sur le sol, elle poursuivit le quadrupède à fourrure. Manquerait plus qu’à cause de ce stupide animal de ferme elle se perde ! Elle suivit les traces de sabots et le bruit que faisait l’animal dans les herbes hautes, l’ayant déjà perdue de vue. Décidément, la biquette courait drôlement vite !
« Reviens ici sale bestiole ! Non mais attend que je t’attrape toi ! »
Invité
Invité
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Dim 9 Sep - 12:29
Loreleï & Esméralda
Les crépitements du feu de bois tisonné par la bohémienne s’amplifièrent lorsqu’elle déposa au-dessus de celui-ci un faisan fraichement embroché qu’un de ses frères avait chassé tôt ce matin. Elle faisait tourner le bâton, et regardait le gibier avec envie lorsque l’odeur commençait à parvenir à son nez. Elle contempla la hauteur du soleil. Il serait bientôt l’heure de la journée. Actuellement, elle se trouvait en pleine campagne. Il n’y avait pratiquement pas d’arbres, l’herbe était courte et verdoyante. La gitane prenait plaisir à laisser ses pieds nus en caresser les brins. Cela faisait deux jours que le campement avec qui elle s’était jointe s’était posé en ce lieu. Isolé et calme et on entendait à peine le bruit de la rivière coulante à quelques minutes de là. Il n’était pas non plus totalement reclus et était facile d’accès. Il y avait quelques roulottes et des affaires qui trainaient, ainsi que le feu de bois au centre. Ce qui était bien dans ces situations là, c’est que le soir tout était toujours animé. Le feu éclairait le camp, tandis que des gitans jouaient de la musique et festoyaient. Ils ne se prenaient jamais la tête et restaient la plus part du temps toujours joyeux, quelques en soit les conséquences. Esméralda avait toujours respecté ca, bien qu’en ce moment les choses étaient plus que compliquées et que l’humeur n’était pas forcément chaque fois à la fête.
Elle s’éloignait de plus en plus de la ville où Frollo la recherchait. Au moins là, personne ne la connaissait et elle était en sécurité. Cela lui permettait de reprendre une vie plus ou moins calme même si aussi débile cela puisse-t-il paraitre, elle aurait voulu y retourner pour revoir ses amis, même au risque de se faire une nouvelle fois attraper.
S’étirant longuement, elle se leva du rondin sur lequel elle était assise pour partir dans la roulotte qu’on lui avait fourni. Si elle ne se joignait à personne durant ses voyages, elle dormirait dehors. Ses frères acceptaient toujours d’héberger l’un des leurs, mais en contrepartie ils devaient partager les recettes gagnées lors des spectacles. Cela ne dérangeait en rien la gitane qui, tant qu’elle avait assez pour un pain acceptait de partager tout ce qu’elle avait. Elle s’était aussi jointe aux tâches quotidiennes de la troupe en allant chasser un bon gros lièvre dodu hier soir, qu’ils avaient dégusté avidement.
Soudain alors qu’elle enfilait quelques bracelets, elle entendit un petit cri saccadé. Au loin. Cela ressemblait à un bêlement. Djali ? Elle ne l’avait pas vu de la matinée. La chèvre avait surement dû partir pendant que sa maitresse dormait encore, car lorsqu’elle s’était levée sa place vide était encore chaude. Djali était relativement libre, même si elle était indéniablement son animal. La complicité qui s’était formée entre les deux filles était merveilleuse et, même si elle n’en faisait parfois qu’à sa tête alors qu’elle comprenait parfaitement tout ordre, Esméralda ne l’abandonnerait jamais. Lorsqu’elle était dans un endroit vague comme celui-ci, pas besoin de lui interdire de sortir. Elle était surement allée courir et brouter de l’herbe, par un beau temps pareil quoi de plus normal. Elle prit un air étonné et alla sur le pas de sa roulotte, tenant l’encadrement de la porte.
Elle voyait la petite chèvre blanche, courir et bêlant de plus en plus fort avec un objet dans la bouche. Derrière elle, à quelques mètres tout de même, une jeune femme brune la coursait. La gitane les observaient et, se demandant ce qui se passait descendit de sa roulotte se plaçant devant le camp. Djali se précipitait droit vers elle, suivit de sa traqueuse qui l’injurait. Pourquoi s’était-elle énervée ainsi contre sa chèvre ? Lorsque celle-ci arriva enfin devant sa maitresse, elle put voir que ce qu’elle tenait dans la gueule n’était autre qu’un papier roulé, une sorte de parchemin surement. Ses yeux se posèrent alors rapidement sur la femme qui arrivait.
« Djali qu’est-ce que tu as fait ? Lâche ca ! » Dit-elle.
Elle lança un regard menaçant à sa chèvre qui n’était visiblement pas décidée à lui obéir. Qu’elle tête de mule ! Elle se baissa alors au niveau de l’animal et tenta de lui ouvrir la gueule pour ne pas abimer le papier encore plus. Il était obligatoirement à la jeune femme, sinon comment expliquer la situation ? Djali était une fouineuse hors pair et prenait tout ce qui lui plaisait ou qui avait selon elle bon gout.
« Lâche ca… » répéta-t-elle tout en forçant sur les mâchoires serrées de l’animal. Impatiente, elle rajouta d’un ton taquin « Si tu ne m’écoutes pas, pas de carottes ce soir ! »
L’animal relevât aussitôt la tête, les yeux ronds. Toisant sa maitresse qui affichait un sourire joueur à son intention, elle desserra vivement la mâchoire, frustrée, laissant tomber le papier qu’Esméralda attrapa aussitôt. Il s’agissait d’une carte, de la région sans-doute, elle n’en savait rien. Elle n’utilisait jamais de carte n’ayant aucun itinéraire précis, mais se contentait de suivre les chemins. Djali quant-à-elle, parti se promener plus loin. Le papier était légèrement abimé à cause des dents de la bête. Esméralda le contempla quelques instants puis le tendit en souriant à sa propriétaire d’un air légèrement gêné.
« Je suis désolée, elle n’en fait vraiment qu’à sa tête… Tenez. Elle s’excuse aussi, c’est une vrai fouine quand elle s’y met, j’espère ne pas trop vous avoir dérangé ni fait courir ! Vous venez de loin comme ca ? »
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Lun 22 Oct - 17:55
« On ne peut ménager la chèvre et le chou. »
Elle montait et descendait des collines, traversant des pâturages et sautant de petits ruisseaux avant de voir que la chèvre commençait à ralentir. Dans le ciel, on voyait des colonnes de fumées qui montaient doucement, ils approchaient d’un campement. Était-ce une bonne chose ? Lorelei l’ignorait encore, mais au moins quelqu’un pourrait stopper l’animal qu’elle coursait depuis une bonne distance. Des caravanes remplies son champs de vision, des couleurs vives et des odeurs nouvelles. Une silhouette élancée sortie de l’ombre des roulottes et une voix féminine s’éleva, la biquette piqua droit dans cette direction. Dieu merci, la chèvre s’arrêtait enfin ! Essoufflée, les joues rougies par l’effort, la jeune femme ralentie et s’arrêta tout près. Elle pouvait enfin souffler un peu ! Les genoux un peu flagellant à cause de son soudain sprint, la jeune femme regarda amusée l’inconnue qui tenta de faire desserre les mâchoires à l’animal. Décidément, il n’y avait pas qu’avec elle que la biquette était un peu récalcitrante… La menace de sa maitresse sembla fonctionner, car la boule de poil lâcha aussitôt le parchemin tant désiré. L’étrangère se retourna vers elle, lui tendant ce qui lui appartenait.
« Je suis désolée, elle n’en fait vraiment qu’à sa tête… Tenez. Elle s’excuse aussi, c’est une vrai fouine quand elle s’y met, j’espère ne pas trop vous avoir dérangé ni fait courir ! Vous venez de loin comme ça ? »
Lorelei était du genre méfiante habituellement, mais elle devait l’admettre, son interlocutrice lui sembla plutôt honnête et véritablement gênée de ce qui s’était passé. Et puis ce n’était pas sa faute, la chèvre avait l’air d’avoir tout un caractère à elle seule. La jeune femme retira sa veste, cette course lui avait donné chaud. La rodeuse tendit la main et referma les doigts autour de la carte. Lorelei la déplia devant ses yeux clairs pour évaluer les dégâts qu’avait faits l’animal sur le papier. Bon, au moins, s’était lisible… enfin, les grandes lignes disons. Elle ne peut s’empêcher de soupirer à la pensée qu’elle aurait à faire des détours pour demander son chemin.
« Oh, ce n’est rien, maximum un kilomètre ou deux…»
Lorelei posa son sac sur le sol et y attrapant sa gourde d’eau. Elle la secoua et le léger clapotis qu’elle entendit lui confirma sa crainte, il ne lui en restait plus beaucoup. Bah, en retournant sur ses pas elle recroiserait bien le petit ruisseau que lui avait fait très gracieusement enjambée l’animal de ferme… Bref, elle la vida d’un trait et grimaça, son eau goutait un peu le cuir depuis le temps qu’elle se réchauffait dans le récipient.
« En tout cas, merci ! Et toi, je te pardonne à condition que tu ne recommences plus !» dit-elle en se retournant vers la boule de poil.
Lorelei sourit pour montrer qu'elle ne leur en voulait pas plus que cela. La jeune femme libéra ses cheveux, sa coiffure n’avait pas résisté à cette course-poursuite. Sa chevelure lui tomba en cascade dans le dos, certains lui disaient que ça lui faisait bien ce look plus naturel, mais ce n’était pas pratique lorsqu’il fallait vagabonder dans les bois, grimper aux arbres ou tirer à l'arc. D'ailleurs, elle n’osait pas enlever son arc, ni son carquois, qui sait si ces gens étaient dignes de confiance, en fait, qui étaient-ils ? Elle n'avait jamais vue un attroupement comme celui-ci. Les roulottes, les bagages…
« Vous partez en voyage ? Heum, ça sent rudement bon ici… »
Son estomac approuva bruyamment, en effet, alors que la dénommée Djali lui piquait sa carte, la rodeuse n’avait eu le temps de se mettre à table en haut de son perchoir. Soudain, sa miche de pain et la viande séchée qui l’attendait dans son sac lui semblait bien peut appétissant comparé au fumet de rôtis qui se dégageait du bivouac…
Invité
Invité
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Sam 10 Nov - 1:27
Loreleï & Esméralda
Regardant sa collègue inspecter la carte tout en espérant qu’il n’y avait pas trop de dégâts, Esméralda grimaça lorsqu’elle entendit que Djali avait fait courir la brunette un kilomètre ou deux. Elle se sentit encore plus gênée qu’avant et commença à devenir un peu rouge. La randonneuse s’empara ensuite de sa petite gourde d’eau, et but tout ce qui lui restait. La gitane tourna la tête derrière elle, regardant le seau plein d’eau qu’un de ses frères avait été cherché au ruisseau non loin de là. Au moins, l’eau de celui-ci était assez pure, c’était un avantage !
La jeune femme se tourna ensuite vers Djali et lui parla. La concernée, visiblement blasée de ne pas avoir pu déguster la carte, partie dans une des roulottes d’un air boudeur. Esméralda tourna la tête à nouveau vers la jeune femme qui détacha sa longue chevelure brune. Cela lui donnait un côté assez naturel, tout en notant que ses cheveux étaient vraiment beaux ! Cependant, un petit détail titilla la bohémienne. En effet, son interlocutrice n’enlevant pas ses armes de son dos, signifiait que soit elle allait repartir tout de suite, soit elle était sur la défensive. Elle ne pensait pas qu’elle était une mauvaise personne.
Tout en lui demandant si elle partait en voyage, elle fit remarquer la bonne odeur de la grillade derrière elle. Elle tourna à son tour la tête vers le rôti, et manqua de pousser un cri de surprise et se précipita vers sa grillade. Elle balança de la terre sur le feu avec ses pieds pour l’éteindre comme elle put, et décrocha le faisan. Elle releva alors la tête vers la pauvre jeune femme et tout en faisant sa tâche, lui dit :
« Oh, non nous sommes des gitans. Nous vivons de nos spectacles et nous déplaçons sans cesses, ce que vous voyez ici sont nos maisons ! C’est un type de vie assez particulier, mais auquel je suis particulièrement attachée. »
Elle se releva ensuite, essuya son front contre son bras en soufflant. Ouf, elle avait failli faire bruler son repas ! Elle épousseta alors sa robe. La fille qui se dressait devant elle n’avait surement pas dû manger depuis un bon moment, et elle avait l’air d’être très attirée par l’odeur enivrante du gibier. Alors, tout en souriant elle attrapa le bras de celle-ci d’une main et tandis son bras vers le feu de bois.
« Vous avez l’air affamée, vous rejoindriez-vous à nous pour le déjeuner ? Je vous en prie, ne vous gênez pas ! »
Ne laissant au final pas vraiment le choix à sa collègue, elle lui déplaça un rondin de bois exprès pour elle puis s’assit, commençant à couper l’animal en plusieurs bouts.
« A en juger par vos vêtements, permettez-moi de vous demander si vous voyagez également ? »
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Lun 31 Déc - 23:22
« C’est toujours par la faim que commence un bon repas. »
Lorelei sursauta aux cris de son interlocutrice, celle-ci se précipitait pour sauver son repas des flammes, pour ne pas être impolie, la voyageuse cacha son sourire amusée derrière sa main. Des gitans… S’était bien la première fois que Lorelei en rencontrait pour de vraie. Comme beaucoup d’autres, elle avait entendu des histoires à leur sujet. Parfois, ce n’était pas des récits très reluisants d’ailleurs. Des kidnappeurs d’enfants, des voleurs, des escrocs, mais maintenant que la jeune femme avait le campement coloré sous les yeux, elle doutait fortement du fondement de ces racontars. Tous étaient si… festifs ! On était loin du regroupement de bandits qu’elle s’était imaginée lorsqu’elle était petite, malgré tout, la rodeuse était bien placée pour savoir que les rumeurs n’étaient souvent qu’un ramassis de mensonges, c’était certainement l’une des raisons qui l’avait poussée à partir. Une étincelle de curiosité s’alluma alors dans les yeux de la jeune femme, posant un regard nouveau sur les roulottes et leurs occupants. En fait, elle en savait encore moins qu’elle le croyait sur ce peuple… Mis à part que leurs chèvres sont bornées…
« Voyagez avec vos maisons ? C’est intéressant, personnellement, j’ai laissé mon foyer derrière moi au moment de mon départ. Ce n’aurait pas été pratique… Enfin, vous tous semblez bien équipés ! »
Son estomac renchérit à nouveau cruellement et c’est à ce moment que la bohémienne l’invita pour déguster son gibier. Attrapant son sac, car elle n’aimait pas être loin de ses affaires, elle se laissa guider par la gitane jusque devant le bivouac. Par respect, Lorelei retira son arc d’autour de ses épaules et son carquois qu’elle déposa à ses pieds, toujours à portée de main malgré tout. Il ne fallait pas le prendre personnel, s’était une habitude qui ne la quittait pas.
« Je ne voudrais pas m’imposer, je veux dire, cette viande est à vous, je ne voudrais pas vous en privez… Bon d’accord, dans ce cas, j’irai chasser un autre faisan pour vous remercier de votre générosité ! »
Elle s’assit sur le rondin qu’on lui avait apporté, murmurant un remerciement au passage. Elle regarda sa compagne découper l’animal. Elle renoua ses cheveux en une longue tresse serrée. Avait-elle l’air si affamée que cela ? Bon d’accord, elle ne s’était pas ménagée ces derniers jours, désireuse d’atteindre le village voisin plutôt rapidement car on lui avait dit que des corbeaux mangeaient continuellement les graines que mettaient les cultivateurs dans leur champs. Cependant, malgré toute la gentillesse que faisait preuve sa sauveuse de carte, lui déballer que ses frères étaient devenus des oiseaux s’était risqué de se faire prendre pour une folle.
« Oui, je voyage beaucoup. Je ne m’arrête jamais très longtemps. En vérité, je cherche des membres de ma famille, mais j’ignore où ils sont exactement... Disons qu’ils sont de grands voyageurs aussi et ça compliquent la chose ! Et vous, vous voyagez en groupe, mais faites-vous tous partie de la même famille ? »
Depuis leur rencontre, c’était la première fois que la rodeuse se permit de bien détailler la gitane à ses côtés. Elle était ravissante, plus encore que certaines nobles bien habillées qui avaient croisé sa route avec sa chevelure ondulée et sa robe plutôt ample. Comme quoi, la véritablement beauté n’est pas nécessaire le reflet de l’argent qu’on y met. On lui tendit un peu de viande et la jeune femme l’accepta avec plaisir, ses barrières commençèrent à tomber. Elle n’était plus aussi méfiante, se disant que si les gitans avaient voulu la détrousser, ce serait déjà fait.
« Au fait, je ne crois pas m’être présentée. Je m’appelle Loreleï... »
Invité
Invité
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Jeu 14 Fév - 20:14
Loreleï & Esméralda
La roturière s'assit alors à ses côtés, sur le rondin qu'elle lui avait attribuée. Quand elle refusa dans un premier temps de partager le repas des bohémiens mais qu'elle changea d'avis aussi net en promettant d'aller chasser, Esméralda réprima un sourire. Elle avait l'air vraiment sympathique ! Ensuite, elle lui raconta qu'elle cherchait des membres de sa famille, voyageurs également. C'est vrai que ca ne devait pas être simple, ils pourraient être n'importe où ! N'avait-elle pas un indice sur l'endroit dans lequel ils se trouvaient ? N'osant pas lui demander, elle était tout de même vraiment intriguée. Puis, la curiosité de la jeune voyageuse prit le devant.
« Oh, on se considère comme tel ! » lui dit-elle tout en terminant de couper l'animal. « Nous n'avons peut être pas les même parents et ne venons pas non plus du même endroit, mais ici nous nous considérons tous comme des frères. Je ne voyage avec eux depuis que très peu de temps, je change souvent de compagnons de routes... Disons que je cherche à m'éloigner d'un endroit. »
Le mot « en fuite » n'aurait pas été approprié devant une étrangère qu'elle venait à peine de rencontrer. Malgré sa spontanéité, elle se devait de parfois retenir sa gentillesse et être plus méfiante. Il fallait dire qu'elle en avait une ou deux fois fait les frais, et lorsqu'on fuyait un royaume mieux ne valait pas s'exposer. D'ailleurs, elle se demandait bien d'où venait la fille qui partageait son diner. Puis, la sortant de ses pensées, celle-ci se présenta. Son nom lui allait vraiment bien ! Sa chevelure noire de jais, sa peau pale et ses traits à la fois fins et serieux, tout semblait vraiment lui être avantageux et faisait d'elle une femme vraiment belle.
« C'est un très joli nom ! Moi c'est Esméralda. »
Elle arracha alors un bout de l'animal découpé, et sursauta lorsque le morceau lui brula le bout des doigts. Alors elle le tendit à Loreleï en souriant.
« C'est du faisan. Attention, c'est chaud ! »
Puis elle s'arracha un bout pour elle, et elle commença à déguster son met. Elle avait toujours appris à se débrouiller seule pour trouver à manger, et bien que ne sachant absolument pas manier l'arc, elle était très douée avec les dagues et les épées fines. Ainsi, lorsqu'elle chassait il lui fallait s'armer de patience en se camouflant dans un buisson ou bien dans un arbre, et attendre le moment propice pour attaquer la bête. Mais parfois, c'était bien plus facile de faire la cueillette et de manger ce que la nature créait, et cela prenait moins de temps aussi. Sauf quand un de ses frères s'avérait être assez doué à l'arc ou aux pièges. Elle rapprocha également le seau plein d'eau d'elles, et posa l'une des chopes à côté de Loreleï. Quand on servait à manger, autant bien faire le service !
Tandis qu'elle dégustait sa deuxième part, elle s'arrêta un instant pour contempler le ciel, aussi bleu que tout à l'heure. C'était une vrai aubaine de pouvoir prendre son déjeuner dans ses conditions, c'était quelque chose que les gens de la noblesse ne comprendraient surement jamais, trop attaché à leur vie plate qui suit toujours le même fil ennuyeux de la routine, de l'argent et de la dépendance du regard des gens.
« Et cela fait longtemps ? » dit-elle en sortant de sa rêverie. « Que vous voyager, je veux dire. Cela fait longtemps que vous cherchez votre famille ? »
Elle tenta d'engager maladroitement la conversation et espérait ne pas paraître trop indiscrète, ce qui était malheureusement un de ses grands défauts. Voyager seule pendant longtemps ne devait pas être forcément très agréable, surtout pour trouver des endroits chauds ou secs, et surtout à manger. L'avantage des roulottes, c'était que comme elles étaient des sortes de maisons transportables, on pouvait facilement y transporter des objets précieux, des vivres et des couvertures. Puis il y avait un toit, c'était le point primordial.
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Lun 18 Fév - 4:31
« Le hasard fait bien les choses...»
Esméralda ♦ Loreleï
« Ma vie, cette succession d’histoires abracadabrantes !»
La jeune femme était époustouflée par ce qui l’entourait. Ses yeux brillaient de curiosité devant les magnifiques couleurs et le talent des bohémiens dont certains pratiquaient leur numéro un peu plus loin dans le champ côtoyant le campement, le même qu’elle avait parcouru en long et en large à cause d’un animal domestique. Pendant que la jolie demoiselle s’occupait du gibier rôti, Lorelei ne savait plus où donner de la tête. Sa méfiance une fois tombée, c’était son intérêt qui s’était soudainement éveillé ainsi que son appétit. Que voilà un peuple à la fois si différent, mais chaleureux. Son interlocutrice parla un peu de ses frères, le lien du sang ne comptait pas parmi eux et cela avait quelque chose de très noble comme attitude. Lorelei ne pouvait s’empêcher de se dire que toute cette entraide entre chaque gitan, chaque membre aillant une place dans le cœur de chacun avant même de l’avoir rencontré, c’était une splendide mentalité. Dommage que la Rôdeuse n’ait jamais connue un environnement pareil. L’amour des siens, de ses parents surtout, elle y avait goûté, mais il était rare que la sœur des corbeaux ait des compagnons de route qui duraient assez longtemps pour s’y attacher. Elle était une âme solitaire condamnée à chercher désespérément qui et où était ses frères en ce bas monde… La fin de la réponse intrigua Lorelei cependant. Éviter un endroit ? À part les commérages, que pouvait bien craindre un peuple si fier ?
« Esméralda, ce n’est pas mal non plus ! Très jolie même… » dit-elle en retournant le compliment avec ce même sourire sympathique.
L’aventurière remercia vivement la bohémienne et se saisi du morceau de faisan que lui tendait sa compagne. Effectivement, c’était plutôt chaud et la jolie brune le manipula du bout des doigts. Soufflant doucement sur la viande fumante, Loreleï le porta à ses lèvres pour en prendre une bouchée. Ses yeux se fermèrent de bonheur tout en savourant le repas qu’on lui avait offert. Cela changeait énormément du pain sec et des poissons pris dans le ruisseau et puis, le faisant, sans son arc, c’était drôlement dure à attraper… Un peu comme les chèvres…
« C’est délicieux… » Souffla-t-elle entre deux bouchées. « Oui, ça fait un bon moment maintenant que je suis à leur recherche, disons que je ne les ai jamais rencontré alors, j’aurai du mal à décrire leurs habitudes de voyage. En plus, je ne sais que vaguement à quoi ils ressemblent en vérité. Vous allez me croire dingue, mais j’ai parfois l’impression de courir après un rêve plus qu’autre chose... »
La jeune femme engloutit ce qui lui restait de son morceau de viande tout en réfléchissant à sa situation. Cela faisait combien de temps exactement qu’elle pourchassait les oiseaux noirs qui peuplaient les mondes ? Des années certainement et pourtant, elle ne regrettait aucune des journées passées si loin de son foyer. Malgré la pluie, la neige et le vent, Loreleï avait franchi des frontières et traversé des pays qu’elle n’aurait jamais pu seulement imaginer si elle était restée moisir dans son village. Le destin avait voulu peupler sa vie d’aventures et de belles rencontres, cependant, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable vis-à-vis de ses frères disparues. L’un d’entre eux avaient-ils seulement goûté au bonheur depuis leur transformation ? La Rôdeuse ne devait pas perdre son objectif de vue ! Sa quête n’était pas qu’une promenade de plaisance au final… Parler du mauvais sort à Esméralda viendrait d’un instant à l’autre, elle attendait simplement le bon moment...
« On s’y fait à la solitude, mais ce doit être bien de faire partie d’une grande famille. C’est mon but dans la vie je crois, de reconstituer ma famille je veux dire…» déclara-t-elle toujours perdue dans ses pensées. « Et vous Esméralda, vous avez un but ? Une cause qui vous tient à cœur ? J’ai cru comprendre que vous évitiez un endroit… Allez, j’ose le demander, pourquoi vous désirez aller si loin de ce lieu ? »
Vu la beauté de cette femme, l’idée d’un mari possessive lui vint à l’esprit, mais elle chassa vite cette idée. Des amants alors ? Elle fit de nouveau taire ses pensées. Loreleï avait toujours eut ce trop-plein d’imagination et à force d’être seule, elle s’imaginait toujours plusieurs histoires et scénarios dès qu’elle croisait quelqu’un sur sa route. Après tout, la Rôdeuse pourrait devenir ménestrel ambulant et vanter en prose ses exploits de royaume en royaume, se donnant en spectacle comme ces heureux gitans. L’idée de modifier son quotidien lui plus soudainement et en reposa un regard doux sur sa sauveuse de carte, cette envie se précisa.
« Je n’ai peut-être plus de carte, enfin une demi-carte, mais… Votre troupe pourrait m’indiquer le chemin ou même me le montrer ? » demandait-elle timidement.
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Dim 17 Mar - 14:21
Loreleï & Esméralda
Loreleï complimenta le repas, ce qui fit sourire la gitane. Même si elle n'avait pas chassé ce gibier-ci, un compliment pour sa troupe était toujours accepté ! Puis alors, elle commenca à raconter son histoire. Ne jamais avoir vu une personne que l'on cherche, ne pas savoir à quoi ils ressemblent, c'était pratiquement peine perdue... Cela devait être vraiment difficile de garder cette possibilité dans un coin de sa tête ! La gitane se sentit très gênée, mais ne put s'empécher de rien dire.
« Ne dites pas ca, je suis sûre que vous parviendrais à les retrouver ! Si on s'accroche dur comme fer, si on croit à ce qu'on veut, on finit toujours par l'avoir ! » dit-elle en se penchant vers la rodeuse et lui posant sa main sur l'épaule.
Quand elle lui avoua son désir de reconstruire sa famille, le cœur de la gitane se serra. Elle n'avait jamais vu la solitude sous une contrainte, elle l'appréciait même assez à vrai dire ! Cependant d'un autre côté, elle avait toujours une famille, un peuple, qui l'accueillerait bras ouvert dès qu'elle le souhaitait. C'était ca, la communauté des gitans ! Toujours là pour se serrer les coudes quoi qu'il arrive, et ensembles pour protester contre la discrimination oppressante qu'excercaient les royaumes contre eux. Remarque, personne ne changera jamais le monde, alors autant s'habituer à la moquerie et à la méprise...
Mais elle ne s'attendait pas à ce que lui demanda ensuite la brunette. Pourtant, elle aurait du le prévoir ! Elle retira sa main de l'épaule de Loreleï, et se remit droite sur la souche qui lui servait de siège et croisa les jambes. Elle fronca les sourcils et inspira, le regard dans le vide.
« Et bien disons qu'il y a eut un gros malentendu et qu'en tentant d'aider un pauvre homme, je me suis mise un Juge à dos. » Elle marqua une pause lorsqu'elle vit Djali revenir vers elle et se coucher à ses pieds. Alors, elle passa sa main dans son pelage légèrement rude. Son poil blanc comme les nuages était désormais littéralement brun, plein de terre et de boue. Elle esquissa alors un sourire, sa chèvre était impossible ! Après, quand elle devait la laver c'était toute une histoire ! Elle ne cessait de bouger et ne se tenait tranquille uniquement en cas de chantage. Puis elle tourna la tête vers l'aventurière, réalisant qu'elle n'avait pas terminé sa phrase.
« Enfin... C'était un juge très puissant qui détestait les gitans. Et vu les choses abominables qu'il faisait subir aux miens pour me retrouver, je me suis dit qu'il fallait mieux que je parte. J'en suis assez loin désormais, mais j'ai toujours cette peur au ventre en me réveillant, celle de le voir devant moi me reconduire au bucher ou au gibet. Je n'ai jamais compris l’obsession qu'avait cet homme envers moi, car il aurait très bien pu me laisser partir ! Mais je sais qu'il est capable de tout. »
Elle ravala sa salive, c'était une histoire très compliquée. Mais c'était vrai, elle avait vraiment peur. Malgré la résistance qu'elle avait montré jusqu'à présent, dès qu'elle entrait dans un village son cœur s'accélérait dès qu'elle voyait un garde. Cependant, il y avait très peu de chance qu'il la retrouve, étant donné qu'il avait une place très importante là-bas, il n'allait pas laisser son peuple sans direction. Elle avait des frissons rien qu'en pensant à l'acharnement qu'il avait contre elle, ses pensées malsaines. Il était vraiment fou, au fond. Mais elle n'était pas seule aujourd'hui, ainsi donc elle chassa ces mauvais souvenirs de sa tête pour ne pas paraître déroutée.
La propriétaire de la carte mangée l'aida à sortir de ses pensées, en lui demandant si ils pouvaient lui indiquer le chemin. Aussitôt, un de ses frères sorti la tête de l'une des roulottes derrière la rodeuse. Elle lui lanca un regard amusé et esquissa un sourire malicieux. Puis elle reporta alors rapidement ses yeux sur son interlocutrice.
« Et bien... » commenca-t-elle d'un air enjoué. « Vers là-bas, en continuant tout droit, vous trouverez un sentier terreux. Il suffit de le suivre pour atteindre le village le plus proche, c'est justement notre prochain arrêt. Il faut cependant compter plusieurs heures de marche !»
Elle pointa du doigt la direction et regarda le champs quelques instants. Il était vraiment immense lui-même, et ils allaient devoir faire un tour dans la forêt pour faire des provisions avant de repartir. Cela leur éviterait peut être de se faire accuser une nouvelle fois de voleurs ! Elle reporta son attention une nouvelle fois sur Loreleï, et croisa les bras.
« Votre voyage doit être long, et il semblerait que nous venions de la même direction. Que diriez-vous de vous joindre à nous quelques temps ? Ou du moins, jusqu'à ce que nos routes se séparent? » ajouta-t-elle d'un air enthousiaste.
En effet, Esméralda n'était jamais contre faire de nouvelles rencontres ! Elle adorait même ca ! Bien qu'elle restait très méfiante envers les hommes, ce n'était pas le cas avec les femmes et surtout celles qui voyageaient également.
« Vous pourriez partager ma roulotte le temps que nous vous en trouvions une, et participeriez aux chasses, spectacles et feux de camps ! Cependant je dois vous avertir, les gitans ne sont parfois pas très bien vus et il n'est pas rare de nous voir accusés de voleurs, menteurs et toutes autres choses de ce genre... »
Elle fixait attentivement « sa nouvelle amie » en attendant une réponse. Peut être que cela pourrait l'aider à retrouver sa famille ? Et en même temps, Elle pourrait se faire pardonner pour la carte à moitié dévorée par l'animal cartophage !
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Sam 20 Avr - 19:14
« Le hasard fait bien les choses...»
Esméralda ♦ Loreleï
« Lorsque deux destins se croisent pour n'en former qu'un le temps d'une aventure ! »
Une brise d’aire fraîche vint faire virevolter quelques mèches couleurs d'encre de la rôdeuse. D’une main, elle les replaça derrière son oreille. Perdue dans ses pensées, la jeune femme sourit malgré tout à l’encouragement de la gitane à ses côtés. Si on y croit dure comme fer… Oui, Loreleï s’attachait à cette utopie, une fin heureuse pour toute sa famille, comme à une bouée de sauvetage. Autrement, c’était comme si son existence même perdait tout son sens puisqu’elle luttait contre le mauvais sort jeté sur sa famille depuis tellement d’années que s’en était devenu une obsession et pourtant, elle était encore bien loin de la fin de sa quête… Un soupir discret franchit la barrière de ses lèvres, mais son sourire resta figé. Elle savait pertinemment que ça ne valait pas la peine de se ruiner le moral comme ça. Reportant son attention sur son hôte au contact de sa main sur son épaule, Loreleï écouta attentivement l’histoire de sa nouvelle amie. Par contre, sa question sembla l’avoir mise dans un certain inconfort, car la voyageuse se redressa sur sa bûche de bois.
Se mettre un juge à dos, en plus des rumeurs sur le peuple vagabond, voilà qui avait sans doute nuit à la réputation d’une femme qui n’avait ni fortune, ni armée pour se défendre contre la cruauté du monde. Esméralda avait du caractère sans doute pour s’opposer ainsi à l’autorité. Un mélange de courage et de folie, mais aussi une bonne béquille contre la vie qui s’acharnait. Écoutant la belle artiste nomade en silence, la rôdeuse attrapa une branche dans l’herbe et s’amusa dans les braises du feu de camp, faisant brûler le bout de la branche centimètre par centimètre. La chèvre cleptomane se rapprocha de sa maîtresse pour se coucher à ses pieds. Loreleï se dit que la bestiole avait l’air beaucoup plus docile comme ça.
« Vous êtes brave, Esméralda. N’importe qui tremblerait d’horreur en se sachant recherché de cette façon, c’est normale d’avoir peur, mais au moins vous ne vous empêchez pas de vivre. Vous ne vous terrez pas dans l’ombre, vous allez simplement vivre sous un autre soleil ! » dit-elle pour encourager sa compagne. Après tout, c’était un peu ça le sens du voyage, changer d’endroit pour qu’au final, on est plus seulement un chez soi, mais plusieurs. Rencontrer des gens et voir de nouveaux paysages… Si la sœur des corbeaux n’était pas née bohémienne, au fond, son cœur ressemblait aux leurs, guidé par le vent, recherchant l’amour des siens. Oui, elle se plairait bien parmi la petite troupe si on lui donnait la possibilité de rester.
« Encore de la marche sur un sentier en terre, la routine ! Merci de vos indications. » répondit-elle en suivant des yeux la direction que lui indiquait le gitane. Puis, son sourire s’élargit lorsqu’on lui proposa effectivement de voyager en compagnie des sans-papiers dans leurs roulottes colorées. « Oui, j’accepte ! Merci ! Merci ! Merci ! J’apprécie beaucoup, ça changera un peu de la randonnée en solitaire. Je me ferai toute petite je vous le promet ! » Aussi étrange que cela puisse paraître, Loreleï se sentait déjà proche de la demoiselle et même de sa biquette. Elle hocha positivement de la tête lorsqu’on lui parlait de partager une caravane jusqu’en lui en trouver une. Comme c’était excitant de partir vers l’inconnu, en espérant qu’elle ne serait pas un poids pour ses nouveaux alliés. Les yeux clairs de la rôdeuse pétillaient de bonheur, même si une chose lui fit froncer les sourcils.
« D’accord pour la chasse et les feux de camp, d'ailleurs, je vous dois un faisan, mais les spectacles, je crains de ne pas avoir de talent en particulier… Enfin, sauf peut-être le tire à l’arc ou le lancer de couteaux, mais… » Non s’était ridicule d’imaginer cette femme en habit plus masculins que féminins se donner en spectacle. Son maintien était rigide, quoique souple grâce au entrainement en forêt. Elle ne savait pas danser, ni jongler, ni cracher du feu, etc. Finalement, une chose lui vint en tête et elle l'avoua presque en murmurant, car cela ne lui semblait pas une bonne idée. « Il parait que j’ai une jolie voix, mais ça fait si longtemps que je n’ai pas chanter que… » Elle laissa sa phrase mourir et sentait ses joues se colorer de rouge à l’idée de monter sur une scène pour chanter. Elle avait beaucoup trop le trac rien qu’à cette idée !
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Lun 17 Juin - 2:00
Loreleï & Esméralda
Pendant tout le moment où Esméralda avait vaguement raconté son histoire à la rôdeuse, celle-ci l'avait attentivement écouté et avait essayer de la réconforter. Et elle avait vrai, il ne fallait pas s'arrêter de vivre face à un obstacle. Cette remarque ft tilt dans la tête de la jeune femme, qui commençait à prendre de plus en plus conscience qu'elle devait partir pour revoir ses amis. Refaire à sens inverse tout le chemin qu'elle avait fait pendant un an et demi voir deux, retourner voir Quasimodo et Phoebus... C'était assez effrayant quand on y pensait, car si elle y retournait, elle savait qu'elle était en danger. Depuis qu'elle le connaissait, Frollo était devenu sa plus grosse peur, et elle ne voulait pour rien au monde avoir à l'affronter de nouveau. Car elle savait au fond d'elle, oui elle le savait, que face à un homme si puissant, si elle se faisait arrêter elle n'aurait aucune chance de survie. Enfin si, elle pourrait lui appartenir. Mais plutôt mourir.
Esméralda avait ensuite aidé Even à se repérer en lui indiquant le chemin du village le plus proche. Elle avait cependant réalisé qu'elles suivaient à peu près le même trajet pour l'instant, alors pourquoi pas l'héberger quelques temps ? Les gitans étaient de nature très amicale et généreuse pour la plupart, comparé à tout ce que disent les villageois sur eux. Et si ils voyaient une personne dans le besoin et qui était de confiance, c'est sans hésiter qu'il lui proposait asile quelques temps à condition qu'il mette main à la patte. Et c'est ce qu'avait tout de même précisé la gitane. La rôdeuse lui avait répondu avec un tel enthousiaste, que cela fit sourire la bohémienne qui était vraiment ravie de s'être faite une nouvelle amie.
Elle accepta également de participer aux feux de camp et à la chasse, ce qui fit plaisir à la gitane car la demoiselle devait surement être habituée et assez douée à la chasse ! Du moins, elle n'avait pas la peau sur les os et était assez vive, ce qui laissait en déduire qu'elle arrivait plutôt bien à subvenir à ses besoins ! En revanche, elle semblait sécher pour ce qui concernait les talents. Le lancer de couteaux pouvait être une bonne idée ! Si elle était douée, elle pourrait prendre des cibles vivantes et faire des démonstrations et... Non, enfaite c'était peu être trop dangereux. Surtout que les villages avaient déjà une haine incontestée pour les gens de classe inférieure, alors il ne fallait pas envenimer les choses d'avantage ! Elles se mirent à réfléchir toutes les deux à ce que pourrait faire l'apprenti bohémienne pour gagner de l'argent, mais la brunette fut rapidement tirée de ses pensées par l'exclamation soudaine de son amie. Enfin, ce n'était pas une exclamation, mais plutôt un aveu fait avec la plus grande des timidités !
"Le chant ? Mais ca serait parfait !"
En effet, dans leur petite troupe, il n'y avait pas encore de chanteur. Esméralda dansait, il y avait également des musiciens qui maitrisaient les instruments comme la flute, le tambour ou les banjos et différents autres objets, des jongleurs, des marionnettistes mais aussi des pseudo-magiciens... Il y avait même Djali, qui s'occupait de ramasser les pièces en passant dans la foule avec un chapeau dans la gueule. Une vraie petite équipe organisée, une vraie petite famille l'espace de quelques mois, avant de tous se disperser pour trouver d'autres de leurs frères avec qui se joindre et faire équipe, jusqu'à changer de nouveau et ainsi de suite. Les talents, on ne naissait généralement pas avec. Il fallait aimer ça, être motivé, et s'entrainer chaque fois que l'on le pouvait. En ce qui concernait la bohémienne, elle avait calqué son talent sur celui de sa mère. Elle l'observait danser dès qu'elle pouvait, et l'imitait. De là, sa passion était venue, et lorsqu'elle fut recueilli à la Cour des Miracles par Clopin et tout les autres, elle continua à s'exercer, tout les jours, jusqu'à être suffisamment douée pour faire des prestations. Même si elle n'égalerait probablement jamais sa mère, c'était important pour elle de suivre sa voie.
D'ailleurs, si le talent de Loreleï était le chant, pourquoi s'en priverait-elle ? Il en était hors de questions ! Un sourire taquin aux lèvres, la gitane se releva de sa souche, et vint s'accroupir devant la chanteuse en lui posant la main sur son bras.
"Vous chantez ? Il nous manque justement un chanteur dans le groupe !" s'exclama-t-elle
Elle se releva ensuite et, voyant qu'elle avait toujours l'air gênée, elle croisa les bras et lui dit d'un air déterminé:
"Allez.. Ne soyez pas timide, chantez nous quelque chose ! Allez, allez !"
Elle était déterminée à entendre le son de sa voix, et tout le monde savait que la jeune femme était quelqu'un de très gentil, mais également de très têtue. Aussi, elle ne bougerait pas de là tant qu'elle n'aurait pas eu ce qu'elle voulait, quitte à rester toute la nuit ! Maintenant, elle allait devoir lui montrer qu'elle avait une belle voix pour faire des spectacles et gagner de l'argent. Et puis si elle pouvait en plus se joindre aux musiciens, cela serait fantastique !
Sujet: Re: « Le hasard fait bien les choses… » {Macha Grey} Sam 20 Juil - 22:02
« Le hasard fait bien les choses...»
Esméralda ♦ Loreleï
« Lorsque deux destins se croisent pour n'en former qu'un le temps d'une aventure ! »
La sœur des corbeaux déposa sa main sur sa bouche délicatement, se demandant si elle avait vraiment bien faire d’admettre son talent caché et lança un regard inquiet vers le bohémienne. Sa réputation de voyageuse solitaire et sans attache en prenait un coup, car la voilà qui devenait aussi féminine qu’une princesse à laquelle le maestro avait pris soin de tout enseigner. Sa voix douce serait mise à l’honneur, pas le tranchant de sa lame ou son habilité au tir-à-l’arc. La demoiselle tenta de s’imaginer sur une scène, mais ses joues s’empourprèrent encore davantage. Cette vision lui rappelait qu’elle n’avait pas porté de jupe ou de robe depuis des lustres. Hormis des vêtements amples de couleur neutre et des armes, elle ne possédait rien que l’on pourrait qualifier de costume de scène et puis, ce n’est pas dans son habit de rôdeuse qu’on la laisserait divertir le public. Avec sa grande cape et tout, cela pourrait même être dangereux à proximité des cracheurs de feu ou des lanceurs de couteau. Mais là n’était pas ce qui la gênait le plus, l’idée de devoir chanter, par contre, la terrorisait, car quasiment personne n’avait assisté à une démonstration de son talent. La brunette passait de longues journées dans un silence presque totale à écouter les bruits de la forêt et bien sûr, le chant des oiseaux. C’était un peu grâce à eux qu’elle savait désormais ce que c’était de chanter juste ou non, quelle note était douce à l’oreille et d’autres pas. Cela dit, presque toute son expérience de chanteuse s’était bâtie dans une profonde solitude. En fouillant dans sa mémoire d’enfance, Loreleï revoyait son père et sa mère qui lui avaient fait le compliment sur sa jolie voix, mais étant ses parents, peut-être leur avaient-ils menti ? Ce ne serait pas la première fois.
« Je suis sans doute plutôt rouillée vu que je n’ai jamais vraiment chanté depuis mon départ… Je ne pense pas connaitre de chanson en vérité… » dit-elle de plus en plus gênée.
Pensant à ses géniteurs, la jeune femme posa son regard à la fois bleu et vert sur la bague à son doigt. Un anneau très simple en bronze, à peine brillant dans la lumière, sertit d’une pierre blanche qui portait chance, du moins, c’est ce que son père adepte de sorcellerie lui avait dit. Un autre secret qu’elle lui avait reproché de cacher durant toutes ces années alors que les villageois murmuraient constamment le mot ''sorcière'' dans le dos de la fillette aux longs cheveux noirs, rappelant les plumes de ses frères disparus. On l’accusait à tort et on lui avait tellement reproché le mauvais sort des pauvres garçons qu’elle avait fini par se sentir terriblement coupable. Une culpabilité si profonde que le seul remède était de rompre la malédiction par ses propres moyens. Et la voilà en train de réfléchir à des paroles de chansons… À cet instant, la jeune femme se demandait bien ce qu’elle avait fait au destin pour que sa quête prenne un tournant si spectaculaire, dans le sens littéral du terme.
« Enfin, peut-être une, je l’ai entendu parfois dans les auberges ou lu dans un livre, mais c’est un peu triste… » Sentant sa timidité, sa nouvelle amie se releva. Esméralda semblait avoir de l’enthousiasme pour pallier au manque de Loreleï, car la gitane lui fit un très beau sourire avant de s’approcher d’elle pour l’encourager. Apparemment, c’était un peu comme si la venue d’une chanteuse était inespérée. Bref, avant même d’avoir entamé une seule note, sa place dans la troupe ambulante était faite.
« Je n’ai pas trop le choix on dirait… Dans ce cas… » Sur ses mots, la rôdeuse se releva de sa souche et épousseta sa tunique ainsi que son pantalon de voyage. En signe de respect, elle retira enfin le carquois de sur son dos et enleva sa grande cape grise. Pour tenter de calmer son tract, la brunette s’éclaircit la voix et plongea le regard dans le feu qui brûlait toujours, cherchant désespérément le début harmonieux de la dite chanson. Soudain, la délicate voix de la rôdeuse s’éleva…
« La maison est derrière, le monde est devant et il y a bien des chemins à parcourir... À travers les ombres, jusqu'à l'orée de la nuit, jusqu'à ce que les étoiles soient toutes allumées... Alors, monde derrière et maison devant, nous reviendrons vers la maison et le lit... Brume et crépuscule, nuage et ombre, s'évanouiront ! S'évanouiront ! Feu et lampe, et viande et pain, et puis au lit ! Et puis au lit... »
Une fois que la dernière syllabe pris fin, la rôdeuse réalisa que d’autres gitans s’étaient approchés pour l’écouter. La demoiselle ne savait pas trop ce qu’elle devait comprendre de leur mine ébahis, mais lorsqu’on se mit à l'applaudir, elle écarquilla les yeux, réalisant à peine que c’était elle qu’on acclamait. Toujours avec une surprise peinte sur ses traits, elle sourit timidement à la foule. Leurs bonnes réactions à son chant lui donna suffisamment de courage pour chasser sa nervosité. Comprenant que de côtoyer les gitans ne lui serait que positif, la sœur des corbeaux se retourna vers sa nouvelle amie.