« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. » par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer
Sujet: « There's no place like home » feat. Masha Grey Dim 23 Mar - 18:23
There's no place like home
« L’oiseau en cage rêvera des nuages. »
Clopin & Esméralda
▣ La Cours des Miracles ! Un endroit remplie de mystères et de secrets, de beautés et de poussières, de trésors et bien entendu, de quelques morts aussi. C’était avant tout un refuge et un foyer pour tous ceux qui ne savaient plus où aller. En cavale ou en manque de compagnie, les gitans de tous les royaumes connaissaient l’existence de ce lieu et son importance d’où leur entêtement à préférer mourir plutôt que de dévoiler son emplacement aux non-initiés. Malgré tout, il arrivait que des étrangers errent dans les souterrains par accident ou à la recherche de la légendaire caverne d’Ali baba. Au début, on se contentait de les mener en bateau pour qu’éventuellement ils se perdent ou tourne en rond assez longtemps pour en avoir marre. Depuis la menace de la vengeance de Frollo, des mesures plus drastiques avaient dû être imposées. Cela peinait Clopin de devoir ternir le nom des bohémiens encore plus en se livrant à des assassinats et pendaisons des espions du juge malfaisant, mais la protection des siens primait sur tout le reste, même sur sa raison et ses principes.
Pour la plupart, les souterrains entourant et camouflant la Cours des Miracles avaient été inondés il y avait longtemps, mais le gitan évitait de marcher dans l’eau, c’était très peu subtil et fatiguant. Avec sa souplesse d’acrobate, il longeait les murs grâce aux moulures ou marchait carrément sur les poutres et colonnes de pierre qui tenaient la terre au-dessus de leurs têtes lors de ses rondes à la recherche d’espions. Il essayait une nouvelle tactique aujourd’hui. Quelques frères gitans et lui-même s’étaient vêtus de costumes entièrement noirs et certains avaient peint des squelettes sur le tissu. Clopin et sa troupe espéraient que les gens commenceraient à croire que les tunnels étaient hantés et n’oseraient plus y poser les pieds vu que les gens disparaissaient en venant ici. Le roi des voleurs ainsi que de la Cours des Miracles espérait vraiment que cela allait fonctionner. Pour l’heure, il retournait vers les gens de son peuple, content de ne pas être tombé sur des ennemis sur sa route. Il commençait à être las de cette violence et, depuis que sa tête était mise à prix, cela ne faisait qu’empirer puisqu’il ne pouvait presque plus mettre le nez dehors. L’air frais lui manquait, le sourire des enfants lui manquait et raconter des histoires aussi. Il aurait peut-être dû faire comme sa Esméralda et partir chercher la liberté dans l’exil. Hélas, il ne pouvait tout simplement pas laisser ses frères et sœurs derrière lui.
Clopin s’était changé, délaissant l’apparence de squelette pour une tunique et un pantalon dans les tons de violet et de bleu comme à son habitude. Ce n’était pas son costume de scène, mais on n’en était pas loin. Le truc c’est qu’il n’aimait pas porter du noir, c’était trop lugubre et funèbre. Il n’y avait qu’aux enterrements qu’on portait cette couleur. Fatigué de son escapade dans les tréfonds de la ville, il alla dans la pièce centrale de la Cours où il fut accueilli par une multitude de bruits et de couleurs. Des drapés et des tapisseries en mauvais état couvraient les murs de pierres froids pour mettre une touche de vie. Les artistes ambulants étaient dans tous les coins, certains s'entrainaient pour leurs numéros de jonglerie, d’acrobatie, de magie, de danse, de chant, etc. Il fini par se dénicher un endroit tranquille où il y avait un hamac dans lequel il s’allongea. Abaissant son chapeau mauve sur ses yeux, Clopin décida de faire une sieste bien méritée. Le hamac le berçait doucement et il senti son corps s’alourdir. Tout à coup, quelque chose lui licha la main.
« Djali laisse-moi tranquille, Tonton Clopin veut dormir encore cinq petites minutes… » marmona-t-il en se tournant sur le côté, oubliant qu’il était dans un hamac, il tomba donc sur le sol de manière brutale.
« Aie ! »
Se relevant à quatre pattes, Clopin arriva nez à nez avec la chèvre rebelle qui lui donna un bon coup de langue sur le nez. Son chapeau avait atterrie un peu plus loin. Il caressa la tête de la bête sans comprendre. Soudain, les vapeurs de sommeil s’évaporèrent et il réalisa la chose. Si la biquette était dans le coin alors peut-être que sa protégée aussi ! Il n'eut pas à attendre longtemps, car en relevant les yeux il vit la silouhette gracieuse d'une jeune femme arriver derrière Djali. Clopin, toujours à terre, sourit avec bonheur, la vue légèrement embrumée par quelques larmes de joie. Il s'était tellement inquiété !
Sujet: Re: « There's no place like home » feat. Masha Grey Lun 31 Mar - 1:39
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« L’oiseau en cage rêvera des nuages. »
Clopin & Esméralda
▣ On raconte souvent que peu importe où l'on aille, nous n'oublions jamais nos propres racines. Que si l'on fuit l'endroit où l'on a grandi ou qu'on s'en éloigne, on s'y retrouve tôt ou tard de nouveau confronté. Car quoi que l'on fasse, on ne peut pas éviter son passé éternellement, et peu importe les mensonges et les convictions, on fini toujours par y retomber. Les gitans étaient connus pour être des vagabonds, des aigles vifs et libres qui n'obeissaient à aucune autre règles que leurs valeurs. Ils vivaient par monts et par vaux, et par de simples choses. Pour eux, pas besoin de luxe et de bijoux tant qu'ils pouvaient se payer un bout de pain et vivre pleinement leur liberté. Mais la plupart des gens des villes étaient bien trop stupides et simples d'esprits pour comprendre cela. Seulement parce qu'ils ne voulaient pas suivre le système social des courtisans, de la noblesse et bourgeoisie, ils étaient considérés comme des voleurs et des meurtriers. Cette façon de pensée exaspérait plus que tout Esméralda, qui se demandait bien comment autant de gens pouvaient vivre dans cette illusion de bonheur, enfermés dans leurs parures et leurs mirages de superficialité.
Face à l'entrée de la cité, Esméralda rabattit son capuchon mauve sur sa tête et posa les pied sur le les pavés de la ville, suivie de Djali. Cela faisait si longtemps qu'elle n'était pas revenue ! Pendant deux ans, elle avait fuit ce village de royaumes en royaumes et aujourd'hui, la voilà de retour pour revoir ses amis. Mais il fallait qu'elle soit discrète. Depuis que Frollo s'était mit en tête de la capturer pour son propre égo et la posséder à la même manière qu'on possédait des objets, l'endroit n'était plus sûr. Pour elle, comme pour tous les gitans. Et elle se sentait terriblement coupable. Et effrayée. En effet, le misérable Juge avait essayé de soutirer de nombreuses fois des informations sur elle à ses frères, espérant qu'ils la livreraient, mais les gitans ne se dénonçaient jamais entres-eux. Mais en deux ans, bien des choses avaient dû changer. Et au fond d'elle, elle espérait très sincèrement que Frollo avait calmé sa folie et avait abandonné cette traque ridicule.
Au cour de son voyage, elle avait pu découvrir bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé sur le monde. Elle avait découvert de nombreuses personnalités différentes, et avait pu se faire sa propre opinion sur la tolérance. Mais quoi qu'il en soit, avant de partir d'içi elle avait promis à Quasimodo et Clopin qu'elle reviendrait un jour pour les revoir. Ce qui était certes très imprudents vu les événements, mais qui était très important pour elle. De plus, elle n'avait jamais oublié Pheobus et se demandait bien où il pouvait être à présent. Toujours dans la garde de Frollo surement... Mais pour l'heure, elle savait à qui elle allait rendre une petite visite surprise...
Au fur et à mesure qu'elle avançait dans la ville, des élans de nostalgies montèrent en elle et une grande émotion pouvait se lire dans ses yeux. Mais la ville avait tant changé ! Elle avant si joyeuse et colorée ressemblait désormais à une cité hantée et lugubre. Gardant prudemment sa capeline contre elle, elle baissait la tête pour ne croiser le regard d'aucun garde. Elle suivit son chemin, et arriva finalement dans un lieu isolé. Elle s'arrêta là devant une immense dalle, et regarda autour d'elle. Là, elle sorti son pendentif de son décolleté, pour qu'il soit bien en évidence au cas où elle croiserait l'un de ses frères. Puis, elle poussa la pierre de toute ses forces pour se frayer un passage, et s’enfonça dans le passage secret.
Plus elle avançait dans les tunnels humides et sombres, plus un sourire s'étirait sur son visage. Et Djali paressait tout aussi heureuse ! Mais elle fut bien surprise de trouver autant d'eau... les passages ont surement dû être inondés pour éviter les intrusions de Frollo... Elle escalada avec grande agilité les poutres, pour ne pas se tremper... au contraire de Djali qui plongea avec engouement ! Elle courrait presque sur les poutres, n'attendant plus que de le revoir. Puis elle sauta enfin sur la terre ferme, et releva la tête. Devant elle, se trouvait une cité souterraine multicolore pleine de draps & de vie. Son coeur se réchauffa, et elle “On y est Djali ! On est à la maison.” dit-elle le cœur battant à sa chèvre, qui vint se blottir contre sa jambe. Elles étaient de retour à la Cour des Miracles.
Son capuchon toujours sur la tête, elle déambulait parmi les artistes joyeux et les sons qui selon l'heure changent d'humeur et couleurs. Au moins içi, ça n'avait pas changé ! La gitane ne s'était jamais aussi sentie chez elle qu'en ce lieu, surement parce que c'est là qu'elle fut élevée. Au milieu de la foule, elle cherchait avec hâte celui qu'elle était venue voir. Quand tout à coup, Djali se mit à bêler et parti à toute vitesse derrière l'une des tentures. “Hé, attends !” cria-t-elle à l'animal. Esméralda se mit à courir derrière elle, puis arriva derrière le drap où Djali était allée, et entendit une voix. Une voix qu'elle aurait reconnu entre milles. La main tremblante d'émotion, elle hésita quelques secondes avant d'écarter le tissu, puis rabaissa son capuchon. Et elle le vit.
Elle resta là, figée par la joie, à regarder le gitan au sol qui recevait un accueil chaleureux de la chèvre, attendant de voir à quel moment il la verrait. Il n'avait pas changé... Djali devait surement venir de le réveiller ! Et comme si il sortait de son sommeil, il releva enfin les yeux avec son habituel sourire chaleureux, les yeux brillants. Esméralda silencieuse, sentit les larmes monter dans ses yeux et lui adressa un faible sourire incapable de dire quoi que ce soit.
« Esméralda... Mon Esméralda ! »
A ces mots, ses émotions explosèrent en-elle et, poussant un énorme soupire de soulagement, se jeta à genoux près de celui qu'elle considérait comme son oncle pour le prendre dans ses bras en laissant s'écouler toutes ses larmes, et le serra tout contre elle. “Clopin !” dit-elle en enfouissant sa tête contre lui. “tu m'as tellement manqué !” Elle était si bien dans ses bras ! Son cœur serré venait d'entièrement se réchauffer lorsqu'elle revit, pour la première fois depuis bien longtemps, le gitan qui l'avait élevée à la Cour des Miracles. Elle lui avait carrément sauté dessus sans lui laisser le temps de se relever ! Elle pleurait de joie, et savait qu'elle n'avait pas à se cacher. Pas içi, pas avec lui. Et il pleurait aussi. Elle releva la tête pour entourer le visage de son oncle par le creu de ses mains, et lui adressa le plus beau des sourires. “Je suis si contente d'être là, de te revoir ! Tu vas bien ? As-tu reçu ma lettre ?” ▣
Sujet: Re: « There's no place like home » feat. Masha Grey Mar 1 Avr - 17:30
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Clopin & Esméralda
▣ « Esméralda... Mon Esméralda ! »
Il avait dit cela avec une émotion non feinte, sa voix tremblait et sa vision se brouillait. On dit souvent qu’un homme ne devrait pas pleurer, mais Clopin était un gitan et il était libre de ressentir toute les émotions qu’il voulait. Sinon, comment démontrer sa colère, sa joie et son affection ? Esméralda se jeta alors littéralement à son cou alors que son protecteur était toujours à genoux sur le sol. Elle le serait très fort, peut-être trop, mais il s’en fichait. Mourir étouffé par amour c’était plutôt poétique comme fin ! Le bohémien sentit les larmes de sa chère protégée venir mourir sur le tissu de ses vêtements, les siennes roulèrent sur ses joues, mais ses lèvres affichaient le sourire le plus tendre qu’on ait jamais vu sur le visage du roi de la Cours des Miracles. De sa main gantée, il se mit à caresser doucement la chevelure d’encre de la jeune femme et il la serra dans ces bras un long moment. Il n’avait jamais essayé de remplacer les parents disparus de sa Esméralda, il n'était pas son père, mais il savait tous les deux qu’ils occupaient une grande place dans le cœur de l’autre. Elle était un peu la fille qu'il n'avait jamais eu.
« Tu m’as manqué aussi ma belle… Que dis-je ! Ma magnifique Esméralda ! » Clopin rit doucement, simple signe du bonheur que procurait leur retrouvaille. Il laissa la demoiselle prendre son visage entre ses deux mains délicates et sécha ses larmes grâce à la manche de sa tunique. « Oui, j’ai bien reçu ta lettre ma chérie et j’étais très heureux d’avoir de bonnes nouvelles de ta part. » Tout doucement le sourire de Clopin s’évanouit et il retira les mains de la danseuse de sur son visage pour fixer Esméralda droit dans les yeux, un voile de tristesse passa sur les traits du marionnettiste. Il prit un moment pour réfléchir et caressa la joue d’Esméralda. Puis, il déposa un bref baiser sur le front de la jeune femme comme il le faisait lorsqu’elle était enfant. Le gitan se releva et tendit la main à sa protégée pour l’aider à se relever. Il reprit également possession de son chapeau de velours pourpre qu’il secoua pour faire tomber la poussière.
« Ne t’inquiètes pas pour moi, je vais bien. Disons simplement que les choses ont beaucoup changés depuis ton départ. Ma belle Émeraude, j’espère que tu sauras me pardonner, mais la sécurité de nos frères et sœurs compte plus à mes yeux que n’importe quoi en ce bas monde. Suis-moi… »
Il la prit par la main et releva le pan de tissu qui l’avait tenu à l’écart du brouhaha de la Cours lors de sa sieste. Certains bohémiens les reconnurent alors qu’il entraînait la belle brune plus vers le centre du lieu. Il salua ses frères et sœurs d’un signe de tête et d’un faible sourire sans jamais s’arrêter. Au bout d’un moment, on aperçut la silhouette massive d’une structure en bois construite avec les moyens du bord. De plus près on réalisait avec effroi qu’il s’agissait d’une potence d’où pendaient trois nœuds coulants. Les corps pendus de la dernière exécution avait été enlevé et surement mis à pourrir dans les tunnels souterrains pour décourager les visiteurs. Clopin se figea et relâcha la main de la danseuse.
« Je suis désolé que tu es à voir ça, mais les choses sont devenues compliquées par ici… Frollo est toujours à ta recherche et il envoit des espions. Je suis désolé, vraiment, de devoir en arriver là. »dit-il en enchaînant les excuses adressées à personne en particulier. Peut-être à lui-même.
Il sentit les larmes remonter, mais il se retient de pleurer à cause des remords. Il baissa plutôt la tête, honteux, créant une ombre sur son visage avec le rebord de son chapeau. La vie était si complexe ces temps-ci ! Lui qui voulait simplement faire rire les enfants et jouer avec ses marionnettes, il devait maintenant endosser le masque d’un meurtrier. Le pire c’est qu’il commençait à s’endurcir et à jouer la comédie lors des exécutions. Il détestait les espions, à ses yeux c’étaient des traîtres qui condamnaient des innocents pour une bourse pleine d’or. Clopin serra les poings sous la frustration. Cette histoire avec le juge Frollo lui rappelait de manière cuisante la traîtrise d’Ali Baba, ce qui avait mis fin à la troupe des quarante voleurs il y a de cela bien des années…
« C’est pour cela que je n’ai pas répondu à ta lettre. Je n’avais aucune bonne nouvelle à t’annoncer. »▣
Sujet: Re: « There's no place like home » feat. Masha Grey Mer 30 Avr - 7:09
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Clopin & Esméralda
▣ Esméralda n'aurait jamais voulu se défaire de cette si douce et rassurante étreinte. Elle était dans les bras de Clopin, son oncle, frère, père, plus fidèle ami qu'elle n'avait pas vu depuis bien longtemps. Les mots étaient bien trop nombreux pour décrire tout ce qu'il représentait pour la gitane. Il l'avait recueilli alors qu'elle était sans famille, il l'avait élevée avec amour, lui avait enseigné les valeurs les plus importantes de la vie, il ne l'abandonnait jamais et savait absolument tout d'elle. Elle n'avait jamais eut aucune honte à parler avec lui, peut importe le sujet. Car au fond, elle avait toujours sû qu'elle ne serait jamais jugée.
« Il ne s'est pas passée une seule journée sans que je pense à toi ! J'ai tellement de choses à te raconter, il y a tellement de choses que j'aurais aimé que tu vois ! »
Elle resta là, à tenir son doux visage. Il n'avait pas changé d'un poil, mais était pourtant si différent... Clopin n'était plus l'homme joyeux et festif qu'il le fut autrefois. Il parraissait si fatigué ! Elle fut cependant vraiment rassurée de savoir qu'il avait reçu sa lettre. Mais pourquoi donc ne lui avait-il pas répondu ? Le regard de clopin perdit en un instant son éclat de bonheur. Il retira les mains de la jeune femme qui ne broncha pas, et la fixait. Celle-ci se laissa doucement caresser la joue puis, quand il s'approcha pour lui embrasser le front clot ses yeux afin de profiter plus amplement de ce geste d'affection qui lui avait énormément manqué. Comme quand elle était enfant. Le gitan invita finalement sa protégée à se relever. Tandis qu'il récupérait son chapeau, Esméralda épousseta brièvement un pan de sa robe légère, puis il lui prit la main délicatement.
« Quoi ? Que se passe-t-il ? »
Les choses avaient bien changé oui, elle avait crû le comprendre au moment où elle avait franchi les portes de la ville. Tout avait perdu sa splendeur et sa gaieté d’antan, et c'était vraiment désolant. Mais si même Clopin et les gitans en étaient affectés moralement, c'est que tout devait avoir une ampleur abominable ! Que s'était-il passé ? Pourquoi lui disait-il cela, qu'avait-il fait de si infâme ? Clopin n'était pas quelqu'un de méchant. Non, il était aussi doux qu'un agneau ! Elle le suivit et quitta l'air de repos pour se mêler à la foule d'artistes anonymes. La gitane salua du regard certains de ses frères qui la reconnurent, et avanca vers le milieu de la pièce. Djali elle, sautillait gaiement autour de tout le monde, et parti s'amuser avec un enfant.
Plus ils avançaient, plus elle se rendait compte que tout avait changé. Petit à petit se dressait devant eux, une grande construction de bois qui n'était pas là auparavant. Mais plus elle avançait, plus son visage se referma. Une fois arrivé à bonne distance, Clopin s'arrêta soudainement et lâcha la main d'Esméralda. Elle s’avança de deux pas pour être à son niveau et contemplait avec effroi ce qui se tenait devant elle. Une potence. Des nœuds. Des meurtres. La gitane eut tout d'abord beaucoup de mal à masquer son effroi, et tourna la tête vers le marionnettiste avec stupeur. Et au fur et à mesure que les explications coulaient, elle tenta de reprendre un air neutre et droit, même si ses yeux trahissaient bien trop sa haine. Frollo, hein ? Il n'avait donc pas abandonné. Deux ans après, il n'avait toujours pas abandonné. Sentant sa gorge se nouer, elle ravala ses larmes avant qu'elles n'eurent le temps d’inonder plus ses yeux, et resta là à fixer le gibet en serrant les poings.
« Vous en êtes arrivés là... »
Clopin, à ses côtés, ne disait plus rien. La cour des miracles s'était transformée en repère de fugitifs et meurtriers. Les gitans sont tous en dangers, délogés et tués dans un but lamentablement égoïste. Qu'est-ce-que Frollo pouvait-il bien lui vouloir après tout, pour réduire son peuple à la crainte de cette manière ? Ils étaient obligés d'en venir à tuer à leur tour pour se défendre, eux, qui d'ordinaire étaient si festifs et gais... Et en particulier Clopin. Elle compris pourquoi il n'avait pas répondu à sa lettre. Ils étaient forcés de se cacher, vivre dans la peur et la cruauté; tuant pour se protéger et ainsi réalisant les odieux préjugés que les gens ont toujours eut sur les gens du voyage. Et tout ça à cause d'une personne. A cause d'elle.
Ne pouvant se retenir plus longtemps, la gitane se retourna soudainement dos à l'estrade et laissa éclater un sanglot retenu trop longtemps, en joignant ses mains devant sa bouche. Elle n'avait jamais voulu ça. Elle n'avait jamais voulu que tous ses frères soient mit en danger, que la ville change d'ambiance. Frollo était un gros psychopathe obsessif, qui après deux ans n'avait toujours pas compris qu'elle avait fuit. Elle n'en voulait pas à Clopin de prendre des mesures de sécurités pour protéger les siens. Non, bien loin de là. Elle aurait surement fait la même chose à sa place. Lui qui lui avait toujours enseigné la générosité et le respect, voilà qu'il était contraint de désobéir à ses propres principes. Non, elle s'en voulait à elle-même.
« Je suis désolée. » dit-elle entre deux sanglots. « Tout ça est de ma faute ! » cria-t-elle en jetant un regard coupable à Clopin. « Vous souffrez, tuez... Je n'aurais jamais dû revenir ! » Elle aurait dû s'en tenir à rester à l'écart, à partir encore plus loin et à laisser couler l'eau sous les ponts. Ce fut sa première pensée. Mais en y réfléchissant bien, ça n'aurait surement rien changé. Et ça aurait même empiré les choses. Parce qu'après tout, tout ça ne se serait pas passé si elle aurait accepté les avances folles de Frollo. La respiration haletante, les larmes qui roulaient sur ses joues issues d'un mélange de rage et de tristesse, elle n'osait même plus regarder le gentil Gitan et enfoui sa tête dans le creux de son bras pour retenir ses larmes en vain. Un moins de temps qu'il n'avait fallu pour le dire, l'ambiance s'était transformée d'émouvantes et chaleureuses retrouvailles à une scène pathétique digne des plus grands dramaturges. « Ou plutôt, je n'aurais jamais dû partir. J'aurais dû me livrer à lui. » ▣
Sujet: Re: « There's no place like home » feat. Masha Grey Jeu 8 Mai - 19:11
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Clopin & Esméralda
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« Vous en êtes arrivés là... » L’ombre qui se détachait de la potence faisait frissonner le roi de la Cours des Miracles. Il avait toujours eut la peur au ventre que ses méfaits d’autrefois viennent le hanter à nouveau. La nuit, il se réveillait parfois en sursaut et en sueur avec la vague impression qu’une corde épaisse s’était enroulée autour de son cou. Le pire resterait toujours son subconscient qui s’enflammait depuis l’arrivée de Frollo dans leur vie, la corde ne venait plus s’en prendre à lui, mais à sa protégée. Il sentait alors une haine énorme se glisser en lui, la même qui l’avait poussé à fuir après la trahison d’Ali baba. Un gout de revanche venait alors remplacer son envie de propager des histoires et des rires d’enfants dans tous les royaumes. Il y avait un certain réconfort dans l’imaginaire d’un enfant, car les fins heureuses étaient inévitables. Sans doute que si Peter Pan eut voulu prendre le jeune Trouillefou sous son aile, il se serait fait une merveilleuse vie au Neverland. Néanmoins, la cruauté du monde adulte avait déjà laissé des marques indélébiles sur le cœur du gitan et des êtres chers le retenaient entre les murs de la Cours.
Un silence pesant s’éternisa alors entre les deux sans-papiers, puis un sanglot déchirant vient faire écho sur le cœur en miette de Clopin. Il redressa la tête, la honte serait pour plus tard, et s’approcha de sa protégée qui tournait le dos au gibet et laissait place à sa tristesse. Machinalement, comme au temps où la fillette qu’il avait recueilli faisait un mauvais rêve, il la pris dans ses bras avec délicatesse. Malheureusement, c’était plus qu’un mauvais rêve cette fois. Cela ne changeait rien à son rôle de protecteur et le marionnettiste fit donc tout ce qu’il pouvait pour redonner le sourire à la brune. Un sourire triste valait toujours mieux qu’une absence de sourire, car cela voulait dire que les ténèbres n’avaient pas encore étouffé la lumière. Alors, il sourit, difficilement, mais ses lèvres s’étirèrent malgré tout.
« Ce n’est pas de ta faute ma princesse. C’est la faute de ce juge cupide et pervers ! Que ce soit pour toi ou pour n’importe quels autres frères et sœurs, nous l’aurions fait ! Ne te mets pas le poids du monde sur les épaules alors que c’est justement le monde qui te persécute… » dit-doucement.
Il gardait sa propre peine pour lui et, malgré tout, il ne pouvait pas en vouloir à Esméralda d’être revenue. Son départ n’avait rien changé hormis renforcer la détermination de Frollo à débusquer la Cours des Miracles. L’apparition de la potence dans leur foyer était devenue inévitable. Ce n’était pas sa faute non plus si elle avait voulu défendre Quasimodo. Après tout, c’était Clopin qui avait voulu le faire monter sur la scène en pensant que sa laideur était un costume pour le festival des fous. Non, sa précieuse protégée n’avait été que gentillesse et détermination ! Elle n’était pas le méchant de cette histoire... « Ou plutôt, je n'aurais jamais dû partir. J'aurais dû me livrer à lui. » Clopin se raidit aussitôt et se détacha vivement de l’étreinte de la gitane. Sa manche était mouillée des larmes de sa fille adoptive, mais son expression affichait tout sauf de la compassion. Il n’en revenait pas ! Le marionnettiste posa ses mains sur les épaules de la danseuse et plongea son regard de saphirs dans les émeraudes de son interlocutrices. Sa voix était grave, mais pas menaçante.
« Je t’en empêcherais ! Je veux que tu effaces cette idée de ton esprit tout de suite ! Ce cruel personnage ne mérite rien d’autre que de flamber dans l’abysse dont il est sorti ! Si toi tu tombes entre ses mains Esméralda, c’est comme-ci nous tombions tous ! Si toi tu te laisses faire, ils croiront qu’ils peuvent continuer à nous traiter comme des chiens parce qu’on finira toujours par leur obéir... » D’une main, il écarta une mèche de cheveux du visage de la jeune femme et essuya de son pouce une larme qui descendait le long de sa joue. Sa voix se radoucie. « C’est ce qu’il veut ma chérie, il veut nous mettre une laisse autour du cou et nous apprendre à faire des tours pour le divertir ! N’oublie jamais ceci : Tu n’es pas juste une femme. Tu es une bohémienne et une bohémienne n’appartient à personne ! » déclara-t-il haut et fort. Sa passion en avait intrigué plus d’un, car certains gitans s’était rapprochés. Alors que Clopin releva le menton de sa princesse à la recherche d’un sourire, ils se mirent à applaudir ce beau discourt. Ils étaient une grande famille et personne n’avait le droit de faire du mal à leur famille…
Sujet: Re: « There's no place like home » feat. Masha Grey Sam 31 Mai - 1:28
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▣ A l'instant où il l'avait vu pleurer, Clopin s'était précipité vers sa protégée pour la prendre dans ces bras. C'était un signe d'amour simple mais plus efficace et réconfortant que n'importe quoi d'autre. Elle qui était revenue pleine de joie pour revoir celui qui l'avait élevée, elle se retrouvait à pleurer à chaudes larmes. Et pas des larmes de joie ou d'au-revoir non, de vraies larmes douloureuses. Il l'avait toujours élevée sur les plus grands principes de paix et de liberté. Les gitans étaient vifs, et très solidaires entre-eux pour la grande majorité, ainsi il était très difficile pour eux de se le pardonner quand ils venaient à impliquer plusieurs de leurs frères dans une affaire personnelle. Tandis que les douces paroles du marionnettiste réconfortaient petit à petit la danseuse ; le concerné ne parut pas apprécier sa dernière phrase.
Clopin mit soudainement fin à leur étreinte et plongea ses yeux dans ceux de la gitane. Son air était grave, il avait l'air d'avoir été interpellé par ses paroles. Qu'avait-elle dit de si horrible que cela ? Après tout, c'était vrai ! Si elle s'était livrée à Frollo, elle aurait certes renoncé à sa liberté, mais beaucoup plus de personnes seraient restées en vie. En revanche, son ainé ne paraissait pas du tout de cet avis. « Je t'en empêcherais ! » avait-il crié spontanément. Ce discours qu'il tint, ces sages mots éloquents, Esméralda reconnaissait là bien l'homme qui l'avait élevé. Plus sage que le vieillard du village lui-même, et plus attentionné envers son peuple encore. Il méritait vraiment le titre de Roi de la Cour des Miracles ! Quand il effleura sa joue, elle posa tendrement sa main sur la sienne et lui sourit.
« Tu n'es pas juste une femme. Tu es une bohémienne et une bohémienne n'appartient à personne ! » Cette phrase raisonna dans la tête de la gitane, qui releva la tête, yeux brillants vers son modèle. Elle ne se rendit pas immédiatement compte du silence qui planait autour d'eux, jusqu'à ce qu'elle voit plusieurs de leurs frères qui les observaient. Et d'un seul coup, ils se mirent tous à applaudir leur Roi, pour son discours si magnifique et vrai.
Les gitans étaient libres, insaisissables comme le vent et forts comme l'écorce. Quand un avait un problème, tous se réunissaient pour s'aider et former à eux tous une muraille puissante et inébranlable. Peut-être que finalement, le plus grand tord de la brunette était d'être partie pour fuir. Car elle aurait dû se battre au côté des siens pour garder sa liberté. Mais désormais c'était du passé, et elle comptait bien rattraper les choses. Un élan de bonheur empli son cœur, et elle se mit à accompagner ses frères dans le rythme chaleureux des applaudissements. Elle avait beau être le plus entêté des ânes, quand Clopin lui disait quelque chose il n'avait pas besoin de le répéter deux fois. L'admiration qu'elle lui vouait était inégalable. Elle regarda l'homme barbu devant elle et, toutes larmes séchées, lui fit son plus grand des sourires.
« Tu as raison ! » commença-t-elle d'un ton déterminé. « Tu as raison, nous n'appartenons à personne ! Et Frollo n'est qu'un vieux rat fou et puant ! » Elle se rapprocha de lui dans un élan, et encercla son visage de ses mains. Là, elle colla son front contre le sien, et lui murmura d'une voix douce en transformant les paroles qu'il avait dit plus tôt pour inverser la situation. « Tu n'es pas juste un homme. Tu es un bohémien. Le Roi des Bohémiens. Aussi libre que l'aigle royal, et vif que le fauve qui se cache en attendant le bon moment pour apparaitre. » elle fronça les sourcils et clos ses paupières. « Tu m'as enseigné la liberté et le rêve, tu as toujours veillé sur chacun de nous coute que coute. » Elle marqua une pause. « Tu représentes pour nous bien plus d'importance que tout le reste, et tu n'as pas le droit de souffrir ainsi. Alors on ne se laissera pas faire ! Je résisterais coute que coute, même si cela implique la mort. Je resterais là, avec toi, on survivra ensemble. Tous.» Plus personne autour d'eux ne parlait. « Je t'aime Clopin. » murmura-t-elle doucement.
Elle s'éloigna de quelques pas, et attrapa la main de son tuteur. « On leur résistera ! Les gitans jamais ne durent entre les murs, ils ne peuvent nous garder ! Montrons leur qui nous sommes, que personne ne nous contrôle, mais ne cédons pas à la guerre ! Et tu nous montreras quoi faire ! » Des cris d'approbations commencèrent à s'élever face à eux. Alors, d'un seul coup Esméralda leva le bras de Clopin vers le ciel face aux autres. « Mes fères, mes soeurs, Le Roi des Gitans ! ». Des applaudissements retentirent de nouveau et cette fois pour le discours de la jeune femme, qui regarda son oncle avec émotion. Plus de tristesse désormais.
Sujet: Re: « There's no place like home » feat. Masha Grey Jeu 17 Juil - 3:44
There's no place like home
« L’oiseau en cage rêvera des nuages. »
Clopin & Esméralda
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Le regard pourtant si souriant du bohémien semblait soudain habité d’une détermination féroce, brûlant d’un feu intérieur qui, avec de simples paroles, pouvaient embraser la population gitane en entier. Tel était le don de Clopin, son charisme surnaturel, sa voix grave et son imagination fertile faisait de lui un grand orateur que ce soit pour les histoires ou pour les déclarations de guerre. Sa passion pour la liberté et pour la sécurité de ceux qu’ils considéraient comme sa famille faisaient de lui un chef digne de ce nom. Il n’aurait jamais eu l’audace de se proclamer le roi de la Cours des Miracles, ce n’était qu’un surnom dans son esprit d’ailleurs, mais son opinion restait celle qu’on prenait en considération et ses conseils étaient toujours en demande. Après avoir fait relever la tête à sa protégée, le père adoptif eut le bonheur de revoir un magnifique sourire sur le visage d’Esméralda. Le sien s’agrandit alors pour lui répondre parce que, même dans le pire des cauchemars, Clopin s’était toujours promis de faire sourire celle qu’il considérait comme sa fille. Il était prêt à mourir pour qu’elle puisse toujours afficher une mine joyeuse à ce monde qui la persécutait. C’était son rôle et c’était son privilège d’apporter un peu de gaieté dans la vie d’une personne aussi extraordinaire que son émeraude. Son plaisir fut très grand lorsque la belle repris son discourt et traita le vil juge de tous les noms pour ensuite encadrer son visage de ses mains chaudes. L’homme en costume bariolé ferma les yeux pour savourer tout cet amour qui émanait de sa princesse, se jurant de faire passer un mauvais quart d’heure à tous prétendants qui penseraient un jour lui enlever. Bon ou Mauvais, Clopin aurait son mot à dire !
« Je t’aime aussi ma belle Esméralda. Nous t’aimons tous. » dit-il en réponse à sa propre éloge.
Du bout de son doigt, il fit mine d’essuyer une larme solitaire au coin de ses yeux alors que leur étreinte se brisa. C’est alors que la brune attrapa les mains du bohémien, le présentant à la foule comme un meneur, un héros ou tout autre chose qu’il ne pensait pas être. Non, dans son esprit libre, le gitan était un narrateur et un explorateur, pas un roi. Pourtant, il fallait bien que quelqu’un porte cette charge sur ses épaules durant cette période sombre… Alors, un autre sourire apparu sur ses lèvres, un sourire victorieux et franc, mais ses yeux étaient encore humides de larme, preuve que son cœur avait été touché par ses paroles de tendresse à son égard, mais aussi par les applaudissements. Le son le plus merveilleux qui soit pour un artiste !
« Mes amis, vous me flattez tous en me donnant votre confiance et je ne peux que répondre en vous donnant ma parole et mon amitié : À la Cours des Miracles, personne ne sera jamais seul ! » Clopin posa une main sur son cœur comme s’il avait l’impression qu’à force d’être autant remplie d’amour, il allait exploser dans sa poitrine. Sa voix, même sous le coup de l’émotion, ne faiblissait jamais. Il lança un dernier regard à la grande potence devant eux, puis fit un clin d’œil à Esméralda. Il n’en avait pas fini avec elle !
« Sur ce, mes frères et sœurs, que pensez-vous d’une petite fête pour souligner le retour de la princesse de la Cours des Miracles ? Je veux de la musique, de la danse et si les pauvres gens dorment au-dessus, nous on dansera toute la nuit ! » Une acclamation général accueillie sa proposition, aillant dit les mots magiques, une frénésie naquit parmi les sans-papiers.
La fièvre de la danse, une dépendance aux plaisirs de la vie ou une transe provoquée par le son des tambours, appelez cela comme vous le voulez, mais les gitans savaient faire la fête ! Certains partirent chercher leurs instruments de musique, d’autres allumèrent des feux de joie et décorèrent tout ce qui avait autour, y compris la potence, de guirlandes de fleurs et de drapées multicolores. Tout prétexte était bon pour s’amuser et, très vite, le roi de la Cours vit arriver les tonneaux de vin qui roulèrent jusqu’au centre de la place où se tiendrait cette magnifique fête improvisée. Les violons se mirent à grincer et les clochettes accrochées aux hanches des demoiselles se mirent à tinter alors qu’elles se déhanchaient. La Cours des Miracles était si bien cachée aux tréfonds des catacombes et derrière le bruit des chutes d’eau souterraine que, même en chantant tous à plein poumons, les sbires du juge de pourraient pas les entendre. On disait adieux aux inquiétudes et bonjour aux plaisirs des sens ! Même la chèvre de sa protégée se mit à se dandiner au son des tambourins et des flûtes, ce qui fit rire notre ami le marionnettiste.
« Djali ouvre le bal ! Tu m’accompagnes ma jolie ? » rajouta-t-il en tendant son bras à sa protégée avant de l’entrainer dans la ronde. Les jupes de couleurs voletaient dans tous les sens et les rires fusaient de toute part… C’est à ce moment précis que le gitan se dit qu’il valait surement mieux savourer ce genre de petits moments de bonheur dans une courte vie que de passer l’éternité dans une constante frustration comme le faisait le juge Claude Frollo…