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L'histoire se déroule en Octobre 2013.

« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser
avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. »
par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer

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 [Flashback] I will come back for you [pv Michaël]

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Lacey French

Lacey French
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MessageSujet: [Flashback] I will come back for you [pv Michaël]   [Flashback] I will come back for you [pv Michaël] Icon_minitimeSam 29 Aoû - 13:32




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Lacey & Michaël

~ Ne jamais faire de promesse qu'on ne saurait tenir ~


Voilà deux mois que je m’étais échappée de l’hôpital, deux mois que j’avais une vie plus ou moins normale malgré le stresse incessant de voir un jour débarqué les molosses de l’hôpital pour me ramener dans mon ancienne cellule-chambre. J’avais eu la certitude que jamais on ne m’y enfermerait à nouveau, mais c’était plus fort que moi. Mon instinct de défense se mettait automatiquement en alerte et je ne pouvais rien faire contre cela. J’essayais au maximum de vivre normalement et j’y arrivai assez bien. J’avais eu du mal à trouver un boulot, mais j’avais réussi à obtenir ce que je voulais et à rembourser mes dettes financières. Je ne demandais vraiment pas mieux, ça c’était certain. J’avais une vie rêvée, d’une certaine manière puisque j’avais un boulot, des amis – rares mais des amis quand même – il ne me manquait plus qu’un endroit où loger, mais j’attendais encore un peu. Ca ne me plaisait pas spécialement de vivre au crochet quelqu’un mais je partais de zéro alors il fallait bien que j’ai le temps de m’organiser réellement.

Mais voilà malgré la vie qui me souriait de façon évidente, il y avait quelque chose que je n’arrivais pas à oublier – ou plutôt quelqu’un : Michaël, mon compagnon d’infortune. Si moi j’étais dehors, ce n’était pas son cas à lui. Nous avions prévu de nous enfuir ensemble mais nous n’avions pas réussi. Je ne reprochais pas à Michaël d’avoir voulu connaître la raison de notre internement mais cela avait été au détriment d’une liberté qui aurait pu nous profiter à tous les deux. Je ne regrettais rien, même si je n’avais pas eu l’occasion de découvrir pourquoi j’avais été enfermée. Et puis, s’il fallait, le destin avait choisi que dans tous les cas, nous ne pouvions pas sortir de l’hôpital. Allez savoir ! Mais à présent, moi j’étais dehors et Michaël était toujours enfermé. J’arrivais difficilement à me faire à cette idée. J’y repensais assez souvent et je ne savais pas quoi faire pour lui venir en aide. Il devait bien y avoir une solution, mais laquelle, je l’ignorais.

Marchant dans les rues de Storybrooke après avoir passé une grande partie de la soirée au Rabbit Hole, j’y repensais. Cette fois-ci je n’avais pas énormément consommé d’alcool alors j’étais plutôt sobre, ce qui avait étonné la plupart de mes connaissance du bar, mais que voulez-vous ? Je ne pouvais pas boire comme une alcoolique tous les soirs ! Emmitouflée dans ma veste que je serrais contre moi, j’étais tout d’abord décidée à rentrer chez moi mais mes pas me menèrent inconsciemment jusqu’à l’hôpital. Je me retrouvais face à cette immense bâtisse que j’avais juré ne plus jamais revoir. Je regardais les lumières allumées dans le hall. Même la nuit, il y avait de la vie dans cet hôpital. Du coup, je me demandais si Carrie travaillait. Je ne l’avais pas vu ce soir alors il y avait bien cette possibilité. Je restais plantée là pendant plusieurs minutes, réfléchissant. Mais réfléchissant à quoi ? Je n’en avais pas la moindre idée. Je ne savais pas si je devais rentrer ou bien faire demi-tour et rentrer à la maison.

Sans que je ne comprenne réellement ce qui avait poussé ma réflexion, je me mis à marcher vers l’hôpital. Les portes d’entrée s’ouvrirent à mon arrivée. Des personnes étaient assises sur les sièges de la salle d’attente, une secrétaire était au téléphone. Je restais plantée là pendant quelques secondes avant de prendre la direction du service psychiatrique. Si on m’avait dit que je me trouverais là… J’aurais ri à en avoir mal au ventre parce que ce n’était clairement pas un endroit où je souhaitais être. Néanmoins, je ne me dégonflais pas et continuais à avancer. Le secrétariat du service était désert. Carrie n’était pas là. Peut-être était-elle chez elle alors et qu’elle n’avait pas envie de sortir. Ce qui était assez étrange. Enfin bon, ce n’était pas pour Carrie que j’étais là. Je me retrouvais dans le couloir menant au bureau du docteur Lynch. Mon cœur se mit à battre de plus en plus vite. Je connaissais les lieux comme si c’était chez moi et s’en était effrayant…

Je me fis la plus discrète possible afin d’éviter de tomber sur les colosses qui servaient de garde aux cellules-chambres. Je me planquais à chaque coin de couloir pour vérifier. Bref, un peu plus et je jurerais me retrouver dans un de ces films d’action avec un détective privé prêt à sauver le monde. Genre 007. Enfin sauf que là, on était dans la vraie vie, pas dans un film. Je continuais d’avancer jusqu’aux portes et me retrouvais face à… aucun garde ?! Je clignais des yeux pendant deux ou trois secondes avant que mon cerveau ne se reconnecte. Je me dirigeais aussitôt vers les portes, m’attendant à les trouver fermées sauf qu’elles étaient ouvertes. De plus en plus curieux… Je pénétrais dans le couloir et refermais doucement la porte. J’observais ce long et grand couloir macabre. J’y étais à nouveau… Je risquais la prison pour ça. Il fallait vraiment que je sois folle… Je trottinais jusqu’à la cellule-chambre de Michaël, remerciant le ciel d’avoir eu la bonne idée de mettre des converses plutôt que des chaussures à talons. Mais ce n’était pas ça qui allait me sauver la vie.

J’arrivais devant la porte close de la cellule-chambre du patient numéro 27. Tout du moins, c’était celle-ci qu’il occupait lorsque j’étais encore là… Je pris une grande inspiration avant d’ouvrir l’espèce de judas qui servait à regarder à l’intérieur. Une vague de soulagement m’envahit lorsque je vis qu’il était là, allongé sur son lit. Dormait-il ? Je ne saurais le dire, il me tournait le dos. Je jetais un coup d’œil de gauche à droite et me lançais à l’appeler.

- Pssssst ! Michaël ! Michaël, réveilles-toi. C’est moi, Lacey !

La dernière fois que je l’avais vu, il était dans un sale état. J’ignorais à quel point la révélation l’avait troublé, mais j’espérais qu’il allait mieux à présent, qu’il avait pris le temps de digérer la nouvelle.


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MessageSujet: Re: [Flashback] I will come back for you [pv Michaël]   [Flashback] I will come back for you [pv Michaël] Icon_minitimeSam 12 Sep - 23:05




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Lacey & Michaël

~ ~


Peut-être une, deux, voir trois... Les attaques de Michael ne se comptaient plus à présent. Le patient était de plus en plus instable, une instabilité qui pourrait à long terme, posait problème pour la sécurité du personnel et des autres (rares) patients qui erraient dans l'aile psychiatrique. L'isolement fut donc la première des solutions, une solution qui ne dura qu'un bref instant au vu de sa relative efficacité. Les tranquillisants furent la seconde alternative, une alternative qui elle aussi, ne dura qu'un temps. À court de solution, le patient 27 retrouva sa cellule et par le plus grand des miracles se calma. Il cessa ses crises de violences, garda le silence et accepta, en apparence, sa fatale destinée. Il ne disait plus rien, il se contentait de rester là, adossé au mur à fixer la porte qui lui faisait face. Il n'en était pas moins effrayant pour autant. Un jour, l'un des infirmiers prétendit même avoir vu dans l'obscurité, deux lueurs jaunes le dévisager. Mais conscient de l'absurdité de ses paroles, le jeune homme préféra ne plus revenir sur ses dires et fit comme si rien ne s'était passé. Le mystère qui entourait le patient 27, n'en demeurait pas moins pesant. Depuis des années, des rumeurs au sein du corps médical, laissaient prétendre qu'il était ici suite à un crime odieux, la nature de ce crime restait à être définie. Le dossier ayant mystérieusement disparu, il était à présent difficile de savoir ce qui avait justifié l'internement du patient 27.
   ******28 ans plus tôt******
Un filet de sang coula le long du front de Michael, qui avait perdu connaissance après avoir été balancé comme un misérable dans sa petite cellule. Dehors, il pleuvait encore, mais présentement, c'était une toute autre tempête qui ravageait l'esprit encore embrouillé du patient 27, qui émergea progressivement de sa léthargie.

« -Lacey, Lacey?? » furent ses premiers mots. En effet, elle était la dernière personne qu'il avait vue avant de sombrer dans l'inconscience. L'homme s'agrippa au mûr et se releva difficilement. Malheureusement pour lui, sa mémoire échappant à la malédiction de la défaillance, le rappela à l'ordre et lui remémora l'odieuse vérité qu'il aurait tant voulu annihiler du tréfonds de ses pensées.

« -Non...non...non » dit-il les larmes aux yeux. Peu à peu, les images lui revenaient en tête. Le gros titre du journal, le nom des malheureux qu'il avait "soi-disant" assassiné. Pour rendre l'histoire encore plus dramatique, certaines personnes s'étaient amusé à travestir la réalité. Faisant ainsi de Michael l'horrible frère à tendance cannibale, responsable de toutes ces ignominies. Le pauvre homme sombra face à une telle réalité. Il pleura encore et encore, en silence, seul, foudroyé par la douleur. Son calvaire dura des jours et des jours avant que la folie ne vienne enfin le recueillir en son sein. Il était des leurs à présent, un être qui avançait dans le vide, un fou, un de plus dans cet asile.

Les années passèrent sans que personne ne s'en rende compte. C'était un des bons côtés de la malédiction. Le temps s'était arrêté enfermant la plupart des habitants, dans une bulle qui échappé cependant à de très rares élus. Personne ne pouvait prétendre à un tel traitement de faveur à l'hôpital. 28 ans s'écoulèrent donc, avant que le temps ne reprenne son court.   Comme à l'accoutumer, les infirmiers prirent mille et une précaution pour servir le repas du patient sans nom. Ils connaissaient, pour l'avoir expérimenté, sa dangerosité et ne souhaitaient plus jamais être confronté à ce type. D'où l'utilisation d'un bâton pour faire avancer, avec précaution, son plateau repas. Habitué à la manœuvre, Michael ne s'en offusqua pas et attendit leur départ pour récupérer son maigre butin qu'il savoura sans motivation. Il devait manger pas par plaisir, mais pour continuer à vivre. Enfin tout dépend ce qu'on appelle "vivre" quand nous sommes assujetti à de telles conditions.

En somme, parler de condition spartiate, serait un doux euphémisme, disons-le franchement, la réalité est moins sympathique. La cellule n'était pas grande pour un gabarit semblable à celui de Michael. Mais c'était toujours mieux que ce qui se trouvait à l'isolement. Ici, il pouvait se lever, s'étendre, et même faire quelques pas, ce qui est un luxe entre de tels mûrs. Mais la rudesse des lieux était aussi le prétexte à la réflexion, une réflexion qui prenait de plus en plus d'ampleur depuis quelque temps. À cela s'ajoutait les cauchemars, omniprésents lorsque les dernières lueurs du soir venaient à disparaître pour laisser les ténèbres peindre l'horizon de ses couleurs. Michael les subissait avec appréhension, il lui arrivait même de ne pas fermer l'œil pour éviter la confrontation. Il lui arrivait aussi, encore éveillé, de revoir le visage de vieux fantômes. Lacey figurait en tête et le patient se demandait ce qui avait pu arriver à sa voisine de cellule. Bien sûr, il n'avait pas la notion du temps et ignorait encore que la "belle" était partie depuis peu.  Il l'ignorait encore, mais ce soir, ce doux fantôme qui peuplait ses journées, lorsqu'il venait à penser à ses actions passées, referait surface.

La nuit s'était abattue et revêtait ses ténèbres sur toute la ville. L'aile psychiatrique, s'était ainsi délestée de la plupart des employés qui y travaillaient en journée. Malgré tout et pour assurer la sécurité des lieux, il subsistait quelques infirmiers, qui au nombre de quatre, assuraient la garde à tour de ronde. Michael, qui avait quitté son lit s'était approché du mûr, pour y observer, par le biais de la petite ouverture qu'il y avait dans le béton, le peu de vie qui était à sa portée. Il huma l'air frais du soir et se délecta de l'odeur d'herbe coupée qui embaumait l'horizon. Passé cette action, il retrouva la place qu'il occupait encore quelques secondes auparavant et se surprit à rêver d'évasion. Il ferma les yeux l'espace d'un court instant, mais un bruit inhabituel le sortit de ses pensées. Avait-il rêvé ou quelqu'un s'était bel et bien rapproché de sa cellule ? Il referma les yeux, cherchant à se convaincre qu'il s'agissait d'une vulgaire hallucination.

- Pssssst ! Michaël ! Michaël, réveilles-toi. C’est moi, Lacey !

Non, il ne s'agissait pas d'une hallucination. Aussitôt, le patient se redressa et s'approcha avec hésitation de la porte de sa cellule.

-Lacey? Est-ce vraiment toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

Tant de questions pour si peu de réponses, se disait-il, mais au fond de lui, il espérait que cette présence ne soit pas une ruse, ou une hallucination. Oui, il l'espérait, autant qu'il espérait retrouver sa liberté.


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Lacey French

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MessageSujet: Re: [Flashback] I will come back for you [pv Michaël]   [Flashback] I will come back for you [pv Michaël] Icon_minitimeJeu 1 Oct - 19:47




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Lacey & Michaël

~ Ne jamais faire de promesse qu'on ne saurait tenir ~


Jamais de ma vie je ne me serais cru un jour capable de m’infiltrer comme ça dans un établissement public. Enfin, rentrer dans un hôpital, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus compliqué puisqu’il était ouvert H24. Mais s’infiltrer dans le service psychiatrique, c’était encore autre chose. Ma liberté me faisait découvrir une capacité d’infiltration que je ne connaissais pas. En même temps, il y avait tellement de choses que j’ignorais sur moi. Je m’étonnais parfois tous les jours. Disons que mon amnésie ne m’aidait pas au niveau de mes capacités. Alors je me découvrais un peu sur le tard. Toutes ces capacités que j’avais découvertes n’avaient pas pu être découvertes avant que je sois en dehors de l’hôpital puisque le service psychiatrique ne m’avait pas vraiment permis de me découvrir. Je savais que mon audace ne serait pas impunie si jamais je me faisais attraper. J’étais peut-être libre, mais c’était parce qu’on m’avait fait échapper, pas parce qu’on m’avait signé une autorisation de sortie. J’allais peut-être en obtenir une du Docteur Lynch mais ça, ce serait uniquement quand j’apporterai une réponse à notre marché. Tant que je serais en réflexion, rien ne l’empêchait de me faire attraper et enfermer. Et après ? Je pourrais dire adieu à la possibilité de revoir un jour le soleil.

Je faisais extrêmement attention à ne pas tomber sur les gros bras qui nous maîtrisaient lorsque nous nous montrions un peu trop farouches. Si je tombais sur eux, j’étais autant fichue que si je tombais sur le Docteur Lynch. Alors je faisais extrêmement attention aux couloirs et aux intersections. Bizarrement, tout était désert. Pourtant, il n’était pas si tard que ça, si ? Il n’y avait plus de rondes aussi tardives ? Honnêtement, je n’arrivais pas à me souvenir jusqu’à quelle heure ils surveillaient. Ou alors, le docteur Lynch avait renforcé les serrures et blindé encore plus les portes, ce qui faisait qu’il n’y avait plus besoin de tour de garde ? J’étais assez sceptique là-dessus mais allez savoir ce qu’il avait pu inventer suite à notre escapade à Michael et moi. Toujours était-il que j’arrivais sans encombre jusqu’à la chambre de Michael. J’étais extrêmement nerveuse. Comment est-ce que j’allais pouvoir lui expliquer le fait que j’étais libre alors que lui était encore enfermé ? J’espérais qu’il ne m’en voudrait pas trop… ou même pas du tout ? Je n’en savais rien. Je voulais le voir dehors parce que, comme moi, il n’avait rien à faire enfermé, seulement voilà, j’ignorais comment Sun s’était débrouillée pour me faire sortir de là, mais elle l’avait fait. Sans plan, je ne pouvais rien faire. Et puis, si j’essayais un truc sans savoir où j’allais, il y avait le gros risque qu’on se fasse pincer et moi je risquais la prison. Et je tenais trop à ma liberté pour risquer une telle chose. Mais j’avais besoin de lui parler.

Une fois mon courage prit à deux mains, j’ouvris l’espèce de lucarne pour voir à l’intérieur. Il était là, couché sur son « lit », dos à moi. Dormait-il ? Etait-il éveillé ? Je n’en savais rien. Il ne bougeait pas d’un poil. Je me mordillais la lèvre inférieure avant de l’appeler. J’essayais d’être discrète pour ne pas me faire pincer, mais il fallait bien que je l’appelle assez fort pour qu’il puisse m’entendre s’il dormait. Ou tout du moins assez pour le réveiller… Je le vis se redresser et aussitôt, je me mis à sautiller de joie parce qu’il était réveillé et que pour l’instant, tout était beaucoup plus facile que prévu. Les mains posées sur l’acier froid de la porte, je regardais Michael s’avancer vers moi.

- Oui, oui c’est bien moi, répondis-je avec un grand sourire.

C’était bien la première fois que j’étais persuadée de m’appeler Lacey French puisque je n’avais pas d’autres souvenirs plus lointains que ceux de la psychiatrie et que c’était l’identité qui était inscrite sur mon ancien bracelet de patiente. Je n’avais pas cherché à aller voir mon père pour connaître toutes les réponses à mes questions parce qu’il était la dernière personne que j’aurais souhaité voir dans cette ville. Même cette femme effrayante qui m’avait souvent observé, je ne la fuyais pas à ce point. Bon, en même temps, je n’avais jamais eu l’occasion de la croiser alors que j’avais manqué de croiser mon père assez souvent. A chaque fois, j’avais pu me cacher de lui, mais combien de temps durerait cette mascarade, je n’en savais rien. Non, si je voulais obtenir cette réponse, j’allais me débrouiller toute seule. J’étais une grande fille et je n’avais pas besoin de lui. Après tout c’était lui qui m’avait fait enfermer donc ça voulait bien dire qu’il n’en avait rien à faire de moi et qu’il ne m’accordait pas vraiment d’importance. Peut-être que j’avais été un fardeau pour lui et qu’il avait ainsi trouvé le moyen de se débarrasser de moi. Enfin, il aurait peut-être pu m’envoyer à l’orphelinat pour ça, à moins que j’ai été trop vieille pour y aller alors à ce moment-là, peut-être que la psychiatrie avait été ce qu’il y avait de « mieux ».

Je replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille tandis que Michael était arrivé jusqu’à moi. J’étais tellement contente de le voir. Pendant toutes ces années d’enfermement, il avait été le seul ami que je m’étais fait. Tardivement, certes, mais un ami quand même. Il avait été la meilleure chose qui me soit arrivée en psychiatrie alors je n’allais pas le laisser tomber. C’était une promesse que je m’étais faite.

- J’ai réussi à m’infiltrer jusqu’ici, fis-je. Bizarrement, il n’y a personne alors j’en profite un peu pour passer te voir.

Je ne savais pas trop s’il était au courant que j’avais été libérée ou pas. Aussi je fis une légère pause pour continuer :

- Je ne sais pas si tu le sais, mais… on m’a fait sortir il y a deux mois maintenant… Je me mordillais la lèvre inférieure : j’ai une amie qui m’a faite sortir de là. Je sais pas du tout comment elle s’y est prise, mais si on m’attrape, je risque d’avoir des problèmes.

Si je disais ça, c’était pour qu’il se prépare à l’éventualité que je parte en courant si jamais les choses se corsaient. Et je n’aurais probablement pas le temps de dire au revoir. Je tapotais légèrement la porte du bout des doigts, marquant une légère pause.

- Comment tu vas, toi ? J’espère qu’ils n’ont pas été trop durs avec toi la dernière fois. Si tu savais comme je m’en veux de m’être faite attraper comme ça… J’espère que tu ne m’en veux pas.


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