Louna & Katerina
   
   

Regardant par la fenêtre, elle espérait simplement le voir revenir. Elle l'imaginait lui sourire, lui tendre les bras. Ils se retrouveraient et plus rien ne pourrait les séparer. Demandait-elle trop ? N'avait-elle pas le droit à sa part de bonheur ? La malédiction lui avait fait ouvrir une peur qu'elle avait longtemps oubliée dans la forêt enchantée, celle de perdre les gens qu'elle aimait. Elle se souvenait de cette nuit fatidique, son père était un grand chevalier, il avait été son guide, son héros et alors qu'il avait survécu à chaque bataille, une maladie lui avait pris son modèle. À partir de ce jour-là, elle fut confiée à la famille de sa mère, sous la tutelle du Roi Richard, son oncle. Oui, à partir de ce jour-là, elle comprit que sa vie ne serait plus la même, elle comprit les responsabilités d'une princesse et c'est en s'accrochant aux idéaux de son père, celle d'être une mère pour le peuple, qu'elle surmonta la perte de celui-ci. Mais à présent, elle ressentait ce sentiment, surement parce qu'elle avait l'impression de perdre Robin, jour après jour. Son mari voulait retourner dans la forêt enchantée, être Robin des bois, elle voulait simplement avoir son enfant et le garder en sûreté. Elle ne voulait pas lui léguer le poids de la royauté, elle souhaitait que son bébé soit libre et choisisse son destin. Et pour elle, il n'y avait qu'à Storybrooke qu'il pourrait le faire.

Elle vivait avec une ombre, un semblant de mariage. Le retour des souvenirs les avait séparés et elle en avait parlé à personne, espérant toujours que son mari lui revienne, qu'il ouvre les yeux. Marianne avait tellement sacrifié pour les autres, elle voulait se laisser une chance de vivre pour elle, était-ce être égoïste de penser un peu à elle ? La future mère continuait à regarder par la fenêtre, elle n'avait que ça à faire. Son médecin voulait qu'elle reste calme jusqu'à l'accouchement et ce n'était pas facile pour Louna, surtout dans cette situation. Elle se sentait impuissante, tétanisée par la peur de se retrouver seule. Bien sûr, sa famille était présente, mais ils ne pouvaient pas la comprendre, en tout cas tant qu'elle ne leur dirait rien. Il était habituel pour l'ancienne princesse de garder au fond d'elle tout ce qui l'attristait, elle savait jouer la comédie, faire semblant d'être heureuse, après tout cela avait été son quotidien à Nottingham.

Finalement, elle eut la surprise d'apercevoir une amie, Louna avait complètement oublié que celle-ci devait passer pour lui montrer des dessins. Oui, l'ancienne Alice allait décorer la chambre de son enfant, et ce n'est pas une chose facile quand le sexe n'est pas dévoilé. Les futurs parents voulaient avoir la surprise, enfin cela avait été leur décision avant le retour des souvenirs, à présent, vu qu'ils ne se parlaient plus, le choix était resté le même. Prise un peu au dépourvu, la journaliste se leva aussi vite qu'elle le pouvait et passa devant le miroir, non cela ne se voyait pas qu'elle avait pleuré, heureusement.

Le manoir Nerys était l'un des plus grands de la ville, sans citer le domaine, Louna avait de la chance de vivre dans l'une de dépendance derrière celui-ci. S'activant, elle se dirigea jusqu'à la porte d'entrée qu'elle ouvrit avant que Katerina frappe.

- Salut, je ne t'attendais pas de si tôt.

Elle se décala pour lui laisser la place de rentrer et ferma la porte derrière elle. Posant les mains sur son ventre, elle lui demanda :

- Ça va ?

Louna & Katerina
   
   

Je n'avais pas dormi de la nuit, non en effet, je me sentais bien trop désorienté pour penser normalement. Je savais très bien que ma rencontre avec Jefferson après tout ce temps, m'avait bien chamboulé et que je n'allais plus le revoir. Je pouvais surtout me dire cela, depuis que les souvenirs étaient de retour. Oui dans un sens c'était vraiment bien, mais je trouvais cela déroutant aussi, car il y avait bien certains détails dont, je me serais bien passé. Mais voilà comme tout le monde, je devais m'habituer à vivre avec deux vies différentes réunies en une seule. Pour l'instant en tout cas, je trouvais que ça allait plutôt bien de ce côté-là, surtout avec l'aide d'Archie car sans lui, je ne pensais pas que j'aurais réussi à me sentir assez bien.

Enfin voilà pour l'instant en tout cas, je devais arrêter de penser à Jefferson, car cette discussion allait sûrement revenir en parlant avec Louna par la suite. Je tenais beaucoup à cette jeune femme, on se ressemblait beaucoup en caractère et bien entendu une amitié s'était formé entre nous. Je trouvais qu'elle et William formaient vraiment un très beau couple, mais voilà dernièrement les choses n'allaient pas aussi bien. Connaissant Louna qui se trouvait être aussi Marianne, je ne disais rien car tout comme moi, c'était mieux d'attendre qu'elle veuille dire ce qui n'allait pas au lieu d'insister à chaque fois. De toute façon, je ne voyais pas ce que cela pouvait apporter appart de la frustration.

Alors que, j'allais me changer afin de travailler dans mon atelier, je me mis à regarder dans mon agenda qui était posé sur la table du salon. Après avoir marmonné dans mon coin pour me dire à quel point, je pouvais être stupide. Je vis que, je devais voir mon ami par rapport aux dessins qui étaient finis depuis deux ou trois jours. Je me demandais pourquoi, je n'avais pas fait le rapprochement que alors tout à l'heure, je me disais qu'il fallait peut-être bien voir la chère Louna très bientôt. Au final, je restais avec ma tenue actuelle, je passais en vitesse dans l'atelier afin de prendre ma chemise et je partais directement vers le manoir Nerys.

Le temps était plutôt maussade aujourd'hui, dans un sens, je me disais que cela s'accordait parfaitement avec mon état d'esprit. Je me sentais heureuse d'avoir revu Jefferson, mais voilà il fallait me faire à l'idée que tout était bel et bien réel. Alors que je venais d'arriver à destination. Je poussais un petit soupir, avant de me contenir sur mes petits soucis. S'il y avait une chose, que je ne voulais pas que les autres voient, c'était bien mes problèmes. Au début avec Louna, cela passerait très bien mais à un moment donné, j'allais devoir passer par la case confidence.

Je fis un petit sourire devant la porte du manoir Nerys, j'aimais vraiment beaucoup le style de cette demeure. Alors que j'allais seulement frapper à la porte, je vis ma chère amie qui avait dû voir mon arrivée.

- Salut, je ne t'attendais pas de si tôt.

Je ris légèrement et lui dit.

" Salut, je suis désolée si tu étais occupé à faire autre chose. "

J'entrais à son invitation silencieuse, comme toujours j'admirais son intérieur. A part mon habitation, l'endroit où j'aimais beaucoup être, c'était bien chez Louna, j'avais l'impression de me sentir dans un beau petit cocon, avec beaucoup de chaleur et de gaieté.  Je me retournais vers Louna en faisant un sourire doux, car je la vis poser ses mains sur son ventre.

- Ça va ?

Je fis un clin d’œil à mon amie et répondis à sa question.

" Je vais bien, je te remercie. Ce serait plutôt à toi de te poser cette question. "

J'en profitais pour lui faire signe à son beau petit ventre de femme enceinte.