Once upon a Time...
೨ This is not a fairytale... Or is it ?
Dans le royaume de Fergus, dans le village derrière la forteresse qui abritait le château, vivait Jane et son père, Archimède Porter, un savant un peu loufoque et extraverti qui s’intéressait particulièrement et depuis toujours aux animaux dans leur état sauvage. Aussi les étudia-t-il toute sa vie durant, emmenant son unique fille partout avec lui. La mère de Jane décéda lorsque celle-ci avait six ans, aussi, ce fut Archimède qui s’occupa de son éducation. Etant donné son immense savoir, le roi Fergus fit appelle à lui afin de commencer l’éducation de sa fille, Mérida. Ce fut ainsi que la jeune princesse et Jane firent connaissance. Une amitié naquit entre les deux filles qui n’avaient que deux ans de différence et se faire une amie lui fit le plus grand bien suite à la perte de sa mère. Mais Archimède ne fut pas très longtemps le percepteur de Mérida car la mère de cette dernière décida de prendre la relève. Cependant, cela n’empêcha pas les deux amies de continuer à se voir en dehors.
Jane se passionnait réellement pour les recherches de son père et elle l’aidait du mieux qu’elle pouvait. Rapidement, elle développa un don pour le dessin et pu ainsi approfondir les recherches de son père en dessinant chaque élément à la perfection. Absolument aucun détail ne lui échappait, elle avait vraiment l’œil pour ça. En quelques années, les ours n’eurent plus aucun secret pour la famille Porter. Néanmoins, la rumeur selon laquelle une famille de gorilles habitait au fin fond de la forêt attisa la curiosité des deux explorateurs avides tous les deux de savoir et de connaître un peu plus cette nouvelle espèce qui s’offrait à eux. Ils commencèrent tout d’abord par réunir les différents savoirs qui existaient déjà sur eux afin de pouvoir vérifier si les rumeurs étaient fondées ou pas. Cette année-là, Jane fut réellement attristée par la fugue de son amie Mérida et n’eut aucune explication sur la raison de ce départ. Aussi, elle se consacra beaucoup plus aux recherches, s’y plongeant corps et âmes.
L’année de ses vingt-six ans, Archimède et sa fille eurent les fonds nécessaires pour financer leur expédition. Cela faisait des années qu’ils la préparaient et quand cela fut possible, une vague d’excitation les envahit tous les deux. En plus de ça, la rumeur selon laquelle cette famille de gorilles abritait le Grand Gorille les motiva encore plus dans leurs recherches. Aussi, ils engagèrent Clayton, un homme qui serait apte à les protéger dans cette forêt et à les guider. Cet homme ne fut pas très long à accepter de les accompagner alors que beaucoup avant lui avaient refusé. Ainsi, l’expédition commença. Ils établirent un campement dans les fins fonds de la forêt et leurs recherches purent débuter. Mais tout ne se passait pas réellement comme prévu car ils n’avaient que quelques mois pour faire toutes les recherches possibles. Sauf qu’au bout de plusieurs semaines, ils ne trouvèrent absolument rien jusqu’à cette fameuse expédition qui changea la donne.
Pendant un après-midi où Jane et son père espéraient à nouveau trouver des traces de la fameuse famille de gorilles, la jeune femme ne cessait d’être attirée par certains végétaux qu’elle se mettait aussitôt à dessiner pour pouvoir conserver des traces de ce qu’elle avait vu. Aussi, elle se retrouvait bien souvent à l’arrière, laissant son père et Clayton avancer plus en avant. Cette fois-ci, elle se retrouva vraiment très en arrière et n’eut pas d’autre choix que d’appeler son père à diverses reprises jusqu’à le retrouver.
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Père ? Père, mais que signifie tout ce tintamarre ?Repoussant des branchages, Jane, dans sa belle robe jaune et un casque sur la tête, se retrouva repoussée vers l’arrière si bien qu’elle dut faire un nouvel effort pour passer la barrière naturelle. Une fois chose faite, elle retrouva son père immobile, un pied et ses deux bras en l’air. Intriguée, elle demanda
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Qu’y a-t-il père ?-
M. Clayton m’a dit de ne pas bouger, il a vu quelque chose.Un soupire exaspéré s’échappa des lèvres de la jeune femme qui se dirigea vers leur guide qui faisait un boucan d’enfer.
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M. Clayton, désolée, excusez-moi, mon père et moi faisons cette expédition pour étudier les gorilles et peut-être que vos manières…-
Vous m’avez employé pour vous protéger, Miss Porter ! la coupa-t-il brusquement.
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Et vous le faites à merveille, mais…Malheureusement, elle ne put en dire plus car Clayton fut à nouveau sur ses gardes et ne fut plus du tout intéressé par ce que disait la jeune femme mais plutôt par la nouvelle découverte d’Archimède qui venait de se rendre compte qu’ils étaient actuellement sur un ancien nid de gorilles. Aussi, cette découverte les revigora au point qu’une nouvelle détermination s’empara d’eux. Déterminée à suivre son père de très près, elle fut surprise par un bébé singe qui venait d’apparaître, un fruit à la main qu’il ne tarda pas à manger juste devant elle. Le trouvant excessivement mignon, Jane sortit une nouvelle feuille et commença à le dessiner. Quand elle releva les yeux pour pouvoir y ajouter de nouveaux détails, le petit singe avait disparu pout mieux réapparaitre sur son épaule.
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Regarde ça, qu’est-ce que t’en dit ?-
Ouuuuuh ah ah ah !Ni une, ni deux, le singe lui piqua le croquis. Surprise, Jane se mit à le suivre afin qu’il lui rende.
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Ca c’est dément, je viens ici pour étudier les gorilles et je me fais chiper mes croquis par un babouin ! pesta-t-elle.
Elle le suivit jusqu’à un tronc d’arbre. Le petit singe serrant le croquis contre lui ne semblait pas particulièrement pressé de lui rendre. Jane commençait à perdre patience petit à petit.
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Rends-moi ça, je compte jusqu’à trois ! annonça-t-elle d’un ton autoritaire.
Un, deux… Oh regarde une banane !L’effet fut immédiat car le singe tourna la tête dans la direction désignée par la jeune femme et celle-ci lui arracha le croquis des mains en riant aux éclats. Mais il ne fallait pas croire que ça s’arrêtait là. Oh non… Car le petit singe se mit à pleurer. Pas le moins du monde touchée par ses pleures, Jane commença à lui faire la morale et sur ce que penseraient ses parents. C’est alors que des grognements se firent entendre derrière elle. Se retournant, elle découvrit toute une famille de babouins en colère. Effrayée par cette soudaine apparition, un hurlement s’échappa de la bouche de la jeune femme qui se mit à courir aussi rapidement que ses jambes pouvaient le faire. La demoiselle avait toujours été une excellente coureuse mais sa vitesse n’allait jamais faire le poids contre celles des singes qui la poursuivaient. Arrivant au bord d’une falaise, Jane ne réfléchit pas et sauta. La seule chose à laquelle elle pensa fut : « Advienne ce qu’il pourra ».
Persuadée qu’elle allait y laisser sa peau, elle ferma les yeux. Mais ne sentant aucune chute, elle ouvrit les yeux et fut particulièrement surprise de se voir voler. Elle mit un petit temps avant de réaliser que jamais elle n’avait eu le pouvoir de voler. Aussi, elle leva les yeux et hurla à nouveau en découvrant un homme à demi-nu la tenant et se balançant de liane en liane. Néanmoins, elle n’avait pas d’autres choix que de se faire transporter par lui. Durant cette escapade volante, Jane perdit l’une de ses bottines, arrachée par un babouin. Et après plusieurs minutes de cabrioles toutes plus effrayantes les unes que les autres, l’homme finit par s’arrêter, tenant toujours Jane dans ses bras.
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Lâchez-moi ! Lâchez-moi !Aussi la reposa-t-elle sur le sol, mais à peine pieds à terre, elle remarqua que les babouins continuaient toujours de la poursuivre elle sauta à nouveau dans les bras de l’inconnu en hurlant :
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Ne me lâchez plus ! Ne me lâchez plus !La course poursuite recommença et cette fois-ci, bien que morte de trouille, mais pousser par l’adrénaline, Jane se laissa faire malgré tout, non sans poser tout de même quelques difficultés à cet homme surgit de nulle part. Jamais elle ne sut combien de temps cette poursuite dura car celle-ci se termina dans un arbre. C’est après qu’il l’ait protégé de son propre corps d’une branche d’arbre que la jeune femme compris qu’elle avait devant lui un ‘sauvage’. Celui-ci se mit à parler avec le babouin qui avait réussi à lui voler son ombrelle au passage. Sur ce dernier, se tenait le bébé singe. Jane était figée et eut un brusque sursaut quand l’homme lui arracha le croquis qu’elle avait coincé dans la ceinture de sa robe pour la donner au babouin. Aussi en profita-t-elle pour s’esquiver et fit doucement le tour de l’arbre pour ne pas tomber. Comme à son habitude, Jane se mit à parler seule afin d’essayer d’analyser la situation qui lui semblait irréelle.
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Je suis dans un arbre avec un homme qui parle aux singes…Tentant de passer sur l’arbre d’à côté, elle se retrouva en équilibre, coincée entre deux arbres. Pensant que la situation ne pouvait réellement pas être pire que ce qu’elle était déjà entrain de vivre, la pluie se mit à tomber, révélant ainsi que ça pouvait être réellement pire. C’est alors que l’homme sauvage réapparut et pour la troisième fois de la journée, Jane hurla si bien qu’elle se redressa mais menaçant de tomber à nouveau, l’homme la poussa à l’abri des feuillages de l’arbre. Elle se colla au maximum contre le tronc d’arbre pour être le plus éloignée possible de l’inconnu, mais celui-ci l’approcha.
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Reculez ! Non, non ! Gardez-vos distances ! Jeune homme, non !Elle colla son pied dénuée de bottine sur son torse afin de le garder à distance, mais celui-ci lui prit le pied.
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Qu’est-ce que vous faites ?! Aaah non ! Je vous en prie, arrêtez, ça chatouille, fit-elle en riant tandis qu’il l’examinait.
Mais en voyant qu’il voulait vraiment l’examiner au-delà de la « bienséance », elle lui colla un coup de pied avec un «
Dégage ! » bien senti. Bien qu’il afficha un air surpris, Jane n’en fut pas moins désolée.
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Vous l’avez mérité, maintenant, vous ne m’approchez pas, comme un gentil homme sauvage. Gentil ! Je vous aurais prévenu, mon père n’appréciera pas du tout ! Non, c’est… Vous êtes trop prêt !En effet, cet homme n’avait aucun respect des frontières personnelles et s’était limite collé à elle. Quand il posa sa main sur sa joue, Jane leva la sienne pour le gifler, mais il lui attrapa sa main gantée et observa celle-ci avec attention. Petit à petit, la jeune femme se mit à comprendre certaines choses, aussi le laissa-t-elle faire quand il lui retira son gant et posa sa main sur la sienne. Ce qu’elle lut dans son regard la troubla, mais elle fut rapidement reconnectée à la réalité quand il s’approcha à nouveau pour venir coller sa tête contre sa poitrine sans aucune gêne. Jane, elle, fut. Aussi, elle fut particulièrement surprise lorsqu’il attrapa son visage pour venir le coller contre son torse à lui, juste au niveau de son cœur. Elle ne resta que quelques secondes, à peine trois ou quatre avant de s’éloigner.
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Oui, merci. Votre cœur bat très joliment, fit-elle gênée.
C’est très joli.Lorsqu’elle était nerveuse, Jane avait pour habitude de tripoter ses longs cheveux châtains, qui étaient à présent tout défait suite à la course-poursuite. Aussi tenta-t-elle au passage de les recoiffer en les relevant comme elle avait l’habitude de le faire.
-
C’est très joli.-
Oh merci, je ne peux rien en faire avec cette humidité partout c’est… Puis soudain, elle s’arrêta pour regarder l’homme qui se trouvait juste en face d’elle.
Vous… Vous parlez ? Et tout ce temps j’ai cru que vous n’étiez qu’une créature silencieuse et sauvage ? Mais pourquoi n’avez-vous rien dit ? Parce que je suis très curieuse de vous connaître…Il l’arrêta de parler ce qu’elle fit aussi sec. Parfois, son débit de paroles pouvait être particulièrement surprenant. Aussi garda-t-elle son attention sur le jeune homme qui semblait vouloir lui dire quelque chose puis la dite « chose » vint :
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Tarzan.Tout d’abord légèrement intriguée, elle répéta bêtement :
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Tarzan ?Puis la lumière se faisant, elle s’exclama :
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Oh je vois !Elle venait de comprendre ce dont le jeune homme parlait. Aussi, il répéta ce qu’elle venait de dire, pensant qu’elle se prénommait « Oh je vois ».
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Non, non, non ! Je suis Jane, corrigea-t-elle.
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Non, non, non ! Je suis Jane, l’imita-t-il.
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Non, non ! Tarzan. Jane, reprit-elle en le désignant lorsqu’il s’agissait de son prénom et se désignant lorsqu’il s’agissait du sien.
-
Jane, répéta-t-il finalement.
Les présentations étaient faites et la jeune femme savait que l’aventure pouvait enfin réellement commencer. Aussi lui demanda-t-elle de la ramener à son campement et Tarzan s’exécuta en l’attrapant pour l’emmener à nouveau de liane en liane alors qu’elle aurait tout de même préféré marcher. Néanmoins, cette nouvelle escapade fut nettement plus plaisante que la première aussi, elle n’eut pas trop de mal à s’habituer à ce moyen de transport. Cependant, quelle ne fut pas sa surprise de retrouver son campement envahi par les gorilles et un éléphant. Emerveillée d’en voir autant, elle voulut s’approcher, mais c’est alors qu’un gorille beaucoup plus grand que tous les autres. Effrayée par cette nouvelle rencontre, elle plongea sur le sol, se protégeant avec une louche et priant les Dieux de lui laissé la vie sauve. Le gorille se désintéressa d’elle et passa à côté si bien qu’elle put ainsi voir Tarzan partir en leur compagnie. Elle comprit soudain que le fameux Grand Singe dont elle avait tellement entendu parler n’était nul autre que cet homme qui avait été élevé parmi eux.
Au loin, elle entendait les voix de Clayton et de son père qui l’appelaient, mais la jeune femme ne leur répondit pas, trop absorbée par ce qu’elle venait de vivre et découvrir. Aussi ne se reconnecta-t-elle à la réalité que lorsque les deux hommes furent à sa hauteur, surpris par l’état du campement qui avait été mis à sac par des animaux sauvages.
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Oh quelle histoire ! Père ! J’étais entrain de marcher… bébé… Un p’tit bébé singe ! J’en ai fait un croquis… Tout à coup, le petit singe s’est mis à pleurer ! Je me retourne et j’en vois une flopé ! Partout ! Toute une armée de singes ! Un grand arbre plein de singes, qui crient, qui crient ! Terrifiée ! J’étais terrifiée ! Quand soudain je me balance sur une liane dans les airs volant, flottant dans les airs, complètement encerclée ! Et père, ils ont pris ma bottine !-
Ils ont pris… mais c’est celles que je t’avais acheté…-
Et j’ai été sauvée… j’ai été sauvée par un beau sauvage volant à demi-nu…-
Demi-nu… Sapristi !-
Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?-
Je n’en ai pas la moindre idée ! Elle tient de sa mère, vous savez ! Elle inventait des histoires comme ça, pas à propos d’homme à demi-nu, bien sur…-
Oh ! Et il y avait des gorilles !-
Des gorilles ?! s'exclamèrent Clayton et Archimède.
-
Où ça, Jane ? Où ça ?-
Il est parti avec eux.-
Qui ça, Jane ? Qui ça ?-
Tarzan.-
Tarzan ?-
L’homme singe.Si Archimède acceptait plus ou moins de croire sa fille, Clayton n’en croyait pas un mot car jamais de sa vie ils n’avaient entendu parler d’un homme élevé par les singes. Elle ne faisait que penser à ce Tarzan qui ne quittait pas ses pensées. Durant toute la nuit, elle ne fit que penser à ça et ne ferma pas l’œil, repensant à absolument tout dans les moindres détails. Quelques jours passèrent et elle était toujours plongée dans ses pensées. Les explorations ne l’intéressaient plus autant qu’auparavant car elle ne cessait de se demander où pouvait être le jeune homme en ce moment même et ce qu’il pouvait faire. Par moment, elle levait la tête pour voir s’il n’était pas juste au-dessus d’elle, mais elle ne le vit jamais. Au bout de ces quelques jours passés, son père, très curieux de la voir dans un tel état, lui demanda de lui en dire un peu plus sur ce Tarzan. Jane était vraiment plus qu’heureuse de pouvoir en parler. Possédant un tableau, elle se mit à dessiner l’homme singe, tout en se lançant dans ses explications
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Il ne se tenait pas debout, mais plutôt accroupis, comme ça. Et il supportait son poids sur ses articulations. Exactement comme un gorille !-
Extraordinaire !-
C’était stupéfiant ! Puis il a plié ses coudes comme ceci et il a marché comme ça !Elle se positionna exactement de la même façon et se mit à l’imiter pour montrer à son père de façon un peu plus réaliste la façon dont Tarzan marchait.
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Oh je vois ! Comme Tante Isabelle !A son tour, Archimède s’accroupit et se mit à l’imiter, ce qui exaspéra profondément Clayton qui ne croyait toujours pas à ces machinations enfantines.
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Oh Jani-Jane quelle découverte ! s’exclama le savant.
Un homme sans langage, sans comportement…-
Et aucun respect des frontières personnelles ! acheva-t-elle.
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Que dis-tu ?-
Il était à ça de moi, papa ! fit-elle en se rapprochant brusquement de son père.
Son regard dans le mien. Il semblait (elle se releva et acheva le dessin du visage de Tarzan)
extrêmement troublé. Comme s’il n’avait jamais vu un autre être humain. Son regard était… intense, perçant et… je n’avais jamais vu de tels yeux…-
Oh ! Devrais-je te laisser seule avec le tableau pour un petit moment ? demanda-t-il d’une voix légèrement moqueuse.
-
Père ! Arrêtez ! Ce qui m’intéresse, c’est ce que nous pourrions apprendre de lui. Nous devons le retrouver.Archimède s’apprêta à accepter, mais Clayton, qui en avait assez entendu, intervint :
-
Ooooh professeur ! Vous êtes ici pour trouver des gorilles. Et non pour satisfaire les fantaisies d’une jeune fille !-
Fantaisie ?! s’exclama Jane.
Je ne l’ai pas imaginé ! Tarzan est très…Soudain, Tarzan débarqua au beau milieu, entre elle et Clayton et avec un sourire satisfait, la jeune femme put achever sa phrase :
-
… réel !-
C’est lui, c’est lui, c’est lui ! s’exclama Archimède enchanté et très excité.
Jane fut vraiment plus que ravie de voir à nouveau l’homme qui l’avait sauvée. Et elle espérait également pouvoir passer beaucoup plus de temps en sa compagnie. Clayton aussi montra beaucoup plus d’intérêt à Tarzan que prévu, aussi, il n’hésita pas à directement questionner le jeune homme qui ne faisait que répéter ce qu’il disait sans comprendre le moindre mot. Aussi, voyant la patience de leur guide arriver à sa limite, Jane prit le relais, préférant s’en occuper elle-même.
Durant de nombreux jours, la jeune femme apprit à Tarzan à parler le langage des hommes, à lire, à écrire et à se comporter comme ceux de son espèce. Néanmoins, même si elle lui apprenait toutes ces choses, elle appréciait son côté ‘sauvage’ et jamais elle ne le força à se tenir debout s’il ne le voulait pas. Il le faisait de lui-même et quand le cœur lui disait. Archimède lui apprit également tout ce qu’il savait à propos des étoiles et d’autres choses qu’il avait pu étudier au cours de sa vie. Ces journées qu’elle passa en sa compagnie furent toutes plus palpitantes les une que les autres si bien qu’elle ne vit pas le temps passer. Petit à petit, son attachement pour Tarzan ne fit que grandir au point que lorsqu’elle le laissait retourner avec les siens pour la nuit, elle se sentait seule jusqu’au lendemain. Mais ces jours passés à apprendre au jeune homme ne furent pas réellement bénéfiques au but premier de leur présence dans la forêt. Quelques fois, la jeune femme lui demanda s’il pouvait les emmener voir les gorilles, mais à chaque fois il refusa à cause d’un certain Kerchak. Puis l’instant fatidique arriva et bientôt, Jane et son père durent commencer à préparer leurs affaires pour retourner chez eux. La demoiselle ne pouvait pas cacher sa déception de ne pas avoir vu ce pourquoi ils étaient venus. Surtout qu’ils avaient passé des années à organiser cette expédition. Mais malgré sa déception, elle n’en voulait pas à Tarzan d’avoir voulu protéger sa famille. Ce dernier souhaitait que Jane reste avec lui, mais c’était impossible. La vie de la jeune femme se trouvait dans son petit village et elle en était désolée.
Cependant, la veille de son départ, Tarzan se décida de les emmener voir sa famille. Jane, Archimède et Clayton le suivirent sans réellement savoir où il les emmenait, mais leur surprise fut encore plus grande quand ils découvrirent Kala, la mère du jeune homme. Ainsi, d’autres gorilles se firent voir progressivement et Jane eut l’impression de vivre un rêve éveillé. Jouant avec les bébés, la demoiselle osa demander à Tarzan de lui apprendre à parler le gorille. Acceptant aussitôt, il lui fit répéter quelques sons puis une fois que cela sonna juste, la jeune femme les enchaina, ignorant totalement ce qu’elle venait de dire, mais cela parut plaire aux bébés singes qui se mirent à pousser des cris qui ressemblaient à des cris de joie.
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Juste ciel, mais qu’ai-je donc dit ? demanda-t-elle surprise par un tel élan de joie.
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Que Jane reste avec Tarzan, répondit-il.
Un énorme malaise envahit le cœur de Jane qui pensait qu’il avait compris qu’elle devait retourner chez elle et que sa place n’était pas au beau milieu de la forêt. Mais elle n’eut pas vraiment le loisir d’en dire beaucoup car à ce moment là, le grand gorille qu’elle avait vu au campement surgit et il ne sembla vraiment pas content de les voir au beau milieu des siens. Aussi, il attaqua Clayton, sauvé de justesse par Tarzan. Le trio d’explorateurs n’eut pas d’autres choix que de fuir avant de se faire tuer par le chef de famille. De retour au campement, Jane se fit un sang d’encre pour le jeune homme, espérant sincèrement qu’il ne lui était rien arrivé de mal. Elle pensait que jamais elle ne le saurait jusqu’à ce qu’il revienne vers elle pur lui annoncer qu’il venait avec elle. Plus que ravie de cette nouvelle, elle lui fit part de toutes les choses qu’elle pourrait lui montrer et surtout que tout le monde voudrait connaître son extraordinaire histoire.
Une autre bonne nouvelle lui fut annoncée quand elle revint chez elle : Mérida était de retour. Aussi, elle ne tarda pas à aller lui rendre visite pour prendre de ses nouvelles et savoir où elle était pendant tout ce temps, ce qu’elle avait vécu etc… Et à son tour, Jane lui raconta sa folle histoire aux fins fonds de la forêt. Les deux amies venaient de vivre leurs plus grandes aventures. Néanmoins, plus les jours passaient, plus la jeune femme se rendait compte que Tarzan n’était pas aussi heureux qu’il ne l’avait été auprès des siens. Elle voyait bien dans son regard des ombres. Il n’était plus aussi complet qu’il ne l’avait été auparavant, mais malgré tout, il était prêt d’elle. Elle pensait que cela durerait ainsi pendant encore un temps, mais un matin, elle découvrit un mot de sa part où il disait qu’il reviendrait le plus rapidement possible. Jane n’eut pas besoin qu’il lui dise pour savoir qu’il était retourné auprès de sa famille. Mais pourquoi ? Elle comptait le lui demander quand il reviendrait. Aussi, elle l’attendit, surveillant son retour, mais la malédiction de Régina frappa bien avant…
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A Storybrooke, Jane Porter est devenue Beth Cyrian, jeune femme de vingt-six ans vivant chez son père, Edward. Elle travaille au journal de la ville dans la rubrique Nature et Découverte. Tout comme dans son ancienne vie, Beth se passionne pour les animaux et compte bien partir avec son père en exploration, en Afrique afin de pouvoir étudier les animaux dans leur état naturel. Ils touchent bientôt au but car ils auront bientôt les fonds nécessaires pour pouvoir prendre le bateau. En attendant, Beth rêve de ce jour tout en dessinant les animaux qu’elle rencontrera dans un futur proche. Elle a un véritable don pour le dessin et ce depuis toujours. Elle met à profit son coup de crayon pour le journal et les illustrations nécessaires aux articles. Mais on peut lui donner n’importe quoi à reproduire, ça ne pose absolument aucun souci. Amoureuse des animaux, Beth n’a jamais mis les pieds au zoo de la ville parce qu’elle ne veut pas y voir les animaux en cage. Cela lui fait beaucoup trop mal au cœur.
Quant à Tarzan me demanderez-vous ? Et bien… Qui est-il ? Que fait-il ? Elle n’en a aucune idée. Et pour cause, elle a tout oublié. Jusqu’aux sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Elle ne l’a jamais croisé à Storybrooke étant donné qu’il est le directeur du zoo et qu’elle refuse d’y mettre les pieds. Mais s’ils venaient à se croiser, ressentirait-elle à nouveau des sentiments pour lui ? Pour le savoir, il faudrait qu’elle se rende à son lieu de travail et ce n’est pas vraiment prêt d’arriver pour le moment…
Through the looking glass.
© Méphi.