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L'histoire se déroule en Octobre 2013.

« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser
avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. »
par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer

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 Méfiez-vous des apparences !

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MessageSujet: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeMar 24 Sep - 10:00





Méfiez-vous des apparences !








Triste SireLady Marianne

Triste sire avait toujours été un insomniaque chronique. Même lorsqu'il n'était encore que Damien. Il y avait toujours une excuse pour rester éveillé. Avant c'était ses recherches qui monopolisaient son attention. Cumuler les études, les préparatifs pour la parade et ses recherches sur les portes vers un autre monde... il y avait forcément un moment où les heures manquaient. D'abord il avait sacrifié son rêve de devenir médecin. Il se disait que de toute façon, le diplôme ne lui servirait à rien là où il voulait se rendre. Puis, il avait été de moins en moins attentif à la parade alors qu'il avait toujours été un des participants les plus zélés et enthousiaste. Malgré cela, les journées restaient trop courtes.

Ici, tout était différent et pourtant les nuits du conseiller restaient toujours aussi brèves. Non pas parce que ces songes étaient peuplés de remords comme pourrait le croire les mauvaises langues.
Il y avait tellement à faire, a calculé. Ce monde possédait tellement de possibilités. Tellement de choix à exploité. De situation a décortiqué et préparé. Une vie ne suffirait certainement pas pour explorer toute les chemins possible. Heureusement, un objectif s'était vite imposé à force de côtoyer le roi Richard avant qu'il ne parte à la guerre. Ce serait long mais il était patient. Voilà cinq ans qu'il mettait lentement les pièces en place.

Le prince Jean n'était pas vraiment une marionnette idéale. Il tenait plus du pantin grotesque si Triste Sire pouvait dire ouvertement ce qu'il pensait du prince qu'il servait. Un enfant gâté, voulant être aimé mais ne voulant pas paraître faible. Croyant être un coeur de lion. Le tableau n'était pas des plus élogieux. Mais comme c'était lui qui dirigeait le royaume en l'absence du roi Richard, il devenait une pièce importante du jeu. Voilà pourquoi le conseiller livrait une guerre d'influence avec la jeune veuve Radcliffe. Voilà pourquoi il courbait l'échine et subissait sans broncher les moqueries et les crises de rage de son souverain.

Malgré des petites parties intéressantes avec une certaine lady, la situation était passablement ennuyante. Le peuple s'enfonçait dans la misère et pourtant semblait se résigner à son sort. Quelle déception. N'y avait-il donc rien à tirer de cette foule anonyme prompte à se plaindre mais jamais à agir pour changer les choses ? Il fallait vraiment que de nouvelles pièces entre dans la partie. Dans ce but, Triste Sire avait fait parvenir une lettre dépeignant la situation au royaume de Fergus où le roi Richard avait dit que sa famille y séjournait en attendant la fin de la guerre. Dans cet écrit, il jouait le rôle du gentil conseiller s'inquiétant de la situation actuelle de Nottingham et avouait son impuissance envers les folies du Prince Jean qu'il ne pouvait complètement contenir.

Pour l'heure, Triste Sire errait dans les couloirs déserts du château, réfléchissant aux derniers événements. La partie semblait enfin prendre une tournure plus intéressante. Un hors-la-loi, ce Robin des bois, était apparu et se proclamait la voix du peuple opprimé. Son prince lui avait également annoncé la venue imminente de sa nièce, la princesse Marianne. Le conseiller voyait déjà ce que cela impliquait et s'en réjouissait d'avance. Une future partie avec les intrigants de la cour pour transformer cette nouvelle joueuse en alliée commencera dès que la lady fera un pas à Nottingham. Tout en pensant cela, Triste Sire était loin de se douter que la princesse venait d'arriver au profit de la nuit. D'après les descriptions de Marianne qu'il avait reçu du roi Richard et de Jean, le conseiller avait toutes les raisons de penser que la belle Marianne aurait demandé une arrivée digne de son rang.

Il n'eut donc aucune raison d'associer la princesse tant attendue avec cette demoiselle qui venait d'entrer dans les appartements du prince Jean. Triste Sire esquissa un sourire. Il était rassurant de voir son seigneur aussi frivole. Chaque nouvelle amante que Jean accueillait dans son lit était un nouvel obstacle dans les projets de lady Radcliffe qui espérait conquérir le coeur du prince. L'ennui était que toutes les demoiselles qui partageaient le lit du seigneur avaient des rêves similaires. Elles rêvaient toute de devenir reine alors que le prince oublierait leur nom le lendemain. Faire descendre ces petites pimbêches de leur nuage était devenus une part de son travail.

"Hé bien, ce fut rapide." Commenta-t-il, adossé au mur alors que la demoiselle sortait déjà de la chambre pour regagner le couloir où il se trouvait.

Il quitta l'appui du mur pour se diriger vers la visiteuse nocturne. Heureusement, depuis le fiasco auprès du roi Maurice, Triste Sire veillait toujours à avoir de l'argent sur lui. On ne savait quand l'heure de la fuite pouvait sonner.

"Prenez ceci pour le dérangement." Déclara-t-il en tendant deux pièces d'or à la belle. Après une hésitation, il rajouta une troisième pièce car il connaissait le caractère de son prince mieux que personne.

Le reste de son discours, dit sur un ton calme et compatissant, témoignait qu'il avait l'habitude de ce genre de situation.

"Vous pouvez prendre ce que vous voulez dans les cuisines du château, dite aux serviteurs que c'est moi qui vous envois et personne ne vous poserai de questions. Ensuite, je vous conseille de partir avant l'aube."



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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeLun 30 Sep - 19:29





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Triste SireLady Marianne

Marianne avait longtemps été une princesse douce qui n'imposait jamais son point de vue, préférant même le taire, elle suivait à la règle tous les règles qui lui dictaient sa grand-mère, femme au tempérament bien trempé, jamais la princesse avait pensée pouvoir la défier, mais ce jour arriva où elle découvrit une nouvelle facette de sa personnalité, il lui avait fallu recevoir une lettre venait de son royaume d'origine, ainsi qu'une balade en forêt avec Mérida durant laquelle elles avaient rencontré des Feu-follet qui les menèrent droit sur Mor'Du, ours légendaire et effrayant du royaume de Fergus et une décision qui allait bouleverser sa vie pour toujours. Partir emmener la lettre à son Oncle Richard, durant quelques semaines, Mérida l'accompagna, mais leur route se sépara et Marianne se retrouva seule avec Pivers et un feu-follet qui apparaissait au gré de ses humeurs, elle ne le supportait pas vraiment et était sûre qu'il l'avait fait tourner en rond avant d'apercevoir le camp, mais cela l'avait fait grandir et son caractère s'était renforcée, elle n'était plus la douce princesse, non à présent elle savait que pour lutter, il fallait se battre, mais pas avec des armes, il y avait tellement de manière de parvenir à ses fins sans faire couler le sang.

Ses retrouvailles avec Richard ne se passèrent pas particulièrement bien, ni celle avec Robin d'ailleurs, elle leur en voulait, d'avoir abandonné le peuple aux mains du prince Jean et surtout de rester dans cette guerre contre les ogres. Mais elle réussit à comprendre le point de vue de son amie d'enfance quand celui-ci l'escorta à Nottingham, elle en vint même à lui parler de son idée pour sauver le peuple, crée un héros proche d'eux, qui pourrait les défendre, très sérieusement elle lui avait même trouvé un nom « robin des bois ». Sauf qu'elle ne s'imaginait pas que cela se réaliserait un jour.

À peine fut-il arrivés dans un village, des soldats emmenaient un paysan à la potence, énumérant les lois du royaume et le crime commis pour l'homme : un vol du pain, un simple vol de pain et on allait le pendre, c'était tout à fait grotesque. Cela sautait aux yeux que le peuple mourait de faim, il n'y avait donc rien d'étonnant de s'en procurer pour la survie de sa famille. Devant cette scène, Marianne voulut réagir, sauf qu'une flèche sortie de nulle part libéra le paysan, l'archer venait de prendre la défense du peuple et après avoir combattu les soldats, il fit un discours qui lui coupa le souffle et se présenta sous le nom de Robin des bois. Marianne savait à présent qu'elle avait auprès d'elle le meilleur allié pour lutter contre l'injustice.

Ensemble, ils trouvèrent un emplacement dans la forêt de Sherwood, la nouvelle était très vite arrivée aux oreilles de son oncle et Robin se retrouvait hors la loi, Marianne s'en voulait de lui avoir causé autant d'ennui, mais une partie d'elle ne pouvait s'empêcher d'être fière de lui. Contre l'avis du jeune homme, Marianne décida qu'elle se devait de rejoindre la cour de Nottingham, le château attendait son retour et il faudrait des yeux à l'intérieur, un espion pour leur mission. Elle n'oubliait en rien son rang, mais c'était la seule façon.

La nuit était tombée, Marianne se dirigeait vers le château qui lui rappelait tellement de souvenirs, autant heureux que malheureux, elle se voyait encore sourire à son père, jouer avec Robin, parcourir le château à la recherche de trésors. L'émotion la fit s'arrêter quelque temps devant la grande entrée pour se rappeler de toutes ses anciennes sensations, tout avait tellement changé au premier abord, cela paraissait plus lugubre. Sans aucun mal, elle pénétra dans le château et se dirigea vers ce qui lui semblait être la chambre de son oncle.

Celui-ci se trouvait en bonne compagnie et Marianne se sentait gêner, lui fut surpris de la découvrir dans un tel état, seulement parce que ce qu'elle se trouvait avec des vêtements de voyages, croyait-il la voir arriver avec une robe resplendissant, descendant d'un carrosse ? D'accord, elle aurait très bien pu le faire, mais avant. Tout en l'accompagnant à la porte et lui demanda de venir tout lui raconter au déjeuner, tel un enfant qui demandait une histoire. Comment était-ce possible qu'il arrive à tourmenter un royaume entier ? Il en avait pas l'étoffe. Bizarrement, Jean semblait plus ravi de la voir que Richard, un doute la parcourait sur ses motivations. Quand un jeune homme arriva à sa hauteur.

"Prenez ceci pour le dérangement."

Il venait de lui donner deux pièces d'or, puis une autre. Pour qui la prenait-il ? Sa bouche s'ouvrit de stupeur, ses yeux s'écarquillèrent de surprise, passant des pièces dans sa main à l'inconnue, ressemblait-elle à ce genre de personne ? Elle en revenait pas.

"Vous pouvez prendre ce que vous voulez dans les cuisines du château, dite aux serviteurs que c'est moi qui vous envois et personne ne vous poserai de questions. Ensuite, je vous conseille de partir avant l'aube."

Il était certain qu'elle ne l'avait jamais rencontré, mais comment pouvait-il la confondre avec une des femmes qui se trouvait de la chambre du prince ? Vu comment il lui parlait, cela semblait comme une habitude, elle ne put s'empêcher de penser qu'il devrait mieux se marier au lieu de courir les jupons. Après quelques secondes, elle arriva à articuler quelque mot tout en restant interloquée.

- Vous vous méprenez je ne suis pas une...enfin que n'importe.

Il lui était totalement impossible de prononcer le nom, la princesse n'avait pas oublié tous les principes qu'on lui avait inculqués et elle savait pertinemment qu'ici, elle ne pourrait être elle-même, mais bien à l'image de celle qu'elle était avant de quitter le royaume de Fergus. Regardant de chaque côté, elle fut ravie de voir que personne ne l'avait entendu, vu comment il lui avait parlé cet homme ne semblait pas être une brute sans coeur.

- Si quelqu'un vous avait entendu me parler ainsi, j'aurai craint pour votre vie.

Sa voix était devenue plus calme et elle était vraiment sincère, sans attendre une seconde elle lui tendait la main pour qu'il lui montre le respect dû à son rang et se présenta :

- Je suis Marianne, nièce du roi Richard et Princesse du royaume.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeMer 2 Oct - 9:19





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Triste SireLady Marianne

À aucun moment, le conseiller ne put pressentir la méprise. La réaction de stupeur de la princesse était, hélas, coutumière pour Triste Sire. Il suffisait d'un geste ou d'un sourire du prince pour que ces petites dindes soient prises de rêve de grandeur. Comment pouvait-on leur parler ainsi ? S'offusquaient-elles la plupart du temps. Elles se voyaient déjà avec une couronne sur la tête et le luxe du château devenir leur quotidien. Quant à lui, il avait la dure tâche de leur faire comprendre qu'elles ne signifiaient rien pour leur amant royal du soir.

- Vous vous méprenez je ne suis pas une...enfin que m'importe.

L'expression compatissant ne quitta pas le visage de Triste Sire. De cet argument aussi, il en avait l'habitude. Sans doute la demoiselle allait-elle lui raconter la formidable première rencontre qu'elle avait eu avec le prince. Au cours d'un bal où elle était servante et lui avait rempli sa coupe de vin ? Pendant que le prince se pavanait dans le royaume et que la beauté de la dame l'avait éblouis ? Le conseiller avait entendu mille histoires de rencontres, de regard échangé, de coup de foudre et autres spéculations niaises qui étaient si éloigné de la réalité. Ou peut-être ces belles histoires contiendraient-elles un fond de vérité si celui qu'il servait n'était pas aussi capricieux. Souvent pour le prince Jean, la lueur d'amour d'un soir se reportait vers une autre élue le lendemain. Beaucoup de demoiselle avait du mal à le réaliser, pensant avoir trouvé l'amour, le vrai.

"Je ne sais pas ce qu'il vous a dit ou promis..." Continua-t-il avec une patience teintée d'une pointe de compassion. Son regard se porta en direction de la porte de la chambre princière avant de se concentrer de nouveau sur la visiteuse nocturne. En réalité, il pouvait très bien s'imaginer les paroles échanger entre les deux tourtereaux à force d'habitude. Mais se serait manqué de tact de lui rappeler si brutalement qu'elle n'était ni la première ni la dernière sur la liste des conquêtes du prince. "...Mais votre place n'est plus ici. Si vous le désirez, je peux faire mander une calèche qui vous emmènera à la destination de votre choix. C'est tout ce que je peux faire pour vous."

Là encore, la dernière parole était encrée dans une habitude bien huilée. Certaines demoiselles devenaient soudain plus maline quand le choc de la triste réalité fut passé, demandant plus d'or en dédommagement, disant que ses parents viendraient demander des comptes au prince pour l'affront fait à leur fille. C'était pour couper court à ce genre de remarque faussement indigné que le conseiller avait souligné qu'il ne pouvait rien faire d'autre que ce qu'il n'avait déjà proposé. Avec quelques nuances toutes prêtes en cas de protestation de la part de la demoiselle. Si l'or n'était pas suffisant, il pouvait déclarer qu'en vue de la pauvreté ambiante à Nottingham, il s'agissait déjà d'une fameuse somme. De même, il pouvait dire qu'il était généreux de sa part en ces temps de famine qu'il lui permette de se servir dans les cuisines du château.

- Si quelqu'un vous avait entendu me parler ainsi, j'aurai craint pour votre vie.

La remarque l'intrigua mais pas au point de remettre sa conclusion en question. Sans doute le prince s'était entiché ce soir d'une personne ayant un tant soit peu de sang noble dans les veines... et alors ? Le cas était certes plus rare mais pas inconnu. Cela ne changea rien à son discours même quand la princesse lui tendit la main. Cela lui rappela un instant un souvenir, quand la princesse exilé dans leur monde sans couleurs, Elizabeth, avait fait le même geste devant lui. Damien était alors ignorant des coutumes de la forêt enchanté et avait naïvement serré la main d'Elizabeth tout en lui souhaitant la bienvenue à Halloween Town. Le jeune homme n'avait compris que plus tard la mine effarée de la princesse se jour là. Encore maintenant, ce souvenir lointain le faisait sourire, le détachant un bref instant de sa situation. D'ailleurs, le conseiller ne s'attendait pas au retournement de situation qui allait suivre.

- Je suis Marianne, nièce du roi Richard et Princesse du royaume.

Le visage de Triste Sire passa de la stupeur à l'embarras en réalisant sa terrible méprise. Il s'empressa de baisser la tête devant cette présence princière inattendue.

"Toutes mes excuses, Princesse Marianne." S'empressa-t-il de bredouiller, semblant réellement peiné de ces propos quelques instants plus tôt. Il fit rapidement le baisemain que la lady attendait en lui tendant la main. En temps normal, il s'accompagnait de présentation mais le conseiller trouva plus prudent de continuer de réparer son geste. "Je suis prêt à recevoir la punition que vous jugerez adéquate pour ma méprise."

Bien qu'il s'était redressé, Triste Sire avait gardé la tête baissé pour montrer son profond regret d'avoir confondu la princesse héritière avec une amante du prince. Il avait joint les mains dans son dos dans l'attitude soumise qui plaisait tellement aux nobles de la cour. Triste Sire savait quel était son rang, pouvant mieux que personne faire croire qu'il n'était qu'un serviteur et rien d'autre. Il semblait attendre le verdict de Marianne quant à sa punition. Pourtant il ne put s'empêcher de souffler une dernière parole.

"Pardonnez-moi encore, mais lorsque la rumeur parlait de la venue d'un coeur de lion à Nottingham, j'espérais le retour de votre oncle, le roi Richard." Avoua-t-il avec un mince sourire confus en apparence sincère.

Et peut-être cette sincérité n'était-elle pas un mensonge. Depuis ses premiers pas à Nottingham, Triste Sire avait comploté un grand projet. Un plan dont le roi au coeur de lion était la pièce maîtresse. Jusqu'où devait-il aller pour que son roi délaisse la guerre contre les ogres pour revenir au château ? Non, ce n'était sans doute pas encore assez. La partie n'en était qu'à ces débuts. Les pièces commençaient lentement à se mettre en place. Et le conseiller en avait une juste en face de lui. Certes, on aurait pu rêver mieux comme première rencontre, mais Triste Sire ne doutait pas de pouvoir tirer des avantages de cette étrange situation.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeVen 4 Oct - 12:03





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Triste SireLady Marianne

Le retour de l'enfant prodige, une ville décorée pour son arrivée, un grand bal donner en son honneur, voilà comment aurait dû se passer le retour de Marianne ? Quoique le bal puisse très bien venir dans les jours qui suivaient. Mais alors que la princesse ne souhaitait qu'une chose depuis des mois, prendre un bon bain et pouvoir dormir dans un vrai lit, il était tout de même primordiale qu'elle rends visite à son oncle pour lui signaler sa présence en château. Certains trouveraient surement cela suspect qu'elle arrive seule, tard dans la nuit, mais elle s'en fichait, dû à son rang, elle n'était pas obligée de répondre à leur question et puis s'il y avait le moindre problème, elle finirait sans doute par leur dire qu'elle et Mérida voulaient gouter à la liberté de l'aventure et que Marianne lasse de tout cela avait décidé de retourner àNottingham, un grand château au rempart puissant qui pourrait la protéger de la colère de la reine mère. Certes ce n'était pas toute la vérité, mais s'il y avait bien une chose que Marianne savait, c'est que dans un royaume ou régnait le chaos, les ennemis l'entoureraient, il lui suffisait simplement de découvrir qui se cachait derrière les décisions de Jean.

Ses retrouvailles avec Jean furent brèves et Marianne se voyait déjà plonger dans son lit, pour pouvoir dormir sans entendre les bruits environnent de la forêt. Quand elle avait fermé la porte, un homme était venu à sa rencontre en lui donnant trois pièces d'or. Il la prenait pour une des courtisanes de Jean, la princesse fut choquée qu'on puisse penser cela d'elle et surtout de remarquer qu'il ne semblait pas la croire, assurant qu'elle devait partir et ne plus croire aux promesses du Prince. Était-ce, ce qu'il faisait ? Courtiser au lieu de régner avec justice .

Pour finir, elle lui tendit la main pour qu'il comprenne à qui il avait à faire et se présenta. Pas simplement par son nom, mais avec tous les rangs où elle possédait, comme toute présentation royale. Le visage de l'homme changea, il avait sans doute compris son erreur et d'un coup baissa la tête, il paraîtrait que ce n'était pas courtois de regarder des personnes royales dans les yeux, sauf que pour Marianne c'était le reflet de l'âme, elle avait besoin de cet échange pour comprendre à qui elle avait à faire.

"Toutes mes excuses, Princesse Marianne."

Ses excuses étaient plus que bienvenue après la boulette qu'il venait de faire. Venant le baiser la main, elle s'attendait à recevoir son nom, mais il ne le fit pas.

"Je suis prêt à recevoir la punition que vous jugerez adéquate pour ma méprise."

Une punition ? Était-ce une nouvelle loi de punir quiconque ? Marianne allait de surprise en surprise, ce n'était pas dans ses habitudes de donner un châtiment pour une erreur tout à fait humaine, certes vexante, mais pas assez pour le voir au bout d'une corde ou le châtiment du fouet. L'inconnue se plaçait en position de soumission et attendait surement son verdict, mais il en vint à reparler avant elle.

"Pardonnez-moi encore, mais lorsque la rumeur parlait de la venue d'un coeur de lion à Nottingham, j'espérais le retour de votre oncle, le roi Richard."

Le terme coeur de lion, celui qu'elle avait toujours envié à sa famille, qu'elle rêvait de pouvoir être fière de porter, ce terme n'était qu'un leurre, sa grand-mère se cachait au royaume de Fergus, le roi sur les champs de bataille et le prince lui martyrisait le peuple durant leur absence. Non s'il fallait être lâche pour avoir l'honneur de se voir qualifier de coeur de lion, ce n'était pas pour elle. Une légère lueur de désapprobation parcourut son regard, Richard ne reviendrait pas, la princesse était encore très en colère contre lui. Mais avait nullement le droit de se plaindre, toute princesse se doit de garder sa langue sur ses pensées et simplement être un modelé de beauté du royaume, une sorte de marionnette sans coeur. Ce que n'était pas Marianne et pourtant elle récita une phrase toute faite avec laquelle elle n'était pas réellement d'accord.

- C'est un guerrier, il se doit d'être sur les champs de bataille pour protéger le royaume des ogres.

Et le sujet était clos, jamais plus elle voulait parler du Roi qui laissait son peuple mourir de faim, il était aussi fautif que Jean après tout. Jouant avec les pièces dans ses mains, elle attrapa celle du serviteur pour lui rendre, un geste très doux qui prouvait son bon coeur et sa sensibilité.

- Ces pièces pourraient nourrir trois familles du village, je vous fais confiance pour leur faire parvenir. Voici votre punition pour votre méprise.

Elle était prête avec ses petits doigts et son amour à sauver ceux qui semblaient oublier par les plus puissants. Et espérait que cette tendresse pourrait ramener Jean sur le droit chemin, s'il n'était qu'un enfant gâté, elle deviendrait sa mère aimante. Prêtant un regard autour d'elle, elle finit par ajouter :

- Ainsi que me mener à ma chambre en sept ans d'absence, je me retrouve un peu perdu.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeVen 4 Oct - 23:22





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Triste SireLady Marianne

Un seul regard pouvait vous trahir. Triste Sire était doué pour modifier son comportement selon les circonstances et faire paraître certaines émotions feintes comme étant sincère. Mais les yeux étaient, paraît-il, le miroir de l'âme, même lui avait encore du mal à y retirer toute la froideur qui lui était coutumière. Heureusement, les circonstances jouaient en la faveur, malgré ce mauvais départ. Croyant parler à une conquête de plus du prince Jean, il fut donc réellement surpris de découvrir qu'il s'agissait de la princesse Marianne. Il baissa automatique les yeux, un réflexe qu'il avait acquis à force de servir la noblesse. Dès qu'une personne avait un tant soi peu de sang bleu dans les veines, celle-ci supportait mal qu'un serviteur osât croiser leur regard. Y voyant parfois un geste de provocation. Le conseiller ne savait pas encore à quel type de princesse il avait affaire, aussi préféra-t-il être prudent. Ainsi, il pouvait faire disparaître son trouble et réfléchir calmement à la suite.

Il évoqua tout naturellement la punition qu'il devait recevoir pour sa méprise. Pour lui c'était logique. Ne venait-il pas de confondre la nièce d'un roi avec un vulgaire courtisane ? De toute évidence, la princesse ne partageait pas ce point de vue puisqu'elle ne répondit pas immédiatement à sa demande. Il se permit un commentaire au sujet du retour d'un coeur de lion à Nottingham. Du point de vue de Triste Sire, Marianne n'appartenait pas à cette catégorie tant convoitée chez cette famille royale. Pas d'après le portait qu'il avait reçu des deux oncles de la demoiselle. Il n'avait dit cela que pour flatter son interlocutrice et non parce qu'il le pensait réellement. Enfin... cela faisait longtemps que le conseiller ne se montrait plus sincère. Seul le Roi Richard, en certain instant avant son départ pour la guerre contre les ogres, avait pu assister à ce miracle.

- C'est un guerrier, il se doit d'être sur les champs de bataille pour protéger le royaume des ogres.

Curieuse, cette phrase. Comme si les mots étaient mis l'un après l'autre sans aucune conviction pour les lier. Le signe d'une mauvaise menteuse ? Ou de quelqu'un voulant faire croire qu'elle connaissait les travers de la guerre ? Quelque chose clochait, le perturbant légèrement. En tout cas la lady avait bien fait comprendre que le sujet était clos. Pourtant, le conseiller osa tenter un coup de poker pour en apprendre plus sur les pensées de la princesse.

"C'est aussi un grand roi. Sa place serait plus salutaire ici que contre les ogres." Souffla-t-il avec une petite pointe d'admiration savamment dosé, en apparence loyal à son précédent souverain. Il se rattrapa vite avec un sourire d'excuse et une expression embarrassé sur le visage. Son regard demeurait toujours baissé puisqu'il était toujours fautif aux yeux de la noble demoiselle. "Pardonnez-moi encore. J'oublie parfois quelle est ma place."

À nouveau, les présentations eurent une occasion de venir mais Triste Sire ne le fit pas. Ce n'était pas important, et ce n'était pas ainsi que se faisaient les choses. Il ne donnerait son nom que lorsque la princesse le lui demanderait. Avant cela, il ne s'agissait que d'un détail sans importance.

Et, à propos de détail justement, la princesse lui prit la main pour lui rendre les pièces d'or données durant le malentendu qui avait ponctué leur première rencontre. Triste Sire dut retenir un mouvement de recul devant ce geste doux à son égard. Ce n'était décidément pas ainsi que les choses devaient se passer. Il y avait une distance à respecter entre la noblesse et les gens communs qui les servaient. Une frontière qui n'était franchie que lorsque le noble voulait passer ces nerfs sur le domestique le plus proche. C'était peut-être une version noire des choses mais c'était ainsi que le conseiller voyait le monde. Triste Sire eut le sentiment que Marianne tenait beaucoup plus de son oncle Richard qu'il ne l'aurait supposé au premier regard et la suite lui donna raison.

- Ces pièces pourraient nourrir trois familles du village, je vous fais confiance pour leur faire parvenir. Voici votre punition pour votre méprise.

"Je vous remercie pour votre clémence, Princesse." Déclara-t-il en referma ses doigts sur les trois pièces d'or et en accompagnant sa phrase d'une profonde révérence. Il se redressa pour poursuivre, son attitude soumise s'effaça pour garder tout de même celle d'un serviteur. Passant d'un masque à un autre avec le plus grand naturel. "Il en sera fait selon vos désirs." Il accompagna sa geste en inclinant de nouveau la tête. "Avez-vous une préférence dans le choix des familles ? Des gens vous ayant aidé durant votre arrivée, peut-être ?"

Triste Sire ne mentait pas. L'argent sera bien remis selon les désirs de la princesse à trois familles dans le besoin. Le conseiller ne doutait pas que le shérif vienne rendre rapidement visite à ces malheureux par la suite. Cette personne avait un don pour savoir quel foyer se retrouvait soudainement plus riche, ne serait-ce que d'un seul écu. Le cadeau de la princesse retrouvera très vite sa place dans les coffres déjà bien remplis du prince Jean. Avant d'être de nouveau dilapidé en fariboles, sans doute.

- Ainsi que me mener à ma chambre. En sept ans d'absence, je me retrouve un peu perdu.

Le conseiller acquiesça et fit un geste d'invitation pour guider la princesse vers son ancienne chambre. Il avait surpris parfois le roi Richard lancé un regard nostalgique quand il regardait une certaine porte, le conseiller en avait déduit qu'il s'agissait de la chambre de la nièce. Du moins, il l'espérait.

"Voulez-vous que je demande à des servantes de vous faire couler un bain ?" Proposa-t-il sur un ton prévenant. Sa manière de présenter les choses semblait insinuer que l'heure tardive ne représentait pas un problème. Les désirs d'une princesse étaient des ordres. "Votre voyage a dû être éreintant."

Triste Sire ne serait pas ce qu'il était s'il ne savait pas décortiquer et interpréter le moindre geste des personnes qu'il était censé servir. Malgré le fait qu'il avait gardé en grande partie la tête baissée en geste de soumission devant la lady durant les premiers mots échangés, la fatigue de celle-ci ne lui avait pas échappé.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeDim 6 Oct - 20:49





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Triste SireLady Marianne

Quelle persévérance ! Alors qu'elle pensait avoir bien fait comprendre que le sujet Roi Richard était clos, celui qu'il l'avait tout d'abord pris pour une courtisane de Jean, prétendu que Richard était un grand Roi et que sa place serait, ici, au château. Une pensée qu'elle ne pouvait affirmer à haute voix, même si elle la partageait. Pour l'instant, la princesse devait se fier à personne avant d'en savoir plus, aussi loyale qu'il semble être, elle avait appris durant son voyage qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Elle préféra ne rien ajouter de plus et changea totalement de sujet en lui donnant les pièces d'or tout en lui soulignant qu'elles pourraient subvenir aux besoins de trois familles du village. La punition parfaite à l'image de la nature de la Princesse. Contrairement à Jean, elle avait le coeur sur la main et sacrifierait sa vie pour le bonheur de son peuple, car tel était sa place et son rôle de princesse.

L'homme lui fit la révérence tout en la remerciant de sa clémence, elle ignorait toujours son identité et pour l'heure se voyait mal lui demander en brisant leur discussion entamée, cela ne serait pas très courtois, même si certain noble de la cour ne s'en priverait pas, la jeune femme estimait que la noblesse ne s'acquérait pas par la naissance, mais par les actes en soi-même, Robin lui avait dit qu'il avait vu des chevaliers fuir lâchement une bataille, alors que des simples écuyers étaient prêts à braver tous les périls, n'était-ce pas la preuve ? Oui ne méritaient-ils pas plus d'avoir le pouvoir et la richesse ? Certes, cela ne marchait pas ainsi, surtout à Nottingham.

"Avez-vous une préférence dans le choix des familles ? Des gens vous ayant aidé durant votre arrivée, peut-être ?"[/b]

Tout d'abord, surprise par ces questions, elle pensa lui parler des pauvres familles qu'elle avait croisées avec Robin, sauf que cela serait la lier aux hors-la-loi, ce n'était vraiment pas une bonne idée. Se mordant légèrement les lèvres, petite habitude qui apparaissait quand elle réfléchissait, aucun non ne lui venait. Finalement, sur un ton embêté de ne pas pouvoir l'aider, elle déclara :

- Aucune, je ne connais plus grand monde cela fait tellement longtemps que je suis partie et même à l'époque je ne côtoyais pas le peuple. Prenant une petite aspiration. Je vous fais confiance pour trouver les trois familles !

Elle espérait vraiment qu'il le fasse, de toute façon comment pourrait-elle vérifier ? Hormis demander à Robin d'enquêter, elle ignorait encore comment sa vie au château se déroulerait ? Si elle serait capable d'être une espionne et de jouer le rôle de la princesse basique ? Jamais elle n'avait joué à ce genre de jeu et ignorait quel serait le seul pion blanc dans ce lieu où le chaos régnait. Regardant autour d'elle, elle demanda un dernier service au serviteur, que celui-ci l'emmène à sa chambre, il se faisait tard et rêvait de gagner son lit au plus vite.

"Voulez-vous que je demande à des servantes de vous faire couler un bain ?"

Un bain ! Cela faisait des mois qu'elle rêvait de se plonger dans l'eau chaude, savourer l'odeur d'une peau propre, sauf que vu l'heure tardive elle ne pouvait se le permette.

- Ne vous donnez pas cette peine, les servantes ont le droit de se reposer.

Puis, elle avait bien appris à faire un feu, préparer son propre bain ne devait pas être sorcier ou alors elle pourrait attendre le matin, sentir mauvais un peu plus ne serait pas terrible, il faudrait seulement relaver les draps du lit. Puis il faudrait aussi faire appel aux couturières, vu qu'elle n'avait quasiment aucune robe adéquate à son rang, toutes restées dans sa chambre au royaume de Fergus.

"Votre voyage a dû être éreintant."

La princesse prit la décision de commencer à avancer tout en attrapant sa lourde besace qui traînait au sol. Elle espérait avoir pris le bon sens du couloir pour gagner sa chambre.

- Il est vrai que ça n'a pas été de tout repos.

Repensant à son voyage, un sourire se dessina sur son visage, entre leur rencontre avec Mor'Du, suivre des Feu-follet sans savoir où elles allaient, se faire capturer par des brigands et être sauvé par Le Fou, qui lui apprit le maniement de l'épée. Oh Oui, Marianne n'avait pas eu le temps de se reposer depuis sa fuite.

- Je n'ai pas l'étoffe d'une aventurière contrairement à la princesse Mérida, plus jamais je partirais explorer les royaumes.

C'était certain à présent elle resterait à Nottingham pour réaliser sa mission. Tournant la tête vers le serviteur, la princesse était très sociable de nature, n'importe le rang de la personne qui l'accompagnait. Plus elle l'observait, plus son instinct, souvent véridique, lui soufflait que le jeune homme n'était pas né à Nottingham. Elle savait pertinemment que la haute classe se désintéressait de la vie des serviteurs, pourtant elle aimait savoir.

- Vous n'êtes pas originaire de la région n'est-ce pas ? D'où venez-vous ?


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeLun 7 Oct - 22:00





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Le conseiller avait tenté un coup de poker en parlant ouvertement de la place du roi Richard, plus juste ici que sur le champ de bataille. Bien qu'il s'était excusé immédiatement après, on n'était jamais à l'abri d'un caprice de la noblesse. Marianne ne fit aucun commentaire mais aucune remarque offusqué non plus. Il pouvait donc dire qu'il s'en était bien tiré malgré le fait d'être déçu de n'avoir suscité aucune réaction qui pourrait l'aiguiller sur l'avis de la princesse. Déception qu'il gardât pour lui, derrière le masque de son expression servile et polie.

La discussion tourna vers la punition qu'il devait recevoir. Contre toute attente, la nièce du roi Richard lui déclara que verser ces trois pièces d'or à trois familles pauvres de Nottingham serait sa punition. Surpris par ce geste et après avoir remercié la princesse pour sa clémence, Triste Sire demanda tout naturellement si Marianne avait des noms de famille en tête. La lady avait peut-être reçu de l'aide pendant son entrée non protocolaire au château en pleine nuit. Cette théorie sonnait déjà plus juste aux oreilles du conseiller que de songer qu'il s'agissait là d'un geste sans autre motivation que de la générosité. Hélas, ce n'était pas çà. Triste Sire le sut dès qu'il vit la lady se mordre la lèvre pour réfléchir. À moins que ce réflexe ne témoigne d'un secret ? La rencontre était trop récente pour qu'il puisse transformer ses interrogations en certitude.

- Aucune, je ne connais plus grand monde cela fait tellement longtemps que je suis partie et même à l'époque je ne côtoyais pas le peuple. Je vous fais confiance pour trouver les trois familles !

"Cela sera fait dans les plus brefs délais, Votre Altesse." Déclara le conseiller en rangeant les pièces d'or en question.

Ce qui lui laissera tout le temps de réfléchir au nom de qui il déclarera les donner et au nom de qui le shérif les leur prendra de nouveau. Mais peut-être ne devrait-il rien faire de tout cela et suivre simplement les directives de la nouvelle arrivante pour s'assurer sa confiance ? Il laissa temporairement ces réflexions de côté pour se concentrer sur son interlocutrice. Voyant que la lady se sentait lasse de son voyage, il proposa tout naturellement un bain à la princesse.

- Ne vous donnez pas cette peine, les servantes ont le droit de se reposer.

Se furent les mots de la princesse mais tout dans son attitude montrait qu'il s'agissait d'un mensonge. Ou plutôt qu'elle désirait le contraire mais n'osait donner les ordres adéquats. Une personne royale qui se souciait des serviteurs. Voilà quelque chose que Nottingham n'avait pas connu depuis des années ! Triste Sire se demanda quel genre de vie Marianne avait vécut chez le roi Fergus pour être si éloignée des habitudes liées à la noblesse que le conseiller connaissait par cœur. Enfin, il croyait connaître le comportement des nobles avant de rencontrer cette princesse Marianne qui ne respectait aucun protocole. Peut-être n'était-ce que le contrecoup d'un voyage épuisant.

"Votre prévenance est fort louable, Princesse. " Complimenta le conseiller. Avant de l'informer d'une particularité qui lui avait toujours plu dans ce château : "Mais ici, vous trouverez toujours quelqu'un d'éveillé, quelques soit l'heure."

Comme pour confirmer ses dires, ils croisèrent une servante alors qu'ils commencèrent lentement leur route vers l'ancienne chambre de Marianne. Triste Sire apostropha la domestique dès qu'elle passa à leur niveau.

"Préparez la chambre de la princesse Marianne au plus vite, je vous prie." Ordonna-t-il dans ce mélange de politesse feinte et d'autorité qui le caractérisaient quand il s'adressait aux domestiques. Il se tourna vers la princesse pour poursuivre. "Je crains que la poussière ne se soit quelque peu accumulée durant votre absence." Commenta-t-il avec un mince sourire d'excuse avant de reprendre sa liste de directive auprès de la servante. "Vous ferez ensuite chauffer l'eau pour un bain et..." Son regard se baissa vers la lourde besace que transportait avec peine la princesse. "Vous porterez ces bagages jusqu'à sa chambre."

La domestique esquissa une révérence suivit d'un "Oui, conseiller" avant de prendre la besace des mains de Marianne pour obéir aux directives données. Comme lors de son discours quand il avait confondu Marianne avec une des amantes du prince, l'impression de savoir ce qu'il devait faire ou dire transpirait dans les gestes du conseiller parlant à la servante. Ensuite, il commenta le voyage de la princesse qui avait dû être épuisant, comme si la petite scène auquel ils venaient d'assister était sans importance. Ce qui était certainement le cas pour le conseiller.

- Il est vrai que ça n'a pas été de tout repos.

"Mais charger de souvenirs, certainement..." Nota doucement le conseiller alors qu'il voyait Marianne devenu bien songeuse.

Leur marche reprit. Si le conseiller s'était montré tout d'abord hésitant concernant la direction à suivre, l'intervention de la domestique avait confirmé qu'il guider la princesse sur le bon chemin. D'ordinaire, Triste Sire gardait le plus souvent le silence en présence de quelqu'un d'important. Ne parlant que lorsqu'on le lui demande. Mais ici, la situation était différente. Il était en présence d'une pièce du jeu qu'il se devait de convertir à sa cause. En plus, leur discussion lui avait déjà informé que Marianne ne se comportait pas exactement comme une princesse ordinaire.

- Je n'ai pas l'étoffe d'une aventurière contrairement à la princesse Mérida, plus jamais je partirais explorer les royaumes.

"N'en soyez pas déçu. Très peu de personnes possèdent la fibre aventurière. C'est quelque chose qu'on ne découvre que lorsqu'on fait face au danger."

Des paroles bien énigmatiques qui cachaient quelques aveux secrets. Triste Sire pouvait comprendre l'éventuelle déception que pouvait engendrer une telle constatation pour l'avoir ressenti lui-même, il y a fort longtemps. Avant, il était le premier a déclaré qu'il ne resterait pas enfermer dans un seul royaume quand il arrivera enfin au monde coloré. Il voyagerait sans cesse. C'était ce qu'il s'était imaginé. Et puis, il y avait eu cette petite aventure où il avait aidé Coraline dans la demeure de l'horrible sorcière qu'elle appelait "autre mère". De toute sa vie, le seule geste héroïque qu'avait fait Triste Sire fut de pousser Coraline vers la porte de son monde alors que la sorcière avait transformé le sol en toile d'araignée géante. Un geste qui avait failli lui coûter la vie si le sorcier Rumplestiltskin n'était pas venu ensuite conclure un pacte avec lui. Le sauvant ainsi du courroux de la sorcière tout en lui donnant l'accès à un autre monde, espoir qu'il pensait avoir perdu en même temps que Coraline.
Cette expérience avait déjà quelque peu échaudé ses envies d'aventures. Lorsqu'il prit conscience de la dureté de la vie dans la forêt enchantée, en plus de sa rencontre avec un ogre, Triste Sire en était venu à la même conclusion que Marianne : sa place était à Nottingham.

- Vous n'êtes pas originaire de la région n'est-ce pas ? D'où venez-vous ?

Triste Sire fronça les sourcils devant cette étrange question. Jamais personne ne lui avait demandé d'où il venait. Qui se souciait de ce genre de renseignement, hormis les participants du jeu de pouvoir de la cour royale ? Et le conseiller prenait plaisir à voir ses opposants piétinés dans de telles recherches puisque personne ne pensait à la possibilité d'un autre monde.

"Très peu de gens le remarquent, mes félicitations." Félicita-t-il, la surprise de la question passée.

Il aurait aimé demander ce qui avait pu le trahir mais savait pertinent que ce ne fût pas le bon moment pour le faire. Après avoir passé des années ici, Damien avait cru ses anciens réflexes disparus à jamais. La seule fois où sa langue avait fourché, employant des mots inconnus ici, s'était lorsqu'il avait été malade. La fièvre l'avait alors contraint à avouer ses origines au roi Richard. Privilège que personne d'autre n'avait reçu.

"Je viens d'une région très éloignée dont le nom ne vous dira rien et qui ne présente, je le crains, aucun intérêt pour une personne de votre rang." Répondit-il humblement. Sa modestie faussée cachait habilement le fait qu'il éludait la véritable réponse et ne souhaitait pas continuer sur le sujet. "Après tant d'années à servir la couronne, je considère Nottingham comme ma véritable maison."

À nouveau, Triste Sire osa émettre un commentaire alors que les convenances lui auraient dicté de garder le silence. Alors qu'il continua de guider la princesse vers son ancienne chambre, il jeta un regard en coin à Marianne avant de reprendre la parole.

"Cela doit vous paraître étrange d'être de retour après une si longue absence." Commenta-t-il, songeur. "Les lieux doivent vous sembler à la fois familiers et étranges..."

Là encore, il s'agissait d'une impression que le conseiller connaissait fort bien.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeMer 9 Oct - 16:04





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Tout venait de débuter pour la princesse qui avançait dans les couloirs de son château, auprès de l'homme qui deviendrait son plus farouche adversaire. Aucun des deux ne pouvait se douter de leur lien qui survivrait même avec une malédiction, c'était tel que figée dans le temps, une faille infranchissable qui les opposerait à jamais.

Refusant qu'il réveille une servante pour lui tirer un bain, il l'informa qu'ici, il y aurait toujours quelqu'un d'éveiller. Elle fut bien étonnée de constater qu'il avait raison, quand une d'entre elle passa près d'eux. Sans attendre, il donna ses ordres, telle une personne haut placer, qui était-il ? Il n'oublia rien, entre la chambre, le bain et son sac. Marianne ne savait quoi penser, avant de voir la jeune fille l'appeler conseiller. C'était donc un proche du prince jean, voilà pourquoi il s'était retrouvé proche de la chambre, s'occupait d'arranger ses histoires. Était-ce le cerveau qui manipulait Jean ? Cette pensée lui traversa l'esprit, mais elle ne pouvait pas répondre avant d'en savoir plus. Toutes personnes méritaient de prouver sa valeur avant qu'un jugement tombe.

Sans le poids de sa besace, elle sentait plus libre pour avancer tranquillement juste à sa chambre. Allait-elle la retrouver comme elle l'avait laissé ? Ses jouets d'enfant serait-il encore présent ? C'était avec une certaine appréhension qu'elle s'approchait de ce lieu rempli de souvenir. Après avoir parlé brièvement de son voyage, l'instinct de Marianne lui souffla que le conseiller n'était pas originaire de la région et lui posa directement la question.

"Très peu de gens le remarquent, mes félicitations."

Pourquoi la féliciter ? Elle fut troublée par ses dernières paroles sans le montrer. Il était normal de féliciter un chevalier qui avait fait une bonne joute, oui toute bonne action, mais en quoi deviner qu'il ne venait pas de Nottingham en était une ? Marianne savait très bien qu'il ne fallait pas montrer son intelligence surtout aux hommes et avait nullement besoin de prouver sa valeur. De toute façon au château, elle devrait rester dans son rôle, même si sa grand-mère prétendait souvent que ce trait de caractère pouvait se lire dans son regard, elle espérait que le conseiller ne soit pas assez malin pour le voir.

"Je viens d'une région très éloignée dont le nom ne vous dira rien et qui ne présente, je le crains, aucun intérêt pour une personne de votre rang. Après tant d'années à servir la couronne, je considère Nottingham comme ma véritable maison."

La féliciter, puis ne pas répondre à sa question, cet homme était un mystère à résoudre et surtout une personne dont son instinct lui disait de se méfier à présent. Elle se disait qu'il était peut-être temps de reprendre les convenances de son rang, qu'il comprenne qu'elle se plaçait au-dessus de lui et qu'il se devait lui répondre à sa question. Mais, elle ne voulait pas ressembler à ses nobles capricieux, s'il ne voulait pas répondre soit ! Regardant droit devant elle.

- N'importe le lieu de notre naissance, c'est notre coeur qui choisit notre maison, mon père me disait souvent cela, lui non plus n'était pas originaire du royaume et il m'a aussi appris qu'il était important pour chaque personne royale de connaître son peuple, leur nom, leur métier, leur famille, qu'ils étaient la force du royaume dont le Roi avait besoin. Alors, ne prétendez pas que votre région n'aurait aucun intérêt pour moi, vous êtes ni à ma place ni dans ma tête.

Quand elle avait prononcé la dernière phrase, sa voix avait été plus ferme, voulant lui prouver qu'il ne pouvait pas décider pour elle si cela avait de l'intérêt ou non. Se souvenir de son père n'était jamais facile, il lui manquait tous les jours et encore plus dans le château où ils avaient vécu ensemble. C'était les idéaux de son géniteur qui battait dans son coeur, les mêmes qu'elle avait soufflés à Robin, en même temps il ne fallait pas oublier que son père avait aussi élevé le nouveau héros du peuple.

"Cela doit vous paraître étrange d'être de retour après une si longue absence. Les lieux doivent vous sembler à la fois familiers et étranges..."

Se frottant les yeux qui commençaient à lui piquer dû à la fatigue, elle se souvint de sa première impression quand elle arrivait dans le château, avant de gagner la chambre de Jean. Oui, c'était tout à fait les mots qui lui étaient venus en tête.

- C'est exact, le même château et pourtant tout semble différent...Je risque d'être un peu perdu durant quelque temps.

Elle espérait vite reprendre ses marques et commencer la mission qui l'avait ramené dans ce lieu. Jamais elle n'aurait défié sa grand-mère, si elle n'avait pas lu cette lettre et surtout si le petit feu-follet farceur ne l'avait pas guidé. Il apparaissait dans les moments où elle avait besoin de lui et même si au début, il l'agaçait à présent il était un ami tel que Pivers. Comme une vision, elle se vit plus jeune, rire aux éclats en courant dans ce couloir.

- Je n'étais qu'une enfant, rêveuse qui ne connaissait rien au monde qui l'entourait. Pour dire je n'avais jamais remarqué qu'il y avait un échafaud à l'entrée.

Celui-ci lui donnait des sueurs froides, rien qu'en passant ou nombres de personnes qui y avaient perdu la vie. Pourquoi se montrer si cruel ? Il était temps de savoir, si l'homme à ses côtés était responsable de ce fait et donc sans mentir sur un seul mot, vu qu'elle ignorait réellement si qui en retournait, elle demanda :

- En quoi consiste le rôle de conseiller ? Il me semble que le Roi Fergus n'en avait pas où alors je n'ai pas prêté attention.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeVen 11 Oct - 9:29





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Les félicitations étaient sorties naturellement de sa bouche, sans autre attention de flatter à nouveau la princesse. Les nobles que Triste Sire côtoyaient, le prince Jean le premier, aimaient être félicités pour la moindre remarque un tant soit peu pertinente ou pour un trait d'esprit qu'ils trouvent audacieux. Même pour un geste dérisoire, un riche s'attendra forcément à ce qu'ont le félicité comme s'il venait de terrasser une horrible bête. C'était ainsi depuis que le roi Richard était absent. Ou peut-être était-ce un trait de caractère qui avait toujours été là mais que la bonté du roi au coeur de lion avait permis d'atténuer ?

Marianne parut troublée de recevoir un tel compliment pour si peu. À nouveau, le conseiller se demanda quel genre de compagnie la princesse avait eu au château du roi Fergus pour s'étonner ainsi de quelque chose qui aurait dû lui être coutumier. Les coutumes de cet autre royaume étaient-elles si éloignées de celle de Nottingham ?

Sans doute son faux compliment contenait un fond de vérité, peu de personnes remarquaient qu'il n'était pas originaire d'ici. Peu de gens s'en souciaient, en vérité. La petite princesse serait-elle plus intelligente que prévue ? Dans un premier temps, Triste Sire se concentra plutôt à éluder la question tout en masquant son geste derrière de la politesse.

- N'importe le lieu de notre naissance, c'est notre coeur qui choisit notre maison, mon père me disait souvent cela, lui non plus n'était pas originaire du royaume et il m'a aussi appris qu'il était important pour chaque personne royale de connaître son peuple, leur nom, leur métier, leur famille, qu'ils étaient la force du royaume dont le Roi avait besoin. Alors, ne prétendez pas que votre région n'aurait aucun intérêt pour moi, vous êtes ni à ma place ni dans ma tête.

Décidément, cette princesse ressemblait beaucoup à son oncle, le roi Richard. C'était à la fois rassurant et dérangeant. Rassurant car il commençait à entrevoir une stratégie pour obtenir plus facilement la confiance de la visiteuse à son égard. Ce qui rendait également la chose dérangeante car, comme avec le précédent souverain, cette manœuvre l'obligeait de nouveau à faire preuve de sincérité... Du moins, dans une certaine mesure. Une manière de pensée qui l'avait petit à petit écarté du chemin qu'il s'était fixé. Depuis cette constatation, il s'était juré de ne plus y avoir recours.

"Je vous renouvelle mes excuses, Princesse." Répondit-il en s'inclinant légèrement pour appuyer ses paroles. Il se redressa vite pour continuer sa marche vers l'ancienne chambre de Marianne mais la suite de ses paroles restèrent sur un ton humble et désolé. "Je ne me permettrai jamais de penser à votre place. Si j'ai éludé votre question, ce n'était que dans le but de vous éviter un discours qui vous ennuierais et rien d'autre."

Le conseiller avait remarqué le regard de Marianne quand elle avait parler de son père et sut instinctivement qu'il tenait quelque chose d'exploitable. Le roi Richard aussi donnait une importance particulière à la famille.

"Je vais donc suivre les sages paroles de votre père en me présentant comme il se doit. Non, métier et famille, est-ce bien cela ?" Il marqua une brève pause, comme pour chercher l’assentiment de la lady avant de poursuivre. "On me nomme Triste Sire. Vous devez certainement connaître mon métier à présent grâce à la domestique que nous avons croisée. Quant à ma famille, la seule qu'il me reste est une sœur cadette dont le passe-temps préféré est, semble-t-il, de me causer bien des inquiétudes avec ces escapades dont elle revient à la fois couverte de blessures et d'aventure à raconter."

Triste Sire ne pouvait empêcher sa voix de s'adoucir quand il parlait de sa prétendue soeur. C'était quelque chose qu'il ne cherchait pas à gommer, préférant l'utiliser à son avantage. Le rendre plus "humain" pour abaisser les défenses de l'adversaire. Le jeune homme adorait qu'on le sous-estime. Il ne pouvait pas non plus s'empêcher de paraître légèrement agacé et inquiet en racontant la vie aventureuse que Coraline avait choisie, même s'il continuait de nier cette inquiétude à son sujet. Heureusement qu'un de ses espions, Clopin, était un grand voyageur ! Le conseiller pouvait ainsi obtenir des nouveaux tout n'en ayant pas à subir l'embarras de les demander directement à la personne concernée.

"Ai-je satisfait votre curiosité, Princesse Marianne ?" Demanda-t-il poliment.

Ainsi, il laissait entendre qu'il se pliera volontiers à la curiosité de la princesse. Tout en ne pouvant empêcher sa propre curiosité de transparaître quand il demanda quel effet cela faisait de rentrer chez soi après tant d'années. Un mélange entre le familier et l'étrange que Triste Sire comprenait bien pour l'avoir déjà éprouvé lorsqu'il avait passé un partie de sa vie à Nottingham avec les Gitans. Cette petite communauté avait tant de ressemblance avec ces anciens amis d'HalloweenTown que cela en était perturbant. Voilà pourquoi, il avait vite cherché à s'échapper de cet univers de spectacle qui lui était familier pour retenter sa chance au château. Damien n'avait pas fait tous ces sacrifices pour se retrouver à vivre une vie similaire à celle de son ancien monde. Hors de question.

- C'est exact, le même château et pourtant tout semble différent...Je risque d'être un peu perdu durant quelque temps.

Il prit le geste, inconscient ou non, de la demoiselle se frottant les yeux de fatigue comme un indice de mettre fin à son questionnement.

"Je suis certain que vous vous habituerez vite." Assura-t-il sur un ton confiant.

Triste Sire était loin de se douter à quel point ces paroles étaient le reflet de leur avenir. Non seulement Marianne allait reprendre vite ces marques mais elle allait aussi devenir une joueuse des manigances de la cour. Une excellente joueuse, même si son caractère novice en la matière la cantonnera a restée sur le droit chemin. Mais pour l'heure, ils n'étaient pas encore arrivé à leur rivalité qui les poursuivra même dans un autre monde après la malédiction. Le conseiller vit la princesse se replonger dans ses souvenirs et crut y voir une nouvelle possibilité d'user de sa nouvelle tactique.

- Je n'étais qu'une enfant, rêveuse qui ne connaissait rien au monde qui l'entourait. Pour dire je n'avais jamais remarqué qu'il y avait un échafaud à l'entrée.

"Cela nous fait un point en commun." Commenta-t-il avec un sourire. "Même si j'étais sans doute plus âgé que vous en arrivant ici."

Bien sûr, quand il employait le mot "ici", il ne parlait pas de Nottingham mais du monde coloré qu'il avait atteint. Mais çà, la princesse n'avait aucun moyen de le savoir. Comme il était étrange de se découvrir des points communs avec une personne qui deviendrait bientôt votre ennemi. Savoir à quel moment il avait arrêté d'être un rêveur pour être celui qu'il était aujourd'hui demandé une introspective que le conseiller se refusait de faire. Contrairement à son monde d'origine encrer dans la même routine, ici, les choses changeaient. Les gens aussi. Pourquoi chercher à en savoir plus ? Triste Sire n'avait opté pour cette comparaison uniquement dans le but de créer une fausse empathie avec Marianne.

D'ailleurs, la remarque sur l'échafaud qui avait suivi ensuite pouvait peut-être poser problème. Installé sous le règne du Prince Jean, il était impossible que Marianne puisse en garder un souvenir. Le conseiller ne pouvait sous-entendre qu'il s'agissait là d'une excentricité de son souverain, puisque la nièce pouvait très bien répéter ces paroles à son oncle. Heureusement, Triste Sire avait une autre excuse parfaite dans sa manche.

"L'échafaud ? Je crains qu'il s'agisse là d'un excès de zèle de notre shérif. Il paraît qu'il réserve cette corde tout spécialement pour ce bandit qui fait parler de lui en ce moment."

Ces derniers temps, il avait assisté à beaucoup d'exécution. Ce genre de spectacle l'avait au début fasciné, de cette fascination morbide qui vous force à regarder en face la mort de quelqu'un, juste pour voir à quel moment l'étincelle de vie quittait les yeux de la victime. Et puis... cela était devenu aussi lassant que nécessaire. Il était bien plus intéressant de regarder la réaction de la foule. Ce mélange d'indignation, bien sûr, mais aussi de soulagement de ne pas être à la place du malheureux qui parcourait la populace au moment où le bourreau faisait son office. Dernièrement, un bandit intervenait sans cesse pour empêcher les pendaisons. Un nouvel élément dans ce quotidien devenant dangereusement routinier. Il ne considérait pas encore Robin des bois comme un adversaire, le laissant même volontiers au shérif. Pour lui, ce n'était qu'un nouveau pion entrant dans le jeu dont il cherchait encore l'utilité dans la partie.

- En quoi consiste le rôle de conseiller ? Il me semble que le Roi Fergus n'en avait pas où alors je n'ai pas prêté attention.

Il feignit la surprise mais il était impossible de dire si c'était la question qui avait suscité ce sentiment ou l'annonce de l'absence de conseiller auprès du roi Fergus. Encore une question épineuse. Décidément. Il était encore trop tôt pour savoir s'il s'agissait d'un hasard ou d'une stratégie calculée pour le tester. En tout cas, après la remarque qu'il avait reçue, il était hors de question d'éluder à nouveau sa réponse.

"J'ai cru comprendre que l'épouse du roi Fergus remplissait parfaitement ce rôle." Expliqua-t-il. "Peut-être est-ce pour cela que vous n'en avez pas vu."

Triste Sire n'avait jamais vu le royaume du roi Fergus mais avait assez de connaissance sur le sujet pour se permettre ce commentaire. Ne serait-ce que grâce aux correspondances qu'il devait déjà gérer du temps un roi Richard. Il connaissait les personnalités importantes de réputation. Avec une autre personne, il s'en serait tenu à cette explication, laissant l'interlocuteur combler lui-même les trous qu'il avait laissé. Ici, quelque chose lui dit que ce n'était pas un risque à prendre.

"Pour avoir eu l'honneur de servir vos deux oncles, je peux vous dire que ce rôle change selon le souverain." Continua-t-il avec patience. "Offrir un deuxième avis. Un regard extérieur sur une situation. Se charger des correspondances. Parfois, comme vous avez pu le constater, mon métier s'approche de l'intendance. Mais quels que soient les conseils donnés, je ne suis qu'un serviteur de la couronne. La décision finale reviendra toujours à celui que je sers."

Son discours avait été dit sur le ton humble du serviteur parfaitement conscient de sa place et satisfait de son sort. Les mots pouvaient prendre des sens différents selon la manière qu'on les alignait dans une phrase. Triste Sire aurait ajouté quelques nuances à ces propos et son discours serait devenu celui de quelqu'un miroitant le pouvoir afin de ne plus avoir de barrière dans l'application de ces décisions. Ce qui n'était pas le cas. Être dans l'ombre du pouvoir lui convenait parfaitement.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeVen 11 Oct - 19:41





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Triste SireLady Marianne

La princesse avait reprit certaine parole du conseiller qui avait prétendu sans la connaître, que la région d'où il venait ne lui serait d'aucun intérêt. Elle ne voulait pas le brusquer, mais il fallait qu'il comprenne qu'il ne pouvait pas être à sa place et ne pas prendre des décisions pour elle. S'excusant de nouveau pour son comportement, depuis la rencontre, elle avait l'impression de le voir agir qu'ainsi. Était-ce lui où elle le soucie ? Il y en avait forcément un. Quand il s'inclina, elle ne s'arrêta pas d'avancer pour autant, tout ce qu'elle voulait, s'était gagné sa chambre, l'homme prétendait ne pas vouloir l'ennuyer avec son discours, mais sans savoir pourquoi ? Surement dû, au fait qu'il était proche de Jean, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était en partie responsable de ce qui arrivait au peuple.

Elle lui avait parlé des enseignements de son père, une façon de se comporter à laquelle elle tenait beaucoup, cela lui rappelait son lien avec lui, cela le faisait survivre à travers elle. Alors, quand il lui demanda si c'était bien nom, métier et famille ? Elle hocha simplement la tête pour lui signaler qu'il ne se trompait pas avant d'entendre ce qu'il avait à lui dire, il est vrai que le métier elle le connaissait déjà, elle apprit aussi qu'il avait une soeur dont la description lui fit penser à Mérida, cela se voyait dans la voix qui l'aimait beaucoup. Par contre, la façon dont on le nommait était étrange : Triste Sire ! il ne semblait pas vraiment déprimé de plus il n'était pas de sang royal. Était-ce une mauvaise blague ? N'avait-il pas de vrai nom ? Pourquoi ne pas dire lui d'où il venait et son vrai nom, non il y avait un point qui clochait, mais comment demander sans remarquer qu'elle-même avait des secrets.

Même s'il lui demandait poliment s'il avait satisfait sa curiosité, elle n'aimait pas forcément le sens de sa phrase. Elle n'était pas curieuse, elle aimait simplement savoir, d'accord c'était la même chose, mais il y avait des meilleurs mots à employer. Elle hocha simplement les épaules ne voulant pas mentir que c'était suffisant, mais en même temps, elle préférait archiver le sujet avant de devoir s'énerver contre lui, oui la fatigue ne jouait jamais en sa faveur, elle avait tendance à être moins patiente. Il dut le sentir vu qu'il changea de sujet.

Très vite, elle emmena la discussion sur l'échafaud qu'elle avait vu à l'entrée, mais ce n'était pas le seul dans les environs, le conseiller expliqua qu'il s'agissait d'un excès de zèle du shérif, qu'il était là pour un bandit, elle savait tout à fait de qui il parlait, Robin des bois.

- Donc si c'est pour un seul bandit, il va vite disparaître ça me rassure.

Elle était certaine que cela ne serait pas le cas, ce cas de condamnation pour rien était signalé dans la lettre, bien avant l'arrivée de Robin. Il serait sans doute judicieux de se rapprocher du shérif, voir ce qu'il avait à dire. Elle ne comprenait pas pourquoi cela viendrait de lui, ne prenait-il pas ses ordres de Jean ou alors du conseiller ? Finalement, elle vint à lui demander en quoi consistait son rôle en précisant qu'il ne lui semblait pas que le Roi Fergus est un conseiller à son service.

"J'ai cru comprendre que l'épouse du roi Fergus remplissait parfaitement ce rôle. Peut-être est-ce pour cela que vous n'en avez pas vu."

Continuant à avancer, un sourire vint se dessiner sur son visage, pour avoir côtoyé durant des années la reine, elle savait de quoi il en retournait. Elinor était sans doute, celle véritablement à la tête du royaume et prenait les décisions les plus importantes, durant ce temps son mari chassait, festoyait, Marianne adorait le cousin de sa mère, un homme plein de vie qui se fiche totalement du protocole. La princesse aurait pu l'arrêter, pour lui signaler ce petit détail, mais elle préférait le laisser continuer, avoir des réponses à ses doutes à son sujet.

"Pour avoir eu l'honneur de servir vos deux oncles, je peux vous dire que ce rôle change selon le souverain. Offrir un deuxième avis. Un regard extérieur sur une situation. Se charger des correspondances. Parfois, comme vous avez pu le constater, mon métier s'approche de l'intendance. Mais quels que soient les conseils donnés, je ne suis qu'un serviteur de la couronne. La décision finale reviendra toujours à celui que je sers."

Celui qu'il servait à présent, n'était nul autre que Jean, une personne pas assez futée pour avoir pris certaines décisions, il disait donner de simples conseils, mais n'était-ce pas plus ? Lui et ce shérif n'avait-il pas la main sur son oncle ? Pourquoi tout avait commencé après le départ de Richard ? Il venait de lui dire lui-même qu'il l'avait servi, Etait-il de même avec celui qui donnait les condamnations ? Une rencontre avec cet homme semblait inévitable, ainsi qu'une légère discussion avec son oncle durant le repas qu'ils partageraient tous les deux. Le coupable serait facile à trouver, un homme intelligent qui savait se servir des défauts du prince. Rencontrer tous ses proches, ça ne serait pas une mince affaire, d'ailleurs le conseiller était déjà sur la liste des suspects.

- Vous avez aussi servi Richard ! Je n'avais pas compris que cela faisait si longtemps que vous étiez arrivé à Nottingham. Il doit avoir confiance en vous pour vous avoir laissé avec Jean pour remplir votre rôle de conseiller, je comprends mieux à présent, merci pour votre explication.

Les choix du Roi n'étaient pas les meilleurs, elle en avait eu la preuve en allant à sa rencontre. Rien que le fait de mettre Jean au pouvoir n'était pas logique, si elle n'était pas fâchée contre lui, elle lui aurait fait parvenir une lettre, lui demandant pourquoi il avait laissé le conseiller près de Jean au lieu de l'emmener avec lui, après tout c'était lui le souverain, Jean n'était pas Roi, rien de plus qu'un gouverneur.

- Une petite précision, la Reine Elinor prend des décisions sans avoir l'avis d'un conseiller, ni même du roi.

Finalement, elle avait éclairci les choses pour le royaume de Fergus. À présent, elle reconnaissait le couloir emprunter, ainsi que la porte entre ouverte que se trouvait près d'elle. La servante avait commencé son dur labeur, alors qu'elle allait rentrer dans la chambre elle se retourna d'un coup.

- Tant que j'y pense, je serai plus que ravi de rencontrer votre soeur. Vit-elle au château ?

Vu la personnalité qu'il avait décrite, elle ne pourrait que lui plaire.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeMar 15 Oct - 11:13





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Triste SireLady Marianne

Dire le nom qu'il s'était choisi pour sa nouvelle vie aboutissait toujours à des réactions intéressantes. La plupart des gens croyaient à une blague et affichaient le sourire forcé de ceux ayant vaguement conscience que cela devait être drôle tout en ne comprendra pas en quoi. La mine à la fois perplexe et surprise qu'affichait Marianne quand il se présentait était tout de même l'attitude qui revenait le plus souvent. C'était pour cela qu'il l'avait choisi. Son nom étrange faisait partie du jeu. Selon la réaction, il permettait d'en savoir un peu plus sur son interlocuteur. Il s'agissait aussi d'une mise en garde subtile dont très peu de gens tenaient compte. Pourtant, il déclarait par cette présentation qu'on ne pouvait pas lui faire confiance et, malgré tout, beaucoup de monde se faisait prendre par ces belles paroles. Cet avertissement muet n'était pas le signe d'un quelconque remord. Non, il avait choisi cela pour rendre les choses plus... amusante ? Intéressante, en tout cas. C'était comme s'il insultait par avance l'intelligence de ses futurs pantins de se laisser manipuler malgré ce handicap de départ qu'il s'était imposé.

Il fallait dire qu'il avait choisi ce nom à l'époque où il avait servi le roi Maurice. Un temps où il était beaucoup plus confiant et orgueilleux au sujet de ses capacités. Grisé qu'il était d'avoir obtenu son poste de l'époque grâce à la magie et d'avoir trouvé un esprit maniable à souhait. Depuis, Triste Sire avait appris les risques d'une trop grande confiance en soi. Ce qu'il avait actuellement, il ne le devait qu'à ses propres compétences. C'était sa fierté. Mais le nom était resté, comme un rappel qu'il pouvait tout perdre à nouveau.

Ensuite, il avait demandé poliment s'il avait satisfait la curiosité de la visiteuse. Des mots qui n'avaient pas été choisis par hasard. Le conseiller ne disait jamais rien sans cacher une raison derrière la formulation choisie. Dans ce cas précis, il voulait signaler à Marianne qu'il répondrait à toutes ses autres questions mais voulait aussi secrètement qu'elle n'en fasse rien pour ne pas avoir à dévoiler plus d'informations personnelles ou mentir sur son monde d'origine. Il savait bien qu'il ne pourrait pas éluder de nouveau la question si la princesse décidait de faire parler sa curiosité.

La nièce du roi Richard lui répondit par un mouvement d'épaule, signalant que tout cela était satisfaisant pour l'instant. Comme cela l'arrangeait, il préféra changer de sujet en demandant comme la princesse se sentait d'être de retour chez elle. L'échafaud s'imposa naturellement dans la conversation comme il s'agissait d'une nouveauté construite sous le règne du prince Jean. Mais çà, il ne pouvait le dire ouvertement aussi dirigea-t-il ses paroles vers le shérif. Ce qui était en partie vrai.

- Donc si c'est pour un seul bandit, il va vite disparaître ça me rassure.

"Je l'espère aussi." Mentit-il.

C'était la première fois où son mensonge ne comptait pas un fond de vérité. Cela ne le rendait pas moins habile, juste moins... authentique. En réalité, la disparition de la potence l'indifférait. En revanche, la nouvelle d'un nouveau bandit l'intéressait beaucoup plus. Dommage qu'il pensait que la princesse ne savait rien sur ce dernier sujet. Au lieu d'essayer de dépister d'éventuelles réactions sur cela, la discussion s'orienta vers ces fonctions. Triste Sire expliqua avec patience en quoi consistait le rôle de conseiller. Avec diplomatie, il déclara que la fonction variait selon le souverain et minimisa son importance dans les décisions royales en racontant que la décision finale revenait toujours au roi. Une constatation qu'il ne connaissait que trop bien avec une personne au caractère si capricieux que le prince Jean.

Même si le conseiller aurait prit conscience que la princesse venait de le mettre mentalement sur une liste de suspects (ce qui était loin d'être le cas), sa réponse n'aurait pas été différente. Au mot près. Il n'allait certainement pas parler à Marianne de l'aspect du métier qu'il préférait et qui était bien plus sombre : les complots, la manipulation et l'espionnage. Le petit jeu qu'il menait pour l'instant avec Lady Radcliffe comme seule adversaire.

- Vous avez aussi servi Richard ! Je n'avais pas compris que cela faisait si longtemps que vous étiez arrivé à Nottingham. Il doit avoir confiance en vous pour vous avoir laissé avec Jean pour remplir votre rôle de conseiller, je comprends mieux à présent, merci pour votre explication.

"J'ai eu cet honneur, en effet." Répondit-il quand Marianne fut surprise d'apprendre qu'il avait servi également le roi Richard. Il poursuivit sur le ton de la modestie en ce qui concerne la raison de sa présence à Nottingham. "En réalité, je crois plutôt que ce sont mes maigres talents en tactiques militaires qui ont conduit le roi à me faire rester ici. Mais je vous remercie."

L'explication fournie était en partie vraie. Le conseiller n'avait jamais eu à orchestrer les mouvements de troupes. Mais il apprenait vite. Très vite. Il ne lui aurait sans doute pas fallu longtemps pour trouver ces repères dans ce nouveau domaine si le roi au coeur de lion lui avait demandé de le suivre sur le champ de bataille. Quoiqu'il ait déjà vu un ogre de près et ne tenait pas à renouveler cette expérience. Triste Sire ne pouvait pas dire les véritables motivations du roi Richard, celle qu'avait si bien souligné sa nièce. Avouer qu'il lui avait demandé de rester à Nottingham parce que le roi lui faisait confiance et qu'il espérait que la présence du conseiller saurait limiter les frasques de Jean. Même lui n'aurait pu confirmer cela sans teinter ces propos d'une légère ironie. Ce qu'il voulait éviter en cet instant incertain où il ignorait s'il parlait à une future alliée ou non.

- Une petite précision, la Reine Elinor prend des décisions sans avoir l'avis d'un conseiller, ni même du roi.

Un autre que lui se serait peut-être vexé d'être ainsi corrigé, surtout que la princesse avait semble-t-il mal interpréter ces paroles. Peut-être l'était-il au fond mais le conseiller savait camoufler ses émotions mieux que personne. Une astuce vitale pour survivre à la cour royale. La précision que la reine Elinor puisse prendre des décisions sans même consulter son mari l'amusa.

"Je vous remercie pour votre précision." Répondit-il, toujours sur un ton humble.

Ils arrivèrent finalement à l'ancienne chambre de Marianne. Triste Sire était sur le point de dire à la princesse qu'il allait le laissé s'installer quand son interlocutrice se retourna brusquement vers lui.

- Tant que j'y pense, je serai plus que ravi de rencontrer votre soeur. Vit-elle au château ?

La question le prit par surprise. Lui qui pensait cette conversation arrivée à son terme et le sujet de sa soeur totalement clot.

"Non, hélas." Répondit-il tout d'abord.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé, semblait être la suite muette que sous-entendait la courte réponse du conseiller. Tout au plus arrivait-il parfois à faire rester Coraline une nuit. Durant les visites de la chasseuse de monstres, chacun essayait de persuader l'autre d'adopter son nouveau rythme de vie. L'une faite d'aventure et l'autre composé de complots ainsi que le faste de la vie de château. Ce qui teintait toujours les retrouvailles d'un goût amer. Surtout lorsque Coraline mettait en doute ses actions. Sans qu'il ne s'en rende compte, un très court silence s'était installé. Chose que Triste Sire combla dès qu'il s'en rendit compte. Ce fut avec un mince sourire qu'il poursuivit.

"C'est elle qui a hérité de la fibre aventurière. Elle n'aime donc pas rester trop longtemps à la même place. Mais je peux vous la présenter à sa prochaine visite, si vous le désirez."

Avec une autre personne, il aurait poliment déclaré qu'il allait partir. La visiteuse était arrivée à sa chambre, Marianne avait déjà montré quelques signes de fatigue durant leur conversation et la domestique étaient en train de préparer le bain demandé. Seulement, le conseiller ne parlait pas avec n'importe qui. Il s'agissait d'une princesse. Un serviteur ne pouvait pas prendre congé ainsi sans y mettre les formes.

"Si vous le permettez, je vais vous laisser vous installer." Proposa-t-il en s'inclinant de nouveau devant la nièce du roi.

Son ton servile laissait clairement entendre qu'il attendait la permission de Marianne pour partir. C'était ainsi qu'allaient les choses avec la noblesse. Et, bien qu'il semblât parler à une princesse assez particulière, Marianne lui avait fait comprendre de manière explicite qu'elle était une personne de haut rang comparé à lui.


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MessageSujet: Re: Méfiez-vous des apparences !   Méfiez-vous des apparences ! Icon_minitimeMer 16 Oct - 21:44





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Sa vie ne serait plus jamais la même, l'innocence de son enfance joyeuse avait disparu, elle avait compris les enjeux de sa décision, quand elle s'était confrontée à Richard. Jamais elle n'aurait cru pouvoir lui tenir tête ainsi, non ce n'était pas convenable et pourtant au moment où il lui avait fait comprendre qu'elle n'avait aucun souci à se faire pour le peuple. Une force apparut dans son coeur et ses pensées se formulèrent par sa bouche, c'était la première fois qu'elle élevait sa voix, jamais elle en avait eu besoin auparavant. Mais à présent sa mission coulait sans ses veines et elle se battrait pour elle, même s'il lui fallait se battre contre des hommes puissants, devoir lutter contre son propre sang ou encore sacrifier tous sentiments qu'elle pourrait ressentir un jour. Tout ce qui comptait c'était d'aider les défavorisés et même si ces retrouvailles avec Robin l'avaient troublé, ils n'étaient que des alliés et rien de plus.

Elle était de retour chez elle, ce château qu'elle avait rêvé de retrouver. Encore aujourd'hui, elle ne se douterait pas qu'il deviendrait sa prison dorée, ses murs sont le gardien de ses souvenirs, mais ainsi de ses futurs secrets. Ils la camoufleront quand elle espionnera, lui permettra de pouvoir s'échapper incognito vers la forêt de Sherwood. Oui sans aucun doute, le château était en vie et venait d'assister à la première rencontre entre Triste Sire et la princesse. Cet homme dont elle ne pouvait s'empêcher de douter, même quand il lui signala que Richard l'avait laissé ici à cause d'est trop peu de connaissances en tactiques militaires. Bon, cela pouvait être logique, le Roi avait surement besoin de ses meilleurs guerriers avec lui, par forcément de conseiller. Était-ce pour ça que Richard était confiant quand elle l'avait croisé ? Il estimait que ce triste sire gérait très bien Jean et le royaume, alors c'était qu'il ne lisait aucune des lettres que sa grand-mère avait reçues. Elle ne serait pas si fatiguer par la longue route qu'elle avait parcourue, son enquête aurait surement continué, mais elle était ravie d'arriver à sa chambre pour profiter d'un bon bain et d'un bon lit.

Alors qu'elle allait rentrer, elle se tourna d'un coup, pour demander au conseiller si sa soeur vivait au château. L'homme en avait parlé sur le chemin et elle n'avait pas pris le temps de l'interroger à ce sujet, pourquoi maintenant ? Surement un effet de sa fatigue, puis elle était curieuse d'en connaître un peu plus, oui la description qu'il en avait fait lui rappelait tellement Mérida.

"Non, hélas."

Étrangement, elle fut désolée pour lui, ce n'était jamais facile d'être éloigné de sa famille, même quand il s'agissait de son oncle Jean, toutes les horreurs qu'il faisait subir au peuple ne pouvait l'empêcher de l'aimer. Elle allait devoir surmonter ce sentiment si fort pour pouvoir le contrer. C'était surement pour ça qu'elle pensait que quelqu'un, le manipulait, un moyen de se dire qu'il pouvait toujours revenir vers le droit chemin. Il était de même pour Richard et sa grand-mère, elle était certes en colère contre eux, pensant même qu'il ne servait à rien dans sa vie, mais rien en fait ne pourrait jamais les remplacer.

"C'est elle qui a hérité de la fibre aventurière. Elle n'aime donc pas rester trop longtemps à la même place. Mais je peux vous la présenter à sa prochaine visite, si vous le désirez."

Une aventurière ! Une partie de la princesse l'enviait, elle aurait aimé en être une, mais son escapade qui avait duré quelques mois avait rempli son quota pour des années. Puis il y avait différentes façons de vivre, être l'espion de Robin au château ne serait pas de tout repos et pourtant elle était certaine qu'elle y serait plus à sa place qu'à parcourir les royaumes.

- J'en serais enchantée.

Elle le pensait réellement, tout en sachant très bien que si son instinct avait raison au sujet du triste sire, elle s'en méfierait aussi. La confiance était un luxe qu'elle ne pouvait pas se permettre avec les proches de Jean et la plupart des habitants du château. Dans chaque regard pouvait se cacher un espion, qu'il en soit conscient ou non.

"Si vous le permettez, je vais vous laisser vous installer."

Elle pouvait voir que la servante avait déjà commencé à préparer son bain dans une chambre qui semblait ne pas avoir bouger depuis son absence, ses jouets d'enfance se trouvaient toujours dans la pièce, elle s'imaginait déjà ouvrir les placards et trouver de petites robes. Le conseiller s'était incliné attendant surement un signe de sa part pour qu'il puisse s'en aller.

- Vous pouvez disposer...merci de m'avoir escorté à ma chambre !

Le jeu venait de commencer entre ses deux personnes si ressemblantes en certain point, le combat entre la colombe et le corbeau.


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