« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. » par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer
೨ Souriante : Même à l’époque durant laquelle elle avait du faire face aux difficultés qui constituaient la vie d'une orpheline telle qu'elle pensait l'être, quand bien même elle ignorait encore à quel point le monde qu’elle allait devoir affronter serait cruel envers elle, la jeune fille était insouciante et joyeuse, quoi qu’il puisse lui arriver. Encore aujourd’hui, on peut constater que celle-ci garde toujours son éternel sourire aux lèvres. Elle est rieuse, et pleine de joie de vivre malgré ses conditions de vie qui pourraient être meilleures, tout du moins, lorsque l'on sait que Valentine n'est rien de moi qu'une princesse. Il n'y a aucune explication pourtant à trouver à son comportement. Elle fait simplement parti des rares personnes qui ont le don de rire de tout, et de s’amuser d’un rien. En effet, il lui importe bien peu d’obtenir les dernières technologies à la mode, donnez lui un crayon et une feuille, et vous l’occuperez pour la journée.
೨ Indépendante et solitaire : La vie que la jeune fille a mené dans son monde d'origine, avant de rencontrer Dimitri, a forgé son caractère, et lui a permis d’atteindre une certaine autonomie et indépendance que n'ont que peu d'adolescentes de son âge. Mais ce qui aurait pu constituer une qualité chez la princesse n’a malheureusement pas eu qu’une dimension positive sur Valentine. Cela contribuait en effet à agrandir le fossé qu’elle avait construit entre elle et les habitants de la ville. La jeune fille est bien entendue forcée de côtoyer les habitants de Storybrooke; mais celle-ci se contente de contacts minimums et brefs, se contentant de leur rendre la politesse, avant de retourner s’enfermer dans sa bulle. Ce n'est pas par méchanceté ou mépris, mais pour se protéger de toute déception future. Après avoir perdu la majorité des membres de sa famille, Valentine ressent toujours une peur maladive à l'idée que les personnes auxquelles elle pourrait s'attacher viennent à l'abandonner à leur tour.
೨ Loyale : La princesse a beau prétendre ne pas vouloir fréquenter le reste de la population, il est certain qu’elle souffre d’un terrible besoin d’attention. Alors lorsque quelqu’un semble véritablement s'attacher à Valentine, elle a tendance à s’emballer et à le considérer immédiatement comme un ami. Une fois cela fait, elle fera tout pour protéger cette personne, jusqu'à mettre sa vie en péril. Elle la défendra bec et ongle, quoi qu'il advienne. S'il y a bien une chose à laquelle elle tient plus que tout, c'est l'amitié. A ce niveau là, on ne peut trouver plus loyale qu'elle.
೨ Téméraire : Malgré son apparence de jeune fille fragile, Valentine cache un caractère fort et incandescent. Gare à ceux qui oseraient s’en prendre à elle : la rousse n’est pas du genre à se laisser faire. Elle n’hésitera pas à remettre à leur place tout ceux qui prononceront ne serait-ce qu’un mot de travers. Cynique et frôlant l’insolence, elle aime mieux combattre avec les mots plutôt que ses poings, ce qui lui réussit assez bien. Tout le monde aura pu le constater : la jeune fille a développé un terrible sens de la repartie.
೨ Originale : On remarquera vite que Valentine possède une personnalité plutôt particulière. Il est sûr que la jeune fille se distingue du lot, ne serait-ce que par sa façon de penser. Elle aime sa différence, et ne se gêne pas pour la montrer, en choisissant de ne pas suivre ce que les gens nomment la normalité. Dans cette optique, la rousse ne s'habillera pas selon la mode actuelle, n'écoutera pas les derniers morceaux diffusés à la télévision ou la radio. A quoi bon cela lui servirait-il ? Après tout, elle ne se préoccupe que très peu de l’avis des gens, préférant se forger sa propre opinion.
೨ Spontanée : Elle a l’habitude de vivre au jour le jour, à prendre des décisions sur l’instant. Valentine est très spontanée et impulsive, elle ne prendra jamais le temps de réfléchir préférant de loin suivre son instinct, quitte à commettre quelques bêtises et à se fourrer dans les ennuis.
೨ Têtue : Une fois une décision prise, celle-ci ne reviendra pas dessus. Le peu de gens qui ont eu la chance de la côtoyer se mettront tous d'accord pour dire que la jeune fille est affreusement butée, avis que ne partageait pas Valentine. En effet, lorsqu'on lui en faisait la remarque, elle se défendait en rétorquant qu'elle était seulement un peu obstinée et passionnée lorsqu’elle tenait à quelque chose. Elle n’aimait pas abandonner une idée, et faisait tout pour aller jusqu’au bout lorsqu’elle se lançait dans une entreprise.
೨ Incertaine : La jeune fille est malgré tout très peu sûre d’elle. Elle doute souvent d’elle-même, de ses choix. Depuis toujours, elle souffre d’un sérieux manque de confiance en elle qu’elle s'efforce presque inconsciemment de cacher derrière une apparente nonchalance.
೨ Franche Valentine sait reconnaitre ses défauts, tout comme elle sait faire remarquer ceux des autres. La jeune rousse n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. En réalité, elle le fait naturellement. Elle a parfois du mal à s’empêcher de révéler le fond de sa pensée. Elle est franche, peut-être même un peu trop. Ce qui pourrait être considéré comme une qualité est chez elle un peu trop amplifié, ce qui donne parfois lieu à de regrettables malentendus. En effet, elle n’a pas de mauvaises intentions, loin de là, et n’a en aucun cas la volonté de blesser qui que ce soit. Il arrive seulement parfois que ses mots dépassent sa pensée.
೨ Curieuse : L’un des traits de caractère les plus apparents chez la jeune femme outre sa tendance à donner constamment son avis, est sa curiosité. Anastasia ne peut s’empêcher de se poser des questions allant parfois jusqu’à se mêler de choses qui ne la regardent absolument pas. Elle a toujours considéré cela comme une manière de se divertir, d’oublier ses soucis en se concentrant sur ceux des autres.
೨ The fairest of them all.
La première caractéristique physique que l'on remarque chez Valentine, c'est sa crinière rousse flamboyante. Ses cheveux oranges aux reflets rougeâtres au soleil, que certains pourraient envier, ce n'est pourtant pas ce que la jeune fille préfère chez elle. En effet, ceux-ci lui font généralement passer de mauvais quarts d'heure, refusant toute discipline, résultant très souvent en un abandon total de la jeune fille de les coiffer. Ses yeux bleus ont également tendance à attirer l'attention de ceux qui la croisent. Possédant des pupilles claires, ainsi qu'un regard profond, Valentine a de quoi, malgré elle, attirer le regard des passants. Cependant, ceux-ci ne lui accordent généralement pas énormément d'interêt. Naturelle, la jeune fille ne prendra pas la peine d'appliquer quelque sorte de maquillage, ni d'ornements inutiles à ses yeux. Le seul bijou qu'elle conserve toujours sur elle est le collier que sa grand mère lui a offert dans ses jeunes années, symbole de la promesse faite par cette dernière de l'emmener à Paris à ses côtés, et dernier souvenir qu'elle possède du membre de sa famille qu'elle chérissait le plus. De plus, loin de là l'idée de faire attention à sa ligne, ou à l'apparence qu'elle renvoie. Au contraire ! La jeune fille n'ignore pas qu'elle est bien trop fine pour entrer dans la norme, mais elle n'en a que faire. Après tout, ce n'était pas comme si elle pouvait y remédier ! Quant à son style vestimentaire, sans doute en aurait-elle les moyens qu'elle ne chercherait pas à l'améliorer. Se contentant de dégoter quelques habits qui lui plaisent dans des friperies bons marché, ou des morceaux de tissu à assembler, elle s'occupe elle-même de sa garde robe, sans se préoccuper un instant de l'avis de ses congénères.
Valentine Bellamy
Admin ೨ Anastasia
♦ Curse :
460
♦ Coeur :
Encore incertain
♦ Personnage de Conte :
Anastasia
Sujet: Re: Together in Paris ~ Anastasia Jeu 19 Mar - 22:35
Once upon a Time...
೨ This is not a fairytale... Or is it ?
La dernière fois que je vis ma grand mère, ce fut au bal organisé en mon honneur, fêtant mon retour prochain au palais dans lequel j'avais grandi; mon retour chez moi. Dans ma robe de soirée, je regardais défiler les invités, tous plus prestigieux les uns que les autres, à la recherche de la seule personne que j'espérais pouvoir apercevoir ce soir. Néanmoins, je ne me faisais aucune illusion quant à son apparition éventuelle : il m'avait annoncé son départ, et même si mon orgueil me hurlait qu'il tenait bien trop à moi pour me quitter sur les paroles affreusement vides et froides qui nous avaient échappées malgré nous, lors de notre dernière entrevue; ma raison me soufflait que cela ne serait que légitime pour lui de partir désormais: après tout, plus rien ne le retenait.
De regret, ma main gantée se posa sur le diadème fait d'or blanc et de diamants que l'on avait disposé sur ma chevelure rousse, éternel sujet de ses plaisanteries. Même si je le désirais, je ne pourrais jamais lui demander de rester à mes côtés, je le savais. Il avait beau avoir été mon meilleur ami, mon confident, et la personne qui avait donné un sens à ma vie ces derniers mois; nous n'appartenions pas au même monde, comme il se plaisait à me le répéter souvent. Pour m'en persuader ou s'en convaincre lui même ? Jamais je ne le sus, et jamais je ne le saurais désormais, soupirais-je, tandis que mon cœur se resserrait sous la pression presque insupportable de cette révélation.
Néanmoins, son départ quoique douloureux soulevait un poids de mes épaules. Le connaissant, sans doute cela avait-il été une démarche volontaire de sa part, de me faire croire jusqu'au bout en sa trahison. Ainsi nos adieux n'avaient-ils été que moins déchirants et difficiles, se contentant uniquement des formalités qui étaient à présent imposées par mon rang nouvellement acquit. Un instant pourtant, j'avais cru distinguer une lueur de tristesse briller dans ses yeux bruns. Sans doute aurais-je pu obtenir de lui un véritable "au revoir", mais la colère brûlante qui m'avait envahie à ce moment là -ce même sentiment qu'il avait volontairement provoqué en moi- m'aveuglait bien trop pour que je ne puisse me concentrer que sur les mensonges qu'il m'avait jusqu'alors déblatérés. C'est alors sèchement que je m'étais adressée à lui, ce qui avait troublé le jeune homme habituellement plein d'assurance qu'il était, le faisant apparaitre pour la première fois à mes yeux comme le petit garçon perdu qu'il avait toujours été au fond de lui. Plongée dans cette atmosphère intime qui semblait se créer chaque fois que ses yeux s'accrochaient aux miens, je sentais qu'au plus profond de moi, je désirais qu'il reste à mes côtés, et ce, malgré tout ce qu'il avait pu me faire. Lui aussi, voulait que je prononce les quelques paroles qui l'auraient incité à rester. A ce moment-ci, nous savions tous les deux que quelques mots formulés auraient suffi à ce qu'il abandonne tous ses projets pour moi.
-Jeune homme, veuillez vous incliner, avait alors retentit la voix du majordome posté en bout d'escalier, brisant le charme qui s'était installé, ramenant maladroitement mon ami à sa condition véritable; son statut de roturier auquel, quoi qu'il tente de faire, il ne pourrait échapper. Malgré les efforts qu'il pouvait effectuer, il ne pourrait qu'être indissociable de l'homme qu'il était. Lui même en était parfaitement conscient. C'est pour cette raison qu'il m'interrompit lorsque je tentais de rattraper la fausse note qu'avait commise mon valet.
-C'est inutile, m'exclamais-je, sincère. Je n'avais aucune envie de traiter l'un de mes compagnons de voyage ainsi, quelques aient été ses intentions tout du long de notre aventure. Il restait Dimitri. Sans lui, aujourd'hui, je ne serais pas la duchesse que j'incarnais à présent, devant lui.
Il se pencha pourtant en avant, sans prêter garde à mes ordres, me démontrant le respect qui m'était supposé être du.
-Non, il a raison, rétorqua-t-il en réponse à mes protestations.
Il bafouilla quelques instants, avant de réussir à finalement débiter de manière claire et compréhensive :
-Je me réjouis que vous ayez trouvé le bonheur, votre altesse.
Le détachement de ses paroles me glaça l'âme; néanmoins, je ne pus me résoudre à lui répondre d'un ton plus chaleureux, de peur que les larmes que j'avais jusque là retenues ne décident, en accord avec mon cœur brisé, de s'écraser contre mes joues.
-Tout comme je me réjouis pour vous, finis-je par lâcher, brisant le silence qui s'était installé.
Sur cela, il conclut la conversation sur un horriblement formel "Adieu votre altesse", avant de quitter le palais au sein duquel nous résidions, claquant les grandes portes dorées derrière lui pour la dernière fois.
Je ne pouvais m'empêcher de penser au fait que cela était sans doute les derniers souvenirs qu'il garderait de moi : celle d'une étrangère qu'il ne reconnaissait plus; la dernière image qu'il eut avant que tout ne s'efface et que le pays entier ne plonge dans un abysse sans nom dont l'origine nous était à tous inconnue. Un trou noir qui nous enveloppa sans que nous ne pussions rien y faire.
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Avant de disparaitre totalement, mes pensées revirent à mon enfance, dans le royaume d'éternel hiver dans lequel j'avais vécu. Mon histoire commence il y a de cela des années ,au palais royal gouvernant notre pays. Mon père, Nicolas, avait organisé une immense et somptueuse réception en l'honneur des trois cents ans de règne de notre famille. En cette occasion, d'illustres personnalités s'étaient présentées à notre demeure. Si j'étais la plus jeune de notre lignée, je n'étais pas étrangère à ce type de festivités mondaine, qui constituaient le quotidien d'une jeune aristocrate comme moi. Néanmoins, j'eus tout de même mon lot de surprises ce soir-là, notamment lorsque j'aperçu finalement au loin les yeux bleus de ma grand-mère -ceux là même caractéristiques de la famille Romanov, à laquelle j'appartenais-me fixant avec affection alors que je courrais en sa direction afin de la serrer dans mes bras. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la vieille femme m'avait manquée, durant son séjour prolongé dans la contrée voisine. De tous les membres de notre famille nombreuse, elle était de loin celle dont je m'étais toujours sentie la plus proche. Peut-être parce que nous partagions toutes deux le même amour de la chanson, ou alors parce que je me plaisais à écouter les récits de voyage qu'elle avait l'habitude de nous narrer le soir, au diner, passionnée comme je l'étais par son esprit aventureux et sauvage que l'on ne retrouvait que peu chez les personnes de son âge. Le fait est que l'amour tout particulier que je lui portais depuis toujours était réciproque; elle ne l'avait jamais caché. A chaque fois qu'elle rentrait à la maison suite à ses péripéties, j'étais la première qu'elle venait trouver; la seule à qui elle apportait un présent en gage de son affection. Cette fois-ci n'échappa pas à la règle, et, me prenant sur ses genoux, ses petites mains frêles serrant les miennes, elle me demanda de fermer les yeux tandis qu'elle sortait de son sac un objet dur et froid, qu'elle posa sur mes paumes. M'autorisant enfin à poser le regard sur mon cadeau, je me mis à observer la boite faite d'or et d'émeraudes, me questionnant sur sa véritable nature. Alors je tentais d'ouvrir ce que je pensais être un réceptacle pour mes bijoux, grand-maman me tendit une clé qu'elle inséra dans l'objet qui s'ouvrit pour laisser apparaitre en chanson deux danseurs aux vêtements traditionnels de notre royaume, qui se mirent à tournoyer au rythme de notre mélodie favorite, que nous reprîmes en chœur.
A mes yeux rien n'aurait pu être plus parfait, ce soir là. Tous mes êtres chers étaient présents s'amusant, festoyant autour des trésors de notre famille qui étincelaient en ce début de soirée, éclairés par la douce lueur de la lune. Sans doute fus-je la plus étonnée lorsque tous les souffles se coupèrent, que tous les regards se retournèrent afin de fixer le nouvel arrivant, qui, d'une démarche assurée et menaçante, s'avançait en direction de notre monarque, une fumée verdâtre s'échappant de la fiole étrange qu'il tenait à la main. Ainsi débuta la première malédiction qui nous toucha : le légendaire maléfice à l'égard des miens, les Romanov.
-Vous mourrez tous avant le mois prochain, jura-t-il devant l'ensemble de nos sujets. Un par un, tous, je vous éliminerais.
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Sa prédiction se révéla être exacte, excepté dans mon cas personnel. Si j'eus du mal à m'échapper du courroux qui, par sa menace, s'était emparé des villageois de notre royaume, je réussis tout de même à l'aide d'un enfant travaillant au château, à m'enfuir du cauchemar dans lequel était plongé notre pays, depuis le retour de Raspoutine; au prix de ma boite à musique, de ma famille, et de la mémoire, que je perdis suite à une mauvaise chute du haut d'un train, qui me laissa seule étalée sur la neige, inconsciente.
A mon réveil, le lendemain matin, des paysans inquiets portèrent la petite fille perdue que j'étais jusqu'à l'orphelinat, où je passais une enfance simple mais non pour autant malheureuse, en compagnie de garnements de quelques années plus jeunes, qui s'attristèrent tous de mon départ lorsqu'à mes dix huit ans, j'atteins enfin la majorité, me permettant enfin de pouvoir prendre mon envol sans les restrictions imposées par la présence de la vieille Tuberculov, tyran égoïste et dénué de sentiments qui ne cessait de nous faire effectuer les taches ingrates d'entretient des locaux dans lesquels nous logions, à sa place. Preuve en est que son premier reflexe, une fois mon séjour chez elle achevé, fut, à la place de me souhaiter bonne chance, de me recommander à l'un de ses amis le poissonnier qui, je le savais, me ferait travailler jours et nuits pour obtenir l'unique privilège de pouvoir coucher sur un plancher sale et humide. Aussi fus-je prise d'un accès de doutes lorsque, face aux deux routes se présentant devant moi, je dus me résoudre à faire un choix, qui affecterait pour toujours le cours de ma vie. La question était belle est bien de savoir si j'étais prête à risquer tout ce qu'il me restait -pas grand chose, j'étais forcée de l'avouer. Sans famille, ni amis désormais, mes seules possessions se constituaient d'un long manteau marron, d'une écharpe bien trop longue pour moi que j'avais dénichée dans la grange d'à côté, ainsi que d'un chapeau large, assez vaste pour pouvoir contenir en son sein l'intégralité de ma crinière rousse- dans l'espoir d'obtenir éventuellement une vie meilleure que celle que j'étais destinée à mener. Si je suivais ma route, si je décidais de rester Anya, la pauvre orpheline, me dirigeant vers la gauche, jamais je n'aurais la chance de devenir quelqu'un. Mais cette opportunité me serait-elle offerte si je m'aventurais en ville ? Mes mains, par reflexe, vinrent effleurer le pendentif que je portais au cou depuis aussi longtemps que je me souvenais. "Ensemble pour toujours"...Le royaume voisin renfermait-il de nombreuses possibilités pour la jeune femme que j'étais ? Ma famille s'y était-elle réfugiée, comme le symbole gravé sur mon médaillon l'insinuait ? Si c'était le cas, voudrait-elle encore de l'enfant qu'elle avait abandonné ? Ces questions tournaient et retournaient dans ma tête tandis qu'assise sur une pierre plante, j'observais inconsciemment les flocons de cet hiver difficile retomber avec grâce sur le sol pour venir se mêler au manteau neigeux qui recouvrait le terrain de boue originellement présent. J'ignorais véritablement quoi faire; et malheureusement pour moi, personne n'aurait pu faire ce choix à ma place. En désespoir de cause, je me mis à hurler au ciel.
-Donne moi un signe, un indice, n'importe quoi !
Inutile de préciser que je n'attendais aucune réponse de la part de mon interlocuteur imaginaire. Cette exclamation était ici adressée à moi-même...au destin...Je l'ignorais. Peu m'importait véritablement tant que je parvenais à trancher.
C'est alors que, comme si un quelconque être avait entendu mes prières, l'on vint exaucer mon vœu en la personne d'un petit chiot adorable, qui fonça sur moi tout en aboiements. Mon premier reflexe fut de le repousser -j'avais après tout plus importantes affaires à régler que de prendre soin d'un cabot abandonné, comme on en trouvait pleins dans les ruelles. Mais celui-ci ne se laissa pas abattre, témoignant de son mécontentement en attrapant mon écharpe entre sa mâchoire, me forçant à me relever pour avancer dans la direction vers laquelle il m'entrainait malgré moi. Sans réfléchir plus à la situation, je décidais de le laisser me conduire. Après tout, n'eus-ce pas été moi qui, plus tôt, avait prié tous les saints pour que l'on me fournisse un moyen de départager les deux destinés qui s'offraient à moi ? Aussi ridicule que puisse représenter la perspective de me faire trainer par un chien, désormais, je ne pouvais plus me permettre de jouer la difficile. Levant tout de même les yeux une dernières froid vers le village que je laissais derrière moi, ce fut avec un esprit rêveur et une soif de découvertes que je me dirigeais vers la capitale prête à entamer ce qui constituerait l'aventure de ma vie.
Suivant les panneaux m'indiquant le chemin à suivre, je poursuivis ma route, mon animal fraichement renommé Pooka dans les bras, jusqu'à arriver à la place centrale, que je ne connaissais que peu pour ne l'avoir visitée qu'une seule fois dans le contexte d'un service que la vieille dirigeante de l'orphelinat devait rendre à l'une de ses -plus exécrables encore- sœurs. Ne sachant exactement de quelle manière m'y prendre afin d'obtenir une carriole, comme celles que les nombreux autres voyageurs attendaient autour de moi, je me contentais de suivre la longue file d'attente qui s'était créée, déduisant que cela était certainement le seul passage à notre disposition, puisque tous y étaient agglutinés. Je pris alors mon mal en patience, jusqu'à finalement arriver en face d'une calèche, au sein de laquelle un jeune homme à l'expression blasée me demanda de lui présenter les pièces d'or qui serviraient à payer mon trajet. Un sentiment d'inquiétude alors me parcourut, alors que je cherchais vainement une solution à ce problème que je n'avais absolument pas prévu lorsque je m'étais engagée dans ce voyage inattendu. Sans doute cela dut-il se lire sur mon visage, car la personne qui me faisait face se contenta de me congédier, tout en pestant sur le fait que je lui avais inutilement perdre son temps. Sans me préoccuper plus avant de sa peine, dont il aurait, de manière certaine, tant de mal à se remettre; je m'inquiétais plutôt de mon propre sort. Sans argent en poche, il me serait impossible de quitter le pays. Sur un soupir, je m'apprêtais à dire adieu à mes espoirs d'évasion lorsqu'une vieille femme tapota mon bras, de manière à discrètement attirer mon attention. En chuchotant afin de ne point se faire entendre des personnes qui nous entouraient, elle me conseilla de me rendre à l'ancien palais, certifiant qu'un certain homme spécialisé dans le transport d'habitants sans le sous, pourrait m'aider à traverser le royaume sans que qui que ce soit ne se pose de questions à mon sujet.
-Va voir Dimitri, me disait-elle de son sourire édenté. Mais surtout, ne lui dis pas que c'est moi qui t'envoie !
C'est donc ce que je fis, suivant ses indications qui me menèrent bien vite en face des grilles du château antique, dépouillé de tout ses artifices par la population protestatrice, mais qui gardait tout de même un certain charme dont n'importe qui aurait été forcé de constater l'existence. Ouvrant en un grincement les dernières barrières me séparant de l'homme que je devais rencontrer, je pénétrais à la suite de mon animal dans l'immense palais, orné de dorures sublimes que le temps n'avait su ternir. Ce château, laissé à l'abandon semblait figé dans le temps, la seule preuve évidente des années passées se trouvant être la poussière recouvrant l'argenterie encore disposée sur les buffets, à chaque extrémité de la salle. Mon esprit ne mit pas longtemps avant de vagabonder parmi les ruines de cet ancien monument majestueux, qui avait du voir bien plus de rois et reines que je ne pourrais en croiser dans ma misérable vie de roturière. Perdant de vue mon objectif initial, je m'interrogeais sur l'existence qu'avaient pu mener ces personnes dont le style de vie m'était si étranger. A mon plus grand étonnement, tout un univers s'imposa alors à mes yeux, tandis qu'une douce musique jouait en fond sonore dans les méandres de mon esprit. Des danseurs fictifs emplirent la salle de bal, tandis que, le rythme de la mélodie qui retentissait dans mes oreilles, je me mis à entamer une chorégraphie tout droit sortie de mon imagination, sans une seule fois me douter que de nouveaux arrivants, jouant le rôle de spectateurs, auraient pu surprendre ma danse improvisée. Sans doute auraient-ils pu rester là des heures, sans que je ne remarque leur présence, mais, certainement agacé du spectacle que j'offrais et intrigué par mon intrusion dans le bâtiment techniquement interdit au grand public, une voix dont l'écho retentit longtemps entre les quatre murs de la salle de bal vide se fit connaitre, m'interpellant afin d'attirer mon attention.
Mortifiée et dévorée par la honte d'avoir été découverte ainsi, je m'apprêtais à m'enfuir en courant, mais le fait est que le jeune homme ne partageait pas mon opinion sur la question. Saisissant mon poignet sans toutefois appliquer une pression suffisante pour me blesser, il m'empêcha de me diriger vers la sortie, me forçant à leur faire face, à lui et son compagnon, de vingt ans plus âgé, qui s'était tu jusqu'alors.
-C'est toi Dimitri ? l'interrogeais-je, espérant tout de même trouver une quelconque compensation dans mon malheur.
A cela, il ne répondit rien, se contentant de me fixer avec des yeux de merlan frit qui eurent pour conséquence de créer chez moi un fort sentiment d'irritation; sentiment qui s'amplifia lorsqu'il se mit à me tourner autour, m'observant sous toutes les coutures comme un créateur scruterait les détails de son œuvre phare.
-Aurais-tu été un vautour dans une autre vie ? Commentais-je de manière sarcastique, d'exaspération.
-Excuse moi Enya, s'empressa-t-il de se rattraper, écorchant affreusement mon prénom au passage.
"Anya !" le corrigeais-je, perdant de plus en plus patience.
C'est alors qu'il me proposa la chose à laquelle je m'attendais le moins au monde : m'emmener gratuitement en destination du royaume attenant, dans lequel ils se rendaient également. Sur le coup de la surprise, j'en restais bouche bée, ne sachant quoi répondre, tandis que Pooka aboyait dans les bras du camarade du dénommé Dimitri, en signe d'approbation. Avant que je n'ai le temps de répondre quoi que ce soit, il enchaina néanmoins :
-J'ai trois places, mais figures-toi que la dernière est pour elle, dit-il en pointant du doigt la jeune fille représentée sur le tableau devant lequel je me tenais.
-La princesse Anastasia.
C'est alors qu'il se lança dans la liste -dont je ne voyais la fin- de nos similitudes physiques, me laissant largement sous entendre que tout pourrait porter à croire que j'étais cette aristocrate. Tout du moins, que je pouvais l'être avec un peu d'aide. D'après lui, je n'aurais eu aucun soucis à me faire passer pour elle, si je souhaitais avoir une chance d'échapper à ma vie pitoyable pour goûter au luxe d'une vie de duchesse, accompagné de l'amour que me porterait la famille royale si j'arrivais à la convaincre de mon identité. Si ce dernier argument n'était pas négligeable, je ne pouvais décemment pas accepter une chose pareille. J'avais beau n'être qu'une pauvre paysanne, j'avais tout de même des valeurs !
Cela, Dimitri parut le comprendre, à son plus grand désespoir. Sans doute fus-ce pour cette raison qu'il usa par la suite d'une méthode différente de persuasion, immisçant dans mon cerveau une idée qui jusque là, ne m'avais jamais encore traversé l'esprit : Et si j'étais la véritable princesse ? Celle que tout le monde recherchait ? Si j'avais une famille qui m'attendait quelque part ? Sa proposition finale acheva de me convaincre : je les suivrais, me présenterais à la comtesse sans aucune intention mauvaise, et reprendrais mon vie comme si de rien était s'il s'était trompé sur mon compte. Dans tous les cas, j'aurais été gagnante.
Il dut lire la réflexion logique qui s'était opérée dans mon esprit sur les traits de mon visage, puisque, sans hésitation, le jeune homme me tendit la main de manière à sceller définitivement notre marché. Décidée à ne plus reculer face à mon choix, je la saisis, pour la serrer avec une force proportionnelle à ma détermination, arrachant un hurlement de douleur à Dimitri. C'est alors sous les éclats de rire de son camarade -Vlad, dit-il s'appeler- que nous quittâmes ensemble le palais afin de nous diriger vers la sortie de la ville, de manière à embarquer dans le premier train disponible.
..................................................... Aux côtés de Vlad, la traversée du pays fut plutôt tranquille, ce en quoi je me réjouissais. Cela, jusqu'à ce que Dimitri ne vienne nous rejoindre à l'intérieur de la carriole, faisant aboyer Pooka à la mort lorsqu'il tenta de lui dérober sa place attribuée, à côté de la fenêtre, ce que l'animal n'apprécia point, n'hésitant pas à le faire savoir à tous. Par dépit, le jeune homme fut dans l'obligation de prendre place près de moi sur la banquette avant; et c'est là que le cauchemar commença. De tout le trajet, il ne cessa de m'adresser toutes sortes de plaisanteries de mauvais goût, ainsi que de critiques sur ma façon d'être qui eurent le don de me déplaire fortement.
-Arrête de tripoter ça, m'ordonnait-il en m'observant jouer nerveusement avec les fils de laine de mon écharpe.
-Et tiens toi droite, n'oublie pas que tu es une grande duchesse !
Ravalant les insultes qui menaçaient de s'échapper de ma bouche, c'est d'un ton mielleux que je lui répondis.
-Dimitri, lui dis-je en affichant un grand sourire sur mon visage rouge de colère. Tu crois que je suis une grande duchesse ?
-J'en suis même sûr, répondit-il instantanément.
-Alors arrête de me donner des ordres, rétorquais-je d'un ton sec empli du mépris profond que je ressentais à son égard. Ce qu'il pouvait être agaçant -j'aurais juré que personne encore n'avait eu le don de m'exaspérer de la sorte !
Lorsque ses plaisanteries dont j'étais bien évidemment la victime redoublèrent d'ardeur, je me tournais en désespoir de cause vers le seul adulte sensé, mon seul allié dans la cabine.
-Emmène-le je t'en prie ! Implorais-je mon ami. Je ne veux plus le voir.
Malgré tout ses efforts afin de calmer le jeu, il ne put empêcher nos chamailleries, qui ne s'arrêtèrent que lorsque je vins à trouver le sommeil. Suite à la journée mouvementée que je venais de vivre, qui aurait pu m'en blâmer ?
La récupération de mes heures de sommeil manquées fut néanmoins de courte durée. A peine cédais-je à la tentation de me laisser aller dans les bras de Morphée que déjà, je fus tirée de ma sieste par des bras me secouant comme un prunier. Par reflexe, je lançais le poing afin de me défendre contre mon assaillant... avant de me rappeler avec exactitude du lieu dans lequel je me trouvais.
-Oh, je suis navrée ! Je vous avais pris pour...commençais-je à me répandre en excuses, avant de reconnaitre les mèches rousses propres à Dimitri.
-Ah, c'est toi ? Peu importe alors ! M'exclamais-je en le fusillant du regard. Ma mauvaise humeur suite à ce brusque réveil ne m'empêchant pas de le suivre lorsqu'il m'entraina en urgence vers la porte, unique sortie de notre calèche.
N'importe qui aurait pu deviner la raison de cette précipitation. Sans doute aurais-je même du m'en douter depuis le début de notre voyage : Jamais il n'avait eu l'argent nécessaire à notre voyage, comme il l'avait prétendu. J'allais le taquiner sur son manque de professionnalisme lorsqu'un bruit sourd se fit entendre, alors que les liens des chevaux conduisant notre moyen de transport se détachèrent de la cabine, dans laquelle nous nous trouvions actuellement. Dimitri, se plaçant dans le rôle de leader, alla voir de quoi il en retournait, avant de nous soumettre la conclusion suivante :
-Il faut qu'on saute.
Aussi se précipita-t-il vers le bord de la carriole qui continuait son chemin, roulant sur le chemin de boue, et tenta de l'ancrer au sol afin de la ralentir dans sa lancée, nous permettant de nous jeter en pleine course sans y laisser la vie.
-Vlad, passe moi les cordes, là bas ! lança-t-il.
Malheureusement pour lui, je fus la plus rapide, et celle qui lui remis l'article en main.
-Mais non, pas toi ! Hurla-t-il, saisissant malgré tout l'objet que je lui avais tendu. Sans protester quand à sa réflexion -situation d'extrême urgence l'oblige- je me contentais de l'observer faire son boulot, jusqu'à ce que je ne vois sa main glisser de la surface en bois, menaçant de lui faire perdre tout équilibre. Sans y réfléchir à deux fois, je m'empressais de saisir celle-ci, de manière à l'aider à se relever. Sans doute dus-je y mettre un peu plus de force que je ne l'avais prévu, puisque ce mouvement pourtant bienveillant et innocent de ma part, amena nos visages à une distance bien trop peu élevée l'un de l'autre à mon goût, me faisant piquer un fard; rougissement dont j'eus énormément de mal à me débarrasser. Sans doute sans l'intervention de Vlad, nous ramenant au moment présent, aurais-je succombé à la totalement à la gêne extrême dans laquelle cette position nous plaçait tout deux; mais notre ami réussit à me faire reprendre contenance. Me redressant, je le rejoignais afin d'échapper avec lui définitivement à l'horreur en laquelle s'était transformée notre traversée.
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La continuation de notre route à pieds me fit regretter rapidement la calèche que nous venions de quitter en catastrophe. Je commençais à avoir des goûts de luxe, rouspétait Dimitri chaque fois que je tentais de me plaindre. A mon plus grand dam, cela n'annonçait que le début des épreuves que j'allais devoir traverser sur mon chemin. En effet, n'ayant d'autre occupation que de nous lancer des piques en cours de route, Vlad décida dans les jours qui suivent de transformer notre balade en prétexte pour effectuer mon éducation d'aristocrate. Aussi me forcèrent-ils à répéter des milliers de fois l'arbre généalogique complet de la famille Romanov, ainsi qu'à retenir des détails ridicules et inutiles qui eurent au moins le don de provoquer mon hilarité, comme le fait que la duchesse -moi, en l'occurrence, me repris-je- s'amusait à traumatiser le cuisiner en le mettant à l'eau; ou impressionnait le monde en montant à cheval à trois ans et demi déjà. Ils m'apprirent à me tenir droite, à effectuer une révérence dans les formes; tant de choses futiles et compliquées qui, jusqu'alors, ne m'avaient pas été nécessaires. Autant dire que jamais de ma vie n'avais-je été plus soulagée que lorsque nous arrivâmes enfin au port, nous permettant de traverser la mer nous séparant encore de notre destination finale.
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Une fois installée dans nos cabines, Dimitri vint me trouver, à ma plus grande surprise, afin de me tendre un paquet. A la fois curieuse et flattée de recevoir un présent de sa part, je m'empressais de l'ouvrir pour découvrir une magnifique robe bleue, sans aucune frivolité, ce qui n'enlevait en rien pourtant à son charme. Le remerciant timidement, je le congédiais afin de me dépêcher de l'enfiler; avant de venir finalement rejoindre les garçons sur le pont, tournoyant plusieurs fois sur moi même telle une enfant, me satisfaisant des exclamations d'approbation de mes amis. Aucun doute n'était permit : cette robe m'allait parfaitement. Dimitri avait beau être un imbécile, il avait tout de même du goût.
Profitant de ma tenue actuelle qui remplaçait mes habituels pantalons de toile ou tuniques ternes, recouvertes de mon long manteau qui m'aurait gênée dans mes mouvements, Vlad proposa de m'enseigner la valse, utilisant sans lui demander son avis sur la question Dimitri comme cobaye, en tant que mon partenaire de fortune. Se mettant à compter les temps de manière à nous aiguiller dans la marche à suivre, notre ami nous invita à commencer. N'ayant d'autre choix que de mener la danse, Dimitri entama maladroitement la chorégraphie, tentant simultanément d'ouvrir le dialogue, de manière à me rassurer quant à la réussite de notre entreprise.
-Tu sais que ta robe est très jolie ? M'avait-il complimentée. A ce moment là, je ne sus lequel de nous deux était le plus embarrassé.
-Ah oui ? Tu trouves ? Lui répondis-je pour la forme, m'efforçant de ne pas rougir sous ses yeux.
-Elle me plaisait déjà chez le couturier, là, elle est encore mieux. Tu devrais la porter, lâcha-t-il sans réfléchir. Un sourire amusé se dessina alors sur mon visage.
-Mais je la porte.
Il tenta aussitôt de rattraper sa bourde.
-Oui...oui. Je suis bête. Je voulais juste te faire... Commença-t-il avant que je ne l'interrompe, finissant sa phrase, le cœur battant à toute allure.
-Un compliment ?
-Ouais, souffla-t-il en un soupir, tandis que ses mains vinrent s'emmêler aux miennes.
-Anya je ...Entama-t-il sa phrase tout en rapprochant son visage du mien; tellement que je pouvais sentir son souffle sur mon visage, ses lèvres à quelques centimètres près d'effleurer les miennes, qui ne demandaient que cela.
Mais le chien se mit à aboyer, et le jeune homme se recula.
-Tu es parfaite, dit-il avant de tapoter mes mains maladroitement, nous souhaitant à tous une bonne soirée avant de se retirer, me laissant figée d'incompréhension, et perdue dans mes sentiments.
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Ma nuit ce soir-là fut hantée par les souvenirs de mon enfance, mêlés aux événements survenus dans la vie de la princesse, que j'avais si bien appris à connaitre. Ma famille -notre famille- était présente, des papillons colorés nous entouraient tandis que tout autour de moi le paysage se métamorphosait pour devenir un immense parc terminé par une cascade vers laquelle l'un de mes frères ainé, me prenant par la main, m'entrainait en riant. Insouciante et heureuse comme je ne l'avais jamais été depuis longtemps, je me laissais guider sans protester, mourant d'envie de rejoindre les autres Romanov qui m'attendaient au point d'eau que l'on pouvait apercevoir du haut de la paroi rocheuse.
Ce fut à ce moment là que le décor se modifia pour se transformer en un véritable cauchemar. L'eau se changea en flammes, mon père, au sourire chaleureux, en diable effrayant, tandis que je hurlais de toutes mes forces afin d'échapper à cet enfer.
Lorsque je me réveillais enfin, et ouvrais les yeux, je me trouvais sur le pont, trempée, et à la limite de passer par dessus bord. Sans doute sans les bras de Dimitri qui me maintenaient contre son torse serais-je déjà morte à l'heure qu'il était.
-Ne t'inquiète pas, je te protège, furent les seules paroles qu'il prononça; me laissant pleurer toutes les larmes de mon corps sur sa chemise, sans se dérober.
Il ne mentionna rien de cet incident le lendemain, concentré comme il l'était sur les révisions de dernières minutes qu'il me forçait à faire. Aujourd'hui était le grand jour, le moment de faire mes preuves. J'allais rencontrer pour la première fois ma tante Sophie, unique intermédiaire entre moi et ma grand-mère, qui déterminerait avec certitude si j'étais réellement celle que je prétendais être.
De toutes les questions qu'elle me posa, je n'en manquais aucune, répondant juste à chacune de ses interrogations. J'étais persuadée d'avoir réussi ma mission à merveille lorsqu'elle me posa une question pour le moins inattendue, à laquelle les garçons ne m'avaient absolument pas préparée, comme on pouvait le lire sur leurs visages décomposés.
-Comment avez-vous réussi à vous enfuir lors du siège du palais impérial ? M'avait-elle demandé.
Ne sachant que faire, j'avais décidé de tenter ma chance en proposant le premier scénario qui s'était imposé à mon esprit, absolument ridicule, mais pourtant, tellement réaliste à mes yeux.
-Un enfant....Il a ouvert le mur et.."
C'est tout ce qu'il lui fallut pour m'annoncer à ma plus grande surprise la réussite du test qu'elle avait mis en place dans le but de repousser chaque opportuniste se présentant à sa porte.
-Néanmoins, rajouta-t-elle avec regret, l'impératrice refuse de recevoir qui que ce soit d'autre prétendant être sa petite fille.
Aussi nous aida-t-elle à organiser un plan nous permettant de finalement pouvoir atteindre notre objectif. Après une après-midi entière à faire les échoppes dans le but de dénicher la tenue parfaite, nous nous tenions à présent devant le grande salle de spectacle au sein de laquelle se jouait l'un des ballets en provenance de notre royaume, dont grand maman raffolait tant.
Prenant mon bras sous le sien, Dimitri m'escorta jusqu'à nos places réservées. Angoissée comme je l'étais, je ne pus à aucun moment me concentrer sur le spectacle qui se jouait devant moi, déchiquetant machinalement la feuille qui m'avait été distribuée à l'entrée de la salle, la réduisant peu à peu en des milliers de petits morceaux; avant que finalement la main de Dimitri, qui avait sans doute remarqué mon petit manège, ne m'arrête en venant lier ses doigts aux miens.
Il ne me lâcha pas de la soirée, pas même lorsqu'il s'avança jusqu'à la place occupée par ma grand mère, afin de me présenter à elle dans les formes, m'annonçant préalablement. Ce fut moi qui brisait le contact, attirant son attention quelques instants de manière à rassembler le courage nécessaire afin de finalement lui déclarer de manière claire mes sentiments.
-Dimitri, nous revenons de loin tous les deux...Commençais-je, incertaine de pouvoir continuer ma phrase sans perdre la face.
-Et je tiens à te dire que....
Allez, encore un petit effort.
-Oui ?
-Je te suis reconnaissante.
Poule mouillée, m'insultais-je mentalement. Voilà tout ce que j'étais.
-Je tiens à te dire merci, conclus-je avant de le laisser se retourner, afin de rejoindre grand-maman.
-Anya ! S'exclama-t-il soudain, faisant volte face.
-Oui ? Répondis-je, troublée, et espérant secrètement que lui, au moins, trouverait le courage de formuler les pensées que je n'osais dire tout haut.
-Je...J'aimerais te souhaiter bonne chance, lâcha-t-il en me serrant la main. Bonne chance, fit-il avant de finalement partir accomplir son travail.
Malheureusement pour lui, les murs n'étaient pas épais. Pas assez tout du moins pour que je manque leur conversation, pas même la partie qu'il aurait sans doute préféré que j'ignore; et qui me plongea dans une rage sans nom.
-Alors je n'étais que l'intermédiaire entre toi et la récompense ! Lui hurlais-je à la figure lorsqu'il sortit de la pièce.
Sur une dernière gifle, je le quittais pour rejoindre le palais dans lequel nous résidions, bien résolue à faire mes bagages et m'enfuir d'ici, qu'importe l'endroit où je me rendais. N'importe où serait mieux qu'ici.
Néanmoins, mes projets furent interrompus par des coups sur la porte, qui ajoutèrent à ma colère toujours ardente.
-Je ne veux plus te voir Dimitri ! M'époumonais-je avant de constater que ce n'était pas lui qui se tenait dans l'encadrement de la porte mais une élégante femme d'âge mur à la longue chevelure d'un blanc immaculé.
-Je suis désolée, m'excusais-je mortifiée. Je pensais que vous étiez ....
-Je sais pertinemment qui vous pensiez que j'étais. Mais vous ? Qui êtes vous ?
C'était bien la seule et unique question à laquelle j'étais incapable de répondre.
-Je n'ai pas de mauvaises intentions, lui répondis-je alors, éludant sa question. Je veux juste savoir si je fais partie d'une famille, avouais-je. Votre famille ?
Persuadée que ce que je lui racontais depuis le début de notre conversation n'était qu'un tissu de mensonges, elle s'apprêtait à partir lorsque l'effluve de son parfum parvint jusqu'à mes narines, faisant remonter en moi une vague de souvenirs flous.
-Menthe poivrée, m'étais-je exclamée, en me lançant dans l'explication de la fois où, par inadvertance, j'avais renversé tout un flacon sur notre tapis, qui en avait durant des semaines gardé l'odeur.
Elle n'avait pipé mot durant mon monologue, les yeux fixés sur le collier qui pendait autour de mon cou. C'est alors qu'elle sembla réaliser, en même temps que moi, la réalité qui se présentait devant elle. Notre famille était enfin réunie. Nous n'étions plus seules. Tout du moins aurions nous cessé de l'être sans la malédiction qui s'abattit.
Valentine Bellamy
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Sujet: Re: Together in Paris ~ Anastasia Jeu 19 Mar - 22:36
Once upon a Time...
೨ This was my life... Wasn't it ?
Aujourd'hui, j'ai huit ans, et je suis consciente d'être différente des autres enfants. Je ne me sens ni supérieure, ni inférieure à aucun de mes congénères. Après tout, ne sommes nous pas tous les mêmes ? C'est ce que les nourrices ne cessent de nous répéter. Mais le fait est qu'ils possèdent quelque chose que je n'ais jamais eu la chance d'avoir. Eux, ils ont un père et une mère, ce qui me serait pour toujours refusé. A la place, j'avais Nanny Marie. Avec un "i" et non un "y", comme elle nous l'avait précisé dès notre entrée à l'orphelinat. Tout ce que je savais d'elle à l'époque, c'était qu'elle venait de France, et rien que l'idée de l'imaginer dans ce paysage extraordinaire réussissait à emplir mes yeux de milliers de petites étoiles scintillantes, que la vieille femme ne manquait pas de remarquer. Que n'aurais-je pas donné afin de pouvoir visiter la merveilleuse ville de Paris, allonger mon petit corps sur sol recouvert d'herbe fraiche du champ de Mars ou grimper ou sommet de la tour Eiffel ! Les histoires qu'elle nous racontait de son pays d'origine, le soir, avant d'aller nous coucher nous faisaient rêver, voyager avec elle. Sans doute était-ce pour cette raison que je l'avais toujours appréciée; parce qu'elle avait vécu des aventures que je ne pouvais moi-même poursuivre à cet âge. A travers ses quelques récits tirées de sa vie passée, elle me donnait à moi, tout comme aux autres enfants, la possibilité de nous évader loin des murs ternes et lassants de l'établissement dans lequel nous avions été intégrés, sans n'avoir jamais rien demandé.
A l'orphelinat, chacun, malgré son jeune âge possédait une histoire propre, un passé qui l'avait mené à atterrir dans une institution comme celles-ci. Généralement, personne ne pose de question à ses camarades -par respect, nous avaient enseignées nos nourrices-. Le fait est qu'aucun enfant ne ressentait le désir de connaitre quel malheur avait touché ses amis. Les siens étaient déjà suffisant. A la fin, seules les femmes s'occupant de nous étaient au courant de ce qui nous était arrivé, tout du moins, lorsque nous étions capable de leur expliquer notre situation. Certains sont trop jeunes pour pouvoir traduire leurs idées par des mots, d'autres bien trop troublés pour arriver à balbutier quelque parole. Moi, je ne me souvenais simplement pas. Encore aujourd'hui, certaines se posent des questions sur mon arrivée soudaine parmi les autres enfants. Je crois que j'avais cinq ans lorsqu'ils m'ont découverte au seuil de la porte. Ils ne sont pas interrogés plus que cela, Nanny Marie m'a raconté. L'une des nourrices m'avait prise dans ses bras et assise sur un fauteuil près du feu de cheminé que l'on avait mis à brûler, afin de réchauffer le bâtiment qui devait faire face au froid de l'hiver.
-J'étais terrorisée, m'a-t-elle confiée. Je ne savais pas combien de temps tu avais pu passer ainsi sous la neige. Tout le monde s'inquiétait de ton état de santé.
Alors elles avaient passé plus de deux semaines à mes petits soins, de peur que je ne prenne mal suite à mon exposition prolongée au froid impitoyable de décembre. De fait, comme toutes l'avaient prédit, celle-ci me laissa quelques désagréables souvenirs, me forçant à garder le lit durant un long moment, tout du moins, ce qui représentait un long moment pour la jeune fille pleine d'énergie que j'incarnais, et incarne encore du haut de mes huit ans. Sans doute ais-je du leur faire passer de mauvais quarts d'heure, refusant de rester en place plus de dix minutes, ainsi que de prendre quelque sorte de médication. Les sirops étaient mauvais, me souvins-je. Pourquoi alors me forcerait-on à les prendre. "Je guérirais toute seule !" serinais-je les nourrices à longueur de journées.
De ce qu'elles avaient pu me rapporter, j'avais toujours été une petite fille affreusement têtue, mais adorable avec ses semblables. De fait, j'essayais de toujours me comporter de manière correcte envers mes camarades, de les aider en cas de besoin, dans la mesure du possible. N'oublions tout de même pas que je n'étais encore qu'une enfant, bien que j'aimais prétendre le contraire. A mon humble avis, les secondes semblaient s'égrener trop lentement, jusqu'au jour où enfin, je pourrais quitter cet endroit et prendre mon envol. Non pas que je n'appréciais pas l'orphelinat, au contraire ! Même si j'étais trop jeune encore pour comprendre tout ce qu'il avait pu faire pour moi, je lui en étais reconnaissante. Je lui serais toujours reconnaissante, à défaut d'avoir pu retrouver ma famille, de m'avoir permis de m'en trouver une nouvelle, parmi les autres orphelins. Parfois, en revanche, il m'arrivait de rêver à toutes les possibilités qui s'offriraient à moi si j'avais l'opportunité de quitter cet endroit. Pas maintenant, j'étais bien trop jeune pour pouvoir m'assumer seule entièrement; mais dans quelques années, quand je serais enfin devenue adulte, comme toutes les nourrices de l'établissement. Peut-être pourrais-je suivre leurs traces, et m'occuper des autres orphelins à mon tour, lorsque je serais grande, songeais-je parfois, avant de me rendre à l'évidence : si cette période de ma vie n'avait constitué à présent que de bons souvenirs des moments passés avec mes camarades et Nanny Marie, cela me rappelait également le fait que, si j'étais là, c'était pour une raison bien précise que j'avais en commun avec les autres enfants. Je n'avais pas de parents. Serais-je prête à retourner dans cet endroit alors que j'avais enfin l'opportunité de mener une vie comme les autres ? Je l'ignorais. Après tout, comment, à seulement huit ans pouvais-je imaginer ce que je pourrais faire plus tard. Certaines de mes amies voulaient devenir princesses, d'autres chanteuses ou coiffeuses. Moi je l'ignorais. Tout ce que je savais, c'était que je voulais pouvoir apporter mon aide aux gens, les aider à aller mieux, et à mener une vie plus facile. Les animaux aussi d'ailleurs; ils méritaient d'être traités de la même façon. Peut-être pouvais-je devenir vétérinaire ? Ou alors ce métier dans lequel nous sommes censés nous occuper des bébés à la naissance... Marie avait sans doute prononcé ce mot une fois, mais je ne m'en rappelais plus. Trop compliqué pour moi. Ce que je voulais, c'est être entourée de gens dont je pourrais prendre soin, comme une maman aurait pu le faire. Mais pour cela, encore devais-je apprendre. Je ne pouvais pas me permettre d'erreur, pas alors que je m'occupais de petits êtres vivants. Peut-être les nourrices accepteraient de m'expliquer comment l'on s'occupait d'un bébé si je leur demandais. Sans doute Marie me montrerait même si elle avait le temps. Ou peut-être finalement trouverais-je enfin une famille qui pourrait m'enseigner tout cela. J'en avais vu passer des gens dernièrement, pour visiter les lieux. Personne ne s'est arrêté devant moi pour m'admirer, comme ils l'avaient fait avec Caroline, la jolie blonde aux cheveux ondulés, ou Nate, le petit garçon aux yeux bleu clair, mais ils étaient venus me poser des questions sur mes dessins. Cette semaine là, deux enfants que je connaissaient avaient trouvé un nouveau foyer. Je ne leur en voulais pas, malgré la pointe de jalousie que je ne pouvais m'empêcher de ressentir à leur égard. Je ne leur en voulais pas d'être partis car, moi aussi, si je l'avais pu, sans doute l'aurais-je fait.
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Aujourd'hui, j'ai neuf ans, et je suis heureuse comme je ne l'ai jamais été. Je comprends enfin pourquoi les enfants adoptés tardaient tant à répondre à nos lettres, lorsque j'étais encore à l'orphelinat. Je me noie dans un bonheur auquel je ne pourrais donner de nom, un bonheur nouveau et extraordinaire, qui me force à sourire à longueur de journée. Jamais je n'aurais cru qu'une chose pareille m'arriverait un jour, et pourtant, me voilà aujourd'hui installée chez Alexia et Raphael, mes nouveaux parents.
Maman a de longs cheveux blonds, qu'elle coiffe chaque matin durant des heures, récoltant des commentaires amusés de la part de papa. Elle est belle -tellement belle, sans vraiment faire d'efforts. Comme la majorité des habitantes de la ville, elle porte du maquillage, mis jamais n'en appliquait-elle de trop. Après tout, elle n'en avait pas besoin. Elle était déjà rayonnante de par sa bonne humeur et sa joie de vivre, que l'on retrouvait dans le large sourire qu'elle affichait dès qu'elle nous voyait, papa et moi. Lui aussi était tout aussi heureux que maman de mon arrivée à la maison. Pour la première fois de ma vie, je me sentais aimée, alors qu'il me prenait dans ses bras et me faisait tournoyer dans les air, lorsque je rentrais de l'école. Il déposait un léger baiser sur ma joue, et m'aidait à faire mes devoirs. Cette activité, bien que lassante, ne semblait pas l'ennuyer; et il se plaisait à m'accorder un peu de son temps afin de rester encore un peu en ma compagnie avant de retourner à son travail. En cela, je lui étais extrêmement reconnaissante : je savais qu'il était sans cesse débordé, et il trouvait encore quelques moments à m'accorder ! Inutile de préciser que je me fis rapidement à cette vie dont j'avais toujours rêvé.
J'avais ma propre chambre, pour la première fois de mon existence. A l'orphelinat, nous n'avions que peu de place, et étions forcés de partager les dortoirs avec les enfants de notre âge. Si la transition fut étrange au premier abord -qui aurait pensé que j'aurais si vite manqué la compagnie de mes camarades ?- je m'y habituais peu à peu. Posséder un endroit à moi, une pièce dans laquelle me réfugier lorsque j'en ressentais l'envie ou le besoin me donnait l'impression d'être importante, d'appartenir à ce monde enfin. D'être quelqu'un.
Papa l'avait redécorée selon mes goûts, ce qui m'avait plutôt prise de court. Jamais je n'avais été face au genre de dilemme pourtant banal que constituait la peinture d'une chambre; jamais je n'avais eu ce genre de privilège sans importance; aussi avais-je été dans l'incapacité de lui répondre lorsqu'il m'avait interrogée sur ma couleur préférée, dans l'intention de refaire les murs. Riant de bon cœur, il m'avait conseillé d'y réfléchir quelques jours, avant que je ne me décide finalement à lui répondre d'une voix hésitante. Vert. Vert comme l'herbe au printemps, vert comme les feuillages des arbres sur lesquels je grimpais, au plus grand dam des nourrices lors de nos balades en forêt. Le vert, mon symbole à moi de la liberté. Serrant le collier d'or que je portais au cou dans ma petite main potelée d'enfant, je répétais une fois de plus mon choix d'une voix déterminée. Vert...Ce serait à partir de ce jour ma couleur favorite.
C'est ainsi que maman se mit, pour me faire plaisir, à me coudre toutes sortes de tenues de cette teinte. Je découvrais vite que créer ses propres vêtements était l'une de ses nombreuses passions dans la vie; alors, en tant que petite fille curieuse, je voulus m'y atteler à mon tour. Mais malgré toutes mes supplications, elle me le refusa. J'étais trop jeune, prétendait-elle. Je risquerais de me blesser avec l'aiguille. Si sur le moment je lui en voulus, je me rendis rapidement compte qu'elle n'avait pas tord. J'avais beau n'être arrivée que depuis quelques mois seulement, ma maladresse légendaire ne lui avait pas échappée. Aussi suivis-je la voie de la raison, et acceptais sa proposition d'apprentissage de l'art de la cuisine, en compensation. Si une chose était certaine, c'était que je me révélais être une parfaite catastrophe dans ce domaine. Mais maman, elle s'en fichait. Elle m'aidait, allant même jusqu'à recommencer elle même les pâtisseries que nous avions prévues de faire uniquement pour que papa et moi ayions des gâteaux pour le gouter. Elle se moquait bien de passer du temps aux fourneaux tant que cela pouvait nous faire plaisir, et bien plus encore, tant que cela avait pour but de m'amuser. Car il n'était pas difficile de deviner que c'était la seule et unique raison pour laquelle elle acceptait chaque fois de me laisser toucher aux ingrédients : parce que cela constituait pour moi une sorte de divertissement, et amenait le timide sourire qu'elle aimait tant sur mon visage d'enfant.
C'était leur principale préoccupation, à papa et maman, de me faire sourire. C'est pour cette raison que je faisais en sorte de toujours être de bonne humeur, quoi qu'il arrive; refusant ainsi de leur raconter à quoi pouvaient ressembler mes journée à l'école, depuis mon adoption. Je savais que papa se fâcherait, et cela, je voulais l'éviter le plus possible. Je n'aimais pas le voir dans cet état là, pas alors qu'il se donnait tant de mal dans le but de me rendre heureuse. Sans compter que je me considérais alors comme assez grande pour pouvoir m'en sortir seule face aux moqueries et autres commentaires indésirables qui sortaient de la bouche de mes camarades. J'avais pris l'habitude de les ignorer, balayant leurs inepties d'un geste de la main; cela, jusqu'à ce que la goutte d'eau fasse déborder le vase, et que je ne frappe, par un accès de colère un garçon de mon âge qui ne cessait de me rabaisser comme si, de par mon statut d'ancienne orpheline, je valais bien moins que lui. Evidemment, le rapport de force fut loin d'être équilibré, et je ne me rendis compte de mon erreur que lorsqu'il tenta de me rendre mon coup. Fermant les yeux, je m'attendais à sentir sa main s'écraser sur ma joue lorsque l'un de mes compagnon de classe de l'époque, Mickaël, se plaça devant moi dans le but de me protéger. Je ne le connaissais que mal, et ne m'attendais pas le moins du monde à recevoir une quelconque aide de sa part. Néanmoins, dans la situation actuelle, je ne pouvais me permettre de rechigner. Sans lui, je serais surement rentrée dans un sale état chez moi, ce que je préférais éviter. Papa et maman me demanderaient alors des explications que je n'étais pas prête à leur donner.
Mais le destin fit que, d'une manière ou d'une autre, ils furent au courant de mon conflit avec mon camarade. En effet, notre violente dispute nous envoya tous trois dans le bureau du directeur, qui nous fit la leçon sur notre comportement déplorable. Je lui avais tout raconté, bien évidemment, mais il est vrai que cela n'expliquait pas ma réaction. Que voulez-vous ? Celui qui arriverait à dompter mon caractère enflammé n'était pas né ! Cela ne m'empêcha pas de m'en vouloir au sujet de Mickaël. Le pauvre avait uniquement voulu m'aider, et ne méritait de remontrances d'aucune sorte. Lorsque je voulus m'excuser auprès de lui, il refusa de m'adresser de nouveau la parole, et repartit de son côté, comme si rien ne s'était passé. De mon côté, je n'eus pas l'occasion de m'en inquiéter plus que cela, tandis que mes parents me ramenaient à la maison.
Eux, ne me posèrent aucune question. J'avais beau essayer de leur cacher, ils se doutaient bien des rumeurs qui devaient circuler à mon sujet, les plaisanteries dont j'étais victime, pour la simple et bonne raison que mes parents et moi n'avions en nous rien de semblable. Souvent, mes compagnons d'école me répétaient que papa et maman n'étaient pas ma vraie famille. A mes yeux, cela était faux, évidemment. Mais cela, ils ne pourraient jamais le comprendre, ils ne pouvaient pas se rendre compte que nos parents n'étaient pas les personnes qui partageaient le même sang que nous, mais celles qui nous avaient élevées, celle qui nous donnaient chaque jour tout leur amour et leur attention. C'est vrai ça, je me moquais bien de ne pas ressembler à Alexia et Raphaël, le principal était qu'ils soient là, à mes côtés, durant chaque moment important de ma vie.
"Sois toujours fière de la personne que tu es", me disait toujours maman. C'était ce que j'avais fait, même si à cause de cela, j'avais écopé d'une punition accompagnée de quelques bleus aux jambes.
........................................... Aujourd'hui j'ai onze ans, et je vais être grande sœur. Maman me l'a annoncé il y a quelques jours, et je n'ai pu m'empêcher de bondir de joie à cette idée. Son ventre, peu à peu, commence à s'arrondir, et je peux bientôt sentir les petits pieds du cadet de la famille cogner contre ma main, lorsque je la pose tout près de lui. Pour l'instant, nous l'appelons le bébé ou l'enfant; nous n'avons pas encore trouvé de nom pour le petit ange qui va nous rejoindre sous peu, mais cela ne saurait tarder, le ventre de maman gonfle de plus en plus ! Papa veut que je participe à la recherche de son prénom, ce qui m'excite d'autant plus. Malgré tout, je prendrais cela au sérieux - n'est-ce pas le rôle de l'ainée ? Je suis tellement excitée d'enfin voir le petit arriver ! Sans doute n'ais-je jamais autant manqué de patience de toute ma vie.
Mes parents avaient peur que je ne sois prise d'une vague de jalousie à l'idée de la grossesse de maman, qui me forcerait alors à les partager avec un nouveau petit être. Ils ne pouvaient avoir plus tord ! Un nouveau membre rejoignant notre famille n'aurait pu causer en moi plus de joie ! J'avais toujours vécu en compagnie d'autres enfants; qu'ils lui accordent un peu de leur attention m'était égal, tant que mon frangin -ou ma frangine, cela n'avait pas encore été déterminé- venait au monde, pour me tenir compagnie. Cela serait comme avec mes poupées : je m'occuperais d'elle, la coifferait, l'habillerait.... Tout serait parfait, j'en étais certaine. Rien ne pourrait percer la bulle de béatitude dans laquelle j'évoluais ces derniers temps.
Quelques mois plus tard, une jolie petite créature naissait. J'avais accompagné mon père jusqu'à l'hôpital, et attendu l'accord des médecins pour pouvoir entrer. Maman me laissa la prendre dans mes bras, tandis que papa m'aidait à la soutenir. Au moment où mes yeux se posèrent sur elle, je su que je l'aimerais de tout mon cœur; elle était tout ce que j'avais toujours désiré, un petit angelot tombé du ciel, rien que pour moi.
Nous nous étions mis d'accord pour lui donner l'adorable nom de Madeleine; un prénom d'origine française, comme maman. Si elle était née aux Etats-Unis, tout comme papa et moi, elle avait toujours été fascinée par la culture du pays de ses ancêtres. Nous n'avions pas les moyens d'y aller ensemble, afin qu'elle nous fasse partager un petit peu de son monde, mais cela ne l'empêchait pas pour autant de transmettre d'une manière ou d'une autre une partie de son univers à ses enfants. C'est pour cette raison que notre grand mère m'offrit, et ce, dès le premier jour où je la rencontrais une médaillon fait d'or et d'émeraude, que je ne quittais jamais depuis. "Ensembles à Paris" y était gravé en lettre brillantes, garantissant pour toujours sa promesse de m'amener un jour visiter le pays dans lequel elle avait grandi.
Elle jura la même chose à Madeleine lorsqu'elle fut en âge de le comprendre. La petite, comme je l'avais prédis, se révéla être une enfant douce et adorable, dont je m'efforçais de prendre soin du mieux que je le pus. C'était un bébé insouciant, et plein de joie de vivre, avec qui je me plaisait à passer l'intégralité de mon temps libre sans jamais une seule fois m'ennuyer. Pour tout dire, nos parents même avaient du mal nous séparer quand nous nous y mettions à deux ! A peine sortais-je de l'école que je me précipitais vers la petite, que je serrais dans mes bras, tout en prenant garde à ne point lui faire de mal. C'était l'une de mes plus grandes peur, qu'il lui arrive quelque chose. En tant que grande sœur, n'était-ce pas mon rôle de la protéger ? C'était tout du moins l'idée qui était ancrée dans ma tête ces années là, et le moins que l'on puisse dire, c'était que je prenais ma mission très à cœur. Elle était si fragile ! Tellement que j'avais l'impression constante qu'un rien pourrait l'emporter, récoltant les rires de maman. De temps en temps, elle me disait que j'étais encore pire que papa, lorsque je m'inquiétais de la sorte.
Mais je ne pouvais m'empêcher de me faire du soucis pour elle; tout autour de moi semblait constituer un danger pour ce petit trésor : les portes qui, par un coup trop violent et une inadvertance pouvaient se refermer sur ses petits doigts; les produits de nettoyage situés dans les placards qu'elle pouvait avaler sans prendre garde; jusqu'à même l'effrayant voisin à la longue barbe qui nous fixait de manière étrange lorsque nous jouions dans le jardin. Sans doute exagérais-je la situation et voyais-je le mal partout ? C'est ce que papa et maman me répétaient sans cesse.
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Aujourd'hui j'ai treize ans, et je suis dévastée. Je suis actuellement dans le bureau de l'assistante sociale, et j'attends. Quoi ? Me demanderez vous ? Je l'ignore moi-même; tous ont refusé de me le dire. Le fait est que l'on rechigne, à mon âge, à me renvoyer à l'orphelinat. Pour une fois, je suis d'accord avec eux; tout ce que je veux, c'est rentrer à la maison, mais apparemment n'aurais-je pas mon mot à dire sur la question. Après tout, j'étais bien trop jeune pour m'assumer, qu'ils disaient. Sans doute ont-ils raison : je ne suis rien, sans eux. Alors pourquoi donc m'auraient-ils quittés ? Cette question tournait en boucle dans ma tête ces derniers jours.
J'avais tout fait pour être l'enfant dont ils avaient toujours rêvé; j'avais fait tellement d'efforts dans le but de devenir la petite fille parfaite ! Sans doute ma seule erreur avait-elle été d'espérer qu'enfin, peut-être quelqu'un serait capable de m'aimer. Je ne m'étais bercée que d'illusions ! Après tout, mes parents biologiques m'avaient abandonnés, alors pourquoi ces gens qui ne me connaissaient que depuis quelques années seulement auraient-ils voulu conserver une personne comme moi ? Je les comprenais, dans un sens : je n'avais pas les longs cheveux blonds de Madeleine, ni les yeux noisettes de papa. Je n'étais pas leur enfant, réalisais-je, je ne l'avais jamais été. Pourtant ....Pourtant j'avais eu l'impression, durant ces quatre ans, de faire parti des leurs. Sans doute cela n'avait-il été que l'une des nombreuses chimères qui envahissaient mon esprit rêveur.
Une larme glissa le long de ma joue pour venir s'écraser contre le métal glacé de mon pendentif. "Ensemble à Paris" Ensemble. Ils me l'avaient promis. Ils m'avaient promis de rester avec moi. Alors pourquoi avaient-ils disparu ainsi ? Je ne le savais pas, je ne le comprenais pas. J'avais beau retourner le scénario de milliards de façons différentes dans mon esprit, j'ignorais tout de leurs motivations, et ce, depuis lundi dernier, lorsque je m'étais éveillée, comme chaque autre jour, pour les trouver partis.
J'étais sortie de mon lit, ignorant encore tout de leur départ, et m'étais dirigée vers le salon, de manière à regarder la télévision en attendant le réveil de papa et maman. Le fait est que jamais mes parents n'étaient venus me rejoindre. Paniquée, j'avais alors fait le tour de la maison, partant à leur recherche, avant de tomber sur lui. Lui, le voisin terrifiant d'en face, qui parvenait à me glacer le sang d'un simple regard. M'assurant que tout irait bien, il m'avait pris dans ses bras, et portée jusqu'au bureau dans lequel je me trouvais encore, dans lequel je devais me rendre chaque jour en attendant d'obtenir une réponse, de savoir enfin ce que l'on comptait faire de moi. J'y avais passé des heures, dans ce bureau, les yeux bouffis, avant qu'on ne se décide finalement à s'occuper de la jeune fille que j'étais. Comme si j'étais extérieure à tout cela, et que leur choix n'affecterait en rien ma vie future.
C'était tout du moins l'impression que l'on me donna, alors qu'ils me placèrent dans un second foyer, différent en tout point du premier. L'impression de n'être rien de plus qu'un fardeau, aux yeux de la société. Jamais ils ne me dirent ce qu'il était advenu de mon ancienne famille, si tant est qu'ils le sachent eux même. Cela, j'en doutais, tout du moins, excepté l'homme barbu qui continuait à me fixer chaque jour, un sourire malsain sur le visage, alors que je passais sur le trottoir face à sa résidence, pour me rendre au collège de la ville. Il avait beau m'avoir porté secours lorsque je m'étais retrouvée seule et perdue, je ne lui accordais aucunement ma confiance. Quelque chose en lui me foutait carrément les jetons, quelque chose que je ne pouvais pas m'expliquer.
Si je pensais pouvoir l'éviter néanmoins, durant le restant de mes jours, je du rapidement me confronter à la réalité lorsque je le vis un jour entrer dans ma nouvelle résidence, s'asseyant nonchalamment sur le canapé, comme s'il avait toujours vécu parmi nous. Comme si rien en cela ne pouvait choquer. Je me souviens d'avoir alors retenu un cri, avant de lancer à ma personne qui me servait de tutrice un regard en biais.
Mon oncle, par alliance. Il aurait pu rester un parfait inconnu pour moi, mais il avait fallu que nous nous retrouvions liés d'une quelconque façon. A mes yeux, rien n'aurait alors pu être pire. Il était tout simplement inenvisageable que je reste chez moi alors que cet homme abject se baladait dans les couloirs. Tout mon être me hurlait de ne pas lui faire confiance, de me méfier de lui.
C'est ainsi que je commençais à passer mes journées dehors, dans les rues, lorsqu'il venait parfois nous rendre visite. Ce n'était pas comme ci cela troublait véritablement ma vie quotidienne, après tout. Elle n'avait jamais été aussi vide que depuis que j'avais été placée ici. Ma tutrice n'était pas méchante, loin de là, mais tout en elle était à mes yeux dénué d'intérêt. Je ne pouvais me contenter de cela. J'avais besoin de dépenser mon énergie, de m'amuser. Pas de rester assise sur une chaise toute la journée, à tricoter, ce qui semblait constituer l'essentiel de ses journées. Ce n'était pas de sa faute, c'est vrai. Mais le fait est que tout en ma prétendue mère m'incitait à m'éloigner d'elle. Aussi me terrais-je dans une solitude parfaite, amplifiée par mon statut de fille unique. Plus encore, la présence de ceux que j'appelais et appellerais encore mes parents, ma jeune frangine me manquait. Moi qui passait tout mon temps à ses côtés, je redécouvrais la vie de recluse que j'avais auparavant menée.
Mes seuls passe-temps étaient les escapades en ville, que j'effectuais sans l'autorisation directe de ma tutrice -après tout, à quoi bon faire semblant d'être attaché à elle- qui ignorait tout de mes sorties; ainsi que les seuls moments que je passais en compagnie de celle-ci, de temps à autres, pour la forme, lorsqu'elle m'enseignait la couture. J'étais à présent assez âgée pour manier le fil et l'aiguille, aurais-je aimé pouvoir annoncer fièrement à ma mère. Mais elle n'était plus, aussi me contentais-je d'honorer sa mémoire en partageant indirectement sa passion.
Je me pris à adorer cela moi aussi. Je ne m'habillais plus dans les boutiques de la ville, que je trouvais bien trop ordinaires, au plus grand plaisir de ma tutrice, qui rechignait à dépenser le moindre centime pour moi. Certes, nous n'avions pas beaucoup de moyens, mais tout de même ! Le fait est que j'étais certaine que, si j'avais été en âge de travailler, celle-ci n'aurait pas hésité une seule seconde avant de m'envoyer à l'usine la plus proche pour peu que cela lui permette de gagner un salaire supplémentaire.
Néanmoins, elle était douée dans l'art qu'elle m'enseignait, et c'était tout ce que je lui demandais. Avec elle, j'apprenais vite, me permettant d'inventer toutes sortes de tenues fantasques et excentriques qui constituaient ma garde-robe, sans pour autant plaire à tous. Au collège, les jeunes filles me regardaient de travers, mais cela, je n'en avais que faire. Quoi qu'il pouvait arriver, je restais fidèle à moi-même. Après tout, je lui avais promis.
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Aujourd'hui j'ai seize ans, et j'ai perdu tout espoir. Mes résultats scolaires sont désastreux, mon moral s'effrite. Mon supposé oncle ne cesse de me rappeler que je ne suis qu'une bonne à rien; et je commencerais presque à le croire. Il passe de plus en plus de temps à la maison, pour une raison mystérieuse, que j'ignore - me tourmenter encore plus, sans doute. Je redoute chacune de ses visites. Il me répugne. Il m'effraie. Je ne peux me débarrasser de l'oppressante atmosphère qui s'installe lorsque je me trouve en sa présence, et cela me donne froid dans le dos.
Mon seul échappatoire, c'est l'extérieur : la ville, la forêt. Tout, sauf mon foyer. Je partais le matin à l'aube, ne rentrais que le soir; tellement, que j'en venais même à ne plus croiser qui que ce soit de ma famille, ces gens dont je ne supportais même plus la simple présence.
Dehors, j'avais l'impression d'être libre. Je parcourais les rues, grimpais aux arbres, aux toits. J'évoluais à travers la ville, invisible, flottante. Et j'aimais ça. J'aimais toutes les sensations que cela me procurait. Cela effaçait tout autour de moi, jusqu'à même les hurlements de ma tutrice lorsqu'elle me voyait rentrer parfois, le soir, passant la porte sans même lui adresser un mot. Elle ignorait d'où je venais, et je refusais de partager cela avec elle, de peur qu'elle ne me retire la seule chose qui me permettait encore de me sentir vivante.
C'était dans ses moments-là que ma solitude me pesait le plus, dans ces moments là que j'aurais aimé posséder des amis proches, à qui me confier. Mais le fait est que le peu de personnes qui m'avaient soutenues à la disparition de mes parents s'étaient transformés en parfaits étrangers pour moi, ces derniers temps. J'étais encore une fois la seule fautive : mon caractère morose et ma mauvaise humeur permanente auraient fait fuir le plus joyeux des bout-en trains. Et puis, j'ai pensé qu'après tout, ce n'était pas plus mal. Avec tout ce qu'il se passait à la maison, je ne voulais voir ni parler à personne. Tout du moins, étais-ce ce dont j'étais persuadée. Un confident aurait-il été capable de m'aider ? J'en doutais fortement. En revanche, il aurait été là pour moi, et c'était tout ce dont je semblais avoir besoin pour le moment : quelqu'un qui pouvait me prouver que je valais quelque chose, que je comptais.
Jamais mon esprit ne m'avait permis de croire que cet être arriverait plus tôt que je ne le pensais, sous les traits d'un petit cabot adorable que je découvrais un jour au coin d'une rue. Mon intention première ne fut pas de l'adopter - tout chien errant qu'il était, je considérais n'avoir pas plus de domicile que lui- mais le fait est qu'il ne m'en laissa pas le choix, me suivant partout, même lorsque je tentais de le chasser, dans les premiers temps. Je ne le fis que quelques fois, avant d'abandonner, me rendant à l'évidence : sa présence ne me dérangeait pas, au fond. Prendre soin de ce petit animal réussirait sans doute à me redonner le sourire.
M'occuper de lui était en effet devenu ma principale occupation. Je le lavais à la maison lorsque ma tutrice s'absentait pour faire les courses, conservais la moitié de mes repas pour les lui donner. Si ma supposée mère remarqua quelque chose, elle n'en fit pas la remarque, et ma laissa vaquer à mes occupations.
-Tant que tu rentres de nouveau à l'heure pour diner, je me fiche bien de ce que tu peux faire, répétait-elle.
Alors j'en profitais, et passais tout mon temps avec la créature qui comptait le plus pour moi. Nous nous baladions ensemble dans les rues, nous allongions dans l'herbe verte du parc. Généralement, c'était elle qui me guidait. Mordillant mon jeans, elle m'entrainait à travers la ville, là ou il lui chantait.
C'est d'ailleurs grâce à mon chien que je trouvais mon premier boulot. Foncer sur son futur patron n'était sans doute pas la meilleure technique d'approche, je vous l'accorde. Mais le fait est que mon compagnon ne m'en laissa pas réellement le choix. Tirant sur mon écharpe longue, qui arrivait plus bas encore que mes genoux, afin de me diriger à travers le dédale de chemins qui constituaient la petite bourgade qu'était Storybrooke, mon chien n'avait pas prêté attention, et s'était précipité en m'entrainant avec lui, tout droit sur un passant, qui ne se réjouit pas de notre arrivée remarquée. S'il ne nous insulta pas de tous les noms, cela ne l'empêcha pas de me fusiller du regard quelques secondes, avant qu'un sourire charmeur ne vienne remplacer l'expression d'irritation qui s'était dessiné sur son visage. Il ne me laissa pas le temps de comprendre le changement qui venait de s'opérer en lui que, déjà, il ouvrait sa veste pour me présenter toute sortes de produits qui auraient selon lui pu m'intéresser. Rouge à lèvres, bijoux, et autres accessoires hors de prix furent alors disposés devant moi, avec la garantie du jeune homme que les prix proposés étaient bien moins cher que ce que j'aurais pu trouver en magasin. Ceci avait eu au moins le don de provoquer mon rire, qui du retentir dans toute la ville.
-Ce n'est pas comme ça que tu vas vendre quoi que ce soit, lui avais-je répondu une fois mon souffle récupéré.
Il m'avait alors lancé un regard curieux, prouvant sans doute aucun que j'avais réussi à attirer son intérêt. C'est là que l'aventure commença.
Aujourd'hui j'ai dix-huit ans, et ma vie vient tout juste de commencer. J'ai enfin pu quitter la maison, prenant tout de même le temps de saluer une dernière fois mon ancienne tutrice -après tout, autant se quitter en bons termes. J'étais assez âgée désormais pour m'assumer seule, et ce n'était pas elle qui pourrait me retenir de m'enfuir. Après tout, cela lui serait bénéfique : la vieille femme aurait une bouche en moins à nourrir.
La seule chose à laquelle elle eut néanmoins du mal à renoncer fut la moitié du salaire que je gagnais, que j'avais pris l'habitude de lui verser tous les mois, depuis qu'elle avait appris que j'avais été embauchée par Mickaël.
Depuis notre rencontre à Storybrooke, je ne l'avais pas quitté. Non pas parce que je l'appréciais -loin de là-, j'appris vite à connaitre son caractère taquin et moqueur, dont je me trouvais constamment être la victime. Quoi que je fasse, le jeune homme avait toujours une réplique cinglante sous la main, à m'adresser. Ce qu'il ignorait, c'était que je n'étais pas une jeune fille docile -cela, je ne l'avais jamais été. Je savais me défendre, et patron ou non, je n'hésitais pas à lui manquer de respect, tout comme il le faisait avec moi, de manière à bien lui faire comprendre que son statut ne lui offrait pas tous les droits sur moi. Pour autant, cela ne sembla pas le déranger plus que cela, je dirais même que cela paraissait lui plaire, le divertissant. Je ne savais s'il possédait un côté masochiste dont j'ignorais l'existence, ou si mon caractère enflammé était à lui seul objet de son hilarité, mais le fait est que je ne m'en plaignais pas. Un boss qui vous permettait ce genre de libertés, cela ne se trouvait pas au coin d'une rue, sans mauvais jeu de mot.
Et puis, malgré le caractère son caractère de cochon accompagné d'un humour douteux, je devais avouer qu'il n'était pas de mauvaise compagnie. Certes, était-il légèrement trop arrogant et manipulateur à mon goût, mais il était jusque là ce qui se rapprochait le plus d'un ami à mes yeux. Nous passions l'intégralité de nos journées ensemble, à nous détester cordialement, nous envoyant des piques tout en faisant du porte à porte afin de refourguer les objets qu'il parvenait à dérober à son premier lieu de travail, à des prix bien plus qu'exagérés et exorbitants.
S'il avait du mal à me supporter, jamais il ne tenta de se débarrasser de moi, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Si je ne m'inquiétais que peu à l'idée de changer de carrière, je doutais que quelque autre établissement accepte une jeune fille tout juste majeure, uniquement détentrice du brevet des collèges, ayant arrêté les études bien avant d'avoir l'opportunité de passer son baccalauréat, qu'elle aurait sans doute eu de grandes chances de rater. De plus, il était clair que je ne pouvais décemment pas ajouter le métier bien peu légal que j'effectuais aux côtés de mon camarade dans mon cv. J'avais beau me quereller avec lui, je ne savais tout simplement pas ce je que ferais s'il n'était pas là.
J'ai dix huit ans, et je suis libre maintenant. Libre de faire ce que je souhaite faire, libre de mener ma vie comme je l'entends. Néanmoins, la seule chose que je désire, avant même la réalisation de tous mes rêves d'enfant, c'est de retrouver les personnes qui depuis toujours sont restées dans ma mémoire, bien que partielle. Celles qui, malgré leur abandon ont toujours eu leur place dans mon cœur. Tout ce que je voulais, c'était retrouver le sentiment que j'avais ressenti à leur côté : celui d'appartenir à quelque chose, d'être aimée. D'exister, tout simplement.
Valentine Bellamy
Admin ೨ Anastasia
♦ Curse :
460
♦ Coeur :
Encore incertain
♦ Personnage de Conte :
Anastasia
Sujet: Re: Together in Paris ~ Anastasia Jeu 19 Mar - 22:43
Once upon a Time...
೨ This is who I am, now... Isn't it great ?
Aujourd'hui, tout comme ces dernières années, rien a changé. Je ne vois pas pourquoi les récents événements modifieraient le cours de ma vie. J'étais et resterais toujours Valentine, l'orpheline maladroite, bien éloignée du rang de princesse dont j'avais malgré moi hérité. Je n'avais jamais été faite pour ce genre de responsabilités; j'arrivais déjà à peine à contrôler ma vie, alors diriger tout un peuple ? Avec ou sans l'aide de mes alliés, je m'en sentais parfaitement incapable ! Comment donc pouvais-je être assez irresponsable pour mettre en jeu la vie de mon peuple de par mon incompétence, alors qu'il avait déjà tellement souffert des drames qui étaient survenus avant mon départ du royaume ? Les actions de Raspoutine, le sorcier maléfique qui en avait après mon trône, nous avaient tous dévastés. Serais-je capable d'aider mes gens ou ne ferais-je qu'empire leur situation déjà précaire ? Que n'aurais-je donné pour obtenir la chance d'avoir quelqu'un pour me reléguer dans ce rôle que je ne pouvais actuellement assumer. Sans doute étais-ce pour cette raison même que je me contentais, comme je l'avais toujours fait, de vivre en recluse, gardant mes sujets, si tant est qu'ils soient présent ici, avec moi, dans ce monde, dans l'ignorance. Etais-ce mal de ne point vouloir être reconnue pour ce que j'étais ? Sans doute, me dis-je, n'étais-je qu'une égoïste, une souveraine lâche, fuyant honteusement ses responsabilités. Pourtant, je me complaisais actuellement dans ma situation.
"Juste quelques jours encore", me répétais-je chaque début de semaine. Juste quelques jours à n'être que Valentine, la personne que j'avais toujours incarné aux yeux du monde, jusque là.
Après tout, je me fichais bien des bijoux ou parures, de l'élégance du palais, de sa somptuosité. Je n'avais pas besoin de cela...Je n'en avais jamais eu besoin. En tant que simple habitante de Storybrooke ou qu'Anastasia, héritière de la célèbre famille Romanov, je n'y avais jamais véritablement eu accès, ou ne serais-ce même désiré avoir tout ce luxe en ma possession. L'attraction qu'il pouvait effectuer sur certains m'était tout simplement inconnue. Je m'en étais toujours passé, et comptais bien continuer comme cela. Tant que j'avais assez pour vivre, pourquoi donc chercherais-je à me noyer dans l'argent ? Mon humble salaire était préférable à n'importe quelle fortune, tout du moins, à mes yeux. Je ne voulais pas devenir quelque dirigeante cupide et vaniteuse, si tant est que j'adopte ce rôle un jour. Cette peur, infondée pourtant, constituait pour moi une raison de plus encore à me contenter de rester l'ombre discrète que j'étais aujourd'hui.
La question que je me posais en revanche chaque jour était dirigée vers mes proches. Ma grand mère partirait-elle à ma recherche ? Déployait-elle tous les moyens à sa portée afin de me retrouver, alors même que j'évitais en vain de devoir faire ma réapparition auprès d'elle et de mes sujets ? A cette idée, une vague de culpabilité m'envahit, enserrant mon cœur : je n'avais été qu'une ingrate dans ma décision. Combien de fois avions nous été séparées ? Qu'importe les circonstances, je ne pouvais plus permettre à un événement pareil d'arriver, je le lui avait promis. Elle était ma seule famille, dans cette vie comme dans l'autre, je ne pouvais pas la perdre ainsi.
Cette pensée mélancolique amena immédiatement un autre nom jusqu'à mon esprit en proie au doute. L'idée même de son nom, de son image souriante apparaissant dans mes souvenirs franchement réapparus fit accélérer les battements de mon coeur brisé. La malédiction me l'avait fait perdre également, et ce, malgré tous mes efforts afin de le retrouver parmi les habitants de la ville. Il devait bien être là pourtant...Je devais espérer qu'il y soit.
Malgré les moqueries de Mickaël à ce sujet, je savais que Dimitri était en vie, quelque part, ici. Peut-être même me cherchait-il également de son côté - ceci ne m'étonnerait pas de lui. Me reconnaitrait-il alors sous cette nouvelle apparence ? Certes, ma couleur de cheveux n'avait pas été modifiée, ma crinière rousse restant semblable à autrefois. Mais là s'arrêtait toute similitude. J'étais différente, je le sentais moi-même, et tout me paraissait étrange en moi, depuis que j'avais retrouvé la mémoire. J'étais moi, sans pour autant être moi. De temps en temps, je ne pouvais m'empêcher de me dire que tout était mieux, tout était tellement plus simple sans magie. Si j'avais eu mon mot à dire sur la question, sans doute m'en serais-je très bien passée aussi. Après tout, ce n'était pas elle qui allait me ramener ceux que j'aimais.
Mickael me répétait sans cesse que quelque amoureux épris qu'il soit, mon mystérieux amant ne serait jamais en mesure de revenir à mes côtés. Il faisait parti des habitant ayant perdu tout espoir en l'idée de revenir à nos vie d'avant, ce que je n'étais pas encore prête à faire. Alors je l'écoutais critiquer mes théories en riant, prenant avec humour ses tentatives afin de me démoraliser, ou comme il ne cessait de me répéter d'un ton sérieux que je ne lui connaissais que trop peu : " de me faire revenir sur terre". S'il était peu confiant quant à notre avenir, moi, je croyais aux miracles, ce que je lui serinais à chaque fois. Mais il ne comprenait pas -comment aurait-il pu ?- Il n'avait pas vécu les aventures que Dimitri et moi avions surmontées ensemble, le pauvre avait toujours été terre à terre, résigné même, si je puis dire. Il avait des rêves de grandeur, de l'ambition, mais il les étouffait volontairement pour s'éviter quelques déceptions. Dans un sens, je le comprenais, moi aussi aurais-je sans doute sombré dans cet abattement dans lequel il était plongé si je n'avais rien eu auquel me raccrocher. Cela ne signifiait pas pour autant que j'approuvais son choix, que je pensais être un véritable gâchis. Il était intelligent, et travailleur. Avec quelques efforts, sans doute aurait-il pu devenir plus qu'un simple arnaqueur. Dimitri s'en était bien sorti, lui ! Peut-être pourrions nous tout deux nous extirper de ce cercle vicieux sans fin. Mais le fait est que nous ne pouvions passer à côté de l'opportunité que nous avait apporté le retour des mémoires des habitants.
Quelle réaction plus naturelle que de vouloir retrouver ses proches ? C'était là que nous intervenions, mettant en jeu des scénarios émouvants, des retrouvailles entre les membres des différentes familles. J'étais plutôt discrète, aussi m'était-il aisé de découvrir la véritable identité de nos voisins. Je n'avais plus qu'à lui fournir ces informations, et nous nous arrangions tout deux afin de rassembler la jolie petite famille. Pas de manière moralement correcte, je le conçois. Mais le fait est que les résultats étaient là. Il ne fallait pas attendre mieux de Mickaël après tout; comme moi, il était sans le sous. Il nous fallait bien plus que notre salaire mensuel pour pouvoir survivre. Cette solution provisoire nous permettait d'arrondir nos fin de mois, et avouons-le, était bien plus légale que les ventes de produits bidons que nous organisions auparavant. Non pas que nous ne nous soucions pas du sort de ces personnes, après tout, nous reformions leur foyer ! Nous en profitions simplement pour nous faire un peu d'argent dessus, au passage.
C'était mal, cela, je m'en rendais compte. Néanmoins, n'était-ce pas apporter une once d'espoir et de bonheur aux habitants de cette petite ville ? Après tout, eux, ils avaient une famille. Et j'aurais tout donné pour que quelqu'un face cela pour moi un jour. Mickaël me l'avait proposé un jour, me surprenant. Il avait m'avais soumit l'idée ingénieuse de prétendre être une autre, d'intégrer un foyer choisi au hasard, auprès duquel il se serait porté garant. Peu de gens étaient au courant de mon existence, me mêler à une famille recomposée ne m'aurait posé aucun soucis réel. Après tout, même mon collègue de toujours ignorait ma position de princesse, ainsi que mon identité réelle, alors, de simple inconnus ... Pourtant, mon cœur me le refusait : j'avais déjà tenté une entreprise pareille dans le passé, et ressentais encore le malaise qui m'avait pris ce jour là à cette idée, réalisant que je jouais avec les sentiments d'une pauvre femme âgée sans aucune intention mauvaise, a contrario des raisons qui me motivaient. Si j'avais eu la chance de tomber sur ma véritable grand-mère ce jour-là, j'étais plus que consciente que la situation ne se produirait pas deux fois.
Et puis, traitez moi d'idiote, mais je ne pouvais m'empêcher d'espérer. Espérer retrouver tout ceux que j'avais perdu en commençant cette vie-ci.
"Je lui prouverais", me promis-je. Je prouverais à Mickael que j'avais raison, que j'étais capable de rassembler mes proches, avec un peu d'efforts, et beaucoup de détermination, et ce, même si cela signifiait devoir assumer totalement mon ancienne position de dirigeante. J'étais une Romanov, après tout; les Romanov n'avaient peur de rien.
Through the looking glass.
Pseudo ೨ Gabrielle Âge ೨ 18 ans dans quelques mois Comment avez-vous connu Once Upon a Curse ? ೨ En recherchant un forum sur Once Upon a Time après la fermeture de celui sur lequel j'étais inscrite. Votre avis sur le Forum ೨ Les graphismes sont magnifiques, et le niveau d'écriture a l'air très bon. Conseil(s) ; Suggestion(s) ೨ Jusqu'ici rien à redire Votre Présence sur une semaine ೨ 4 jours sur 7, sans compter les périodes d'examen. Eh ouais, baccalauréat à la fin de l'année. Le Code du Règlement ೨ Code Ok by Louna and cie Le point final ೨ Les gens dans ma tête sont tous d'accord pour dire que nous n'avons rien à ajouter. Pour une fois qu'ils sont du même avis, on ne va pas les contredire.
Sujet: Re: Together in Paris ~ Anastasia Ven 20 Mar - 19:27
Storybrooke n'attend que toi !
೨ Si tu veux obtenir une clé chez Granny...
Tout d'abord, laisse moi te remercier de ton inscription au nom de tout le Staff de Once Upon a Curse ! Nous avons tous vraiment hâte de pouvoir t'accueillir en tant que membre validé dans notre belle famille de princes & princesses ! Mais avant, souviens-toi que tu disposes de dix jours pour compléter ta fiche, à moins que tu aies besoin d'un délai supplémentaire... Auquel cas, n'oublie pas d'en faire la demande auprès d'un membre de l'équipe administrative. Prends bien soin de suivre les avancées du contexte pour pouvoir les intégrer dans la partie Storybrooke de ta fiche, si tu fais l'impasse des événements importants du contexte dans ta présentation, nous ne pourrons pas te valider ! N'oublie pas non plus d'aller lire le règlement, si ce n'est déjà fait, et d'en inscrire le code dans le bas de ta fiche sans quoi elle ne sera pas validée ! Pour que tu puisses organiser au mieux l'histoire de ton personnage, tu peux également consulter notre frise chronologique ici, cela t'aidera certainement à mieux situer ton personnage dans l'avancée du forum. Une hésitation concernant ton personnage au niveau de l'avatar que tu voudrais ? Vérifie l'état du bottin ici ! Tu voudrais prendre un personnage en particulier mais tu ne sais pas s'il est libre ? Viens trouver la réponse à ta question ici ! Ces deux bottins sont mis à jour tous les lundi & jeudi. Il s'agit d'un problème avec son métier ? Tous les postes à pourvoir se trouvent là, peut-être cela pourra-t-il te donner une idée pour compléter ton histoire, mais il te faudra attendre d'être validé pour aller y recenser ton métier... Si c'est le groupe que tu n'arrive pas à choisir, jette un coup d’œil par là ! Nous tenons également à t'informer que tous les personnages de la série sont susceptibles d'être utilisés à un moment où un autre par le staff, et ce dans le but de faire avancer le contexte du forum. Tu devras donc tenir compte de ces faits pour l'avancée de ton personnage s'il est présent dans la série mais, ne t'en faites pas, ces utilisations ne seront jamais abusives. Tu as une autre question, technique ou relative au forum ? Il te reste un problème à résoudre ? Dans ce cas, je te propose de venir le poster sur ce sujet ou bien de contacter le Staff par MP afin que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour t'aider ! Ça y est, tu es prêt à rejoindre l'aventure ? Génial ! Il ne me reste donc plus qu'à te souhaiter bon courage pour remplir ta fiche, dans ce cas !
೨ L'accueil du voisinage.
Re bienvenue parmi nous
Alors, j'ai tout lu et il y a quelques petites choses à changer. Tout d'abord, dans le monde des contes, Paris n'existe pas. Il faudrait que tu tournes ça, du style "la capitale du royaume où j'avais retrouvé ma grand-mère". A toi de voir Au début, tu fais mention d'un hôtel. Je te propose de changer ça pour un palais ^^ Les trains n'existent pas non plus. Les seuls moyens de transports que l'on trouve dans le monde des contes sont les carrioles et les bateaux En fait, il faudrait que tu retires tout ce qui est attrait à notre réalité x)
Je relirais une fois que tu auras arrangé ce petit souci =)
QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI !
Méphi.
Valentine Bellamy
Admin ೨ Anastasia
♦ Curse :
460
♦ Coeur :
Encore incertain
♦ Personnage de Conte :
Anastasia
Sujet: Re: Together in Paris ~ Anastasia Ven 20 Mar - 20:55
Merci à toi !
Ecrire Paris a été un reflexe. Je pensais les avoir tous modifiés avant de poster, désolée ^^" Quant au reste, je change ça et j'édite le message ce soir.
edit : modifications effectuées. N'hésite pas à me préciser si un autre détail te dérange ^^
Mary Margaret Blanchard
Admin ೨ Blanche-Neige
♦ Curse :
10074
♦ Coeur :
Mariée à son Prince Charmant
♦ Statut :
Enceinte de trois mois
♦ Personnage de Conte :
Blanche Neige
Sujet: Re: Together in Paris ~ Anastasia Sam 21 Mar - 11:12
Bravo, tu y as cru assez fort !
೨ À toi de percer les secrets de Storybrooke...
Ça y est, tu as réussi à te retrouver parmi les amnésiques maudits ! Alors, qu'est-ce que ça fait ? Tu n'as pas peur des gros nuages magiques, au moins ? Ce serait vraiment dommage ! Bon, trêve de plaisanterie, c'est maintenant que les choses sérieuses commencent ! Tu es validé, ce qui signifie que tu peux désormais aller poster dans les autres parties du forum : la catégorie où tu établis tes liens & tes RPs, celle où tu peux flooder et jouer, mais surtout la partie RP ! Bah oui, c'est quand même pour ça que t'es là à la base, non ? Surtout, n'oublie pas d'aller recenser ton métier ici, si tu es en âge de travailler, sinon il ne sera pas pris en compte et quelqu'un d'autre pourrait prendre ta place ! En tout cas, encore un gros merci de la part du Staff pour tenter l'aventure parmi nous... Le forum t'ouvre ses bras, c'est maintenant à toi de jouer !
PRENDS GARDE À LA MALÉDICTION !
Méphi.
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Sujet: Re: Together in Paris ~ Anastasia
Together in Paris ~ Anastasia
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