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L'histoire se déroule en Octobre 2013.

« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser
avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. »
par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer

Charming Henry Ruby Mr Gold

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 [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]

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Raphaël Abbot

Raphaël Abbot
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MessageSujet: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeSam 3 Jan - 12:15

Daniel et Raphaël



Selon le dictionnaire, l’hypersexualité, aussi appelée « sexualité compulsive » est un comportement sexuel humain qui se traduit par une recherche continue et persistante du plaisir sexuel. Pour les femmes, on appelle cela l’hypersexualité. Pour les hommes, c’était le satyriasis. Deux noms différents pour parler de la même chose. Depuis quelques temps, Raphaël avait pris la décision d’aller voir quelqu’un pour soigner cette ‘maladie’. Entre le psychologue Archie Hopper et le psychiatre Daniel Lynch, l’architecte avait choisi le deuxième. Il avait pris le temps de se renseigner sur les deux avant de prendre une décision et il lui avait semblé que le docteur Lynch semblait être le mieux placé pour répondre à ses ‘besoins’. Depuis aussi loin qu’il pouvait se souvenir, Raphaël était un homme à femmes. Il adorait les séduire pour obtenir leurs faveurs. Il jouait avec elles avant de les abandonner le lendemain. Et quand il revenait vers elles, il leur promettait Monts et Merveilles. Certaines cédaient beaucoup plus facilement que d’autres.

Une question pouvait persister : pourquoi choisissait-il de consulter ? Il n’en savait rien. Il aimait vivre dans son monde de luxure, ca c’était une certitude. Mais quelque chose au fond de lui le poussait à le faire. C’était comme ça qu’avait commencé ses séances de thérapie avec le docteur Lynch. Quand il lui avait expliqué la raison de sa visite, lors de leur premier rendez-vous, Raphaël avait remarqué qu’il ne se sentait pas spécialement à l’aise face à ce sujet de conversation. Et cela s’était confirma au fil des séances. Plus l’architecte entrait dans les détails plus il avait l’impression que le médecin s’enfonçait dans son siège. Du coup, il s’était amusé à en dire un maximum, parfois en exagérant un peu, pour voir quelle était la limite du médecin. Pour le moment, il ne l’avait pas atteinte, mais Raphaël ne désespérait pas. Il était plutôt du genre têtu. Enfin, maintenant, quand il prenait une séance de psychanalyse avec le docteur Lynch, ce n’était plus tant pour se faire soigner mais plutôt que embêter le médecin qui devait sans doute appréhender chacune de ses visites.

Une semaine auparavant, il avait pris rendez-vous auprès de la secrétaire du docteur Lynch. Depuis ce jour, Raphaël n’avait fait que compter les jours qui le séparaient de son petit amusement. Si ça pouvait être lui, il irait là-bas tous les jours, mais à force, il n’aurait plus rien à lui raconter. Du coup, il prenait un rendez-vous toutes les trois semaines environ. En trois semaines, l’architecte avait de quoi lui raconter. C’était dommage que la séance ne durait qu’une heure parce que parfois, il était obligé de s’arrêter au beau milieu de ses explications parce que c’était l’heure. Quand le timing était terminé, le soulagement était même évident sur le visage du docteur Lynch. En plus de son satyriasis, Raphaël possédait aussi un esprit pervers. Il savait profiter d’une situation quand ça lui était donné. C’était d’ailleurs étonnant que le docteur Lynch accepte encore ses visites. Depuis le temps, il aurait cru être interdit de visite, mais il fallait croire que le psychiatre avait aussi un esprit masochiste. Enfin, tant mieux pour lui dans un sens !

Raphaël avait pris rendez-vous pour le début d’après-midi. Il serait dans les premiers rendez-vous post pause déjeuné. Une petite demi-heure avant l’heure du rendez-vous, il quitta sa villa pour se rendre à l’hôpital. Il n’aimait pas vraiment les hôpitaux, mais en même temps, le docteur Lynch ne pratiquait pas ailleurs donc… Il fallait bien y aller. Et puis, pour voir le visage livide du docteur Lynch, il était prêt à faire quelques concessions. L’architecte tenta de ne pas faire attention à l’odeur caractéristique qu’on trouvait dans tous les hôpitaux. Il se dirigea vers la section psychiatrique et se présenta face à la jeune secrétaire pour lui annoncer son arrivée. Certes, il était en avance, mais c’était une question de correction de s’annoncer. Il savait que le docteur Lynch serait mis au courant et rien que de l’imaginer entrain de soupirer et de se préparer psychologiquement à ce qui l’attendait, ben ça le faisait rêver ! Il alla s’installer sur un des fauteuils de la salle d’attente et attendit tranquillement.

Quand vint son tour, il suivit la secrétaire jusqu’au bureau du docteur Lynch. Il connaissait la route et n’avait nullement besoin d’être accompagné, mais il supposait que c’était comme ça qu’on faisait pour tout le monde. Raphaël n’avait pas la prétention d’être traité différemment des autres clients. Sinon, ce serait grave ! Il était peut-être vaniteux, mais pas à ce point. Il remercia poliment la secrétaire quand elle le fit entrer dans le bureau après l’avoir annoncé. Quand elle referma la porte, l’architecte porta son attention sur le docteur Lynch, assis sur son fauteuil et il lui offrit un sourire avec une pointe de sarcasme.

- Bonjour, docteur Lynch.

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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeMer 7 Jan - 23:21

Daniel et Raphaël



Le docteur Lynch regardait le cachet effervescent se dissoudre lentement dans son verre d'eau avec un renfort de bulle comme s'il s'agissait de la chose la plus importante au monde. Et, en quelque sorte, çà l'était. C'était son second cachet de la journée. Il avait pris le premier dès qu'il s'était réveillé et estimait donc qu'en reprendre un maintenant n'entrait pas en contradiction avec les dosages. Même si la douleur qui lui martelait le crâne l'incitait à penser de se moquer des dosages à respecter. Ce n'était pas son seul symptôme, mais il s'agissait du plus désagréable sur le long terme alors il préférait se focaliser dessus plutôt que d'émettre l'hypothèse qu'il subissait ce qu'on appelait communément la gueule de bois.

Ce n'était pas son état de migraine avancée qui allait changer l'avis du psychiatre concernant l'alcool. Comment pouvait-on s'imposer autant d'inconvénient pour... Pourquoi ? Daniel n'arrivait pas à lister les avantages que Carrie lui avait vantés quelques jours plus tôt. Il avait bien dormi, du moins, il le supposait. Le moindre événement lié à hier soir semblait englouti dans un brouillard douloureux. Au point que le psychiatre ignorait s'il devait espérer ou non que les événements de cette soirée lui reviennent en mémoire. Devait-il s'inquiéter du fait qu'il n'avait pas retrouvé sa voiture garer devant chez lui ? Ou plutôt du fait qu'il ne se souvenait même pas comment il était rentré chez lui ? En tout cas, il n'allait certainement pas s'abaisser à essayer d'obtenir des renseignements sur le sujet à la principale concernée. Premièrement, parce qu'il y avait de fortes chances que Carrie ait autant de souvenir que lui. Deuxièmement, il avait encore assez d'instinct de survie pour éviter de tendre la perche à son employée sur un sujet où elle pourrait inventer tout et n'importe quoi dans le seul but de l'agacer.

Hormis cet objectif, le docteur Lynch semblait bien parti pour passer une journée calme et ordinaire. Dès que les effets de la première aspirine avaient cessé, il avait décidé de ne faire aucune consultation à ses patients spéciaux aujourd'hui. Le psychiatre estimait être incapable d'en apprécier les observations qu'il aurait pu y découvrir.

Daniel Lynch classait mentalement ces patients en trois catégories : ces cobayes, les patients ordinaires recevant un traitement strictement régulier et les patients uniquement là pour l'argent qu'il recevrait à la fin de la consultation (comme quelqu'un qui ferait un job purement alimentaire sans y prendre du plaisir). Les personnes correspondant au premier cas étaient, évidemment, les plus intéressantes. La deuxième catégorie avait aussi son intérêt, mais il y avait un petit côté frustrant à devoir rester dans les lignes avec eux. Quant à la dernière option, ces séances avec ces patients-là étaient de vraies tortures, mais qu'il ne pouvait se permettre de refuser.

Lorsque le psychiatre avait vu le nom de Raphaël Abbot dans sa liste de consultation de l'après-midi, il avait immédiatement conclu qu'un deuxième cachet d'aspirine serait nécessaire. Il quitta la contemplation de son verre pour sortir le dossier en question, prêt à y ajouter de nouvelles notes. Daniel avait conscience que ces séances n'étaient devenues qu'un jeu pour son patient du jour, mais estimaient que, du moment qu'il était payé, il pouvait supporter n'importe quelles descriptions grivoises de l'architecte. Enfin, en théorie. En face de l'ancien Shérif, il n'en menait pas aussi large... Cette épreuve arrivait une fois par mois. Une heure horriblement longue à écouter un expert dans la matière qui l'intéressait et le gênait le plus dans tout l'univers. À la fin de chaque séance, Daniel priait pour que son patient ne rencontre jamais Carrie... d'ailleurs, il s'arrangeait toujours pour que çà ne soit pas elle en charge du secrétariat ce jour-là... il imaginait trop bien ces deux-là se liguer contre lui. Hum... Peut-être noircissait-il un peu trop vite le tableau.

En temps normal, le docteur Lynch rognait volontiers sur sa pause déjeuner quand le premier patient de l'après-midi arrivait en avance. Le simple fait qu'il respectait scrupuleusement ces horaires pour Raphaël en disait long sur les réticences du psychiatre. Après avoir pousser son traditionnel soupir lorsque sa secrétaire lui annoncé l'arrivée de l'architecte, Daniel vida son verre. Une autre bonne excuse de faire attendre son patient : l'espoir que le médicament commencerait à agir quand la séance commencera. Il ne pouvait lutter contre sa migraine (il refusait catégoriquement d'employer le terme gueule de bois pour ce qu'il avait !) et les discours de Raphaël en même temps.

Ce n'était pas l'envie de trouver des prétextes pour être en retard qui manquait, toutefois, Daniel avait la réputation d'être ponctuelle et il tenait à cela presque autant qu'à son titre de psychiatre. Ce fut pile à l'heure du rendez-vous qu'il téléphona à sa secrétaire pour l'autoriser à accompagner le patient jusqu'à son bureau.

"Bonjour, monsieur Abbot." Répondit-il sur le ton le plus impassible possible pour offrir un contraste parfait avec le sarcasme de son interlocuteur.

Il se leva en s'appuyant sur son bureau et fit un geste en direction de l'autre siège libre de la pièce pour inviter son visiteur à s'y installer. Ensuite, il se rassit à sa place.

"Comment allez-vous depuis le mois dernier ? Je suis certain que vous avez beaucoup de chose à raconter."

L'ironie présente dans sa dernière phrase était aussi mince que de la glace, juste assez pour le nier si on lui en faisait le reproche.

 
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Raphaël Abbot

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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeSam 17 Jan - 0:29

Daniel et Raphaël



Qui aurait cru qu’embêter un médecin serait aussi amusant ? Certainement pas Raphaël. Tout du moins, pas avant de connaître le docteur Lynch. Il revoyait encore sa tête quand il lui avait expliqué la raison de sa visite, la première fois. Il était advenu évident que le psychiatre n’avait pas l’habitude de soigner l’hypersexualité. D’ailleurs, l’architecte ne savait pas trop ce qu’il avait l’habitude de soigner dans son service, mais il savait qu’il était un « spécimen » unique parmi les nombreux dossiers qui se trouvaient dans son bureau. Raphaël pourrait se sentir profondément orgueilleux, mais il n’avait pas le temps pour l’orgueil quand il s’agissait du docteur Lynch. Il était trop occupé à trouver quoi lui raconter pour le mettre encore plus mal à l’aise. Toutes les trois à quatre semaines, l’architecte venait tout en préparant plus ou moins à l’avance tout ce qu’il allait pouvoir lui raconter pendant une heure.

Soixante minutes, c’était trop peu. Mais il savait que s’il demandait deux heures de consultation au lieu d’une, le docteur Lynch l’enverrait promener. Bien sur, ce serait la preuve même que Raphaël le mettait trop mal à l’aise pour qu’il puisse le supporter deux heures au lieu d’une. L’architecte se faisait un devoir d’être à l’heure pour son rendez-vous. Il venait même assez en avance pour être sur de ne pas manquer l’heure. Du coup, on pouvait dire que ce n’était plus tant sa guérison qui l’intéressait mais plutôt le malaise qu’il provoquait chez son médecin. A bien y réfléchir, Raphaël n’avait jamais réellement souhaité guérir son hypersexualité, mais quelque chose l’avait poussé à le faire. Quoi ? Il l’ignorait, mais en tout cas, il était bien content parce que maintenant, il pouvait s’amuser à torturer quelqu’un. Ce n’était pas tous les jours qu’une telle chose arrivait ! Bien tranquillement, il attendit dans la salle d’attente que la secrétaire l’accompagne vers le bureau du docteur.

Quand l’heure arriva, la secrétaire l’appela pour l’emmener jusqu’à son cobaye. Raphaël offrit au docteur Lynch un sourire avec une pointe de sarcasme dedans. Lorsqu’il avisa une boite d’aspirine sur le bureau, son sourire s’agrandit. Si le médecin avait déjà mal à la tête, ça allait être encore plus facile de l’embêter. Il le salua poliment, salutation qui lui fut rendu aussitôt mais avec beaucoup plus de professionnalisme. Pour l’instant, le docteur Lynch semblait calme, mais il ne tarderait pas à déchanter. Après tout, c’était ce qu’il se passait à chaque fois. L’architecte resta debout jusqu’à ce que le psychiatre ne se lève et ne l’invite à prendre place. Raphaël prit place sur un fauteuil en face du docteur Lynch tout en continuant d’afficher son sourire. Ce rendez-vous, il l’attendait avec beaucoup d’impatience à chaque fois. Pour lui, c’était comme emmener un gamin à la fête foraine quand c’était demi-tarif. Bien sur, la note à la fin de la séance était salée, mais bon. Ce n’était pas comme s’il n’avait pas le compte en banque qui allait avec ! Travailler pour l’entreprise Nerys rapportait quand même assez bien !

Un sourire machiavélique se dessina sur les lèvres de Raphaël quand on lui demanda comment il allait depuis la dernière consultation. Si seulement il savait… S’installant un peu plus confortablement dans le fauteuil où il avait pris place, il s’accouda sur un des accoudoirs et prit un petit air pensif. Beaucoup de choses ? Il n’avait pas idée de combien ! Il avait tellement de choses à raconter que du coup, une heure ne suffirait pas. Pour cette raison, il avait pris le temps de sélectionner ce qu’il aurait de plus intéressant à raconter.

- Je vais bien, merci, répondit-il après quelques instants de silence. Et vous ? Vous avez l'air un peu... fatigué...

Peut-être le docteur Lynch avait l’habitude d’entendre ses patients dirent qu’ils allaient profondément mal, mais ce n’était jamais le cas de Raphaël. Il allait toujours bien. Son hypersexualité ne lui pourrissait pas la vie, contrairement à ce qu’on pensait. Ca serait pesant s’il ne trouvait personne pour le satisfaire sur ce point-l, mais comme il avait divers contact pour l’aider à soulager ses besoins, tout se passait bien sur ce plan-là.

- C’est vrai qu’il s’est passé beaucoup de choses pendant ces quatre dernières semaines, fit-il comme s’il se remémorait ces vingt-huit derniers jours. Mais où nous étions nous arrêtés la dernière fois ?

Parfois, Raphaël racontait tellement de choses que ce n’était pas toujours facile de savoir où il en était. Et il ne voulait surtout pas raconter deux fois la même chose ! Ce ne serait pas drôle. Du réchauffer, c’était bon pour les grands malades dépressifs !

 
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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeMar 3 Fév - 22:21

Daniel et Raphaël



Le docteur Lynch devait l'admettre, au début (VRAIMENT au tout début) il avait été curieux devant un type de patient qu'il n'avait jamais étudié avant. Au final, c'était le malaise qui l'avait remporté sur la curiosité maladive du psychiatre. Surtout que son patient prenait un malin plaisir à se montrer précis. Finalement, c'était une bonne chose que le cas Raphaël Abbot soit unique.

Un rendez-vous par mois, c'était vraiment le maximum qu'il pouvait supporter. Le rendez-vous de ce mois-ci tombait dans le pire timing du monde puisque hier soir, Daniel avait expérimenté pour la première fois l'alcool. Le bon côté est qu'en voyant le nom de l'ancien shérif sur la liste des rendez-vous, le psychiatre avait vite compris que le fait qu'il ne se souvienne quasiment plus de rien de ce qu'il avait dit ou fait pendant cette soirée ne serait pas la pire chose qui pouvait lui arriver aujourd'hui.

Dans ces conditions, pourquoi ne pas reporter la séance ? La réponse était simple et évidente quand on connaissait le caractère de son interlocuteur : cela paraîtrait trop étrange. Aussi pénible que ces séances pouvaient être, il ne les avait jamais reporter. Au contraire, dans ce genre de situation, le docteur Lynch était partisan du principe d'en finir au plus vite. Donc dévier de son comportement habituel éveillerait certainement la curiosité de Raphaël. Étant donné que son patient aimait déjà le plonger dans l'embarras, il n'allait pas volontairement lui donner des munitions pour cela.

Donc, le psychiatre n'avait plus qu'à espérer que son aspirine fera effet. Il en était déjà à sa deuxième et, vu le mince effet réconfortant qu'opérait le médicament sur son mal de tête, il ne comprenait vraiment pas comment les soirées alcoolisées pouvait être un loisir aussi populaire. Heureusement, qu'il s'était limité à un seul verre... Du moins, c'est ce qu'il croyait... Ou plutôt espérait.

L'heure de la séance arriva affreusement trop vite. Daniel savait que l'architecte arrivait toujours à l'avance et il était sans doute le seul patient avec qui le psychiatre était autant à cheval sur les horaires. Dans les autres cas, l'ancien conseiller n'avait jamais refusé de commencer en avance ou terminer plus tard que prévu en ce qui concernait les derniers rendez-vous de la journée. Il diminuait même le temps de ces pauses repas. C'est pour dire à quel point il détestait ces séances avec son ancien allié.

Si seulement il avait un élément capable de faire pencher la balance de son côté ! Le psychiatre soupçonnait qu'il y avait une piste à exploiter. Certes, maintenant le seul but de Raphaël semblait de gêner son psy, mais lors de la première séance ? Dans quel but était-il venu le voir ? N'était-il pas venu dans le but initial d'être guéri avant de tourner çà en jeu ? Tant que le docteur Lynch ne le découvrirait pas, le 'jeu' serait à sens unique.

En attendant, tout ce qu'il pouvait faire, c'était de limiter les dégâts. Comme par exemple, éviter que Carrie Jones soit de service lorsque Raphaël venait, (quelque chose lui disait que ce ne serait pas une bonne chose que ces deux personnes se croisent), et se murer dans sa froideur habituelle en attendant que l'heure fatidique s'écoule.

Si Daniel avait eu la capacité d'enclencher un chrono mental, il l'aurait fait dès l'instant où Raphaël franchit la porte de son bureau. Le regard de l'architecte se posa sur la boîte d'aspirine. Le psychiatre avait fait l'erreur de la laisser en vue sur son bureau. Immédiatement, Daniel remit la boîte dans un des tiroirs de son bureau. Il savait que ce geste ne faisait que renforcer l'importance du médicament, mais avait agit par pur réflexe.

Ensuite vint la partie la plus calme de la séance : les salutations d'usage. Un temps mort avant les 'réjouissances' qui se termina dès l'instant où Raphaël prit place sur son siège. Le docteur Lynch enchaîna avec les questions de circonstance. Le fait que son interlocuteur s'installa plus confortablement dans son fauteuil avant de lui répondre n'annonçait rien de bon.

"Je vais bien, merci de vous en inquiétez." Répondit-il de son ton calme à la limite de la froideur. "J'ai juste eu... Beaucoup de travail ces derniers jours." Poursuivit-il en ne pouvant s'empêcher de marquer une pause plus révélatrice qu'il ne le voulait. Lorsqu'il s'en rendit compte, il enchaîna sur un ton catégorique : "mais assez parler de moi."

Son patient demanda où ils en étaient restés la dernière fois et le psychiatre baissa les yeux sur le dossier ouvert devant lui.

"Nous nous étions arrêtés à..." Il passa vite en revue les dernières lignes écrites avant de continuer. "La perspective d'un rendez-vous avec une certaine Lucia."

D'ordinaire, le Docteur Lynch relançait toujours la conversation avec une question, mais il savait pertinemment que Raphaël Abbot n'avait pas besoin de ce genre de phrase pour savoir quoi répondre.

"Je vous avais dit que ce serait un bon point de départ pour notre prochaine séance." Commenta-t-il. "Et nous y sommes."

La fin de sa phrase ressemblait beaucoup à un 'Alea jacta est'.


 
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Raphaël Abbot

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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeDim 1 Mar - 17:10

Daniel et Raphaël



Si on pouvait gagner de l’argent en embêtant son psychiatre, Raphaël serait déjà encore plus riche que ce qu’il n’était déjà. Est-ce une forme de trouble mental que d’aimer perturber une personne censée s’y connaître en troubles comportementaux ? S’il posait la question au docteur Lynch, l’architecte était persuadé qu’il lui répondrait par la positive, juste histoire de lui faire comprendre qu’il était fou, en plus de son addiction au sexe. Enfin, une chose était certaine aujourd’hui, Raphaël n’était plus là pour se faire soigner, mais pour voir son médecin se tasser un peu plus dans son fauteuil au fur et à mesure de ses récits. Surtout qu’il faisait exprès de rentrer dans les détails. Là-dessus, il pouvait en donner à la pelle sans éprouver la moindre gêne. Il était assez libéré sur ce sujet. Il n’avait jamais éprouvé la moindre honte à parler sexe avec quelqu’un parce qu’après tout, c’était dans l’ordre des choses, non ? Ben oui, comment vouliez-vous faire des enfants si vous ne passiez pas par la case sexe ?! La vierge Marie, c’était de la connerie pure et dure ! La graine ne se plantait pas par le biais du Saint Esprit.

En débarquant dans le bureau du docteur Lynch, l’architecte avait prit le temps d’observer le propriétaire des lieux ainsi que cette petite boite d’aspirine qui se trouvait posée sur le bureau. Ainsi donc, monsieur avait mal à la tête ? Raphaël allait se donner un plaisir de lui donner une bonne raison de prendre ces cachets. S’installant tranquillement, comme s’il était chez lui, sur un fauteuil en face de son médecin, il attendit que celui-ci lance la séance. Si le docteur Lynch attendait que son aspirine commence à faire effet pour donner le feu vert, il se trompait lourdement parce que l’ancien shérif allait tout faire pour que ces maux de tête continuent un peu. Sadisme ? On pouvait ajouter cela aux troubles psychologiques dont souffraient Raphaël. Si seulement Spencer pouvait être là pour appuyer ses propos… Les deux amants avaient tous les deux un esprit pervers et machiavélique. Surement était-ce pour cela qu’ils s’entendaient si bien, en règle générale, quand ils n’étaient pas occupés à se tirer dans les pattes. Entre eux deux, c’était l’amour vache. Il y avait une espèce de connexion entre eux, inexplicable.

Par pure politesse, et surtout intrigué par cette boite d’aspirine, Raphaël avait osé demander à son psychiatre comment est-ce qu’il allait. Il se doutait bien que le docteur Lynch n’irait pas lui dire pourquoi est-ce qu’il prenait des comprimés pour les maux de tête. Il y avait tellement de raisons qui pouvaient pousser quelqu’un à prendre une aspirine : les maux de tête dû au travail, un problème cérébral, la fatigue ou… une nuit de beuverie. Ca, l’architecte en savait quelque chose. La bonne lui préparait souvent un bon café bien corsé avec une aspirine quand il se levait d’un lendemain de beuverie. Mais le docteur Lynch ne semblait pas être le genre d’hommes à se rendre au bar pour boire jusqu’à avoir un trou de mémoire. D’ailleurs, il ne semblait pas être le genre d’homme à boire ne serait-ce qu’un verre d’alcool. En fait, Raphaël n’arrivait même pas à se l’imaginer avec une vie sociale. Il aurait pu mettre sa main à couper que l’ancien conseillé était un associable qui passait plus de temps le nez dans sa paperasse qu’à l’extérieur de l’hôpital. Pauvre homme… Un peu plus et l’architecte aurait réellement eu pitié de lui.

- Oui, beaucoup de travail, répondit Raphaël avec un sourire ironique.

Puisqu’il ne voulait pas s’étendre plus en avant, mais s’intéressé à son patient, Raphaël prit son air le plus sérieux comme s’il était là pour réellement se faire soigner. Il se doutait bien que le docteur Lynch savait qu’aujourd’hui, il n’était plus vraiment là pour cette raison, mais bon. L’architecte lui demanda où est-ce qu’ils s’étaient arrêtés la dernière fois. Lorsque le docteur Lynch évoqua la fameuse Lucia, Raphaël prit un air pensif, comme si Lucia était un souvenir lointain. Ce qui n’était pas totalement faux si on associait le mot « lointain » aux nombres de femme qu’il avait fréquenté entre temps. En un mois, il se passait tellement de choses dans la vie de l’architecte. Surtout en matière de femmes. Il ne pouvait pas encore prétendre que toutes les femmes étaient passées par la case Raphaël Abbot, mais presque. Storybrooke étant une ville assez fermée, malgré son indépendance, il devenait de plus en plus difficile pour lui d’agrandir son tableau de chasse. Heureusement que certaines femmes étaient partantes pour avoir une nouvelle nuit en sa compagnie.

- Ah oui, Lucia, fit-il. Belle brune aux regards verts n’est-ce pas ?

Comme si le docteur Lynch avait noté ce point-là… Quoi que… Allez savoir ce qu’il gribouillait sur ses feuilles !

- Et bien j’ai malheureusement craqué (comme à chaque fois) je l’ai invité à dîner. Cette fois-ci, je ne l’ai pas invité au restaurant, mais j’ai demandé à ma bonne d’établir un repas. Je me suis arrangé pour savoir ce que la demoiselle aimait manger, histoire de ne pas faire de fausses notes.

Un sourire vint éclairer le visage de Raphaël, comme s’il était fier de lui. Il pouvait se montrer extrêmement fouineur quand il voulait. Il avait un peu questionné autour de lui, suivi un peu la jeune femme mais pas assez pour être considéré comme un harceleur. Et finalement, pendant le repas, il avait tiré le bon numéro.

- Nous avons donc dîné, comme vous vous en doutez, même si sauter la case repas ne me dérange absolument jamais. Elle était magnifique ce soir-là dans sa robe moulante et son décolleté plus que plongeant qui m’offrait un magnifique aperçu de sa poitrine. Pensez-vous qu’elle se soit bien vêtue à cause de la quantité d’argent que je possède ? demanda-t-il comme si le docteur Lynch était un expert en la matière.

 
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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeVen 6 Mar - 11:59

Daniel et Raphaël



Le docteur Lynch pressentait une séance embarrassante (surtout pour lui), comme à chaque fois qu'il recevait Raphaël Abbot. Le pire était que cette conversation pouvait devenir encore plus embarrassante pour lui si, par malheur, son interlocuteur découvrait qu'il avait été boire dans un verre en compagnie de sa secrétaire, hier soir. Cette crainte fut la raison qui le poussa à cacher aussi vite que possible la boîte d'aspirine qu'il avait négligemment laissée sur son bureau. Trop tard, hélas.

Heureusement, il bénéficiait d'un avantage de poids : sa réputation. Personne ne l'imaginait boire un verre après le travail. Il tenait là sa seule chance pour que l'ancien shérif ne découvre jamais la vérité. Peut-être que prétexter avoir beaucoup de travail pour justifier la présence de l'aspirine n'était pas un argument à toute épreuve, mais, au moins, Raphaël n'avait à sa disposition aucun élément qui lui permettrait de soupçonner la vérité. Et le psychiatre espérait que cela continue comme çà au moins jusqu'à la fin de cette entrevue. Non... Plutôt, que l'architecte ne découvre jamais la vérité, car le docteur Lynch soupçonnait que son interlocuteur bénéficiait d'une assez bonne mémoire que lui lorsqu'il était question de ce genre de détail.

D'un autre côté, cette séance avait pour seul aspect positif de faire en sorte que Daniel ne se torture temporairement plus l'esprit en essayant de se rappeler ce qu'il avait fait ou dit durant la soirée. Un angle d'approche positif qui disparut presque aussitôt dès que la séance commença officiellement. Laisser de côté les événements de l'autre nuit pour se concentrer sur son patient du jour équivalait à passer de Charybde à Scylla. Et encore... Le docteur Lynch aurait préféré de loin la compagnie d'un de ces monstres mythologiques !

Daniel fut agacé de l'air sérieux que prit son interlocuteur suite à sa question. Ce qui ne se trahissait que par un très léger pincement de lèvres dans la figure habituellement impassible du psychiatre, car il fallait rester poli, même avec un patient comme Raphaël Abbot. Si seulement il pouvait trouver un point de départ pour changer la donne de ce jeu à sens unique !

En attendant, Daniel rappela le dernier nom évoqué pendant la précédente séance. Lucia. De nouveau, Raphaël eut cet air pensif profondément agaçant. Quoi que le psychiatre imaginât sans peine que l'architecte ait du mal à se souvenir de toutes ses conquêtes, ce qui démontre le peu d'intérêt qu'elles avaient aux yeux de son patient. Parfois, un ancien nom redevenait d'actualité, mais le docteur Lynch supposait que cela était lié au fait que Storybrooke était une petite ville et non parce que Raphaël avait éprouvé le désir de revoir ses anciennes conquêtes. Des observations qu'il avait déjà notées avec soin dans son dossier, il y a plusieurs séances de cela. De plus, pendant ses pauses méditatives, le temps filait. C'était bien la seule fois où il espérait que le temps passe plus vite.

"C'est cela." Confirma le psychiatre lorsque son patient donna une brève description de la fameuse Lucia.

Oui, il notait ce genre de détail. Au début, Daniel avait chercher des éléments communs entre les conquêtes de l'architecte. Le plus souvent, les personnes atteintes par ce genre de trouble cherchaient (volontairement ou non) un type de femme précis qui correspondait le mieux à leur fantasme. C'était une manière de vivre un bonheur par procuration puisque la femme qui avait à l'origine du trouble était soit fictive ou hors d'atteinte. Çà, c'était la théorie. Le docteur Lynch avait vite compris que, parfois, la vérité était un peu plus complexe à expliquer en ne voyant aucun point commun physique entre les 'proies' de l'architecte. Néanmoins, Daniel avait continué à écrire une brève description physique après chaque nom, parce qu'il ne voulait pas écarter le moindre indice potentiel.

Le docteur Lynch était quelqu'un de trop consciencieux pour laisser vagabonder ses pensées pendant que le patient parlait, pourtant ce n'était pas l'envie qui lui manquait lorsque Raphaël en arrivait à certains passages. Heureusement, les débuts de séances commençaient toujours en douceur, Daniel pouvait donc se concentrer sur les paroles de l'architecte et ajouter quelques notes à son dossier se sentir gêné ou se crisper dans son fauteuil. Il hochait de temps en temps la tête pour signaler à son interlocuteur qu'il écoutait toujours avec attention.

Si Daniel devait bien reconnaître une qualité, c'était bien la persévérance de son patient. Raphaël faisait également preuve d'une méticulosité qui approchait la sienne, même s'ils vouaient se trait de caractère dans des domaines opposés.

À ce propos, la main du docteur Lynch se crispa légèrement devant les paroles 'sauter la case repas'. Grâce à la question, il put bien vite se concentrer sur autre chose.

"Je ne connais pas assez bien le caractère de cette Lucia pour vous répondre." Répondit-il après un instant de réflexion. "Elle peut avoir apporté une attention particulière à sa tenue à cause de votre argent. Ou alors votre réputation vous précède et elle a choisi une robe avantageuse pour ne laisser aucun doute sur ce qu'elle espérait obtenir de cette soirée. Les explications sont nombreuses."

Il avait retenu un commentaire sur le fait qu'il ne qualifierait pas le fait de porter une robe moulante et un décolleté d'être bien vêtue. Ce ne serait pas professionnel du tout de faire ce genre de remarque. À la place, il préférait laisser une opportunité à son interlocuteur d'apporter des détails sur le caractère de sa conquête. Ce qui était une manière de retarder l'inévitable récit précisant un peu trop au goût du psychiatre la suite des événements.

Il marqua un temps de réflexion avant de poursuivre.

"Mais la formulation que vous avez employée est intéressante." Commenta-t-il ensuite. Pour le docteur Lynch, il n'y avait rien de plus important que les mots. "Pensez-vous avoir besoin de cette quantité d'argent, comme vous dites, pour séduire ?"


 
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Raphaël Abbot

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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeMar 14 Avr - 21:40

Daniel et Raphaël



Devenir le pire cauchemar de quelqu’un… On ne pouvait pas dire que c’était la vocation première de Raphaël, mais il adorait embêter le docteur Lynch. Il ne savait pas pourquoi il s’était pris de lubie pour cette activité mensuelle dès la première séance. Il ne participait même plus pour se faire « soigner ». Pourtant, peut-être devrait-il prendre ces rendez-vous au sérieux ? Probablement que oui, mais l’architecte ne pouvait pas dire non à une séance d’amusement. Voir le psychiatre se tasser sur son siège au fur et à mesure qu’il racontait de quelle façon il s’était amusé avec une petite demoiselle… Et bien ça valait vraiment tout l’or du monde. Ce qui était dommage c’était que cela ne durait qu’une heure. Raphaël aurait été plus que partant pour passer à deux heures, mais il savait d’avance que le docteur Lynch refuserait. Il vivait déjà l’enfer pendant une heure, alors en rajouter une deuxième… Même pas en rêve !

Néanmoins, l’architecte savourait son heure car voir l’embarras sur le visage du psychiatre, ça n’avait vraiment pas de prix. Au départ, à sa première séance, il avait été plutôt ‘soft’ dans ses paroles, mais quand il avait vu l’effet que cela avait sur le médecin et bien cela avait été en empirant. Raphaël ne comprenait vraiment pas pourquoi est-ce qu’il se montrait aussi « timide » sur ce sujet. Après tout, la sexualité faisait partie des choses de la vie, non ? Comment faisait-on les enfants si on ne passait pas par-là ? Le docteur Lynch était médecin donc forcément, il était au courant pour ce petit détail. Mais si l’architecte pratiquait cette activité, ce n’était certainement pas pour avoir des enfants… Vous le voyez, vous, en père ? Même lui ne s’imaginait pas dans ce rôle !

Pour en revenir au docteur Lynch, Raphaël avait commencé à se demander s’il n’était pas puceau. Après tout, se serait une explication logique, non ? Un jour, il faudrait qu’il lui propose de l’aider à se dégoter une fille. Et s’il lui proposait à la fin de la séance ? C’était une idée qu’il garda en mémoire. Il fallait déjà qu’il se concentre sur l’instant présent. Sans s’en rendre vraiment compte, l’architecte était certain que son psychiatre lui cachait quelque chose. Une boite d’aspirine, le travail en guise d’excuses… Il allait falloir qu’il mette son nez là-dedans ! Mais il fallait faire les choses subtilement et non pas foncer dans le tas. Ce qui serait assez compliqué étant donné le caractère de Raphaël, mais il ferait tout pour se maîtriser ! Il voulait découvrir la vérité et quand il voulait quelque chose, il savait comment l’obtenir, même si ce n’était pas immédiat. On disait de Raphaël qu’il n’était pas patient… Quand il voulait, il l’était ! Mais il fallait quelque chose à la clé, bien sur !

Malheureusement pour lui, il n’avait absolument aucun argument pour détruire l’excuse qu’il lui avait donné, du coup, il laissa ça de côté pour se concentrer sur sa consultation mensuelle. Il souhaita savoir où ils s’en étaient arrêtés le mois dernier et le docteur Lynch lui rappela qu’il s’était arrêté sur une certaine Lucia. Aussitôt l’architecte prit son air le plus sérieux possible et fit mine de réfléchir. Ou peut-être ne faisait-il pas semblant… Après tout, tant de femmes étaient passées dans sont lit depuis… S’il fallait qu’il se souvienne de toutes à chaque fois, il connaîtrait tout Storybrooke. En ce qui concernait Lucia, Raphaël s’en souvenait bien étant donné qu’elle rentrait dans les caractéristiques de l’idéal féminin qu’il affectionnait. Il ne put s’empêcher de faire une brève description de la demoiselle. Alors qu’il croyait dur comme fer que Daniel Lynch n’avait pas noté ce genre de choses dans son dossier, l’architecte « tombait de haut ». Heureusement qu’il était déjà assis.

Cependant, il ne se laissa pas démonter et enchaîna sur le fait qu’il avait bien évidemment passé la nuit avec elle. Au début, Raphaël faisait soft, il se contenta de préciser qu’il l’avait invité chez elle. La plupart du temps, il les emmenait au restaurant, mais ce soir-là, il n’avait eu aucune envie de sortir. Heureusement que ce n’était pas le jour de congé de la bonne… Quoi qu’il avait déjà fait appel à la bonne pendant son jour de congé… sans aucun scrupule il l’avait faite venir chez lui pour faire le ménage ou autres corvées qui lui étaient passées par la tête. Puis, enfin, il passa à la description de Lucia ce soir-là. Ce qui était dommage, c’était qu’il n’ait pas de photo à montrer au docteur Lynch. Ca aurait pu le mettre mal à l’aise ou bien le faire réagir. La réaction aurait été drôle. Mais bon, faute de photo… Il préférait laisser jouer l’imagination du psychiatre (si celui-ci en avait bien sur). Comme si c’était un point qui l’embêtait, il demanda son avis quant à la raison qui avait poussé la jolie Lucia à s’habiller de façon aussi provocante. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’architecte à la réponse du docteur Lynch.

- Oh, je ne doute pas du nombre de possibilités, en effet. Mais certaines s’habillent de façon luxueuse uniquement pour se mettre à mon niveau social, vous comprenez ?

C’était un trait d’argument comme un autre. Enfin bon. Il réfléchissait légèrement à la façon dont il pourrait continuer son récit quand le docteur Lynch s’exprima à nouveau sur un élément que Raphaël avait dit. Intrigué, il arqua un sourcil et prêta toute son attention à la question du psychiatre. La question de ce dernier fit rire l’architecte. C’était sans aucun doute la question la plus stupide qu’il avait pu entendre au cours de sa vie. C’était bien la première fois qu’on la lui faisait celle-là ! Il attendit que son hilarité soit passée pour répondre :

- Foutre dieu, non ! Bien évidemment que non ! Il est évident que même si j’appartenais à la classe sociale la plus basse, je les attirerai toutes !

Il passa une main dans ses cheveux et sourit encore une fois, repensant au sérieux qu’avait abordé le docteur Lynch. Il n’était pas désespéré à ce point ! Certes, il n’avait pas la femme qu’il convoitait depuis des années, mais il en avait beaucoup d’autre à ses pieds. Pourquoi ne cherchait-il pas une autre femme, alors ? Et bien tout simplement parce que c’était elle qu’il désirait et aucune autre, tout simplement. Il l’aurait ! C’était tout ce qui importait !

- Je continue donc mon récit si vous le permettez, enchaina-t-il avec un sourire. Donc, je disais que nous avons dîné et comme prévu, elle a aimé (quoi de plus normal étant donné que je me suis renseigné sur ce qu’elle aimait manger). Nous avons terminé par du champagne et qui aurait cru qu’elle ne supportait pas cette boisson ? Ce n’était guère mon attention, mais elle a fini avec beaucoup de joie de vivre…Cela n’a nullement contrecarré mes plans. En fait, elle était même plus que consentante puisque c’est elle qui a fini par me sauter dessus et ouvrir les hostilités.

 
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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeJeu 21 Mai - 22:14

Daniel et Raphaël



Le docteur Lynch avait l'impression de jouer au jeu du chat et de la souris. Malheureusement, ce n'était pas lui qui tenait le rôle du félin. Tous les deux savaient bien quel moment (ou plutôt quel sujet) redoutait le psychiatre pourtant, il avait l'impression que l'architecte prenait un malin plaisir à retarder l'inévitable. De son côté, Daniel essayait de reporter cet instant le plus loin possible, en sautant sur la moindre question qui pouvait écarter un peu plus longtemps le sujet maudit de la conversation. Qui sait ? Peut-être qu'un jour, il arrivera à bannir les récits un peu trop détaillé de son patient pendant une séance entière. Cela représentait un fameux défi.

Il rêvait de trouver la faille dans la carapace dans son adversaire, histoire de renverser l'ordre de puissance de cette séance. Hélas, le psychiatre n'avait pas le moindre début de piste. En dehors du fait qu'elles appartenaient au genre féminin, il n'y avait aucun autre point communs entre les 'cibles' de son patient. Il avait noté une brève description de chacune de ces personnes, en vain. Ce fait sembla étonner son interlocuteur. Il ne fallait jamais sous-estimer le caractère méticuleux du docteur Lynch. Même avec un patient aussi récalcitrant que l'ancien shérif de Nottingham, Daniel n'était pas du genre à bâcler un dossier. Surtout que le moindre détail pouvait cacher un indice. Il y avait forcément quelque chose qu'il pourrait exploiter, ne serait-ce que la motivation qui avait poussé Raphaël a passer la porte de son bureau la première fois.

Le psychiatre doutait d'y arriver durant cette séance. Tout cela à cause d'une stupide promesse faite à sa secrétaire qui lui valait de subir une expérience inédite : la gueule de bois. Une conclusion qui personne ne devait découvrir, surtout pas la personne assise devant lui. Autant dire que l'heure qui allait suivre était bien parti pour être particulièrement difficile à supporter. Et ils n'en étaient même pas encore arrivés à la partie 'délicate' !

Tant bien que mal, Daniel essaya de se concentrer sur le récit du rendez-vous entre Raphaël et Lucia. Il nota le fait que le rendez-vous avait lieu dans la maison de l'architecte et non dans un restaurant. Peut-être que lorsque son mal de tête se sera calmé, il trouvera un quelque chose d'intéressant à exploiter dans ce détail ?

La conversation dériva sur la tenue de Lucia et ses motivations. En temps normal, le docteur Lynch aurait coupé court à ce genre de digression, mais ici, il se força à creuser la question. À nouveau, cela permettait de retarder l'inévitable partie embarrassant de la séance. Bien que Daniel restât persuadé que Raphaël créait ses digressions volontaires, comme une personne qui lancerait une bouée de sauvage à quelqu'un en train de se noyer pour mieux détruire cette échappatoire par la suite.

Concernant le point chiffon, le psychiatre avoua ne pas connaître assez le caractère de cette personne pour arrêter une opinion sur ce sujet avant d'enchaîner sur plusieurs possibilités. L'ancien Shérif de Nottingham alla aussi de sa théorie. Le psychiatre soupesa mentalement l'argument. Personnellement, il ne voyait pas l'intérêt de donner de l'importance à son niveau social, mais, avec les préparatifs pour sa venue à un certain mariage, il avait entrevu les sommes folles que certaines personnes semblaient prêtes à sacrifier pour une question de paraître. Plus délicat : il ne voyait pas comment argumenter davantage sur ce sujet. Plus délicat pour lui, car cela signifiait que le récit allait avancer. Inconsciemment, le psychiatre se passa une main sur le front comme quelqu'un qui faisait face à un problème épineux ou qui voulait apaiser une douleur passagère. Un geste qu'il espérait être suffisamment rapide pour ne pas retenir l'attention de son interlocuteur.

"Je vois." Conclut-il de manière pensive.

Puis, parce qu'il ne voulait pas totalement renoncer à cette digression, il souligna une formulation de phrase. Daniel donnait beaucoup d'importance au mot. Chaque mot choisit étaient important et reflétait une pièce du puzzle permettant de reconstituer l'esprit de son interlocuteur. C'est pour cela que des personnes comme Monsieur Gold qui savait si bien les manier avaient toute son admiration autant que sa crainte. Bref, il crut voir une faille dans la formulation de l'architecte et ne tarda pas à déchanté lorsque lui ce dernier rigola.

Le docteur Lynch afficha son impassibilité légendaire pour ne surtout pas montrer que cette réaction le vexait.

"Vraiment ? Auriez-vous vécu un cas de figure qui vous permet d'être aussi sûr de vous ?" Ne put-il s'empêcher de déclarer, mi-piquant, mi-intriguer par la future réponse.

La provocation n'était pas son genre. Il fallait croire que le mélange entre subir un lendemain de soirée alcoolisé et de faire face à un patient qui ne prenait pas sa séance au sérieux avait des effets étonnants.

Malheureusement, la diversion ne semblait pas suffisante puisque Raphaël poursuivit son récit. En fait, le psychiatre avait l'horrible impression que son patient accélérait son histoire. L'anecdote sur le champagne faisait presque écho avec les mésaventures du psychiatre d'hier soir. Un détail qu'il ne souleva pas. En fait, par mesure de précaution, il ne fit aucun commentaire, de peur que l'esprit aiguisé de son interlocuteur ne fasse un rapprochement entre deux points qui, techniquement, n'en avait aucun. Cela restait un brin inquiétant dans le sens où Daniel ne souvenait plus comment sa propre soirée en compagnie de Carrie avait fini. Est-ce que lui aussi avait manifester ce 'beaucoup de joie de vivre' ? Rien que d'essayer d'imaginer la scène...

Grimace ou soupir résigner devant l'évocation de l'ouverture des hostilités ? Quelle que soit sa réaction face à la fin de la tirade de Raphaël, le docteur Lynch la garda profondément enfui. Voilà, on était déjà au moment tant redouté. Tel un soldat qui utilisait sa dernière balle avant de recevoir l'attaque ennemie, le psychiatre nota une dernière remarque.

"Plus tôt dans la conversation, vous avez dit vous être renseigné sur ces goûts, pourtant le fait qu'elle ne supporte pas le champagne a échappé à votre enquête ?" Nota-t-il d'une voix pausée.

 
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Raphaël Abbot

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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeSam 6 Juin - 11:34

Daniel et Raphaël



S’il n’avait pas découvert en Daniel Lynch un amusement inépuisable, peut-être que Raphaël aurait pris au sérieux ses séances de psychanalyses. Et peut-être qu’il se soignerait réellement de son addiction au sexe. Mais maintenant que c’était devenu un jeu, c’était très difficile pour lui de changer de comportement. Il en était venu à attendre sa visite mensuelle avec une impatience non feinte. Déjà, rien que lorsqu’il débarquait dans le cabinet, on voyait qu’il était content d’être là et qu’il n’attendait que ça. Bon, ce comportement pouvait être jugé comme étant un acte de persécution et de harcèlement. Mais l’était-ce vraiment ? Après tout, ce n’était qu’une fois par mois et le docteur Lynch était médecin. C’était son rôle d’écouter les problèmes des gens et d’essayer de les résoudre. Ce n’était pas la faute du patient si le médecin n’y arrivait pas. Mais en même temps, le docteur Lynch ne faisait rien pour stopper ses séances. Il prenait les rendez-vous. En même temps, ce n’était pas comme si Raphaël lui rapportait de l’argent, puisqu’il payait chaque visite. Mais l’argent n’était réellement pas un souci pour l’architecte. Il en avait plus que nécessaire et au-delà de ses besoins. Néanmoins, il mettait quand même ces sous de côté pour son projet de construction qui n’aurait pas lieu à Storybrooke, mais ailleurs, bien plus loin. Une telle œuvre n’était pas faite pour cette petite ville isolée du reste du monde. Pourquoi était-il encore là, d’ailleurs ? Allez savoir…

Comme à son habitude, Raphaël commença tranquillement dans son récit. Il lui demanda même comment il se sentait. A force d’observer le docteur Lynch, il lui était venu évident que le médecin n’était pas au meilleur de sa forme étant donné la boite de cachets d’aspirine qu’il s’était dépêché de cacher quand l’architecte l’avait remarqué. Cela cachait quelque chose, mais quoi ? C’était une excellente question. Peut-être qu’il découvrirait le poteau rose d’ici la fin de la séance, mais pour l’instant, il restait simplement en observation. Pour l’instant présent, il commençait son petit récit sur la soirée avec la fameuse Lucia. Raphaël était un peu surpris qu’il ait noté ce genre de choses, mais c’était son rôle après tout. Il n’avait rien à redire là-dessus. Au moins, il prenait son travail au sérieux, malgré les nombreuses difficultés que Raphaël lui posait. Et oui, ce dernier était assez joueur pour corser la partie à tout moment. C’était du vice, voilà tout. Et en même temps, il faisait aussi exprès de tarder l’inévitable pour mieux savourer ensuite le descriptif ! Il adorait rentrer dans les détails de ses nuits de folie. Déjà parce qu’il avait un égo surdimensionné et se venter d’avoir fait crier une femme le gonflait à bloc, mais aussi parce qu’il adorait voir le docteur Lynch s’enfoncer dans son siège au fur et à mesure de ses explications.

Après avoir fait sa petite entrée en matière, Raphaël n’avait pu s’empêcher de demander « bêtement » si la jeune femme ne s’était pas habillée de façon chic pour entrer dans le cadre de la fortune que possédait. Il voulait savoir ce que le docteur pouvait répondre à cela. Un air de déception se dessina sur le visage de l’architecte lorsque le docteur Lynch lui répondit qu’il n’avait pas de réelles réponses à lui fournir. C’était trop facile comme réponse, ça ! Mais bon, il n’allait pas insister ! Il se contenta également de répondre à la question avant que le psychiatre ne lui demande s’il remettait en doute sa capacité à séduire s’il n’avait pas eu la quantité d’argent qu’il possédait. A cela, Raphaël ne put s’empêcher d’éclater de rire pour répondre par la négative. Il était évident que s’il avait été de basse extraction, il aurait tout autant attiré les femmes ! La preuve, même vêtu d’un jogging et d’un sweat complètement pourri, il arrivait à attirer l’attention des jolies p’tites minettes. Là-dessus, il ne doutait pas de lui. C’était son domaine de prédilection. A ce petit jeu, il était quasi-imbattable. Il y avait bien quelques personnes avec qui il était dans une compétition presque permanente à ce propos et il n’acceptait que très peu la défaite. Le visage de Raphaël s’assombrit lorsque le docteur Lynch douta de ses capacités. On ne doutait pas des paroles de l’architecte, c’était pêché mortel !

- Remettriez-vous en doute mes capacités et par conséquent mes paroles ? répliqua-t-il aussitôt.

Raphaël n’aimait pas quand on remettait ses paroles en doute. Jusqu’à présent, si les femmes s’étaient intéressées à lui, ce n’était pas uniquement à cause de son argent, mais aussi pour son physique. Soyons sérieux deux secondes, il avait absolument tout pour plaire aux femmes, n’est-ce pas ? Bref, après ce petit moment de tension, l’architecte se concentra sur la raison de sa visite : lui raconter son rendez-vous. Il zappa quelque peu le passage repas qui n’avait absolument rien d’intéressant. Couper au couteau et planter une fourchette, il n’y avait pas besoin de faire une dissertation orale là-dessus. Il lui raconta qu’ils terminèrent le repas par une coupe de champagne. Sauf que manque de chance, Lucia ne supportait la boisson dorée. Elle ne supportait pas l’alcool, en fait. Mais ça, qu’est-ce qu’il y pouvait ? Il n’était pas forcément censé savoir que madame ne supportait pas les boissons alcoolisées. Mais quelque part, ça l’avait plutôt arrangé parce qu’elle avait presque tout entrepris toute seule. Raphaël n’avait pas dit non. Même s’il aimait avoir le contrôle sur absolument toute situation, cela ne le dérangeait pas de se retrouver parfois en position de soumission.

Il était plutôt bien parti pour son récit, mais le docteur Lynch l’arrêta pour lui rappeler qu’il s’était informé sur les gouts de Lucia. Raphaël fronça les sourcils et si ses prunelles bleues pouvaient devenir noires, elles l’auraient fait.

- J’ai dit que je m’étais renseigné sur ses gouts, pas sur ce qu’elle ne supporte pas. Là est toute la différence !

La réponse avait été un peu sèche. Il n’aimait pas qu’on l’interrompe et encore moins qu’on remette en doute sa manière d’enquêter. Il avait dégoté des informations exactes sur les gouts de la demoiselle. Les degrés d’acceptation d’alcool dépendaient des personnes et ça, son informateur n’était sans doute pas resté assez longtemps pour savoir si oui ou non Lucia supportait l’alcool.

- Enfin peu importe ! De toute manière, là n’est pas l’important, si elle ne voulait pas sauter ce pas là avec moi, elle ne m’aurait pas sauté dessus, même avec de l’alcool ! répliqua-t-il. Donc ! Où en étais-je ?! Ah oui, le début des hostilités !

Raphaël n’avait pas le temps pour les digressions. Il s’apprêtait à commencer la phase ultime de son amusement : les détails. Il avait hâte de voir le docteur Lynch s’enfoncer progressivement dans son siège, voir son visage pâlir bien qu’en ce jour ce cher docteur semblait plus pâle que d’habitude, et pour finir sa gêne plus qu’apparente. C’était de ça dont l’architecte voulait se délecter. Et rien d’autre. Du sadisme à l’état pur. Peut-être devrait-il se faire soigner pour ça aussi ? Possible ! Mais s’il essayait de se faire soigner comme il se faisait soigner actuellement, il n’irait pas très loin. Surement se mettrait-il à savourer les émotions du médecin… Non, Raphaël était incurable, une cause perdue pour la médecine et l’humanité. Mais en attendant, il comptait bien profiter du docteur Lynch.

- Donc, lança-t-il d’un ton qui voulait clairement spécifier au docteur qu’il ne souhaitait plus être interrompu sans qu’il ne marque une pause volontaire. Après que Lucia se soit installée à califourchon sur moi, j’ai bien évidemment pris le temps d’explorer son corps par-dessus sa robe. Je savais d’ailleurs qu’elle avait – enfin plutôt qu’elle a, puisqu’elle est toujours vivante – tout ce qu’il fallait où il fallait, une poitrine à damner un saint, des hanches qui permettent de s’y agripper et des fesses extrêmement bien moulées ! Une femme presque parfaite ! Un petit sourire en coin se dessina sur les lèvres de Raphaël. Après quoi, je me suis lancée dans une petite séance de déshabillage pendant qu’elle me défaisait ma cravate avec un empressement certain. Pour ma part, j’y suis allé tranquillement car j’ai appris au fil de mes expériences que plus l’attente était longue, meilleur c’est. Le saviez-vous ?

 
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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeSam 4 Juil - 10:36

Daniel et Raphaël



La seule utilité de cette séance était clairement l'argent qu'il recevra à la fin. Si Daniel Lynch était du genre mesquin, il trouverait tout les prétextes du monde pour saler la facture à la fin. Ce genre de pensée ne lui serait jamais venu à l'esprit, en temps normal. Pourtant, aujourd'hui, elle devenait affreusement tentante. Il fallait dire qu'il avait une circonstance atténuante : c'était la première fois qu'il expérimentait la gueule de bois. Avoir une séance avec Raphaël Abbot dans ces conditions empirait une séance qui s'annonçait déjà extrêmement pénible à la base.

Ses pensées, déjà fort occupées à essayer de rassembler les souvenirs de la veille tout en attendant les effets salvateurs de l'aspirine, devaient se concentrer sur le récit affreusement précis de son patient concernant sa dernière victime.

Prendre congé était un concept inconnu pour le psychiatre, sinon il aurait cédé à cette tentation et ne se serait pas retrouvé dans cette situation. Le plus dur était de continuer à faire son travail, demander des précisions, relever certains détails alors que Daniel savait que la personne qui lui faisait face n'était là que par amusement et non motivé par un réel désir de changer. Peut-être que l'ancien Shérif avait eu cette idée en tête, la première fois qu'il était venu le trouver. Découvrir pourquoi était la seule chance pour le psychiatre d'arriver à renverser la balance. Hélas, il n'avait pas le moindre indice pour l'instant et ce n'était pas avec la douleur qui vrillait ses tempes qu'il allait découvrir quelques choses.

Tous les moyens étaient bons pour retarder l'inévitable description de la fin du rendez-vous. L'aspirine commençait à peine à faire de l'effet. Sans le vouloir vraiment, Daniel se surprenait à se montrer plus cassant dans ces paroles qu'il ne l'aurait voulues. Il ne voulait pas l'admettre (le faire irait à l'encontre de l'attitude professionnelle qu'il prônait en toute circonstance) mais il tira un certain plaisir à voir le visage de son interlocuteur s'assombrir, quittant la mine confiante qu'il avait affichée jusqu'à présent. Bien sûr, il n'en montra rien. En fait, qu'il nourrisse ce genre de pensée l'étonnait lui-même. Surement la fatigue.

"Je ne remets pas en doute vos paroles. Si les miennes ont pu vous laisser croire cela, je m'en excuse." Assura-t-il sur un ton sérieux. "Vous vous montrer loquasse sur vos aventures récentes, mais votre passé plus lointain reste une zone floue. J'essaye simplement de mieux vous cerner à travers votre manière de raconter vos expériences, c'est mon travail."

Lui n'était pas là pour s'amuser ! C'est ce que semblait sous-entendre sa dernière phrase. Cependant, il avait beau ne pas aimer le plaisir que prennait son patient à parler de détails gênant, il ne voulait pas non plus entrer en conflit avec lui. Le docteur Lynch fut, par conséquent, soulager que la tension disparue même si cela voulait dire que le récit se poursuivait.

Lucia ne supportait pas le champagne. Un détail qui le renvoyait involontairement à des événements récents. Le psychiatre ne pouvait s'empêcher de redouter la manière dont lui-même s'était comporté à cause de l'alcool en entendant la suite. Ce qui le mettait dans l'hésitation suivante : voulait-il vraiment se souvenir de cette soirée ou bien devait-il bénir son mal de crâne qui occultait tous ces souvenirs ?

Torturé par cette interrogation intérieure, il n'avait pu s'empêcher de souligner un petit détail. Cela se voyait que Raphaël n'aimait pas cette nouvelle interruption, pourtant, ne lui en déplaise, c'était ainsi qu'une séance de psychanalyse se conduisait. Si cela ne lui plaisait pas, il pouvait toujours essayer la porte du docteur Hopper. Le docteur Lynch n'aimait pas partager ses patients, mais dans le cas de Raphael Abbot, il pourrait volontiers faire une exception.

Le psychiatre n'était pas d'accord sur la justification. Pour lui, se renseigner sur ce que la personne ne supportait pas était tout aussi important que de se renseigner sur ses goûts. Il fallait croire que l'ancien Shérif n'était pas aussi méticuleux que lui. Cette fois, Daniel ne fut aucun commentaire, ne voulant pas recréer une nouvelle tension et puis, lors d'une séance, son opinion ne comptait pas.

Daniel regretta presque immédiatement de ne pas avoir cédé à la tension non-professionnelle. Pour être plus précis, son regret se matérialisa dès l'entente des mots 'début des hostilités'. Oh non, on y était déjà. Pouvait-il oser lancer un coup d'œil discret à sa montre ? Le début de séance ayant traîné, avec un peu de chance, on arrivait presque au bout de l'heure de torture, non ?

Le docteur Lynch se moquait du ton employé par son patient dans son 'donc' qui laissait clairement supposé que l'ancien shérif ne souhaitait plus être interrompu. Si Daniel voyait un moyen d'interrompre sous le couvert du professionnalisme, il le ferait. À ce stade, c'était presque une question de survie.

Le visage du psychiatre se figea, le genre d'expression qu'affichait quelqu'un qui ne voulait pas montrer la grimace qui menaçait pourtant d'apparaître tout en tripotant machinalement son stylo, sachant pertinemment que l'objet lui serait inutile dans les prochaines minutes puisqu'il se refusait à retranscrire ce qui allait suivre.

Daniel n'était pas idiot, il savait que son interlocuteur adorait voir son visage se décomposer au fur et à mesure de ces récits, que c'était devenu la seule motivation de la venue de l'ancien Shérif dans ce bureau. Il se faisait un devoir de retarder au maximum ce moment inévitable qui provoquerait le plaisir sadique de son patient.  

Contre toute attente, sa gueule de bois l'aidait. Daniel se força à se concentrer sur la douleur plutôt que sur le récit. Ce qui ne l'empêcha pas de noter le 'presque' dans la description presque parfaite de Lucia. Un détail qu'il nota pour plus tard.

Une question fusa. Le docteur Lynch leva un sourcil interrogateur devant le 'saviez-vous ?'. Son cynisme, motivé par son mal de tête, le poussa à penser : tiens, maintenant, vous acceptez les interruptions ? Même s'il ne formula pas cette remarque à voix haute, elle était visible comme le nez au milieu de sa figure.

"Ma foi, il est évident que vous avez plus d'expérience que moi dans ce domaine." Avoua-t-il.

 
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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeVen 17 Juil - 21:50

Daniel et Raphaël



Raphaël était partisan de l’amusement. Certes, du haut de ses trente-cinq ans, on aurait pu s’attendre à de la maturité venant de sa part, mais non. Bon, il n’était pas totalement irresponsable non plus parce que quand il s’agissait d’être sérieux, il n’était pas le dernier. Mais quand il fallait embêter quelqu’un… Ce n’était pas le dernier non plus. L’architecte prenait vraiment plaisir à tourmenter son psychiatre. C’était son jeu du moment et il trouvait quand même dommage de devoir se limiter à une séance par mois, mais ce n’était pas lui qui fixait les règles. Et il savait que le docteur Lynch n’irait pas au-delà de cette séance parce que cette heure de consultation revenait à être une véritable torture pour lui. Le meilleur dans cette histoire, c’était qu’il ne faisait rien pour arrêter Raphaël. Sauf quand celui-ci rentrait dans des détails qui le mettaient mal à l’aise ; là, il déblatérait des questions à tir larigot visant à l’interrompre. Mais mis à part cela, il n’allait pas jusqu’à l’interdire de s’exprimer. En même temps, l’argent que l’architecte versait allait dans sa poche au final. Qu’était-ce qu’une heure mensuelle dans une vie ?

Néanmoins, ce jour-là, la séance n’était pas comme toutes les autres. Le docteur Lynch affichait une mine qu’il n’abordait pas d’habitude. Il soupçonnait que la boîte d’aspirine était la solution à ses maux. Mais pour quelle raison ? Ca, il l’ignorait et l’ignorerait probablement jusqu’à la fin de sa vie étant donné qu’il ne voyait pas le médecin répondre à sa question. Du coup, il ne s’en intéressa pas outre mesure. Il en jouait, tout simplement. En ce jour, Raphaël allait lui faire part de son expérience avec cette Lucia dont il avait bien vite oublié le prénom et l’identité jusqu’à ce que le docteur Lynch le lui rappelle. Il fallait dire aussi que l’architecte rentrait très rarement seul. Il arrivait plus ou moins à avoir une femme différente chaque soir ou chaque jour, ça dépendait des fois. C’était d’ailleurs son taux de réussite qui faisait que son bon à rien de patron venait lui demander conseil pour essayer d’attirer l’attention des femmes.

Quand il pensait à ce Littleking, parfois, Raphaël en avait des frissons d’effroi. Cet homme, inutile, s’était mis dans la tête l’idée de vivre une relation avec une femme qui ne sortait quasiment jamais de son manoir. Même l’architecte n’avait jamais osé s’approcher de cette écrivaine un peu marginale. Pour le coup, elle ne lui faisait pas du tout envie ! Mais Littleking la trouvait à son goût. Allez savoir pourquoi ! Mais une chose était sure, ce n’était pas réciproque. Il essuyait de nombreux râteaux qui se résumaient bien souvent à venir pleurer dans son bureau… peut-être que la prochaine fois, Raphaël lui proposerait une petite visite chez le docteur Lynch… Oh ! Ca pouvait être une excellente idée ça ! Dommage qu’il ne puisse pas assister à cela parce que cela vaudrait probablement le coup d’œil. Enfin, si au passage, ça pouvait le libérer lui de toutes ces jérémiades inutiles qui lui faisaient perdre du temps… un mal pour un bien, donc ! Rien que cela contribua à le mettre de bonne humeur.

Pour le moment, il se concentra sur le docteur Lynch qui venait de faire une remarque que l’architecte avait plutôt mal pris. Il avait eu la désagréable sensation que le psychiatre remettait en doute ses capacités. Et ça, il détestait. Néanmoins, le psychiatre se justifia sur le fait qu’il ne faisait que son travail. Raphaël le fixa pendant quelques secondes avec suspicion avant de lancer :

- Pourquoi voulez-vous connaître mon passé ? Ce n’est pas pour ça que je viens ici. Mon enfance n’a pas été traumatisante, si c’est ce que vous vouliez savoir.

Les joutes verbales, Raphaël n’était que très rarement perdant car il avait un peu réponse à tout. C’était ainsi. Il détestait perdre. Perdre n’était pas dans sa nature. Il faisait parti du clan des vainqueurs ! Du coup, il pouvait tenir très longtemps comme si, si le Docteur Lynch souhaitait vraiment se lancer là-dedans. Enfin, en attendant, l’architecte reprit son récit à propos de Lucia et du champagne. Elle ne supportait pas le champagne, mais à aucun moment, il n’avait dit qu’elle n’aimait pas ça. Or lui, les recherches qu’il avait faites se basaient sur ce qu’elle aimait et non pas ce qu’elle ne supportait pas. Il semblerait que cette petite subtilité ait échappé au psychiatre qui fit une remarque inutile. Raphaël n’était pas spécialement content d’être de nouveau interrompu. Surtout pour quelque chose qu’il avait précisé.

Faisant comprendre au médecin qu’il ne souhaitait pas être de nouveau interrompu, Raphaël se lança dans ce qu’il appelait le début des hostilités. Déjà, rien que ça suffit à commencer à faire pâlir son interlocuteur. Ne se laissant pas démonter, il continua son petit récit jusqu’à ce qu’il pose une question. Quitte à payer une consultation autant que ça y ressemble, non ? Les patients devaient bien se poser des questions auxquelles le psychiatre devait répondre. Et bien c’était précisément à ce jeu-là que l’architecte jouait. Il pouvait être très doué à ce jeu. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres lorsque le docteur Lynch lui affirma avoir moins d’expérience dans le domaine du sexe que lui. Remarquez, rien de plus normal ! Mais sans le savoir, le psychiatre venait de révéler une information que l’architecte n’était pas prêt d’oublier.

- Ca, c’est vous qui le dites… Moi, je ne peux pas vérifier.

Son rictus s’agrandit un peu plus. Bizarrement, l’idée de suivre le docteur Lynch pour savoir ce qu’il faisait de ses soirées. Bon, il risquait d’être déçu pendant un bon moment, mais peut-être qu’à force, il finirait par trouver quelque chose d’intéressant à se mettre sous la dent ? Le jeu en valait peut-être bien la chandelle.

- Pourquoi est-ce que vous affirmez à ce point ne pas avoir plus d’expérience que moi ?

 
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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeJeu 12 Nov - 11:49

Daniel et Raphaël



Daniel ne formulait qu'un seul espoir concernant cette séance : que l'aspirine fasse effet. En attendant, il avait tout le loisir de maudire sa secrétaire, de maudire son amnésie passagère concernant cette soirée, de maudire sa curiosité qui l'avait poussé à accepter, de maudire son sens morale qui lui interdisait de prendre congé, de maudire la personne qui se trouvait en face de lui. Bref, les malédictions ne manquaient pas dans son esprit malmené par sa première gueule de bois. Au point qu'il ne put résister à se lancer dans une pique verbale à peine dissimulée, simplement pour retarder l'inévitable récit de l'ancien Shérif.

Le psychiatre s'en voulut presque immédiatement. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Sa remarque allait à l'encontre de la distance professionnelle qu'il chérissait tellement durant ces séances. Certainement à cause de la migraine. En attendant, il formula des excuses. Bien qu'il eût peu de respect pour l'architecte qui ne venait ici que pour se divertir, il ne désirait pas entrer en confrontation ouverte avec lui. Même si une dispute signifiait qu'il pourrait rayer le nom de Raphaël Abbot de la liste de ces patients, mettant fin à la torture mensuelle qu'il s'imposait. Non, il ne devait pas penser comme cela. C'était anti-professionnel ! Dans quel monde vivrons-nous si les psychiatres triaient leurs dossiers sous un tel prétexte ?

Daniel se massa le front, comme si ce geste pouvait l'aider à chasser ces mauvaises pensées, tout en essayant de se concentrer sur la réponse de son interlocuteur.

- Pourquoi voulez-vous connaître mon passé ? Ce n’est pas pour ça que je viens ici. Mon enfance n’a pas été traumatisante, si c’est ce que vous vouliez savoir.

Le psychiatre se fit violence pour ne pas soupirer. L'aspirine commençait à faire son effet, ce qui fut un soulagement.

"Parce que l'enfant que nous sommes défini l'homme que nous deviendrons. Nul besoin d'une enfance traumatisante pour cela." Expliqua-t-il avec patience.

C'était la base de la psychanalyse. Daniel croyait fermement au principe que l'enfance posait les bases pour l'âge adulte, de la même manière que notre passé déterminait notre futur. La réaction soupçonneuse de Raphaël piqua sa curiosité. Avait-il mis le doigt sur une potentiel indice lui permettant de renverser la balance de l'entretien ? Le psychiatre resserra sa prise sur son stylo, tenté d'en prendre note. Il se retenu, car il ne voulait pas faire un geste qui pourrait trahir son idée.

Malheureusement, cette parenthèse semblait finit et le récit pu reprendre. Avec angoisse, Daniel sentait venir le fameux début des hostilités qui allait le faire blêmir et grincer des dents, car son patient était suffisamment sadique pour se montrer incroyablement précis sur sa manière de clôturer un rendez-vous. Il tenta une ultime interruption concernant le détail du champagne, mais n'alla pas plus loin. Tout simplement parce que cette partie de l'histoire lui rappelait un peu trop les événements de la veille. Ce qui lui faisait se demander ce qu'il avait bien pu faire durant cette soirée. Le pire est qu'il ne pouvait espérer obtenir des réponses de la part de Carrie. Dans tous les cas, sa secrétaire en profiterait pour le tourner en bourrique.

Avant qu'il ne le réalise, les mots fatidiques 'début des hostilités' furent prononcées. Voilà, on y était. Daniel prit ce fait avec une certaine fatalité. Le psychiatre espérait que le récit allait se poursuivre d'une traite. Ainsi, il n'aurait qu'à serrer les dents et fixer sa concentration sur l'heure. C'était sans compter sans le sadisme de l'ancien Shérif qui s'interrompit pour poser une question.

Tiens, maintenant, il se souvenait du fonctionnement d'une consultation ? Songea-t-il avec cynisme et amertume. Il étouffa cette remarque intérieure. Vraiment, ce mal de tête lui faisait penser n'importe quoi ! Pouvait-il se permettre de prendre une deuxième aspirine ? De toute façon, Raphaël avait vu la boîte. Bien que l'idée fût atrocement tentante, le sourire en coin de son patient le dissuada de lui offrir ce geste de faiblesse sur un plateau.

- Ca, c’est vous qui le dites… Moi, je ne peux pas vérifier.

Daniel fronça les sourcils devant cette remarque et le rictus de son interlocuteur qui s'était agrandi. Il ne voyait pas où Raphaël voulait en venir et mit cela sur le compte du fait qu'ils n'avaient pas le même sens de l'humour. De ce fait, il préféra se murer dans le silence.

- Pourquoi est-ce que vous affirmez à ce point ne pas avoir plus d’expérience que moi ?

Très bien, il ne comprenait officiellement pas le tournant qu'avait prit la conversation. Daniel posa son stylo comme pour signaler officiellement la nouvelle pause dans la séance. De toute façon, même lorsque l'ancien Shérif reprendra son histoire, il était hors de question pour lui de noter ne serait que le plus minuscule détail de ce qui allait suivre.

"Parce que cela est évident ?" Répondit-il. On sentait bien dans son intonation qu'il avait du mal à saisir l'utilité de cette question puisque la réponse lui semblait, comme il venait de le dire, évidente. Il avait un dossier rempli des conquêtes de l'ancien Shérif, bon sang ! Impossible d'être plus clair. Devait-il en dire le nombre pour affirmer qu'il avait de quoi faire une comparaison ? Ou avouer que ces compétences dans ce domaine étaient proche de zéro et donc, facile à dépasser ? Il choisit de répondre de manière plus diplomatique. "A chaque séance, un nombre impressionnant de nouvelles conquêtes vient s'ajouter à votre dossier. Il n'est donc pas compliqué d'affirmer que vous avez plus d'expérience que moi dans ce domaine."

Il lui semblait que l'effet de l'aspirine s'était estompé. Ou peut-être était-ce parce qu'il avait l'horrible sensation de ne plus contrôler cette conversation puisqu'il ne savait pas où Raphaël voulait en venir. Le psychiatre lança un coup d'œil en direction du tiroir contenant la précieuse boite de médicament. Daniel craignait que s'il ne cède pas à la tentation, d'autres remarques désobligeantes fuseraient, ce qui serait regrettable.

"Excusez-moi." Finit-il par dire en cédant à son idée pour prendre un cachet et l'avaler prestement avec le reste d'eau qu'il restait dans son verre.

 
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MessageSujet: Re: [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny]   [Flashback] La consultation mensuelle est arrivée ! [pv Danny] Icon_minitimeMer 2 Déc - 10:11

Daniel et Raphaël



Parler de son passé n’était vraiment pas un drame. En fait, il n’avait absolument aucun souci d’enfance qui méritait une quelconque psychanalyse alors Raphaël ne comprenait pas trop pourquoi est-ce que le docteur Lynch s’intéressait à ce sujet-là. S’était-il plaint, la séance précédente, d’un quelconque souvenir d’enfance ? Il n’en avait pas souvenir. En fait, il était même certain de ne jamais rien avoir dit là-dessus car il avait une enfance plus que normal avec cette volonté de s’élever socialement encore plus haut. À chaque fois, l’architecte s’était concentré sur sa satyriasis – ou autrement dit son hypersexualité. Bien évidemment, la raison de cette consultation avait changé en voyant le malaise du docteur Lynch à parler de sexe alors que ce sujet-là n’avait aucune raison d’être tabou car il faisait parti de la vie de tous les jours. À moins, bien évidemment, d’être toujours puceau – chose que Raphaël suspectait grandement concernant le psychiatre ! Mais il n’était pas là pour juger. Il était là pour raconter ses nombreux exploits sexuels.

Mais cette consultation était différente de toutes les autres car le docteur Lynch ne semblait vraiment pas être dans son assiette. La boîte d’aspirine n’avait pas échappé au regard de l’architecte. Il y avait mille et une raisons qui pouvaient pousser un homme à prendre de l’aspirine dès le matin, mais celle d’une soirée un peu trop arrosée ne vint pas à l’esprit de Raphaël. Ou tout du moins, pas maintenant ! Pour le moment, il se contentait d’observer son médecin, prenant plaisir à rendre cette consultation mensuelle encore plus pénible que ce qu’elle était déjà à la base. Les mains calmement posées sur ses genoux, il attendait la réponse à sa question après avoir pris le temps de préciser que son enfance n’était pas la raison de sa visite et de ces consultations. La patience n’était pas une vertu que Raphaël possédait. Elle était assez limitée – voir quasi inexistante si on en croyait les témoignages de sa bonne. D’ailleurs, le fantasme du maître de maison et de la domestique avait de quoi faire réagir l’architecte et brusquement, il se demanda pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas pensé plus tôt ! Dès qu’il rentrerait, il mettrait son nouveau plan à exécution !

- Je reconnais de pas forcément avoir été un gentil garçon, répondit-il. J’étais du genre perturbateur. Alors docteur, en quoi être perturbateur développe l’hypersexualité ?

Il n’avait pas pu s’empêcher de prendre un ton railleur à sa question. D’ailleurs, une autre question lui vint en tête juste après.

- Et vous ? Quel genre de petit garçon étiez-vous pour devenir psychiatre ? Un saint d’esprit ?

C’était trop tentant ! Si embêter le docteur Lynch avait été un métier, nul doute que Raphaël aurait été des plus performant ! Et peut-être qu’il aurait pu gagner des millions et être encore plus fortuné que ce qu’il n’était à cet instant ? Autant être honnête, il était excellent dans son métier, même si parfois, il avait surtout l’impression d’être le conseiller conjugal de son patron. Littleking s’était épris d’une écrivaine solitaire et le harcelait pour avoir des conseils afin de la faire tomber dans ses bras. Mille fois Raphaël avait eu envie de lui répondre qu’il ne pouvait plus rien faire pour lui car la demoiselle ne voulait clairement pas de lui, mais à chaque fois il s’était retenu et faisait attention à la façon dont il s’exprimait avec lui. Et il continuait aussi de lui donner des conseils qui tombaient à l’eau. À croire que cette femme était un robot sans capacité de sentiment… Ou alors, Littleking était trop ridicule pour paraître crédible… C’était sans aucun doute la réponse la plus plausible à cette insensibilité de la jeune femme. Et la différence d’âge ! Quelle femme pouvait être attiré par un vieillard ?! Il fallait vraiment être complètement toqué pour ça ! Ou avoir un fantasme quelconque de femme de pouvoir se faire un homme aussi vieux que leur père. Oui, oui, ça existait !

Pour en revenir à la consultation, Raphaël raconta donc ce qu’il appelait le début des hostilités. Il avait hâte de passer la phase de déshabillage mais il s’arrêta sur un fait qu’il avait pu découvrir au fil de ses nombreuses expériences sexuelles : plus l’attente était longue, meilleur était l’acte, aussi bien pour la femme que pour l’homme ! Il demanda au docteur Lynch son avis sur la question et dût se retenir de sourire quand il lui répondit n’avoir pas autant d’expérience que lui. Bien évidemment, Raphaël n’avait aucun doute là-dessus, mais il ne pouvait pas s’empêcher de taquiner le psychiatre en répliquant qu’il n’avait aucun moyen d’être sûr de ce qui était avancé, provoquant ainsi une réaction chez son interlocuteur : un froncement de sourcil tandis que le sourire de l’architecte s’agrandissait légèrement. Cependant, il n’obtint rien de plus, ce qui déçu légèrement Raphaël. Mais heureusement que celui-ci n’était pas sans ressource car il relança le psychiatre là-dessus en lui demandant des explications. Là, il obtint une réaction ! Le docteur Lynch venait de poser son stylo, preuve même que l’agacement commençait à apparaître, mais aussi qu’il allait ‘répondre’.

Raphaël prit son air le plus intéressé pour écouter la réponse du psychiatre. En fait, il n’avait pas trop besoin de feinter cet intérêt parce qu’il en avait réellement. Que cela paraisse évident ne suffisait pas à l’architecte. Ce qui était évident pour les uns, ne l’était pas forcément pour les autres ! Il resta silencieux, attendant une potentielle suite. Si jamais celle-ci ne venait pas, Raphaël possédait bien une relance dans un coin de sa cervelle. Mais il n’en eut nullement besoin car le docteur Lynch sembla comprendre le silence de son patient. La suite des paroles le laissa quand même sur sa faim.

- Certes, mais qui me dit que de votre côté, vous ne faites pas pareil ? demanda-t-il.

C’était un cercle sans fin, il en avait pleinement conscience. Mais c’était ça qui amusait Raphaël. Il adorait voir le docteur Lynch patauger dans la boue pour essayer de s’en sortir et répondre plus ou moins convenablement à ses questions qui n’avaient aucun sens. Il avait l’art d’inverser la situation quand ça l’arrangeait et il y prenait un grand plaisir. Finalement, le psychiatre craqua et sortit la boîte d’aspirine qu’il s’était empressé de ranger à l’arrivée de son patient. Un sourire cynique se dessina sur les élèves de Raphaël.

- Mais je vous en prie, prenez votre temps, lâcha-t-il avec amusement dans la voix.

Il attendit patiemment que le docteur Lynch ait pris son aspirine pour pouvoir reprendre la consultation là où elle s’était arrêtée précédemment quand il avait émis la question sur la durée de l’attente avant un rapport.

- Alors… où en étais-je… Ah oui ! La mise à nue ! Ce qu’il y a de bien avec les femmes, voyez-vous, c’est leur désinhibition totale lorsqu’elles sont sous l’emprise du désir. Il suffit presque d’envoyer les bons signaux pour pouvoir leur faire faire n’importe quoi. Lucia était vraiment réceptive. Les « lieux insolites » sont plus facilement acceptables en règle générale. C’est pour ça que je n’ai eu aucun mal à lui faire accepter le comptoir de mon mini-bar comme premier lieu. Quand les femmes ont encore un minimum de contrôle sur elle-même, elles sont plus difficilement malléables et elles réclament presque à aller dans un lit. Autant avouer que le lit, c’est sympa au début mais à force on s’en lasse… Bien souvent, c’est l’endroit que je choisis pour le dernier round. Mais grâce au champagne qui lui est rapidement monté en tête et au désir que ma personne a suscité chez elle, elle n’a pas réclamé le lit. Il marqua une petite pause avant de reprendre : Une fois les vêtements éparpillés sur le sol, j’ai eu le plaisir de découvrir le corps de ma charmante Lucia. Commençons par sa poitrine, voulez-vous ? Des seins ronds et fermes et d’une douceur… Extrêmement réactif à mes caresses. Des touts petits… Vous ne notez pas ?

Une coupure presque clair et nette de la part de Raphaël qui avait remarqué que le docteur Lynch ne notait absolument rien de ce qu’il était entrain de raconter. Son boulot de psychiatre n’était-il pas de noter absolument tout ce qui sortait de la bouche de ses patients ?

 
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