« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. » par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer
Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou
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Sujet: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Mer 9 Avr - 15:37
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
La jeune femme condamnée à vivre dans sa tour durant le reste de sa vie, pouvait entendre les bruits des oiseaux qui virevoltaient près de sa fenêtre, sentir la bonne odeur des fleurs planter par ses soins quelques mois plus tôt, elle n'avait pas eu le plaisir de les voir de ses propres yeux, mais tel était le prix de sa malédiction. Elaine avait les yeux fermés face à son miroir, seulement pour rester dans sa propre réalité durant quelque temps, savoir qu'elle était encore en vie, même si celle-ci ne lui appartenait plus vraiment. La dernière visite de son père remontait à beaucoup trop longtemps, elle ne se leurrait pas, il l'avait abandonné, elle lui faisait trop honte, comme son grand frère Yvain sur lequel elle veillait grâce à son miroir, il était dur d'être près de lui sans qu'il puisse la voir même l'entendre, pourtant, elle était bien là, à essayer de lui souffler de revenir dans la réalité. Ils étaient tous les deux perdus, mais entre les deux, elle était la seule à le réaliser.
Son miroir était devenu sa prison et son échappatoire. Ils ne formaient qu'un esprit et elle pouvait voyager dans l'ensemble de la forêt enchantée, sans bouger de devant son miroir, c'était son esprit qui vagabondait, son corps maudit se devait de rester dans la tour, un seul regard à l'extérieur et elle recevrait une autre malédiction, comme-ci elle n'était pas assez maudite. Elle passait son temps à broder les scènes qu'elle voyait, la magie émanait de son corps, la gardait en vie, accélérait ses mouvements pour créer ses chefs-d'oeuvre. Elaine n'avait rien remarqué de tous les changements que le miroir avait effectués sur elle, non, elle restait dans son rôle d'observatrice, à chanter de sa voix douce, voix qui suivait la rivière qui entourée son ile et accompagnait le dur labeur des paysans. On pouvait l'entendre, mais personne n'osait aller sur l'ile par peur de l'inconnue, peur de la terrible sorcière qui y sévissait. Rien de plus que des rumeurs sans fondement, surement raconté par son propre père, pour que personne ne découvre le sort de son propre sang, tout n'était qu'apparence pour lui et même si cela avait blessé Elaine, elle ne pouvait rien faire et penser à une vengeance impossible lui tourmenterait trop son âme, alors elle préférait se perdre dans les aventures de certains héros de la forêt enchantées, ne trouvant plus aucune utilité de penser à sa propre vie. Elle était une sorte de gardienne des secrets des habitants, rien que pour ça elle pouvait représenter un danger pour quelques-uns, mais son existence faisait partie des légendes qu'on racontait dans les bars, on ne se méfie pas d'une personne qu'on pense inexistence.
Ouvrant les yeux, elle prit une grande aspiration avant de voir une tonne d'image apparaître dans son miroir, elle se devait de se concentrer pour en voir plus qu'une et y emmener son esprit. Pour le moment, elle préférait tout regarder sans quitter la pièce, elle attrapa sa dernière tapisserie, celle-ci représentait une jeune femme, à ses pieds se trouvait une cape rouge, ses yeux brillaient au contact de la pleine lune, ses mains ressemblaient à celle d'un animal. Elaine l'avait vue se transformer en Loup, mais avait préférer la représenté au moment crucial, de la lune qui s'éclaire dans les yeux de cette créature magique.
Elle se leva avec la tapisserie et quitta sa chambre, partout dans la tour dans chacune des pièces se trouvait ses oeuvres, ses histoires, tout était bien rangé. Les murs des escaliers étaient recouverts des aventures des chevaliers de la table ronde, dans l'entrée d'une guerrière qui se baladait avec un esprit de l'arbre, dans la chambre voisine ceux de la princesse guerrière. Le petit chaperon rouge allait être accroché dans la cuisine qui ne servait jamais, vu qu'elle n'avait pas besoin de se nourrir. Descendant les escaliers, toutes les fenêtres étaient recouvertes d'un tissu pour l'empêcher de prêter un regard par inadvertance. Accrochant la tapisserie, elle remonta les escaliers tout en chantant sans s'apercevoir qu'une personne la suivait de près.
Laissant sa porte de sa chambre ouverte, elle ouvrit légèrement le rideau pour laisser la lumière rentrer dans la pièce, sans pour autant prêter un regard vers l'extérieur et s'installa devant son miroir. Prenant sa brosse, elle coiffa ses longs cheveux en continuant de fredonner sa chanson favorite, celle de sa mère. D'un coup, son miroir lui fit voir une image très nette, il y avait une personne à la porte de sa chambre, une personne qui la regardait. Se retournant vers le petit homme, elle posa sa brosse près de son miroir, tout en lui adressant un regard peu rassuré.
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Ven 18 Avr - 22:53
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Depuis sa barque qu'il peinait à faire avancé sur la surface du lac, Lefou pouvait entendre un chant à la limite de l'audible. Ou peut-être était-ce son imagination qui lui jouait des tours ? Lui faisant croire se qu'il espérait entendre ? Se fier à des rumeurs revenait à se bercer d'illusions. Le nain s'attendait à retrouver cette fameuse tour à l'abandon. Alors pourquoi essayait-il de s'y rendre ? La réponse était simple : l'espoir.
L'espoir était quelque chose d'incroyablement vicieux. Même lorsque vous poussiez l'avoir perdu, même lorsque vous avez abandonné l'idée de trouver une solution, il suffisait d'une rumeur, d'un on-dit pour le faire revenir dans votre esprit, aussi virulent que lors des premiers jours. Même la plus cruelle des déceptions ne le faisait pas disparaître complètement. Lefou avait renoncé à beaucoup de chose. Il s'était privé de son cœur pour ne plus avoir de remords car dès sa naissance il avait été condamné à devoir prendre le sang des autres pour survivre. En pensant ne plus rien avoir à perdre, il avait défié le Ténébreux. Son fardeau s'était alourdi depuis qu'il avait tenté cette vengeance insensée. Depuis ce jour maudit, il ressentait le dernier souffle de ces victimes comme si c'était lui qui périssait. Tout l'alcool et la nourriture du monde ne pouvait faire oublier cette horrible sensation.
Que faire dans sa situation ? Se laisser mourir ? Car c'est se qui se passera s'il arrêtait de tuer, le sang sur le bonnet finirait par sécher et se serait la fin de son histoire. Un conte qui ne pouvait avoir une fin heureuse. Le sorcier avait raison, il était trop lâche pour se laisser mourir. S'accrocher à la vie, un jour à la fois, un meurtre à la fois, jusqu'au jour où il ne restera plus un seul royaume dans lequel il ne serait pas déjà recherché. Cet instant approchait, il le sentait. Un jour, les gardes seront moins bêtes qu'ils en avaient l'air.
Lefou chassa cette pensée pour se concentrer sur les ragots des tavernes qu'il avait entendu sur la personne séjournant sur l'île. On disait la sorcière capable de guérir comme de proférer les pires maléfices. Le nain estimait être déjà suffisamment maudit, alors que risquait-il ? Cette mystérieuse sorcière était sa dernière chance d'alléger son fardeau. Si les rumeurs étaient vraies !
Les fleurs poussaient abondamment au pied de la tour. Se fut la première chose qui attira son attention lorsqu'il mit enfin pied à terre. Lefou poussa un soupir rempli de lassitude. Comme il l'avait prédit, les lieux étaient sans doute déserts. Il releva vivement la tête en entendant clairement le chant. Se faufiler à l'intérieur de la bâtisse ne posa aucun problème, il ne s'agissait pas d'une tour infranchissable comme celle qui gardait prisonnière une certaine blondinette. Instinctivement, il sortit sa dague de son fourreau et explora les lieux avec prudence.
Chaque fenêtre était recouverte d'un tissu, rendant la lumière diffuse. Lefou tomba avec étonnement sur une pièce remplie de tapisserie, tissé avec un talent incroyable. Mais le plus étonnant fut se qu'il y vit. La vie d'autres personnes s'étalaient dans des instincts figés. Le redcap reconnu certaines des personnes qu'il avait du tuer pour nourrir de sang son macabre couvre-chef. Une toile attira son attention. Celle de la venue du ténébreux venant réclamer la princesse Belle. Il fut surpris de s'y voir, au côté d'un seigneur Gaston refermant sa main sur son épée. Rare était les personnes qui se souvenait de sa présence durant cet instant décisif du destin du royaume. Lefou pouvait passer inaperçu quand il le voulait, sa taille l'aidait beaucoup dans cet objectif. Pourtant, il figurait sur cette toile, reflet d'une vie qui n'existait plus.
Le chant devint plus fort, indiquant que la propriétaire de la voix s'approcha. Tirer de ses rêveries, le redcap se cacha parmi les toiles, resserrant sa prise sur la garde du poignard, s'assurant un petit espace afin de voir la personne entrant dans la pièce.
Il vit... quelqu'un qui n'était certainement pas une sorcière. Lefou observa la demoiselle en essayant de l'associer aux ragots qui couraient sur elle en dehors de cette île, en vain. Il aurait pu croire à un maléfice destiner à tromper ces visiteurs. Ce genre de magie était certainement possible pour faire croire aux autres qu'on était inoffensif et cela ressemblerait à un comportement de sorcière. Mais a quoi bon usé de ce genre de maléfice alors qu'elle croyait être seule ?
La prétendue sorcière quitta la pièce en continuant sa chanson, Lefou la suivit avec prudence. Plus il l'observait et plus il avait la certitude de se trouver devant une demoiselle ordinaire et non une enchanteresse comme le prétendait les légendes. Si c'était le cas, il avait fait toute cette route pour rien.
Arrivé devant se qui devait être la chambre de la dame, le nain resta à la porte. Il cherchait du regard à avoir confirmation de ces dires, n'osant briser le silence. Un seul mot pouvait détruire l'espoir qui l'avait fait venir. Du moins, c'est l'impression qu'il en avait. Il préférait se perdre dans le spectacle de la dame se brossant les cheveux dans son miroir. Miroir dans lequel il se reflétait.
- Vous venez me tuer ?
Ce n'est qu'avec cette phrase et le regard inquiet de la dame qu'il se rendit compte que sa main était toujours refermée sur la garde de son poignard.
"Pas aujourd'hui." Répondit-il.
Il avait vaguement conscience que ce n'était pas le meilleur moyen de commencer une conversation, même s'il disait la vérité. Le bonnet à l'abri dans une sacoche accroché à sa ceinture était encore gorgé le sang d'un maladroit voyageur. Lui assurant sa survie pendant un moment.
"Mes excuses de venir vers vous armer ainsi, mais je croyais devoir plaider ma cause devant une sorcière." Poursuivit-il en rangeant prestement son arme.
Devait-il être heureux que ce ne soit pas le cas ? Il n'en était pas certain. Tout comme il n'osa pas faire un pas, ne voulant pas mettre la dame mal à l'aise. Lefou fit son possible pour afficher un sourire rassurant avant de poursuivre :
"Je ne suis pas venu vous tuer et je n'ai rien d'un preux chevalier venu vous délivrez. Je ne suis pas un héros, seulement un monstre qui vient solliciter votre aide."
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Mer 28 Mai - 12:12
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Elaine n'existait plus, elle était devenue la Dame de Shalott, un nom relié à son île, un nom qui terrifiait les enfants et émerveillait les paysans qui écoutaient ses chants porter par les rivières. Il lui semblait qu'hormis Morgane, tout le monde l'avait oublié et au fil des mois, elle s'était habituée à ne plus être Elaine et rester cette jeune femme qui ne faisait qu'observer la vie des autres, elle n'était qu'une légende effrayante de plus, celle dont son frère adorait lui raconter quand elle n'était encore qu'une enfant, un moment de sa vie joyeux, où elle avait une famille et un chez elle. Tout s'était bousculé le jour ou son père et ses frères avaient rejoint la cour d'Arthur, sa mère et elle étaient restées sur leurs terres, et même si sa mère avait toujours été une femme triste, elle avait choyé Elaine avant que celle-ci se suicide devant ses yeux. Il n'y a pas pire douleur de voir que sa mère semblait être heureuse de mourir, qu'elle ne l'aimait sans doute pas assez pour rester près d'elle. L'enfant avait eu cette envie de partager ses frustrations, mais son père lui avait fait promette de garder le secret de la mort de sa mère, pour tous, elle était morte dans son lit, même ses frères ignoraient la vérité et ce fut le premier secret qu'elle garda, la première fois qu'elle se sentit seule, mais pourtant, elle était heureuse au château de Camelot, tout ce qu'elle rêvait se trouvait à porter de main. Malheureusement un coeur brisé fait beaucoup de ravage et celui-ci l'emmena vers un destin de solitude où elle aurait accès aux secrets les plus sombres des habitants de la forêt enchantée. La vie est comme un cercle sans fin revenant toujours au début.
Pour l'heure, elle se trouvait face à un homme armé, un homme qu'elle avait vu tuer un bon nombre de personnes, elle savait ce qu'il était, un Redcap, son frère lui avait raconté cette légende, oui car l'avoir vu dans son miroir, elle n'y croyait pas. Tout comme elle, il prouvait que les légendes sont souvent réelles, même si souvent, elle cachait bien des détails cruciaux pour comprendre l'histoire. Comme le fait qu'elle n'avait rien d'une sorcière et que le nain n'avait rien de cruel.
Face à lui, elle se retrouvait peu rassurée, personne ne pourrait la sauver, et même si sa vie se résumait à observer les autres, elle ne voulait pas mourir. Elle ne s'était jamais réellement intéressée à la vie de ce nain et à présent se maudissait, car si elle l'avait vu venir vers l'île dans son miroir, elle aurait du moins fermer la porte, comme-ci cela l'aurait retenue à l'extérieur. Son coeur battait de plus en plus fort en regardant le poignard qu'il tenait dans sa main.
"Pas aujourd'hui."
Elle fut étonnée par ses paroles et lui lança un regard surpris. Une part d'elle voulait le croire, mais en ayant vu tout ce qu'il avait fait la peur restait intact. Elle se promit intérieurement de ne pas lui parler de ces dons et surtout de sembler aussi normal qu'une personne enfermée dans une tour pouvait l'être.
"Mes excuses de venir vers vous armer ainsi, mais je croyais devoir plaider ma cause devant une sorcière."
Rangeant son arme, son souffle devint plus régulier, elle était d'un coup rassurée de ne plus voir son poignard et l'entendre dire qu'il pensait venir plaider sa cause, lui prouvait qu'il avait un service à lui demander, donc qu'il la laisserait en vie pour le moment. Par contre, savoir qu'il avait entendu la rumeur à son sujet, la blessa. Celle-ci avait dû parcourir beaucoup de chemin pour parvenir à lui, cela voulait dire que beaucoup la prenaient pour une machiavélique sorcière.
"Je ne suis pas venu vous tuer et je n'ai rien d'un preux chevalier venu vous délivrez. Je ne suis pas un héros, seulement un monstre qui vient solliciter votre aide."
C'est étrange comme une parole, un instant peut faire comprendre que tout va bien se passer, qu'elle pouvait avoir confiance en lui en gardant tout de même ses distances et ses secrets. Elle ignorait ce qu'il avait entendu à son sujet, mais en voyant son regard, elle pouvait bien voir qu'il la voyait différemment des rumeurs et donc surement qu'il partirait en pensant qu'elle était normale, sans pouvoir. Un sourire sincère apparut sur son visage doux.
- Vous êtes donc un preux monstre, pour oser venir dans ce lieu !
Il est vrai qu'elle le trouvait courageux, peu venaient à cause de la légende de la dame de Shalott et surtout personne n'était venue la secourir, il n'y avait rien à faire pour la sauver de toute façon, et si un chevalier décidait de venir sur son île, cela serait plus pour la tuer que la sauver, enfin pour le moment, tout le monde avait compris en la voyant que les rumeurs étaient infondées.
- Je ne reçois pas beaucoup de visites à cause des rumeurs à mon sujet. Son regard devint plus triste avant de se lever et s'incliner comme toutes personnes de sang noble, elle savait que le redcapn'avait pas le rang pour mériter un tel respect, mais c'était un geste égoïste qui la ramenait à sa vie à la cour. Bienvenue dans la tour de la dame de Shalott !
D'un coup, on pouvait voir qu'elle avait bel et bien du sang noble dans ses veines, qu'elle avait grandi dans des châteaux et non dans cette tour. Se relevant, elle remarqua qu'elle était beaucoup plus grande que lui, rien qu'à la cour elle faisait partie des dames les plus grandes, alors face à un nain, la différence de taille se percevait de suite. Elle décida alors de s'asseoir sur sa chaise près de son miroir.
- En quoi puis-je vous aider Redcap ?
Et sans le remarquer, elle venait de dévoiler qu'elle connaissait son secret et qu'elle était loin d'être une jeune femme normale enfermer dans sa tour.
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Lun 2 Juin - 18:35
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Lefou devait contenir la pointe de déception qui menaçait de le gagner alors qu'il rangeait son arme. Cette expédition sur le lac était la solution de la dernière chance pour lui. La dernière lueur d'espoir de voir un jour sa malédiction être brisée. Or, il ne faisait pas face à une sorcière, comme le prétendait les rumeurs mais à une jeune fille qui lui semblait tout à fait normale. Les tapisseries qu'il avait vues sonnaient comme un indice qu'il y avait bien quelque chose de peu ordinaire qui se déroulait dans cette tour. La précision des tissages aurait pu être acquises par des années d'entraînement, le mystère n'était pas là. Le nain continuait de penser à sa présence sur la broderie retraçant la scène où le Ténébreux venait réclamer la princesse Belle. Comment était-ce possible ? La demoiselle avait-elle été témoin de la scène avant de se retrouver ici ? Possible, sauf que la plupart des gens oubliait la présence du nain dans cette partie de l'histoire. Mais peut-être s'accrochait-il à ce détail pour ne pas admettre qu'il était fort probable qu'il avait fait tout ce chemin en vain.
Il se présenta non pas comme un héros qui venait la délivrer mais comme un monstre qui venait solliciter son aide.
- Vous êtes donc un preux monstre, pour oser venir dans ce lieu !
Le Redcap fut surpris d'entendre de telles paroles pour le définir. Puis un mince sourire se peignit sur le visage du nain alors que la dame continua de lui parler.
- Je ne reçois pas beaucoup de visites à cause des rumeurs à mon sujet. Bienvenue dans la tour de la dame de Shalott !
Lefou remarqua immédiatement la tristesse qui teintait le regard de son interlocutrice.
"Je suis navré que quelqu'un comme moi représente la seule visite que vous ayez reçu ces derniers temps." S'excusa-t-il en s'inclinant également, témoignage qu'il avait passé lui aussi une partie de sa vie à côtoyer les nobles.
Ce rappel d'une période de sa vie où il avait été vraiment heureux étant autant réconfortant que douloureux. La demoiselle s'assit sur la chaise. Peut-être pour ne pas rester débout durant se qui s'annonçait comme une longue conversation. Ce fut en tout cas la première explication qui lui vint à l'esprit tellement il était rare qu'on fasse un tel geste pour diminuer la différence de taille entre lui et la personne qui lui parlait.
- En quoi puis-je vous aider Redcap ?
Lefou avait ouvert la bouche pour commencer à expliquer la raison qui l'avait poussé à venir jusqu'ici mais d'être nommé en tant que Redcap l'étonna au point qu'aucun mot ne pu franchir ses lèvres.
"On dirait que je ne suis pas le seul à me fier aux rumeurs." Nota-t-il en fronçant les sourcils.
Il était peu probable que les rumeurs sur sa nature soient arrivées jusqu'à cette tour isolé mais il ne voulait pas brusquer celle qui s'avérait bien plus qu'une demoiselle ordinaire.
"Il est dommage que celle circulant sur vous ne rendent pas hommage à votre talent pour la broderie." Complimenta-t-il avec un sourire plus rassurant.
Une part de lui était pressée d'en venir au fait. L'incertitude concernant la disparition des maléfices qui régissaient sa vie était un poids presque aussi lourd à porter que le sortilège lancé par le Ténébreux qui avait empirer son fardeau. Mais, parce qu'il s'agissait justement de sa dernière chance, il devait agir avec prudence.
"Et ce que la rumeur ne dit sans doute pas sur moi..." Commença-t-il avec douceur et une légère pointe de nostalgie tout en s'avançant de quelques pas dans la pièce. "...est qu'un jour j'ai eu un nom. Lefou est celui qui me fut donné et je tente de le conserver depuis, même si les rumeurs semblent promptes à me l’enlever. D’ailleurs, peut-être est-ce mieux ainsi ! Les monstres n’ont pas besoin de nom, après tout." Son regard s'était perdu dans le vague devant ce souvenir lointain mais il reporta très vite son attention sur la demoiselle. "Quel est le vrai nom de la Dame de Shalott ? Celui qui fut oublié d'être conté dans les histoires."
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Dim 15 Juin - 12:44
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Il y a des secrets à préserver, surtout quand il s'agit des siens. Elaine avait accès à tellement de secret qui ne lui appartenaient pas qui lui étaient difficiles de comprendre l'importance de certain, elle avait appris très jeune qu'il fallait tout garder pour soi, surtout celui qui concernait la mort de sa mère. Mais devoir tout garder pouvait donner la migraine même au plus coriace, fort heureusement que la dame de Shalott était comme une coquille vide à remplir, comme-ci son lien avec son miroir lui avait permis de tout mémoriser. Face au Redcap, elle voulait paraître normale, ne pas être celle des rumeurs qui pouvaient circuler à son sujet. Tellement d'histoire qui faisait d'elle un être effrayant, alors qu'elle n'avait jamais rien fait de mal, hormis tomber amoureuse de la mauvaise personne et aider un sorcier. C'est la bonté de son coeur qui l'avait détruit et non de mauvaises actions.
Sa première réaction fut la peur face au couteau du nain, mais petit à petit, il avait réussi à la rassurer, toutes les deux victimes des rumeurs. Pour une fois, elle rencontrait une personne dans le même cas qu'elle et cela était bien plus enrichissant qu'une simple visite d'un inconnu banal, certes, elle aurait tout de même préféré voir Morgane, car elle était tout ce qui représentait le mot véritable ami pour ne pas dire famille, la seule qui ne l'avait pas abandonnée à son sort.
Après s'être assise sur sa chaise près de son miroir, elle dit un mot qu'elle n'aurait jamais dû prononcer « Redcap » C'était la preuve qu'elle n'était pas qu'une simple jeune fille enfermer dans une tour, mais à peine l'avait-elle prononcé qu'il était trop tard pour revenir en arrière, se mordant la lèvre exprimant son erreur. Elle savait qu'à présent rien ne pouvait éviter de parler de ses dons spéciaux. Si on peut appeler cela des dons, vu ou cela l'avait conduit.
"On dirait que je ne suis pas le seul à me fier aux rumeurs. Il est dommage que celle circulant sur vous ne rendent pas hommage à votre talent pour la broderie."
Elle avait bien remarqué qu'elle l'avait blessé avec ce mot, mais elle ignorait son véritable nom, s'il en avait un. Puis n'était-ce pas ce qu'il était un Redcap ? Elaine ne voyait pas cette créature comme ceux des légendes, mais plus comme des personnes maudites qui doivent tuer pour survivre. Face à la mort, beaucoup prendraient la même décision, elle l'avait vu à plusieurs reprises et pas forcément par des personnes maudites. Il y avait de vrai sadique et pour les avoir observés, elle savait que le nain ne faisait pas partie de cette catégorie. Il pouvait voir sur son visage qu'elle s'excusait du terme employer, des fois les mots ne sont pas nécessaires et elle lui rendit son sourire quand il la complimenta pour sa broderie. Allait-il se douter que ces broderies étaient particulières ?
"Et ce que la rumeur ne dit sans doute pas sur moi...est qu'un jour j'ai eu un nom. Lefou est celui qui me fut donné et je tente de le conserver depuis, même si les rumeurs semblent promptes à me l’enlever. D’ailleurs, peut-être est-ce mieux ainsi ! Les monstres n’ont pas besoin de nom, après tout."
Lefou ?! Pour Elaine, cela ressemblait à un nom qu'on donnait un bouffon du village, rien de bien gentils, mais si ce nom avait de l'importance pour lui, de quel droit pouvait-elle lui enlever ?
- Je vous appellerai Lefou, si ce nom a votre préférence...
Elle avait pu entendre de la nostalgie dans sa voix, la preuve qu'il avait dû perdre beaucoup tout comme elle. D'après son souvenir, il servait Gaston, le fiancé de Belle, une princesse qu'elle avait rencontrée dans cette tour et qui avait promis de l'aider, mais celle-ci avait eu certains problèmes en route.
"Quel est le vrai nom de la Dame de Shalott ? Celui qui fut oublié d'être conté dans les histoires."
Pouvait-elle lui faire confiance ? Lui révéler sa véritable identité, ce n'était pas l'envie qui lui manquait, elle adorait entendre prononcer son véritable prénom. Mais, elle se devait de préserver les secrets de sa famille. Elle lui lança un regard triste, peur des répercussions qu'aurait un simple nom. Puis, elle se disait qu'une personne comme lui, devait tenir ses promesses. Elle lui faisait confiance, aspirant un grand coup, elle prononça :
- Elaine d'Astolat, vous avez peut-être entendu parler de ma famille ? Mon père est un des conseillers du roi Arthur, mes frères sont des chevaliers de la table ronde.
Citer ainsi sa famille était difficile, surtout qu'elle ne les voyait plus, qu'hormis à travers son miroir. D'un coup, pour lui faire sceller une promesse, elle se leva pour se mettre à genoux face à Lefou, attrapant une des mains qu'elle serra doucement avec les deux siennes.
- Il ne faudra dire à personne que je suis la dame de Shalott, j'ai déjà assez déçu mon père, il prétend que je suis mariée et heureuse, je suis même sûre que les rumeurs sur la dame de Shalott viennent de lui. L'apparence est primordiale...sa fille maudite ne serait pas une bonne image.
Il était facile de voir la déception qu'elle ressentait, son père l'avait abandonnée et pourtant, elle continuait à le protéger, aucune vengeance n'émanait d'elle. Son coeur était aussi pur que les lys qui recouvraient son île. D'ailleurs, les paysans qui l'aimaient l'entendre chanter, eux l'appelaient par le doux terme, la dame de lys. Remarquant la proximité, elle se leva pour s'éloigner, il n'était pas correct pour une dame d'agir ainsi. Se levant, elle regarda dans son miroir, elle empêcha son esprit de partir vagabonder, mais elle pouvait distinguer une tonne d'image qui déferlait devant elle. Elle se décida à tout lui dire, vu qu'il voulait lui demander un service, il fallait qu'il sache à qui il avait à faire.
- Si vous êtes venue due aux rumeurs, certaines sont vraies, j'ai bien des pouvoirs, la dame du lac m'a offert le pouvoir de la guérison à travers mes chants et un sorcier m'a maudit me liant à mon miroir, je peux tout voir à travers lui, tout ce qui passe dans les différents royaumes, mais tout à un prix et je ne peux plus regarder le monde extérieur de mes propres yeux, où je subirais un nouveau châtiment, sans doute la mort. Alors, maintenant dites-moi en quoi puis-je vous aider ?
Elle n'avait pas bougé de face à son miroir en disant ces dernières paroles.
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Mar 17 Juin - 13:27
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Redcap. Un seul mot qui résumait se qu'il était et son destin. Tuer pour survivre, quelques gouttes de sang sur un bonnet macabre pour quelques jours de plus. Un seul mot qui lui prouvait que la lady qu'il était venu voir n'était pas une demoiselle ordinaire. Quelque part, cet aveu involontaire le rassurait. Même si la Dame de Shalott ne ressemblait pas à la sorcière dépeinte par les rumeurs circulant sur son compte, le nain n'avait donc pas entreprit le voyage jusqu'à cette tour pour rien.
Il aurait pu se montrer brusque. Combien de fois avait-il espérer voir sa malédiction brisée pour au final n'obtenir que de l'amertume ? L'espoir était quelque chose de cruel qui le rongeait de l'intérieur. Or, la dame devant lui était sa dernière chance. Peut-être est-ce parce qu'il ne voulait pas que cette dernière lueur d'un avenir meilleur soit brisée, il décida de parler des rumeurs qui ne rendaient pas hommage au talent de brodeuse de la demoiselle. De s'être vu dans une de ces tapisseries en question, alors qu'il était persuadé de n'avoir jamais vu Elaine avant cela, continuait à le troubler. Une autre preuve que la jeune fille avait un don et détenait peut-être son salut dans sa jolie voix.
Ensuite, Lefou se présenta enfin. Son nom pouvait sembler étrange à quelqu'un qui l'entendait pour la première fois. Pourtant, aussi idiot que cela puisse paraître, il y tenait à cette dernière relique de son ancienne vie.
- Je vous appellerai Lefou, si ce nom a votre préférence...
"C'est le seul nom qu'on met jamais donné, ma dame." Répondit-il avec politesse.
Le nain enchaîna en demandant le nom de la demoiselle. Celui qui avait été oublié pour être remplacé par la Dame de Shalott. Lui qui ne voulait pas être désigné par le terme de Redcap, il s'imaginait mal appelé la lady par le nom que lui prêtait les rumeurs. Le regard triste qu'il reçu en retour l'intrigua mais il pouvait comprendre qu'un ancien nom pouvait évoquer des souvenirs douloureux, comme le sien lui rappelait les moments où il n'avait été que le bouffon du chevalier Gaston.
- Elaine d'Astolat, vous avez peut-être entendu parler de ma famille ? Mon père est un des conseillers du roi Arthur, mes frères sont des chevaliers de la table ronde.
Lefou fouilla brièvement sa mémoire. A en croire les dires d'Elaine, sa famille semblait être connu mais Lefou n'avait jamais eu le plaisir d'aller jusqu'à la cours du roi Arthur. Du temps où il était encore un serviteur du palais, son maître privilégiait les voyages vers les terres du roi Fergus, à cause de l'ours que la rumeur disait hanté la forêt avoisinante. Cela n'empêchait pas Lefou de connaitre Camelot de nom. Un royaume qu'il tâchait d'éviter précisément à cause de ces fameux chevaliers.
"Je regrette." Répondit-il avec un sourire d'excuse. "Cela fait bien longtemps que je ne fréquente plus la noblesse et les cours royales. Quant aux chevaliers, ma condition me pousse à les fuir."
Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que se soit, la demoiselle se leva pour s'agenouiller devant lui en lui attrapant ses mains pour les serrer doucement dans les siennes. Si le redcap avait encore été en possession d'un cœur, il se serait certainement brisé dans ce geste à la fois de détresse et de douceur qu'il n'avait encore jamais reçu avant. Le nain eut du mal à détaché son regard de ce contact inattendu pour se concentrer sur les yeux bleus d'Elaine.
- Il ne faudra dire à personne que je suis la dame de Shalott, j'ai déjà assez déçu mon père, il prétend que je suis mariée et heureuse, je suis même sûre que les rumeurs sur la dame de Shalott viennent de lui. L'apparence est primordiale...sa fille maudite ne serait pas une bonne image.
Lefou était sans doute mal placer pour juger les actes d'un père. Les redcaps naissaient sans famille ni parents. Pourtant il ne pouvait s'empêcher de trouver odieux les agissements de cet homme qui donnait priorités aux apparences. Estimant ne pas avoir son mot à dire sur ce sujet, il préféra n'émettre aucun commentaire, même si son regard en disait long sur se qu'il pensait.
"Je vous promet de ne rien dire." Répondit-il avec le plus grand sérieux. "Je m'excuse de ne pas avoir de secret équivalent à vous confier pour sceller notre accord. En ce qui me concerne toutes les rumeurs sur mon compte sont vrai."
La proximité prit fin avec cette promesse. Elaine s'était levée pour regarder son miroir. Le nain chercha un instant les mots qu'il pouvait utiliser afin de ramener la conversation sur l'objet de sa visite. Chose inutile puisque la demoiselle reprit la parole.
- Si vous êtes venue due aux rumeurs, certaines sont vraies, j'ai bien des pouvoirs, la dame du lac m'a offert le pouvoir de la guérison à travers mes chants et un sorcier m'a maudit me liant à mon miroir, je peux tout voir à travers lui, tout ce qui passe dans les différents royaumes, mais tout à un prix et je ne peux plus regarder le monde extérieur de mes propres yeux, où je subirais un nouveau châtiment, sans doute la mort. Alors, maintenant dites-moi en quoi puis-je vous aider ?
"Je me sens égoïste de venir vous voir alors que vous subissez un sort pire que le mien." Commenta-t-il avec lenteur alors qu'il assimilait doucement la véritable histoire de la Dame de Shalott. "Ce serait plutôt à moi de vous demander se que je peux faire pour vous."
Au moins le mystère des tapisseries était résolu. Lefou se demanda si le regard d'Elaine ne s'était posé sur lui qu'à l'occasion de cette scène immortalisé dans un enchevêtrement de fils ou bien la dame avait-elle suivit depuis sa tour d'autres évènements de sa vie ? Sans doute la dame avait des aventures plus intéressantes à suivre que les siennes. Après une grande respiration, le redcap se décida enfin à en venir au but de sa visite.
"Vous savez ce que je suis et quel est mon fardeau." Commença-t-il. Parler de fardeau lui semblait ironique lorsque son interlocutrice lui avait révélé l'instant d'avant qu'elle ne pourrait plus jamais poser son regard sur l'extérieur. "Celui-ci a été alourdi par les maléfices d'un sorcier. La rumeur vous dit capable de guérir n'importe quel maléfice..."
Il n'osa finir sa phrase. Son regard qui était resté baissé durant son récit se leva enfin vers Elaine. Crainte et espoir s'y mêlait sans mal face à cette dame qui tenait son destin dans sa réponse.
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Jeu 26 Juin - 16:08
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Elaine était rassurée d'entendre que Lefou ne connaissait pas sa famille et surtout qu'il ne comptait pas aller au château de Camelot, une gaffe était si vite arrivée, elle ignorait sur le nain avait coutume d'en faire, mais cela pouvait arriver à tout le monde, malheureusement. Au sujet des chevaliers, elle comprenait que leRedcap n'est pas le coeur a croisé leur route. Elle qui avait passé de longue heure à les regarder s'entrainer, savait ce qu'ils valaient aux combats, un doux souvenir heureux, où elle pensait épouser l'un d'entre eux et donner une descendance digne de la table ronde. Son choix s'était toujours porté vers Lancelot, elle l'avait aimé dès le premier regard et l'aimait encore à ce jour, n'arrivant pas à l'oublier, même si cet amour s'était transformé en souffrance.
Tandis que ses pensées s'évaporèrent, elle réalisait qu'il était possible au nain de dévoiler son identité dans n'importe quelle caverne et prise de panique, elle se baissa à son niveau en lui attrapant doucement ses mains. Elle voulait être sûr qu'il ne dise rien, lui expliquant qu'elle était déjà la honte de son père et que d'ailleurs, les rumeurs à son sujet venaient certainement de lui, elle ne voulait pas le décevoir davantage, elle voulait qu'Elainegarde son histoire heureuse, tandis que la dame de Shalott resterait la sorcière terrifiante.
Elle voyait bien dans son regard qu'il n'approuvait pas les actions de son père, mais elle ne lui demandait pas son avis, simplement qu'il garde sa langue. Et, elle fut reconnaissante qu'il ne dise pas un mot sur son père, et rassurée qu'il lui promette de ne rien dire. C'est bête, mais elle lui faisait confiance et tandis qu'il s'excusait de ne pas pouvoir lui confier un secret équivalent, elle remarqua une lueur étrange dans son regard, une lueur qui lui soufflait qu'un tel rapprochement n'était pas convenable surtout pour une personne de son rang. Lui adressant un sourire pour remerciement, elle se releva pour faire face à son miroir, celui-ci comme à son habitude lui montrait ce qui se passait dans la forêt enchantée et captivée par lui, elle fit bien gaffe de rester dans la réalité. Elle se mise à parler de sa véritable histoire, il avait besoin de l'entendre avant de lui demander le service qu'il l'avait mené ici.
"Je me sens égoïste de venir vous voir alors que vous subissez un sort pire que le mien. Ce serait plutôt à moi de vous demander se que je peux faire pour vous."
Elle ne pensait pas que son sort soit pire que le sien, au moins, elle n'avait pas besoin de tuer pour survivre, aucun poids sur la conscience hormis la solitude et le savoir. Oui, elle préférait sa malédiction à celle de Lefou. Le regard toujours plongé dans son miroir, cela se voyait qu'elle était en partie ailleurs.
- Vous ne pouvez pas m'aider !
Elle avait eu exactement la même conversation avec Belle, maisElaine savait que rien ne pourrait briser sa malédiction, même le baiser d'un amour véritable semblait compromis, le coeur de l'homme qu'elle aimait, appartenait à une autre. Elle était destinée à rester la dame de Shalott.
"Vous savez ce que je suis et quel est mon fardeau."
Elaine se doutait bien qu'il ne lui fût pas facile de lui parler de son histoire, qui pouvait comprendre le fardeau qui était le sien ? Une vie pour plus de jours ? Cela ne paraissait pas très courtois. Son fardeau à elle, était de ne plus pouvoir regarder le monde extérieur avec ses propres yeux, en contrepartie, elle avait accès au reste du monde. Mais lui qu'est-ce qu'il gagnait hormis la survie ?
"Celui-ci a été alourdi par les maléfices d'un sorcier. La rumeur vous dit capable de guérir n'importe quel maléfice..."
Elle n'avait pas détourné son visage du miroir avant cet instant. Ses yeux croisèrent ceux de Lefou qui venait de relever la tête. Il lui demandait de le soigner, mais le pouvait-elle ? La rumeur avait déformé la vérité, la dame du lac ne lui avait pas donné le don de guérir des maléfices, mais de guérir tous les maux et Elaine était persuadée qu'il y avait une grande différence entre les deux mots. Son regard se fit plus doux en gardant une lueur triste pour lui.
- Le véritable terme est tous les maux... Je n'ai jamais brisé un seul maléfice, mais je veux bien essayer.
Elaine avait cette tendance à vouloir faire de son mieux pour aider son prochain, elle n'avait pas appris de son erreur avec Facilier. S'avançant vers lui, elle s'abaissa une nouvelle fois pour être à sa hauteur.
- Je dois vous toucher.
Hésitant quelques secondes, elle attrapa ses mains et ferma les yeux doucement, avant de se mettre à chanter la chanson de la fille de l'océan. Les paroles ne comptaient pas, son pouvoir se diffusait simplement dans les chants. Sa voix douce et mélodieuse parcourait toute sa tour et par sa fenêtre ouverte circulait jusqu'à la rivière qui faisait effet d'écho dans la région. Un visage apaisé, on pourrait même croire qu'elle était heureuse, une fois la chanson finie, elle rouvrit les yeux et lâcha les mains de Lefou :
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Jeu 3 Juil - 9:57
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Lefou n'insista pas davantage concernait l'aide qu'il aurait pu fournir à la dame de Shalott. Au ton employé par la demoiselle, le redcap soupçonnait de ne pas être le premier à formuler une telle proposition. De toute façon, quel aide aurait-il pu fournir à cette merveilleuse dame ? Une seule chose était assez puissante pour brisé les malédictions, c'est se qu'il avait crut jusqu'à entendre les légendes sur la dame de Shalott. Sauf que lui n'avait rien d'un preux chevalier ou d'un prince charmant, comme il l'avait déclaré en rentrant dans la chambre. De plus, il savait la douleur que pouvait apporter l'espérance lorsque cette dernière était veine. Une autre souffrance qu'ils avaient en commun.
- Le véritable terme est tous les maux... Je n'ai jamais brisé un seul maléfice, mais je veux bien essayer.
La lueur d'espoir qui l'avait conduit jusqu'ici vacilla devant cette réponse. Un fol espoir l'avait encouragé à braver les rumeurs. Se raccrocher à ce genre de paroles prouvait que le nom donné par Gaston de Lefou lui allait comme un gant. Dès qu'il avait vu une splendide jeune fille au lieu de la terrible sorcière que les racontars décrivaient, le nain aurait du sentir qu'il y avait un risque, celui que les dons qu'on prêtait à la dame avait peut-être été aussi tordu par les rumeurs.
Quelque chose le poussa tout de même à continuer d'espérer. Sans doute parce qu'il s'agissait là de sa dernière chance. Sa malédiction n'était-elle pas un maux qui le rongeait depuis sa naissance ? Il fut tout de même reconnaissant envers Elaine de vouloir essayer une tentative qui avait de forte chance d'être perdue d'avance. Le redcap eut un sourire et inclina la tête en un remerciement silencieux.
Alors qu'il releva les yeux, il eut la surprise de voir que la dame s'était de nouveau approchée de lui. Lefou se souvenait de la gêne qui avait traversé sa potentielle sauveuse lorsque le contact de sa main s'était trop attarder et s'était attendu à ce qu'Elaine reste proche de son miroir durant le reste de leur conversation, conservant une mince distance entre eux deux. De surprise et peut-être aussi par instinct, le nain recula d'un pas avant que la dame n'explique son geste.
- Je dois vous toucher.
"Oh... oui... bien sûr." Répondit-il dans un murmure.
Son sourire de remerciement prit des teintes d'excuse, comme s'il était désolé qu'Elaine soit obligé de faire çà pour répondre à sa demande. Ensuite, il se laissa faire docilement, tentant de rendre cet essai le moins pénible possible pour la belle. En voyant la dame fermé les yeux, il hésita... ne sachant pas s'il devait en faire de même pour augmenter ces chances de guérison. De toute façon, s'il avait fermé les yeux, le nain les aurait vite rouverts dès que les premières paroles de la chanson sortirent des lèvres de la demoiselle.
La chanson était, en elle-même, assez banale. Le nain l'avait déjà entendu chantée par des marins durant un de ses voyages. La comparaison s'arrêtait là. Les rimes familières devenaient méconnaissables à travers le don de la lady. Cristalline devenait un mot trop ingrat pour décrire cette voix enchanteresse. Si Lefou avait décidé de finalement fermer les yeux, il aurait sans doute cru être victime d'une illusion qui troublait ses sens.
Irréel. Voilà le mot qui semblait le mieux convenir à la scène. Le redcap avait l'impression que les paroles chantées par Elaine se déversaient en lui. Un peu comme se qu'il avait ressenti au moment où le sorcier avait lancé son maléfice pour le punir, sauf qu'ici il ne ressentait aucune douleur mais une chaleur bienveillante. Etait-ce vraiment son imagination ? Son envie de croire en sa guérison ? Le chant prit fin, ramenant le nain à la réalité. Comment une scène pouvait vous sembler incroyablement longue tout en vous semblant également incroyablement courte ?
- Vous croyez que ça a marché ?
Lefou ne pouvait le dire. Parfois, il se laissait aller à imaginer comment serait le moment où sa malédiction serait brisé, il avait toujours cru qu'il se sentirait différent. Qu'il serait au fond de lui que çà avait marché. Mais rien de tel ne se produisit. Sans dire un mot, sa main se porta vers la besace à sa ceinture qui gardait son précieux bonnet. Ses mains tremblaient tellement qu'il dut s'y reprendre à plusieurs reprises pour réussir à ouvrir la boucle. Ce n'est que lorsqu'il sortit le macabre couvre-chef que le nain réalisa qu'il avait retenu son souffle.
Le redcap poussa un soupir résigner en voyant que le sang continuait de sécher inexorablement sur le bonnet, signe révélateur qu'il était toujours se qu'il avait été depuis sa naissance.
"Non." Répondit-il finalement. "Non, çà n'a pas marché."
Le nain se trouvait stupide et naïf d'y avoir cru avec autant d'ardeur. Sans doute serait-il resté dans ses pensées s'il ne réalisa pas soudainement qu'il avait présenté son bonnet couvert du sang de ses meurtres à la jeune fille.
"Navré, ce n'est pas vraiment un spectacle agréable pour une demoiselle." S'excusa-t-il en rangeant avec soin le couvre-chef qui le maintenait en vie.
Alors qu'il finissait de remettre le bonnet en sécurité dans sa besace, on aurait pu croire que son grand âge avait rattrapé le nain ou que tout le poids du monde s'était abattu sur ces épaules.
"Vous avez fait tout se que vous avez pu." Assura-t-il avec un mince sourire en direction d'Elaine.
Lefou ne voulait pas que la demoiselle au grand cœur ne culpabilise pour cet échec. Ce n'était pas sa faute. C'était lui qui avait mal interpréter la rumeur. Le redcap garda également ses sombres pensées concernant son avenir pour lui même si celle-ci était facile à deviner dans son regard. Peut-être avait-il vécu trop longtemps ? Peut-être était-il temps d'arrêter de lutter et laisser le sang sécher entièrement sur son bonnet ? Il avait eu une longue vie, plus longue que la plupart des gens de la forêt enchanté. Devait-il s'estimer heureux de ce cadeau empoissonné ?
"Je vous remercie d'avoir essayé." Continua-t-il en se forçant à couper court à ses pensées morbides pour se concentrer sur la demoiselle. "Je ne vais pas vous indisposer plus longtemps avec ma présence."
Sur ces mots, il fit une nouvelle révérence et esquissa un geste en direction de la porte.
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Mar 8 Juil - 11:59
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
La dame du lac lui avait offert un don précieux, enfin ce n'était pas forcément l'avis d'Elaine, la magie de ses chants l'avait mené à une malédiction. La jeune d'Astolat, en voulait bien plus à la jeune fée qu'au sorcier qu'elle avait soigné et aidé durant quelques jours. Grâce à son miroir, elle avait beaucoup observé les deux individus et très vite, elle avait conclu que Facilier serait un jour puni pour ses méfaits, alors qu'Ondine continuait sa belle vie sans remettre en cause ses mauvais jugements, elle pensait être un guide pour les futures générations, alors qu'Elaine avait découvert son vrai visage, la fée ne pensait qu'à elle sans se soucier des conséquences, elle en était la preuve vivante. Pourtant, même en sachant tout cela, le coeur de la jeune femme restait pur, pas la moindre noirceur en elle, comme une belle étoile tomber du ciel qui reste enfermé dans une tour et enchante par sa voix tous ceux qui entourent son île.
Cette fois, elle ne chantait rien que pour Lefou, espérant pouvoir briser son maléfice. Le ton de sa voix angélique emportait sa magie à travers la tour, coulait par les fenêtres pour suivre la rivière. Avant de donner une partie de son don à Facilier, elle aurait pu soigner tous ceux qui entendaient sa voix, mais à présent, elle devait toucher la personne, pour que son don se déverse soigne. Elaine ne pensait plus à rien, totalement absorbée par sa chanson jusqu'a à la dernière note finale où elle ouvrit les yeux, espérant l'avoir soignée.
Après lui avoir demandé si cela avait marché, elle vit les mains du nain tremblées tendit qu'il essayait d'ouvrir la boucle de sa besace. Elle comprenait son état de stress, c'était l'espoir d'un jour meilleur, l'espoir qu'il ne soit plus obligé à tuer pour survivre. Quelques essais plus tard, il sortit son bonnet sanglant, Elaine se releva et recula légèrement, elle ne craignait pas le redcap, mais l'objet qui tenait dans la main avait causé tellement de victimes que cela en était déroutant. L'homme poussa un soupir résigné.
"Non. Non, çà n'a pas marché. Navré, ce n'est pas vraiment un spectacle agréable pour une demoiselle."
Elle était réellement désolée pour lui, son don ne pouvait pas briser les malédictions, une preuve de plus que la fée des eaux n'avait pas offert le meilleur de cadeau à Elaine. Fort heureusement, il eut la délicatesse de ranger son couvre-chef. De voir, Lefou aussi triste brisa le coeur de la jeune femme, elle aurait tellement voulu faire plus pour lui et pourrait toujours lui parler de Graal, un artefact magique qui briserait toutes les malédictions, mais c'était encore lui donner un faux espoir. Les chevaliers de la table ronde, le cherchaient sans relâche sans pouvoir le trouver, non elle ne voulait pas accabler davantage le redcap.
"Vous avez fait tout se que vous avez pu."
Il était facile de voir sur le visage de la dame de Shalott qu'elle s'en voulait, mais répondit tout de même au mince sourire du nain. Elle voulait trouver une façon de l'aider et faire réapparaître l'espoir sur le visage de Lefou, oui d'une certaine façon le voir ainsi lui rappelait son propre sort.
"Je vous remercie d'avoir essayé. Je ne vais pas vous indisposer plus longtemps avec ma présence."
Le voir faire une révérence lui fit réaliser qu'il comptait réellement partir, elle allait de nouveau se retrouver seule, cela faisait longtemps qu'elle s'y était habitué, mais pour une raison qu'elle ignorait ce départ lui semblait bien plus difficile à accepter, surement par peur d'être responsable de la perte de l'espoir deLefou. Alors, comme poussé par une force intérieure, elle exclama :
- Vous pouvez rester si vous le souhaitez ?!
Elle-même fut surprise par ses paroles, ses yeux exprimaient l'incompréhension de la scène qui venait de se produire. Elle se mit à rougir, ce n'était pas convenable de demander à un homme de rester dans ses appartements, non cela n'était pas la place d'une dame. Très gênée, elle ajouta :
- Je veux dire, personne ne viendrait voir chercher ici, cela vous ferait du bien de voir reposer quelques jours sans avoir peur qu'on vous attrape.
S'assiant de nouveau sur sa chaise, elle était bien soulagée d'avoir trouvé une bonne raison pour le faire rester. Ce n'était que pour quelques jours, ainsi, elle pourrait se faire pardonner son échec, puis sa tour était bien assez grande pour l'accueillir, il y avait même plusieurs chambres, il n'aurait qu'à faire son choix selon les tapisseries qu'il préfèrerait. D'un coup, elle se souvint qu'il serait difficile de vivre auprès d'un homme qui devait tuer pour survivre et eut bien une drôle d'idée.
- Je pourrais vous dire l'emplacement de mauvaises personnes qui mérite de mourir. Et tout en restant en vie, vous feriez le travail des chevaliers.
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Dim 13 Juil - 11:53
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
En entendant la voix cristalline d'Elaine, Lefou voulait croire que les propriétés magiques de ce chant allaient le délivrer. Hélas, ce ne fut pas le cas. Il put le voir tout de suite en inspectant le macabre couvre-chef qui le maintenait en vie. Peut-être que le don de la dame l'avait délesté au moins du maléfice du sorcier ? Le nain n'était pas prêt de vérifier ce dernier point. Même lui voyait bien que ce genre de pensée était celui de quelqu'un de désespéré qui essayait de se raccrocher à la moindre parcelle d'espoir.
Annonçant le verdict, il remarqua enfin la réaction d'Elaine qui avait reculé en voyant le bonnet sanglant. Lefou s'excusa aussitôt de ce spectacle déplaisant pour une lady et rangea le couvre-chef en sécurité. Le nain garda les yeux baissé pour ne pas voir celui de son interlocutrice. Il ne se sentait pas en colère ni déçu. Seulement lasse, incroyablement lasse. Comme si tous le poids des années qui composaient sa longue vie le rattrapaient finalement. Il remercia tout de même la dame d'avoir essayé de le soigner, ce n'était pas la faute d'Elaine mais la sienne, il s'était fié à une rumeur alors qu'il était bien placé pour savoir à quel point ce genre de parole pouvait se montrer traitresse et illusoire.
Après avoir fait une révérence, il signala qu'il ne lui restait plus qu'à partir. Tout en formulant cette idée, le redcap essayait d'éviter de penser à son avenir. Qu'allait-il faire maintenant ? Curieusement, il n'avait pas pensé à ce que serait sa vie après sa visite dans cette tour comme s'il avait instinctivement senti que cette dernière escapade représentait la fin du chemin pour lui. Chaque pas qu'il faisait en direction de la porte lui semblait pesant, pour une raison qu'il n'arrivait pas clairement à identifier. C'est alors que la voix angélique d'Elaine fusa à nouveau.
- Vous pouvez rester si vous le souhaitez ?!
Lefou s'arrêta et se tourna vers la dame de Shalott avec surprise. C'était bien la première fois qu'une lady lui faisait ce genre de proposition. Le plus étrange est qu'il voyait bien dans l'expression d'Elaine que cette demande la surprenait tout autant que lui. Alors, pourquoi l'avoir formulé ? Par charité ? Le redcap allait sous-entendre qu'il n'avait nul besoin de recevoir de la pitié mais le rougissement naissant sur les joues de la demoiselle lui coupa toute envie de répliquer par une parole aussi acide.
- Je veux dire, personne ne viendrait voir chercher ici, cela vous ferait du bien de voir reposer quelques jours sans avoir peur qu'on vous attrape.
La proposition était attirante. C'est vrai qu'il se retrouvait sans but à poursuivre, peut-être que quelques jours de repos l'aiderait à y voir plus clair. Personne ne viendrait le chercher ici. Cependant, ce dernier argument était à double tranchant. Le nain n'avait jamais osé demander l'hébergement à quelqu'un car il avait craint d'être prit par surprise par le sang qui séchait toujours à une vitesse différente et de se retrouver obligé de tuer son généreux hôte. La crainte d'être obligé de commettre un tel acte envers Elaine l'empêcha de remercier la lady pour sa généreuse proposition.
Tandis qu'il réfléchissait à la question, Elaine le gratifiait d'une nouvelle idée tout aussi surprenante que la première.
- Je pourrais vous dire l'emplacement de mauvaises personnes qui mérite de mourir. Et tout en restant en vie, vous feriez le travail des chevaliers.
Le nain eut un sourire triste. Cette solution avait été la sienne pendant un certain temps. Pourquoi avait-il dévié de cette voie ? Par facilité ? Parce que même la pire crapule avait une famille qui pleurerait sa mort ? Même la mort du plus cruel criminel pesait sur sa conscience. Maintenant, avec tout le sang qu'il avait versé, n'entrait-il pas dans cette catégorie de mauvaises personnes qui méritait de mourir ?
"Dans ce genre de liste, je crains d'y être moi-même bien placé." Répondit-il. "J'ai tué autant d'innocents que de criminels, juste pour prolonger un peu ma propre existence. Est-ce que je vaux vraiment mieux que les personnes que vous venez de citer ?"
Son sourire triste prit des teintes d'excuses alors qu'il réalisait parler à nouveau de sujet qui était indigne des oreilles d'une lady.
"Pardonnez-moi. D'ordinaire, je suis d'une compagnie bien plus agréable, je vous assure." S'excusa-t-il.
Finalement, il eut une idée insensée : celle d'accepter cette proposition. Il ignorait pourquoi mais Lefou ne voulait pas que la dernière image que garde Elaine de lui en mémoire fut le portrait de quelqu'un de sombre et déprimé. Lui qui avait toujours été un bon vivant, du moins tant qu'il n'était obligé de tuer personne. Depuis qu'il avait mené cette expédition insensée dans le château du Ténébreux, cette facette de sa personnalité avait presque complètement disparu. Maintenant, le nain buvait pour oublier ces horribles sensations qui le parcouraient quand il prenait la vie d'un autre être vivant et non pour profiter du doux goût d'un verre d'alcool. Quelque chose le poussait à déterré cette aspect plus agréable de son passé. Sans doute pour éviter que la dame de Shalott ne se sente coupable de son mal-être croissant.
"J'espère arriver à vous le prouvez." Commença-t-il sur un ton plus joyeux. "Si votre proposition de m'héberger quelque temps tient toujours ?"
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Lun 21 Juil - 17:34
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
La jeune dame voulait aider Lefou, vu que ses pouvoirs ne pouvaient pas le libérer de son maléfice, au moins elle avait la possibilité de l'héberger quelque temps. Formuler tout ça à voix hautes, ne lui semblait pas digne d'une femme de son rang, mais elle n'avait pas réussi à retenir son idée. Il fallait bien qu'elle rachète son échec, puis il paraissait plutôt gentil, si on oubliait le fait qu'il tuait de gens pour sa propre survie. Sa proposition eut l'effet d'arrêter Lefou, se tournant vers elle, il semblait aussi surpris qu'elle. La poussant à reformuler son idée, oui, il avait forcément besoin de repos depuis le temps qu'il errait sur les routes. Puis, il paraissait si las, elle ne pouvait le laisser partir ainsi.
S'installant sur sa chaise, elle vint à penser au souci du bonnet qui réclamait de sang. D'un coup d'oeil, bref, vers son miroir, une nouvelle idée lui vint, repérer ceux qui méritaient de mourir, elle en voyait beaucoup grâce à sa malédiction et il lui serait très facile d'estimer une liste d'hommes à abattre. Elle proposa ceci au nain et attendait de voir sa réaction. Il eut d'abord un sourire triste, l'avait-elle blessée ? Il en fit pas moins pour qu'Elaine se sente gêner par son intervention, mais elle voulait simplement l'aider, où était le mal ?
"Dans ce genre de liste, je crains d'y être moi-même bien placé. J'ai tué autant d'innocents que de criminels, juste pour prolonger un peu ma propre existence. Est-ce que je vaux vraiment mieux que les personnes que vous venez de citer ?"
Elle haussa simplement les épaules, ne sachant pas quoi lui réponde. Il était coupable sans aucun doute, mais c'était dû à une malédiction, elle comprenait le fait qu'il lutte pour sa vie qu'il n'abandonne pas comme sa propre mère. Ils avaient tous les deux la force de survivre, s'il abandonnait, cela voudrait-il dire qu'elle le ferait aussi un jour . Elle vit à son visage qu'il voulait s'excuser d'être aussi triste, mais après tout, il avait le droit d'être déçu, il avait vu en elle un dernier espoir de s'en sortir et elle avait lamentablement échoué.
"Pardonnez-moi. D'ordinaire, je suis d'une compagnie bien plus agréable, je vous assure."
Elle le croyait sur parole et essaya de sourire pour lui montrer qu'il fallait être fort. Il était mal, car il n'avait plus d'espoir, elle était mal, car elle n'avait rien pu faire pour lui. Ils faisaient un sacré duo de personnes paumées et surtout maudites.
"J'espère arriver à vous le prouvez. Si votre proposition de m'héberger quelque temps tient toujours ?"
D'un coup, son visage devint plus épanoui, elle était ravie qu'il accepte son aide, elle ne servait pas à rien après tout.
- Bien sûr, par contre, je n'ai pas à manger, le miroir me tient en vie... Se mordant légèrement les lèvres, elle se tourna directement vers le miroir. Je vais regarder s'il y a des baies non loin de ma tour.
Il ne lui fallut pas plus longtemps pour que son esprit quitte son corps, dans cet état, elle ne pouvait plus entendre Lefou. Son miroir lui montrait diverses scènes à la fois de ce qui se passait dans la forêt enchantée, il lui fallait beaucoup de concentrations pour arriver à un endroit et voir tout bien correctement et bizarrement, le miroir la força à voir ce qui se passait auprès d'une guerrière, rien à voir avec de la nourriture. Elle connaissait ses lieux, ses arbres, cette femme se trouvait tout près, s'approchant, elle savait qu'elle ne pourrait pas la voir. Elaine était invisible pour les autres, ne pouvait même pas les toucher, d'un coup, elle vit une affiche avec la tête de Lefou, ce fut le déclic, elle retourna dans son corps, tournant la tête vers le nain, il pouvait sans problème voir qu'elle était effrayée.
- Une guerriere vous poursuit, elle est si proche de nous. Vous devez fuir, je vous jure Mulan vous conduira en prison si elle vous attrape, je l'ai déjà vu faire.
Se levant, elle s'approcha de lui, étant même prête à le pousser, s'il ne voulait pas quitter les lieux. Pas qu'elle s'inquiétait pour elle, mais elle ne voulait pas le voir mourir, il se devait d'être fort.
- La vraie force est de ne jamais abandonner, alors vivez, n'abandonnez pas. Lui embrassant le front. En revoir mon preux Monstre.
Elle retourna vers son miroir pour observer l'avancer de Mulan, elle espérait réellement qu'elle n'attrape pas Lefou, elle s'était attachée à ce petit bout d'homme qui lui ressemblant tant. Son esprit ayant quitté son corps, elle ignorait s'il était déjà parti vu qu'elle ne pouvait pas savoir ce qui se passait autour d'elle, mais elle ne voulait surtout pas le voir se faire capturer.
Sujet: Re: Chante pour me délivrer de mon fardeau. Feat Lefou Jeu 24 Juil - 21:43
Chante pour me délivrer de mon fardeau.
Lefou avait de trop nombreuses fois fait la route avec un compagnon de voyage. Ce genre d'histoire se finissait toujours de la même façon, à croire que le macabre couvre-chef qui le maintenait en vie prenait plaisir à le voir tuer toutes personnes qu'il osait considérer comme un ami. Quel garanti avait-il que ce triste scénario ne se reproduirait pas ici ? Le sang recouvrant son bonnet ne séchait jamais à la même vitesse selon sa précédente victime. Le nain s'était décidé à prendre le risque. Il ne voulait pas repartir en laissant l'impression à Elaine qu'elle n'avait pu rien faire pour lui. Et puis, qui sait, peut-être que le goût amer de cette ultime espoir parti en fumée disparaitrait après une nuit de repos ?
Toutefois, il se montra moins prompt à accepter la deuxième aide que la dame voulait lui fournir. Avoir déjà essayé de ne s'en prendre à des criminels pour prolonger sa vie et avoir constaté que cela n'enlevait pas les remords ne fut pas la seule raison qui le poussa à refuser l'offre d'Elaine. Si le redcap acceptait que la lady lui fournisse une liste de personne méritant de mourir, les mains de la demoiselle deviendrait aussi sales de sang que les siennes. Or, il se surprit à secrètement désirer préserver chez elle cette pureté tellement rare à trouver parmi les personnes maudites.
Le visage épanoui qu'afficha son interlocutrice lorsqu'il demanda si son offre d'hébergement temporaire durait toujours lui confirma qu'il avait prit la bonne décision.
- Bien sûr, par contre, je n'ai pas à manger, le miroir me tient en vie... Je vais regarder s'il y a des baies non loin de ma tour.
"Ne vous donnez pas cette peine, je peux..." Commença-t-il.
Il allait poursuivre en affirmant qu'il pourrait subvenir à ces besoins. Peut-être en faisant un rapide aller-retour vers l'auberge la plus proche. Trop tard, si la demoiselle était encore présente de corps dans la pièce, le regard vague et contemplatif qu'elle avait face à son miroir trahissait le fait que son esprit n'était plus là. Le redcap attendit docilement le 'retour' de la lady. Il fut heureux que cette absence ne dure pas longtemps. Voir sa sauveuse à la fois là et absente était un spectacle déroutant. Lorsqu'Elaine se tourna vers lui, Lefou pouvait deviner sans peine qu'il n'était plus question de baies. Qu'avait bien pu voir la demoiselle pour être à ce point effrayée ? Il ne tarda pas à le savoir.
- Une guerriere vous poursuit, elle est si proche de nous. Vous devez fuir, je vous jure Mulan vous conduira en prison si elle vous attrape, je l'ai déjà vu faire.
Lefou fut surprit par cette nouvelle mais en même... il se doutait qu'un jour des guerriers se mettraient à sa recherche, que son apparence ne pourrait toujours trompés la méfiance des autorités. Ce jour était donc venu... Devait-il rajouté 'enfin' à cette dernière phrase ? Malgré la promesse de montrer meilleur mine devant celle qui avait essayé de le sauver, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver encore une certaine lassitude. Le nom de Mulan ne lui était pas inconnu. Le redcap avait déjà croisé l'asiatique alors qu'il était encore au service du seigneur Gaston. Ses fausses maladresses n'avaient pas trouvé la vigilance de la guerrière.
"Mulan..." Répéta-t-il, songeur. "Bien... c'est bien que ce soit elle."
Nul ne pouvait dire au ton de sa voix s'il se réjouissait de tomber sur une personne qu'il pouvait convaincre de lui laisser sa liberté ou bien parce qu'il était satisfait que se soit une de ces connaissances qui soit chargé de sa capture. Qu'elles soient optimistes ou encore sombres, ces pensées furent interrompit par Elaine qui s'approcha lui. Ce n'était pas la première fois qu'on invitait le nain à partir au plus vite mais jamais on n'avait fait ce geste pour s'assurer qu'il ne soit pas capturé.
- La vraie force est de ne jamais abandonner, alors vivez, n'abandonnez pas.
Lefou se forma à sourire et hocha la tête pour sceller la promesse muette qu'il faisait à la dame. Pour elle, il serait fort. Le nain ne voulait pas qu'une mine morose soit le dernier souvenir qu'Elaine garde de lui. C'est alors qu'il reçut un geste inattendu, la dame aux lys se pencha pour l'embrasser sur le front. Il ne put que se figer devant un tel geste d'affection, le premier qu'il avait reçu durant sa longue vie.
- En revoir mon preux Monstre.
Abasourdi par ce geste, Lefou ne trouva rien à dire sur le moment. Lorsqu'il retrouva l'usage de sa langue, la dame de Shalott avait de nouveau le regard absent, contemplant son miroir. Pour la première fois, le redcap regretta de ne plus avoir son cœur, de ne pas avoir pu pleinement ressentir l'effet apaisant du rapide baiser qu'il venait de recevoir sur le front. Il regarda Elaine avec une détermination nouvelle. Oui, il allait être courageux. Le nain avait été depuis trop longtemps un lâche, s'accrochant à la vie par les plus méthodes les plus odieuses si nécessaire. Cette histoire durait depuis trop longtemps.
"Adieu ma dame." Murmura-t-il sachant pertinemment que la personne concernée par cet adieu ne l'entendait plus.
Il aurait aimé rester, montrer comme il l'avait proclamé qu'il pouvait être d'une compagnie plus agréable que se qu'il avait pu montrer durant cette brève visite. Il aurait aimé rester suffisamment longtemps pour réussi à faire rire cette demoiselle qui portait un aussi lourd fardeau que le sien. Hélas, Lefou imaginait sans peine qu'il s'agissait de la dernière fois qu'il voyait la dame de Shalott. D'une certaine façon, Elaine l'avait sauvé. Certes, il était toujours maudit mais il avait trouvé le courage d'enfin affronter se qu'il avait passé sa vie à fuir. C'est un redcap décidé à affronter son destin qui descendit les marches de la tour. Il ignorait si la belle regarderait la suite de son histoire à travers son miroir mais Lefou était bien décidé à montrer qu'il méritait de porter son nouveau surnom de 'preux monstre'.