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L'histoire se déroule en Octobre 2013.

« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser
avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. »
par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer

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 Les mots ne paient pas les dettes

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MessageSujet: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeLun 11 Mar - 22:45







Lynch + Gold + Moody


••••••••••••••••••••••••••••••
≯ Serpent qui change de peau ne change pas sa nature.





La météo était de nouveau capricieuse. Si le docteur Lynch était du genre superstitieux, il y aurait peut-être vu un signe du destin ou un avertissement. Les signes d'un piège qui se refermaient doucement sur lui. Une embûche constituée d'éléments imprévisibles. Daniel Lynch avait beau être quelqu'un de prudent, même ainsi on ne pouvait prévoir ce qui était impossible de l'être. Comme il ne pouvait prendre en compte des choses dont il ne se rappelait plus, des éléments qui provenaient d'une autre vie par exemple.
Mais le plus frustrant était sans nul doute de voir un plan préparer avec soin être mis en échec à cause des humeurs du ciel. Depuis que la dernière tempête avait eu comme conclusion déplorable l'évasion de son patient le plus précieux, Daniel était toujours nerveux quand la nuit s'accompagnait de mauvais temps. Se demandant quel mauvais coup le sort allait encore lui réserver. Comme c'était le cas se soir.
Mais les tempêtes n'avaient pas seulement accompagné le départ imprévu de Michael Moody de son service, elles l'avaient aussi escorté lors de son arrivée entre ses murs. Cet évènement datait de bien plus longtemps qu'il ne l'avait affirmé à la détective qu'il avait engagé pour retrouver le fugitif. Il ne fallait pas parler d'une dizaine mais plutôt d'une vingtaine d'années. Un temps où il ne dirigeait pas encore la section psychiatrique de l'asile et ne possédait pas autant de liberté qu'il avait à présent concernant les patients séjournant ici.

À cette époque, Daniel travaillait uniquement pendant le service de nuit. Seules des personnes n'ayant aucune vie sociale choisissaient volontairement de tels horaires, lui avait dit son supérieur sur le ton de la plaisanterie. L'intéressé ne trouva cette remarque très drôle et encore moins amusante. Quel mal y avait-il à se consacrer son travail ? Il fallait croire qu'une notion comme le fait de s'appliquer dans ses tâches pour avoir un travail bien fait n'était pas dans les priorités de son supérieur. Daniel ne s'en plaignait pas... par ouvertement en tout cas. Il y avait des avantages à être un simple infirmier comme il y en avait à travailler au service de nuit, n'en déplaise au docteur Atkins.
Par exemple, l'équipe de nuit était réduite et ses confrères étaient trop occupés à retenir leurs bâillements et à se plaindre d'avoir été affecté à des horaires impossibles pour être véritablement attentif à ce qu'il faisait. Il s'agissait donc du seul moment où Daniel pouvait avoir une certaine marge de manœuvre avec les patients. Minime, certes, mais amplement suffisante pour ce qu'il avait à faire.

Officiellement, il ne faisait que suivre les directives et diagnostiques, appliquant le traitement prescrit par son supérieur aux malades. Mais Daniel était de nature curieuse et il avait assez vite remarqué un certain type de personne séjournant en psychiatrie. Des gens qui ne recevaient aucune visite, semblant destiné à disparaître entre ses murs. L'infirmier avait un jour tenté une expérience pour confirmer cette théorie. Il avait légèrement changé les dosages d'un de ses patients si particulier. Daniel avait redouté durant tout le reste de son service et celui de la nuit suivante d'être découvert. Mais il ne reçut aucune sanction, hormis une remarque du directeur qui trouvait qu'il travaillait beaucoup trop. Il ne sut s'il devait éprouver de la déception devant le manque d'intérêt qu'avaient les autres membres du personnel concernant les malades ou bien s'il devait être rassuré de ne pas avoir été découvert. À croire que ce qu'il faisait subir à ses patients particuliers n'intéressait personne.

Lui, par contre, trouva cette découverte fascinante. Il avait toujours été intrigué par les mécanismes de l'esprit humain. Constater les effets que pouvait avoir une chose aussi simple qu'une légère modification de dosage sur un esprit déjà fragile était passionnant à observer. Ce qui l'intéressait véritablement était cette mince frontière entre la raison et la folie et la manière qu'avait la conscience de quelqu'un de se briser quand il dépassait cette limite. Son travail était techniquement de recoller les morceaux pour que les malades retrouvent une certaine cohérence. C'était aussi un aspect du processus intéressant mais bien moins que de découvrir jusqu'où quelqu'un pouvait s'enfoncer dans ses troubles.

Alors il avait continué. Prudemment. Changeant parfois un dosage, remplaçant une injection par un autre produit ayant à peu près les mêmes propriétés. Il était prudent, peut-être même d'une prudence excessive mais il ne voulait surtout pas risquer de perdre son travail. Son boulot était la chose la plus importante pour lui.

Daniel pensait passer une nuit ordinaire, seul parfois un léger crépitement de l'éclairage trahissait la tempête qui avait lieu à l'extérieur. La section psychiatrie ne comportait aucune fenêtre qui permettait de mesurer l'ampleur du mauvais temps. En plus, presque aucun bruit ne filtrait des autres sections de l'hôpital, c'était un peu comme s'ils étaient coupés du monde. L'infirmier venait de commencer son service et lisait avec attention les diagnostics du soir afin de pouvoir commencer sa ronde. Il ne portait pas encore de lunette, bien qu'il commençât à avoir quelques difficultés à déchiffrer l'écriture paresseuse de son supérieur. Alors qu'il plissait les yeux pour décortiquer un mot particulièrement illisible du rapport, il entendit le bruit de la porte (qui était verrouillée en temps normal par un code d'accès) s'ouvrir. Aucun membre du personnel n'étant en retard, il en déduisit qu'il s'agissait d'une personne extérieure au service qui avait réussi à obtenir le code. Ce fait l'intrigua, les visites n'étaient plus autorisées à une heure aussi tardive. Daniel alla à la rencontre des arrivants pour le leur signaler mais il arrêta son geste alors qu'il reconnut l'un d'entre eux.

"Monsieur Gold ?" Remarqua-t-il avec étonnement. Son regard passa de l'antiquaire vers la personne qui l'accompagnait. Ou plutôt, serait-il plus juste de dire la personne qu'il tenait ? Après s'être attardé un bref instant sur Michael, il reporta toute son attention sur monsieur Gold. "Je suis désolé, le directeur a terminé son service depuis longtemps."

Un homme aussi puissant que monsieur Gold, qui possédait quasiment tout Storybrooke, devait forcément vouloir s'entretenir avec le responsable de cette section de l'hôpital. Pourquoi souhaiterait-il le voir, lui, qui n'était qu'un simple infirmier et n'avait aucun pouvoir ici ? L'idée était improbable. Très brièvement, Daniel redouta que son visiteur ne sache tout de ses petites manigances mais il balaya très vite cette pensée de son esprit. Il avait beaucoup de soin à ne laisser aucune trace, aucune preuve permettant de remonter jusqu'à lui. L'infirmier devait être d'autant plus prudent qu'il devait rendre des comptes. Même s'il n'avait que très peu d'estime pour son supérieur hiérarchique, les rapports que Daniel rendait étaient lu.

"Mais je peux essayer de joindre le docteur Atkins si cela est vraiment urgent..." Proposa-t-il avec une extrême politesse. Il laissa la fin de sa phrase en suspens comme s'il s'agissait d'une question et qu'il attendait donc l'approbation de son interlocuteur pour joindre l'acte à la parole.

Cette proposition était uniquement pour la forme. Daniel doutait sincèrement que le docteur Atkins accepte de venir à une heure aussi tardive, même pour un visiteur aussi important que monsieur Gold. Le responsable actuel de la section psychiatrique de l'hôpital n'avait pas son travail suffisamment à coeur pour cela. Toutefois, même si cela lui déplaisait et qu'il eut avait du mal à prononcer le nom de son supérieur sans une once de sarcasme quand il avait proposé à monsieur Gold de le contacter, les faits étaient là : c'était le docteur Atkins qui dirigeait les lieux. La procédure exigeait qu'il se propose d'essayer de le joindre par téléphone.

© Méphi.


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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeMer 13 Mar - 22:06





Les mots ne paient pas les dettes








Daniel ♦️ Michael ♦️ Mr Gold

Les soirs d’orages sont les alliés des gens discrets car personne ne sort quand dehors la pluie et la foudre se disputent sous un ciel noir. Et ce soir était un de ces soirs où tout le monde restait calfeutré chez soi, faisant ronronner un bon feu dans la cheminée (ou un radiateur). D’ailleurs, ce jour-là, il était particulièrement violent, le vent soufflait à grandes rafales. Les éclairs illuminaient le ciel fréquemment et la pluie tombait en déluge. Bref, un soir parfait pour accomplir ce que je voulais. Pour me faire rembourser une ancienne dette, un pacte signé avant la malédiction. C’était même deux pactes que j’avais signés avec cette personne, mais son acte de cette nuit ne pourra combler qu’une seule de ses dettes, malheureusement pour lui...

Je devais me débarrasser d’une personne encombrante et son métier d’infirmier de nuit à l’hôpital allait m’être très profitable. Dans ce monde, il se faisait appeler Daniel Lynch et il devait de service cette nuit, j’avais entendu qu’il avait déjà tenté quelques expériences sur certains de ces patients même si cette affaire ne s’était ébruitée. C’était parfait pour mes projets.

J’éteignis la lampe de mon bureau et je descendis à la cave de ma boutique d’antiquaire. J’avais aménagé un espace rien que pour lui mais je préférais le savoir ailleurs qu’ici et quoi de mieux qu’un hôpital pour garder un fou dangereux ? Je lui injectais un produit qui l’étourdirait le temps que je le mette sous bonne garde.

Il monta sans rechigner dans ma voiture (nouveauté de ce monde, très sympa à utiliser), quelques minutes à peine après notre départ nous avons atteint le bâtiment. Une lumière était allumée au rez de chaussée. Comme je le pensais, l’infirmier était là ce soir. La porte de son service était verrouillée mais j’en connaissais le code, je pousse donc la porte pour me retrouver face à Daniel qui lisait de la paperasse. Je me posais non loin de la porte, m’appuyant sur un parapluie sorti pour l’occasion d’une main, l’autre main tenant l’homme qui allait bientôt intégrer ce service.


« Monsieur Gold ? Je suis désolé, le directeur a terminé son service depuis longtemps. »


J’allais répondre que ce n’était pas lui que je cherchais mais la politesse voulut qu’il me demande si je ne désirais pas qu’il appelle. Mais je doutais que ce paresseux chef de service soit enclin à se déplacer à une heure aussi tardive mais pour un homme aussi puissant que moi. Il faudrait que je songe à changer la direction. Une idée me vint alors. J’observais et calculait les capacités et possibilités que pouvait m’apporter cette idée. Parfait.

« Bonjour Monsieur Lynch. Ce n’est pas la peine de déranger votre patron. A vrai dire c’est vous que je cherchais. »

Je cherchais un moyen de formuler ce que j’allais lui demander, une erreur de formulation pouvait faire échouer une transaction. C’était une pratique que j’avais élevé au rang d’art. Je savais manier les mots presque aussi bien que la magie.

« J’aurais un patient à vous confier. Mais il est un peu... particulier et il nécessiterait un traitement de faveur et je suis certain que vous pouvez lui fournir. »


C’était un problème un peu délicat, c’est la première que dans ce monde je faisais appel à un contrat passer dans le monde des contes. Et même si je ne réussissais pas à faire appel à ce pacte je devais le mener à accepter ma proposition. Surtout que le cas que j’allais lui proposer était vraiment étrange. Son futur patient, Michael, possédait une histoire complexe mais dont il n’avait plus souvenir. Et je voulais savoir si éventuellement avec un travail sur l’esprit la mémoire pouvait revenir. Je ne pense pas mais Daniel aimera peut-être s’essayer à déchiffrer les méandres de la conscience humaine. J’espère ne pas m’être trompée de personne en le choisissant. Je le savais ambitieux et j’allais me servir de ça pour lui faire prendre la direction que je veux.


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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeDim 17 Mar - 15:04




Les mots ne paient pas les dettes
Gold, Danny,Mick



Emma Swan est arrivée un jour d’accalmie, dans une petite fille du Maine appeler Storybrooke. Jusqu’à présent la bourgade était alors à considérer comme l’une des villes les plus paisibles du coin. Ça c’était avant l’arrivée de Miss Swan. C’est fou comme l’arrivée d’une seule personne peut bousculer des vies. Comme quoi parfois il ne suffit d’un rien pour enrayer la machine.
Mais nous sommes en droit de nous demander ce qui s’est passé bien avant l’arrivée d’Emma, avant l’arrivée de l’espoir et du changement… Commençons donc par le commencement.


Il était une fois à Storybrooke, 28 ans plutôt


La malédiction lançait par Regina s’était donc accomplie, emportant tout sur son passage, telle une tornade indomptable. Voilà qu’à présent, tous les personnages de contes que nous connaissons, se retrouvaient prisonniers d’une ville appelée Storybrooke. Tous ont perdu leur vie, leur mémoire, tous se retrouvent affublés d’une nouvelle identité, mais tous n’ont pas été frappés d’amnésie. Il y a d’abord la méchante reine, devenue maire proclamé de la ville, Regina Mills. Puis il y a celui qui parvient à se sortir de n’importe quel piège, celui avec qui chaque marché ne peut fonctionner sans prix, Rumpelstinskin. Mais ici il faut l’appeler Mr Gold et on peut le trouver facilement dans sa boutique, il est prêteur sur gage et accessoirement il est aussi le propriétaire de la ville.

Assis au coin d’une vieille cave, un homme à l’aspect miteux, rédige quelques chose sur un petit cahier. Mais qui est cet homme ?
« Ploc,ploc,ploc » Je regarde les gouttes de pluie qui tombent du plafond. La pièce est isolée, mais sens l’humidité. Mais je ne vais pas me plaindre, j’ai un toit au-dessus de la tête, c’est toujours mieux que rien.
On a tous une histoire, n’est-ce pas ce qui fait de nous des êtres humains ? Moi, je n’ai aucun souvenir du commencement alors en guise de repère je vais dire que mon histoire, si j’en ai une, a commencé dans cette cave, mais je suis incapable de dire quand et pourquoi ? A vrai dire j’ai perdu toute notion du temps. Une chose est sûre je suis là depuis un petit moment au vue de l’aménagement de la pièce. Un lieu rien que pour moi, un matelas posé au sol, quelques bouquins par ci par là, à boire à manger, vue comme je ne maque de rien. D’ailleurs sans les chaines on pourrait presque croire que je suis une personne normale, qui vit le plus normalement du monde. Bien que je doute qu’une personne normale vive recluse dans une cave.

Hormis ça, il y a un homme dans mon histoire. Il est le garant de ma servitude, une sorte de geôlier si je puis dire. On l’appelle Gold ici, bien étrange comme nom, n’est-ce pas ? Je le vois de jour en jour, trainant à l’aide de sa cane en bois, sa jambe endolorie. Je crois qu’il ne m’apprécie pas, ça tombe bien car moi non plus. Il me déteste, je le déteste, seulement j’ignore pourquoi, c’est comme si nous étions nait pour ne pas nous apprécier, comme si nous étions destinés à être des ennemis naturels. Et puis n’oublions pas un fait important, il me garde en cage, ça justifie d’une part mon aversion pour cet homme.

Aujourd’hui quelque chose d’étrange va se passer. Dehors il pleut intensément, le vent souffle sans s’arrêter et la pluie tombe encore et encore. Au loin j’entends sur le béton froid, le martellement d’une canne. Je comprends alors que d’ici peu je ne serais plus seul dans cette cave pourrie. Je n’ai même pas le temps de réagir lorsque Gold s’approche. Il m’enfonce quelque chose dans la nuque, je sens un liquide froid pénétrait mon corps qui devient alors lourd…
Quelque secondes plus tard, me voilà caché dans la voiture de Gold. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, ma tête est lourde, mon corps l'est tout autant.
Arrivés à destination nous atteignîmes un endroit loin de me rassurer. Lorsque nous arrivons sur les lieux, ma mémoire… se brouille… je suis incapable de me souvenir de ce qui s’est passé. J’entends des voix, brouillées, inaudibles, incompréhensibles…

Voici donc comment a eu lieu ma rencontre avec un vil serpent nommé Daniel Lynch…


Fiche par (c) Miss Amazing
Crédit image : tumblr
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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeMar 19 Mar - 12:22







Lynch + Gold + Moody


••••••••••••••••••••••••••••••
≯ Serpent qui change de peau ne change pas sa nature.





L'infirmier fut à la fois surpris et décontenancé qu'on le salue en l'appelant 'monsieur'. Il était rare qu'on ne l'appelle pas simplement 'Daniel' et on n'employait jamais d'ordinaire le vouvoiement pour s'adresser à lui, même si la politesse l'exigeait. C'était çà l'ennui quand on était en bas de l'échelle salariale, tout le monde avait tendance à se montrer beaucoup trop familier avec vous. Par contre, lui devait se montrer extrêmement poli, mais là encore c'est-ce qu'on attendait de lui, même si le docteur Atkins lui avait déjà demandé de... Quels étaient ces mots ? Ah oui, de ne pas employer des 'messieurs-longs comme le bras' quand il lui parlait. Une chose qu'il se refusait de faire et qui avait contribué à l'antipathie qu'il éprouvait envers son supérieur même si l'intention n'avait été qu'amicale.

"Moi ?" Commenta-t-il, entre l'incompréhension et l'étonnement quand le visiteur lui annonça qu'il était venu le voir lui et non le directeur. Il eut un sourire timide. "Mais je n'ai aucune autorité ici."

Il avait failli déclarer que l'homme faisait erreur mais Daniel avait l'habitude de choisir ses mots avec soin avant de les formuler. On ne pouvait suggérer, encore moins dire, à un homme qui possédait quasiment toute la ville qu'il avait pu avoir fait une erreur. De plus, la suite de la conversation lui révéla le contraire. Lorsque monsieur Gold lui annonça que l'homme qu'il tenait fermement aurait besoin d'un traitement particulier, l'infirmier sut automatiquement que l'antiquaire savait tout de ses expériences. Les mots tombaient trop justes, déclarant qu'il le savait sans le dire de manière explicite au cas où des oreilles indiscrètes seraient à l'écoute, pour qu'ils aient été prononcés par hasard.

Le sourire timide disparut soudainement de son visage. Si son visiteur savait ce qu'il faisait, il était inutile de continuer à jouer les innocents. Surtout que cette découverte soulevait beaucoup de questions.

"Je croyais pourtant avoir été très prudent à ce sujet." Commenta-t-il avec prudence.

Plus que d'apprendre que Monsieur Gold avait découvert se qu'il manigançait ici, c'était de savoir comment il avait pu le savoir qui l'inquiétait et l'intéressait le plus. Avait-il fait une erreur ? Laisser un indice derrière lui malgré sa prudence maladive concernant ces expériences ? Daniel ne pouvait songer qu'en réalité, ce n'était pas leur première rencontre et que, par conséquent, l'antiquaire connaissait beaucoup plus de chose sur l'ancien conseiller qu'il ne pouvait imaginer puisque l'infirmier n'avait gardé aucun souvenir de son ancienne vie.

Malgré ces préoccupations, son attention se rapporte rapidement sur le futur patient. De toute évidence, l'homme était sous l'influence d'un sédatif. Une ombre de désapprobation passa très brièvement dans son visage. Non qu'il désapprouve qu'on drogue quelqu'un pour l'emmener de force ici mais plutôt parce que les effets du calmant risquaient de fausser son diagnostic. Malgré cela, Daniel s'approcha de Michael et releva prudemment la tête de celui-ci, en relevant le menton de la personne, pour croiser son regard. Il dit s'accroupir légèrement pour que leurs regards soient au même niveau. Même s'il y vit l'absence dû au sédatif injecté, en y prêtant bien attention, l'infirmier y vit quelque chose d'indéfinisable. Ce ne pouvait être de la lucidité si Michael était sous influence de médicament, il n'arrivait tout simplement pas à mettre un mot dessus. Ce qui ne manqua pas de piquer sa curiosité. Daniel ne put s'empêcher de se mordre légèrement la lèvre devant le dilemme qui se présentait à lui. Sachant qu'il ne pouvait en obtenir plus tant que l'homme serait drogué, il relâcha sa prise sur le menton et s'écarta d'un pas de lui. Malgré toute l'attention de l'infirmier restait porter sur le futur patient, semblant vouloir le décortiquer pour soupeser l'offre que lui faisait l'antiquaire.

La proposition était affreusement tentante, cela pouvait se lire dans ses yeux même si le reste de son visage restait impassible. Daniel ne voyait que trop bien se qu'avait sous-entendu monsieur Gold. Prendre un patient depuis le début, avoir carte blanche sur lui... et personne ne viendrait le réclamer ni de se plaindre de son traitement. Il pouvait tester toutes les médicaments qu'il désirait sur lui sans craindre une remontrance. La curiosité dans ses yeux fut bien vite remplacée par une certaine frustration. Alors seulement, il se retourna vers Monsieur Gold. Même s'il désirait propre en charge ce nouveau patient, il avait les mains liées. Tout nouveau internement impliquait un protocole et Daniel était trop respectueux des règles régissant l'hôpital pour oser envisager passer outre celle-ci. Cela pouvait sembler paradoxale quand on connaissait les expériences que faisait l'infirmier sur certain patient mais disons plutôt qu'il s'agissait d'une question de point de vue.

"Je regrette mais pour toute nouvelle hospitalisation, il faut une observation d'au moins 72 heures et la décision finale d'internement doit être obligatoirement approuvé par le responsable de la section psychiatrique." Informa-t-il sur un ton neutre. "Mais je me doute que ce n'est pas ce que vous vouliez m'entendre dire, sinon vous ne seriez pas venu ici en pleine nuit."

Même s'il n'en laissait rien paraître, l'esprit de Daniel carburait à toute vitesse, essayant de trouver une parade pour obtenir l'internement du patient sans avoir l'accord du docteur Atkins. Impossible, hélas. Même les procédures d'urgence ne pouvaient se faire sans la permission du directeur, tout au plus il pouvait réduire la période d'observation à 24 heures. Jusqu'ici, il n'avait vu que les avantages de sa position aussi basse dans la hiérarchie. Mais cette histoire lui fit réaliser ses possibilités d'agir étaient limités et l'infirmier le regretta pour la première fois depuis qu'il faisait ce travail.

"Je pourrais le placer en isolement sans que cela se sache..." Commença-t-il, songeur, étudiant cette nouvelle possibilité. Les cellules d'isolement n'avaient aucune ouverture, même la porte de la pièce ne comportait aucune fenêtre. L'endroit idéal pour cacher quelqu'un... du moins dans un premier temps. "Mais si cela venait à s'apprendre, je perdrais mon travail."

Daniel aurait sans doute pris le risque sans cette menace de perdre son travail en cas de découverte. Même s'il avait du mal à imaginer son supérieur le renvoyé, il imaginait plutôt un sermon à la limite du paternel comme le docteur Atkins avait la désagréable habitude de le faire. Bien qu'il eût conscience qu'un homme aussi puissant et influent que Monsieur Gold ne serait pas venu ici sans un plan de secours, il ne voyait pas comment obtenir la charge du patient. La possibilité de montrer en grade pour résoudre le problème ne lui vint pas un seul instant à l'esprit. Tout simplement parce que cela impliquait des études et un titre de psychiatre dont il ne disposait pas à l'heure actuelle.

© Méphi.


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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeSam 23 Mar - 20:41





Les mots ne paient pas les dettes








DanielMichaelMr Gold

« Moi ? Mais je n'ai aucune autorité ici. »

Je pensais bien qu’il avait de l’ambition ce petit, il irait s’il suivait la route que je lui destinais... L’infirmier mesurait et réfléchissait aux paroles que j’avais prononcées mais surtout à celles qui n’était pas sorties de ma bouche. Mes sous-entends étaient suffisamment clairs. J’aime utiliser les non-dits c’est un argument encore plus convaincant que mille paroles. Et dans certains cas ils sont nécessaires.

« Je croyais pourtant avoir été très prudent à ce sujet. »

Son esprit va vite s’aiguiser pour en devenir une arme mortelle. Il allait parfait pour la mission que j’allais lui confier.

« Vous l’avez été mais peu de détails m’échappent dans cette ville. »

L’infirmier s’approcha alors de son futur patient. Il l’observa rapidement, même sous l’effet des somnifères il semblait discerner quelque chose dans les traits de Michael. Un reste de son ancienne vie, peut-être ou une lueur de lucidité. Qui sait, le regard du loup pouvait être parlant pour ceux qui savent le déchiffrer. En tout cas je voyais que ma proposition de lui confier ce patient sur qui il pourrait tenter toute ses petites expériences sans avoir de conséquences, l’attirait énormément. Je suis trop fort. J’arrive toujours à trouver ce qui leur ferait le plus plaisir à la personne à qui je propose un marché. Et après on dit que c’est moi profite alors que je donne aux gens ce qu’ils veulent. Une lueur brillait dans les yeux de l’infirmier cette lueur, j’avais appris à la reconnaitre. C’était un signe qui signifiait qu’il ne manquait qu’un détail de plus pour mon client accepte mon contrat.

« Je regrette mais pour toute nouvelle hospitalisation, il faut une observation d'au moins 72 heures et la décision finale d'internement doit être obligatoirement approuvé par le responsable de la section psychiatrique. Mais je me doute que ce n'est pas ce que vous vouliez m'entendre dire, sinon vous ne seriez pas venu ici en pleine nuit. »


Il l’avait dit sur un ton neutre, professionnel. Bien il ne dérogerait pas aux règles que je lui poserais. Un sourire se fixa sur mes lèvres, il avait parfaitement compris pourquoi j’étais venu la nuit où je savais qu’il serait seul sans autre personne que lui et des patients endormis. Daniel se mit à réfléchir intensément, il cherchait une solution pour avoir ce patient et me contenter et les règles qui le liaient à sa condition d’échelon inférieur. Il va falloir que je change ça pour lui offrir une plus grande liberté de mouvement, surtout que je n’aime pas ce docteur Atkins, je poudrais faire d’une pierre deux coups.

« Je pourrais le placer en isolement sans que cela se sache... Mais si cela venait à s'apprendre, je perdrais mon travail. »


Je ne voyais pas pourquoi il me précisait qu’il risquait son travail en acceptant ce patient, je m’en fichais éperdument. Mais bon cela comptais pour lui. Je choisis mes mots avec attention. Je ne pus m’empêcher d’ajouter une touche d’humour à ma proposition.

« Depuis quand un chef de service perd son travail pour une simple broutille ? Et surtout sans mon accord. »

Par là je lui indiquais que ce poste dépendait de mon bon vouloir et donc de ce patient. Je sentais qu’il n’allait plus hésiter très longtemps.

« Prenez bien le temps de réfléchir à ma proposition. J’ai le pouvoir de vous nommer chef de service mais cela vous apporte une responsabilité. Pas seulement parce que vous serez directeur d’un service entier mais surtout car vous aurez la charge de ce patient particulier et que vous ne devrez en parler à personne. Si jamais sa présence ici devait se savoir vous pourriez regretter d’avoir accepter ma proposition. »

Je savais que malgré mes menaces, il accepterait, il est trop ambitieux pour refuser. Je lui offrais ce qu’il désirait le plus, sortir de sa condition de veilleur de nuit et s’occuper comme il le souhaite d’un patient. Je considérais que s’occuper de Michael était le remboursement d’une de ses dettes et que j’achetais son silence par un poste plus important.

« Nous avons un marché ? »

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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeMer 27 Mar - 13:55




Les mots ne paient pas les dettes
Gold, Danny,Mick



L’homme est un loup pour l’homme et Gold était certainement le pire de tous, quoique. Ici comme dans l’autre monde il savait user de ses influences quitte à marcher sur les autres. Certes la magie n’était plus, mais l’homme à la canne n’en était pas moins plus menaçant.
A cette époque nous n’étions encore qu’au prémisse de la malédiction, tout n’était alors que très récent. Pendant que la plupart se retrouvaient perdu sans même s’en rendre compte, l’omniscience de Regina et Gold prenait forme, plaçant ainsi les deux êtres maléfiques de chaque côtés du grand échiquier, qui dans un futur proche serait l’annonciateur d’une grande bataille. Mais comme avant chaque grand conflit, il faut préparer le terrain, mettre ses atouts en avant, s’entourer de bonne personne. Regina Mills savait ce qu’elle devait faire, mais ce qu’elle ignorait, c’est que tapis dans l’ombre de sa boutique d’antiquité et autre vieillerie, l’homme, qui ici se faisait appeler Mr Gold, avait son destin entre les mains. La méchante reine ne pouvait aisément deviner que le mauvais génie s’était doté d’un bon nombre de capacité lui conférant une puissance insoupçonnée.
Ainsi l’homme avait, avant de sombrer dans la malédiction, prévu une suite à son histoire.
Conscient du fait qu’il serait épargné par l’amnésie contrairement aux autres, il s’était préparé mieux que quiconque.
Ainsi après avoir conclu un énième et ultime marché avec la méchante reine, il s’était vu assuré la possibilité d’avoir une vie confortable, mais surtout, habillement, il était parvenu à manipuler la Regina afin de conserver sur elle, un minimum d’autorité. A cela s’ajoutais « son joker » comme il se plaisait à appeler celui qu’il y a peu se nommer encore Pierre.
Le corps inconscient de Pierre arriva par le lac, un jour de pluie. Ce cher Monsieur Gold non ébranlait par la température négative qui assiégeait les lieux à l’époque, attendait patiemment l’arrivée de nouveau venu à Storybrooke, paisible bourgade du Maine.
Désormais Pierre n’était plus qu’un souvenir et pour éviter d’être démasquer par Regina, Gold prit l’initiative de changer le nom de son vieil ennemi. Ainsi Michael Moody naquit. Le choix du patronyme n’était pas anodin, peut-être était-ce une sorte de provocation pour Gold, une façon encore de défier le destin.

Michael Moody, lui aussi amnésique ne représentait pas une vraie menace, du-moins pas au début. Ici il était comme les autres, un être perdu, dénué de sa véritable identité. Tout était à refaire et la section psychiatrique de l’hôpital semblait être l’endroit propice au commencement de cette nouvelle vie pour Moody.
Le joker deviendrait alors le cobaye, car Gold ne voulant pas tuer son vieil ennemi, voulait néanmoins lui octroyer une place de choix. L’antiquaire, avide de puissance, ne pouvait se résoudre à rester dans ce monde dénué de toute forme de magie. Il savait que par le passé, le Grand Méchant Loup avait eu en sa possession un anneau en argent, subtilisait non sans violence à un mage qui avait refusé de l’aider à briser sa propre malédiction. L’anneau n’avait de magique, que la pierre rouge fixée sur sa monture en argent. En effet la pierre provenait de l’alliance entre du sang de licorne, de la poussière de fée et de la poudre d’haricot. Avec un tel mélange l’on pouvait aisément voyager entre les mondes, mais ça, Pierre l’ignorait, il ne voyait en cet anneau qu’un trophée de chasse rien de plus.
Gold espérait ainsi mettre la main sur cet anneau, mais pour cela il savait pertinemment que Moody devait recouvrir la mémoire. Cette perspective ne l’enchantait guère, mais en de telle circonstance l’homme à la canne était prêt à faire des concessions. Mais n’allez pas croire que l’homme n’avait pas réfléchit avant de se lancer dans sa nouvelle magouille.

Le secret, l’être humain aussi fascinant soit-il est soumis à ce besoin d’avoir toujours à dissimuler un secret. Ainsi qu’on soit bon ou mauvais, on conserve tous en nous « un secret » et Gold le savait bien mieux que quiconque. Ainsi il connaissait l’alcoolisme d’un tel, l’infidélité d’un autre, il savait que cette personne aussi normal soit-elle était accro à bien des substances…. Oui Gold connaissait chaque secret, chaque personne et sans le moindre remord, il était prêt à se servir de « ce pouvoir » pour obtenir ce qu’il convoitait.
Son attention se porta alors sur le jeune infirmier qui lui, du fond de la section psychiatrique, se plaisait à infliger de douloureux traitement médicamenteux aux « oubliés de Storybrooke. » Oui, c’est bien comme ça qu’on les appelle.
Ils ne sont qu’un dossier, un numéro, du fond de leur cellule, personne ne les appelle, ne les demande. Fous, dangereux, marginaux, ils sont les points noirs de la charmante carte-postale « Storybrookienne », alors on préfère les isoler, les réduire au silence.
Daniel Lynch savait pertinemment qu’il ne risquait rien avec de tels patients, alors pourquoi ne pas mettre en pratique ses connaissances et élaborer divers traitements. Ce jeune homme brillant ignorait que son secret n’en était plus un aux yeux de Gold et mit sur le fait accomplis les choses devenaient compliquées pour lui…
Michael était à présent le témoin presque inconscient de la discussion entre deux espèces d’hommes aussi vils l’un que l’autre. De leurs paroles, ne résultaient aux oreilles de Moody qu’un bourdonnement rendant incompréhensible la conversation. Les manigances restaient alors entre eux.
La tête lourde et le corps endormi, Michael sentait que le sommeil voulait l’arracher à la réalité qui le dépassait. Son regard presque vide, laissait néanmoins subsisté un éclair de lucidité, comme si le loup était encore là, prêt à bondir à n’importe quel moment. Et peut-être était-ce vraiment le cas. Peut-être que le loup était encore en lui, enfermé, mais encore présent.
Pierre, dans le monde des contes, n’était pas un lycanthrope comme les autres. Mordu par une meute, plusieurs bêtes s’étaient alors acharnées sur le pauvre homme. Une autre personnalité plus forte est ainsi née de cette violente attaque. Le loup était devenu une véritable entité, voir identité.
Contrairement à ce que l’on peut imaginer, le loup et l’humain ne luttaient pas l’un contre l’autre pour prendre l’ascendance, bien au contraire, ils cohabitaient parfaitement. Mais ici, dans ce monde sans magie, Michael était privé de son loup et son côté humain n’en était que plus fragile. Son inconscient le crier haut et fort et c’est peut-être ça qui ressortait de son regard et fascinait Daniel.
Une dernière fois, le loup tenta de se manifestait. Michael commença à esquisser un sourire qui se transforma alors en rire puis il murmura encore et encore ces mêmes paroles.

« Promenez-vous dans les bois…promenez-vous dans les bois, promenez-vous dans les bois… »


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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeMer 27 Mar - 21:59







Lynch + Gold + Moody


••••••••••••••••••••••••••••••
≯ Serpent qui change de peau ne change pas sa nature.





Savoir que monsieur Gold avait découvert son secret malgré sa prudence n'était pas une bonne nouvelle. Loin de là ! L'infirmier aurait préféré entendre l'antiquaire lui indiquer une chose qu'il aurait négligé et donc qu'il pouvait corriger pour éviter toutes mauvaises surprises. Au lieu de cela, il se retrouvait avec la constatation qu'une personne possédant suffisamment d'influence ici pouvait, sans difficultés apparente, tout connaître des expériences qu'il pratiquait. Certes, peu de personnes entraient dans cette catégorie mais cela restait un problème épineux pour une personne aussi prudente que l'était Daniel Lynch. Devrait-il aller à la rencontre de ses autres personnes pour négocier leur silence ou bien attendre que celles-ci se manifestent quand elles voudront obtenir de lui un service comme venait de le faire monsieur Gold ?
Daniel laissa de côté ce problème pour mieux se concentrer sur la situation actuelle.

Les faits étaient là, le patient l'intéressait malgré les problèmes que son internement pouvait lui causer. Ce qu'il avait pu voir malgré l'effet du sédatif dans le regard de cette personne... il avait hâte de voir les réactions de l'homme quand les effets du médicament seront passés et même les effets que pourraient avoir d'autres substances plus puissantes sur lui. Nul doute qu'avec une personne capable de garder cette lueur dans les yeux alors qu'il se trouvait sous médicament pouvaient supporter des doses maximales. Plus que la perspective de prendre en charge un patient depuis le début, Daniel y vit à présent l'occasion d'aller jusqu'au bout de ses expériences, sans se soucier des conséquences sur l'esprit du malade. Au lieu d'être obliger de se contenter, comme il le faisait actuellement avec les autres patients, de léger changement de médicament ou de dosage par crainte d'être découvert. Une perspective bien tentante. Peut-être même trop.

Hélas, il y avait un ennui majeur. Même un incapable comme le docteur Atkins découvrirait vite que la section psychiatrique comptait un nouveau pensionnaire. Si cette... transaction venait à être porter au grand jour, il perdrait automatiquement son travail. Chose impensable pour lui pour qui son boulot représentait une part importante de sa vie. Bien que Daniel se doutait que ce genre de préoccupation n'intéressait guère un homme comme Monsieur Gold, il n'avait pu s'empêcher de formuler cette crainte à voix haute. Ce que l'antiquaire lui répondit le surprit au point qu'il n'était pas certain d'avoir bien entendu. La formulation rendait la proposition naturelle. Comme s'il s'agissait de la chose la plus logique du monde alors qu'il était question d'une option que l'infirmier n'avait même pas envisagée tant elle lui semblait surréaliste. Tout à son étonnement, Daniel ne répondit pas tout de suite. Les réponses qui auraient franchi ses lèvres auraient été d'une stupidité embarrassante, l'infirmier préféra donc se taire.

L'antiquaire enchaîna après avoir laissé sa première phrase agir, posant les conditions de cet accord. Le regard de Daniel se reporta à nouveau sur Michael. Qu'avait pu faire cet homme pour contraindre monsieur Gold à passer un tel accord ? Bien que curieux de nature, Daniel sut automatiquement qu'il ne devait pas le savoir et ne pourra se permettre de poser une question allant dans ce sens. Il savait reconnaître une situation dangereuse et surtout il savait quand celle-ci exigeait qu'il reste à sa place. Même si la pose d'exigence rendait l'offre plus réaliste, Daniel n'osait toujours pas y croire. Chef de service ? Lui ? Il n'avait jamais vraiment convoité ce poste avant qu'on ne le lui propose. Du moins, pas de manière consciente. Bien sûr, il désapprouvait parfois certaines décisions de son supérieur mais qui n'avaient jamais pensé un 'j'aurais fait mieux que lui' quand il voyait un gradé faire une erreur ? Daniel avait toujours vu les avantages que lui offrait son poste, aussi inférieur soit-il, notamment qu'il pouvait prétendre suivre les directives du docteur Atkins si on le prenait sur le fait. être nommé chef de ce service lui enlèverait ce bouclier.
Pourtant, monsieur Gold avait trouvé les mots justes et il était effrayant de constater à quel point l'esprit de Daniel trouvait rapidement des solutions possibles pour faire disparaître ces ultimes réticences à accepté le marché. La menace que sous-entendait l'offre lui semblait lointaine. Daniel Lynch pêchait surtout d'un excès de confiance en ses capacités, il était certain de ne jamais se retrouver dans la situation décrite d'une évasion et donc de ne jamais connaître ni subir les conséquences en cas d'échec.

L'infirmier allait ouvrir la bouche pour accepter la proposition si généreuse de monsieur Gold mais ce dernier lui demanda alors s'ils avaient un marché. La phrase était anodine et pourtant... pourtant lui semblait étrangement familier. À croire qu'il l'avait déjà entendu prononcé dans le passé. Ce qui était impossible puisqu'il n'avait jamais eu l'honneur de rencontrer l'antiquaire en personne avant cette nuit. Il ne connaissait l'homme que de réputation. Daniel fronça les sourcils devant cette impression étrange qu'il n'arrivait pas à définir.

"Je vais réfléchir à votre offre." Répondit-il finalement, avec prudence.

Malgré tout, le marché était trop tentant pour qu'il le refuse. De toute façon, il se voyait mal répondre à la négative à un homme aussi puissant que monsieur Gold. Mais ne lui avait-il pas dit de prendre tout le temps nécessaire pour réfléchir à la proposition ? Alors qu'il aurait juré pouvoir toucher du doigt l'origine de cette sensation de déjà-vu (ou plutôt devrait-il dire de 'déjà entendu'?) que la dernière phrase avait provoqué chez lui, le futur patient se manifesta. L'infirmier en aurait presque oublié la présence de cette personne, tant la perspective d'une promotion l'avait troublé.

"Fascinant..." Commenta-t-il tandis que le malade se mit à rire avant de murmurer une litanie dont il répétait la première phrase en boucle sans sembler vouloir poursuivre les paroles de la comptine.

Son intérêt pour ce mystérieux personnage grandit. Son comportement était-il dû aux effets du sédatif qui s'amoindrissait ? Ou bien un effet secondaire ? Comme pour accompagner la complainte du futur patient, les lumières se mirent à grésiller, unique témoignage des intempéries qui sévissait à l'extérieur. Daniel n'y accorda que peu d'importance, tout juste une pensée qu'il devra résoudre ce problème quand il reprendra en charge le service.

Une question lui brûlait les lèvres mais les évènements ne lui donnèrent pas l'occasion de la formuler à voix haute. Il y avait plus urgent si le malade commençait à manifester sa présence. Le service était quelque peu isolé par rapport aux autres parties de l'hôpital mais il restait un risque que les bruits alertes un autre infirmier de garde. Daniel prit donc l'initiative de prendre les choses en main. Après tout, il connaissait cette section mieux que quiconque.

"Suivez-moi." Commenta-t-il en ouvrant la voie pour les conduire vers la partie de la section réservée aux cellules d'isolement.

Peut-être aurait-il dû proposer son aide pour déplacer le patient mais l'infirmier trouva plus judicieux d'ouvrir la marche pour s'assurer de ne croiser personne, même en cette heure tardive. Quand il était question de son travail, Daniel avait tendance à oublier les politesses et les convenances.

Arrivé à destination, Daniel invita son visiteur à entrer dans une des cellules libres avec le futur pensionnaire. Ensuite seulement il entra à son tour en refermant la porte. Ainsi ils seront plus tranquilles pour continuer cette discussion qu'en restant exposés d'éventuels regards dans le couloir. L'infirmier avait hésité à les conduire vers le bureau du directeur mais avant renoncer à cette idée en imaginant les conséquences qui pouvait subvenir s'ils étaient surpris là-bas. Daniel avait encore du mal à imaginer que bientôt ce bureau serait le sien. De toute façon, il faudra placer Michael Moody en isolement tôt ou tard, alors autant éviter un détour.

"J'ai conscience que je devrais éviter de poser des questions au sujet de ce futur patient mais... puis-je au moins savoir ce que vous lui avez injecté avant de venir ici ?" Demanda-t-il sur un ton poli.

Sa question ne se porta pas sur le nom de l'inconnu car cette information n'avait aucune importance à ses yeux. Cette personne était le malade et lui celui qui devra bientôt le prendre en charge. Daniel n'avait pas besoin d'en savoir plus au sujet de l'identité de cet homme.

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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeJeu 28 Mar - 9:08





Les mots ne paient pas les dettes








DanielMichaelMr Gold

L'infirmier tiqua à ma question. La mémoire est capricieuse tantôt docile tantôt surprenante, tantôt cachottière. Et avec la malédiction elle gagnait l'adjectif traitresse. Hormis pour quelques personnes, dont je fait parti, elle avait complètement changer les souvenirs pour en mettre de nouveaux dans ce monde. Le vil serpent qui par deux fois auparavant avait entendu cette question, pensait me voir pour la première fois depuis son installation à Storybrooke. Mais la malicieuse mémoire lui jouait un petit tour, vu sa réaction. Il faut que cette question je la posais la plupart du temps dans les moments les plus décisifs de la vie des gens comme aujourd'hui. Finalement il répondit à ma question :

« Je vais réfléchir à votre offre. »

Je voyais que malgré sa réponse vague, il avait déjà accepté, il cherchait juste les derniers lambeaux de résistance. Mon offre était des plus tentante pour lui et il respectait l'autorité comme un serpent soumis à la flûte de son charmeur, lui l'était au pouvoir. Pouvoir que je possédais. Et je savais que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne me réponde oui, il était juste prudent. Je le serais aussi si j'étais lui vu les deux marchés que j'avais déjà passé avec lui. Michael se manifesta alors, il chantonna une comptine mais que les premiers mots et de façon détournés:

« Promenez-vous dans les bois…promenez-vous dans les bois, promenez-vous dans les bois… »

Sa litanie me confirmèrent ce que je pensais, le loup se cachait quelque part dans sa mémoire, il suffisait de le trouver. Il est plus facile de contrôler ses ennemis quand on sait où ils se cachent. La petite comptine innocente, ce transformait en appel du loup. Seul un prédateur pouvait chanter cette chansonnette de cette manière. Les méthodes de l'inf... du chef de service allait surement faire des miracles avec lui et enfin je saurais où.

« Fascinant... »

Je trouvais aussi même si je n'en montrais rien. Je voyais l'intérêt grandissant de Daniel, ses dernières barrières allait bientôt tomber et j'aurais ce que je voudrais, il me faudra du temps mais ça viendra je ne suis pas pressée, l'espoir n'arrivera pas maintenant. Le temps était mon allié pas mon ennemi (heureusement pour lui). Je voyais l'infirmier réfléchir à ce qu'il fallait faire de ce nouveau patient, comment et où le mettre..

« Suivez-moi. »

Je ne pouvais pas refuser, ces barrières étaient tombées, s'il pensait refuser mon contrat il n'aurais pas eu ce geste. Il prit les devants et je le suivit avec mon prisonnier. Daniel était inquiet, i était attentif à tous les mouvements, tous les bruits que l'on faisait et que d'autres auraient pu faire. Arrivés devant la future cellule de Michael, il ouvrit la porte et nous fit entrer. Je n'aimais pas particulièrement l'idée de rester enfermé ayant un mauvais souvenir d'une geôle des plus inconfortables. Mais je franchis le seuil en poussant le loup devant moi, je fus vite suivit pas l'infirmier qui referma vivement la porte derrière nous.


« J'ai conscience que je devrais éviter de poser des questions au sujet de ce futur patient mais... puis-je au moins savoir ce que vous lui avez injecté avant de venir ici ? »


Excellente question, très professionnelle et confirmais mon idée qu'il allait accepter mon offre, car s'il s'occupait du patient il préférerait surement le faire du siège de directeur du service. Je cherchais le nom de ce produit que je lui avais administré. Ah oui.

« J'ai utilisé du Rohypnol à faible dose. »


Je me doutais que ce nom lui serait plus familier qu'à moi. En tout cas, j'étais assez content qu'il ne demande pas le nom du patient ou quoi que ce soit d'autre sur son passé. Je savais que je pourrais compter sur sa discrétion et sur son professionnalisme.

« Dois-je comprendre que vous vous êtes décidé à propos de mon offre? »

Je savais la réponse mais il devait le dire sinon le contrat serait caduc. Je n'avais pas besoin d'un contrat écrit pour qu'il soit efficient ce qui pouvait être pratique dans certaines situations. Même si dans ce cas je bénéficierais de la preuve écrite de l'entrée de Michael dans son service, le connaissant, il le fera. J'aurais aussi sa nomination au poste de directeur. Ces deux éléments suffiront à sceller le contrat.

« Nous avons un marché ? »

Encore cette phrase, j'aimais la dire, elle avait une sonorité bien particulière qui me plaisait et qui chatouillerais à nouveau sa mémoire. Je passais ma canne dans mon autre main et lui tendit celle qui précédemment était appuyée sur le pommeau argenté.


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Hors rp:
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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeSam 30 Mar - 16:29




Les mots ne paient pas les dettes
Gold, Danny,Mick






HORS RP
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La mémoire est quelque chose de complexe. Elle est aussi indomptable que le temps qui s’écoule peu à peu, elle est aussi vile que le poison qui coule dans nos veines. Elle peut être un allié précieux pour certain et une ennemi vicieuse pour d’autres. Pour Michael, elle était surtout défaillante. La malédiction étant trop récente, il subsistait encore pour certain, d’infimes fragment de leur passé, des petites sensations, mais rien de plus. Avec le temps, la malédiction fera son œuvre et gommera progressivement des mémoires chaque trace du passé, annihilant ainsi l’existence des personnages de contes que nous connaissons tous. Tous se verront alors affublés d’une nouvelle vie, d’un nouveau nom, d’une nouvelle identité. Les grands héros, ne seront rien de plus que des êtres normaux, les princesses des femmes comme les autres. Mais au-delà des noms, chacun devra apprendre à vivre sans magie, sans épopée merveilleuse, sans aventure, sans « fin heureuse ». Au-delà des noms, chacun devra donc apprendre à être normal. Mais par chance, certain échapperont à ce triste destin, mais en seront-ils plus heureux pour autant ? Telle est la question.

Pierre n’existait donc plus à présent. Officiellement il était mort avant que la malédiction n’est frappée, mais officieusement il s’était retrouvé captif de ce cher Rumpelstiltskin. La chasse nocturne fut rude pour le génie qui avait mis en œuvre bien des pièges pour attraper la bête ayant fuie la forteresse de la méchante reine.
Il voulait courir, alors il courut, il voulait fuir, alors il fuit. Il s’éloigna encore et encore du palais, ne se retournant pas une seule fois. Son cœur battait à s’en rompre, mais il n’en arrêta pas pour autant sa course folle à travers la forêt.
Faisant preuve de lâcheté, il avait attendu le départ de « sa reine » pour s’enfuir. Malin Rumpelstiltskin avait quant à lui attendu patiemment que le loup sorte de sa cage pour de le capturer.


Le ciel devint alors plus clair, les nuages s’écartèrent peu à peu et laissèrent apparaitre la lune ronde et étincelante. Soudainement Pierre s’arrêta, son cœur cessa alors de battre un instant, il tomba alors sur ses genoux et hurla de douleur. Son cri fut long et intense, ses pupilles commençaient à se dilater, ses vêtements se déchiraient peu à peu. Il continuait de hurler tant la douleur était forte. Rumpelstiltskin n’attendit pas la fin de sa transformation pour le capturer. Le boiteux s’approcha alors et plaqua contre la nuque de Pierre de l’argent. L’homme cessa sa plainte et fut rapidement immobilisé. Il tomba à terre paralysé, une larme coula le long de sa joue. Rumpelstiltskin le traîna jusqu’à son ancien cachot et il disparut dans un nuage de poussière. Peu de temps après la capture, le mauvais génie annonça la mort de Pierre à Regina.
Et nous y voilà, retournons donc dans le présent. Gold continuait de discuter avec Daniel qui s’intéressait de plus en plus à son futur jou-jou.

« Suivez-moi ! »

L’infirmier n’avait pas encore fait preuve de clarté quant à sa réponse, mais Gold savait qu’en changeant de pièce, les choses devenaient sérieuses et l’accord n’en était que plus renforcé. Alors il fit avancé « le malade » et ils suivirent Daniel Lynch qui tel un éclaireur avait ouvert la marche. Michael continuait de murmurer sa litanie tout en regardant au plafond les faibles lumières qui oscillaient au-dessus de sa tête. Malgré le flou environnant, le médicament semblait faire de moins en moins effet sur lui. Daniel s’arrêta devant une cellule, il prit garde de vérifier qu’il n’était pas observé puis il pénétra à l’intérieur de « la cage » suivit de près par Gold légèrement mal à l’aise. Ce dernier poussa Michael qui tomba à genou sous le regard de Daniel. La discussion reprit, la litanie de Michael s’arrêta un petit instant, il releva la tête et observa les deux hommes qui se trouvaient face à lui, puis il reprit sa comptine on y rajoutant la partie manquante.

« Promenez-vous dans les bois…tant que le loup n’y est pas… »

Un sourire carnassier se dessina alors sur son visage pâle. A présent on ne pouvait nier la lueur de folie qui étincelée dans ses yeux au moment où il murmurait sa chanson. Gold et Craig reprirent leur discussion préférant ne pas se soucier du « loup »

« Nous avons un marché ? »

Le cœur de Michael se mit à battre à l’entente de cette phrase. Il trouva la force de se lever et se précipita sur Gold. Par chance Daniel fut plus rapide et parvient à faire sortir in-extremis Monsieur Gold.

«Pas de marché…..plus de marché !!!!!! »

Michael se prit la tête entre les mains, ce moment de folie inexplicable fascina encore plus le jeune Daniel qui observa du coin de l’œil Gold qui semblait tout aussi surprit, l’homme tenait fermement sa canne.
Depuis la petite fente disposée sur la porte, les deux hommes pouvaient observer Michael qui continuait sa crise de démence.

« PROMENEZ VOUS DANS LES BOIS, PENDANT QUE LE LOUP N’Y EST PAS»

Il continuait inlassablement de réciter sa litanie, hurlant de plus belle. Puis il s’arrêta net et s’approcha de la fente en regardant Gold droit dans les yeux.

« Mais si le loup y est, il vous MANGERA »

Il se mit alors à rire et redevint silencieux, il s’assit par terre, contre le mûrs, remonta ses genoux sur sa poitrine, baissa le visage et se prit la tête entre les mains. Il reprit en chuchotant sa comptine tout en se balançant d’avant en arrière.



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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeLun 1 Avr - 19:05







Lynch + Gold + Moody


••••••••••••••••••••••••••••••
≯ Serpent qui change de peau ne change pas sa nature.





En conduisant Michael Moody en isolement, Daniel venait de retirer volontairement toute possibilité de faire machine arrière. Bon gré, mal gré, il venait d'accepter l'offre de monsieur Gold, même s'il ne l'avait pas encore confirmé à voix haute. Le dire ouvertement constituait une mince frontière qu'il ne s'était pas encore décidé à franchir. L'infirmier en était parfaitement conscient et n'avait pas cherché à lutter contre les évènements. Ceux-ci avaient semblé si... logique, s'enchaînant le plus naturellement du monde l'un à la suite de l'autre, comme s'ils résultaient d'une force qui le dépassait. il n'était jamais agréable de réaliser qu'on allait être utilisé comme un pion sur un échiquier, lors d'une partie dont on ignorait tous les tenants et aboutissant. Certains se rebelleraient devant cette constatation mais pas Daniel. Lui voyait les avantages à prendre conscience de ce fait. Comme, par exemple, faire en sorte de se rendre suffisamment utile voire même indispensable pour ne pas se retrouver dans la position de la pièce du jeu qu'on pouvait sacrifier sans conséquence. C'était la seule liberté d'un pion : jouer au mieux les mouvements qu'on voulait le voir faire et espérer atteindre le bout de l'échiquier sans attirer les regards pour pouvoir se transformer en pièce plus importante du jeu.

C'est pour cette raison qu'il avait cherché à savoir le nom du médicament injecté, afin de faire au mieux son travail. Daniel fut surpris d'obtenir le nom exact. D'ordinaire, quand il demandait le nom d'un médicament à une personne n'ayant aucune formation médicale, il n'obtenait qu'une description maladroite du produit ou les premières lettres de celui-ci. L'infirmier ne prit pas la peine de se demander comment son visiteur avait pu obtenir du Rohypnol alors que sa circulation était des plus réglementés. La question était tout simplement inutile, Daniel préférait se concentrer sur le plus important : les effets du médicament.
Même à faible dose, le Rohypnol mettrait plusieurs heures avant de perdre totalement ces effets. Si monsieur Gold en avait administré à plusieurs reprises, le malade aurait peut-être des traces d'accoutumances. L'infirmier jugera en temps voulu s'il devait sevrer son futur patient dès maintenant ou profiter justement de cette potentielle dépense chimique pour ces expériences. Une chose était certaine, l'antiquaire s'était montré prudent en prenant un anesthésique puissant mais cette précaution se reflétait aussi à certains détails qui poussaient l'infirmier à croire qu'il n'avait pas choisi ce médicament par hasard. Ce produit avait aussi des effets secondaires sur la mémoire, sans doute Michael ne gardera-t-il que très peu de souvenir sur les circonstances de son enfermement ni de cette discussion qui avait pourtant lieu juste sous son nez. Monsieur Gold ne semblait avoir laissé aucun détail au hasard. D'une certaine manière, il était appréciable de discuter avec quelqu'un d'aussi prudent et méticuleux que lui.

"Je ne vois aucune raison de refuser votre offre." Répondit-il.

Daniel avait retourné la proposition dans tous les sens. Même avec la menace qu'il serait le premier à regretter si Michael arrivait à s'évader, le marché n'offrait que des avantages pour lui. pourtant il marqua une hésitation devant la main tendue. Les mots familiers franchirent à nouveau les lèvres de l'antiquaire. Pour une raison qu'il n'arrivait pas à clairement définir, quelque chose lui disait de se méfier de cette phrase. Ironiquement, si Daniel avait conservé ses souvenirs, il aurait été plus soulagé que méfiant de voir une partie de sa dette s'envoler avec cet accord.

De toute évidence, il n'y avait pas qu'a lui que la question évoquait quelque chose. Avant que l'infirmier ne puisse prendre la main tendue pour sceller l'accord, le malade trouva la force de se relever. D'expérience, Daniel voyait quand une crise était sur le point de se déclencher chez un malade. D'ordinaire, la chose à faire était de renouveler la dose de sédatif du patient mais il n'avait pris aucun produit avec lui. De plus, il sentait qu'il ne pouvait se permettre de sous-estimer la force de ce nouveau pensionnaire. Alors il fit la chose la plus sensée : Pousser l'antiquaire à l'extérieur de la chambre alors que le malade se précipita sur lui.

Dès qu'il fut également en dehors de la cellule, l'infirmier sortit de sa poche un trousseau de clefs et ferma la cellule d'isolement au cas où une nouvelle crise de Michael le pousserait à marteler la porte pour tenter une sortie. Daniel sentait qu'il se trouvait en présence d'un élément important pour comprendre le mental du malade. La proposition du marché était sans aucun doute la cause de la crise. À nouveau, il se demande quelle circonstance Michael s'était retrouvé à être enfermé dans son service et à nouveau il sut qu'il ne devait pas formuler cette interrogation à voix haute. Devait-il prendre le cas Moody comme une mise en garde ? Était-ce cela qui arrivait à un pion quand il ne respectait pas le chemin tracé par celui qui le manipulait ? Ou bien était-ce une autre raison ? En temps voulu, il cherchera à arracher ces informations directement à la source pour satisfaire sa curiosité.

"Ce marché ne semble pas être au goût de notre nouveau pensionnaire." Commenta-t-il avec une pointe de sarcasme.

Bien sûr, il aurait pu trouver une phrase lui permettant d'obtenir des informations sans les demander de manière directe mais Daniel se doutait que ce subterfuge aurait été facilement percé à jour et puis... il préférait se concentrer sur les réactions de son futur cobaye. À travers la seule ouverture qui permettait de regarder à l'intérieur, il observa, intrigué, à la fin de la crise du prisonnier. Après s'être prit la tête entre les mains, Michael continuait sa litanie, plus fort qu'avant. Le malade donnait l'impression à Daniel de voir un piètre nageur s'accrochant à une bouée de sauvetage lors d'une tempête. cette comptine semblait être une sorte de sécurité pour empêcher le patient de plonger complètement dans la folie. Cette chanson devait avoir une signification importante pour lui. Bien que chanson était un bien grand mot, Michael semblait se borner à répéter en boucle les deux premières paroles, les récitant de plus en plus fort. Au point où Daniel se demandait s'il ne devait pas courir le risque d'aller reprendre un sédatif pour calmer le malade. C'est-ce qu'il aurait fait dans une situation ordinaire. Mais il ne se trouvait pas dans une situation ordinaire. Du coin de l'oeil, Daniel restait attentif à monsieur Gold au cas où celui-ci trahirait un début de réponse en assistant à ce spectacle qui aurait effrayé n'importe quel autre visiteur.

Avant qu'il ne puisse obtenir le moindre indice, le malade rappela une dernière fois sa présence. Il continua sa comptine, les dernières paroles résonnaient comme une menace. Une menace qui était adressée à Gold et non à lui. après cette ultime manifestation violente, Michael retourna à sa litanie, la chuchotant cette fois-ci en se balançant d'avant en arrière, un comportement auquel Daniel avait assisté un nombre incalculable de fois chez d'autres malades.

"Vous souhaitez sans doute qu'il subisse un traitement en particulier ?" Finit-il par demander.

C'est le comportement de Michael qui lui avait fait réalisé que l'antiquaire n'avait mentionné aucun renseignement sur cette partie du marché. Monsieur Gold avait simplement dit que l'homme avait besoin d'un traitement particulier sans préciser lequel. Que ce soi pour obtenir une information de lui ou pour lui faire subir une punition, le séjour de ce pensionnaire dans son service devait bien avoir une raison. Bien sûr, Daniel préféra avoir entièrement carte blanche, sans aucune directive à suivre mais ce n'était pas à lui de décider.

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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeMar 2 Avr - 23:20





Les mots ne paient pas les dettes








DanielMichaelMr Gold

Apparemment cette phrase ne chatouillait pas que la mémoire de l’infirmier, le loup devait se rappeler aussi bien de cette phrase. Puisque puisant dans les faibles ressources dont il disposait il se jeta sur moi en hurlant :

«Pas de marché…..plus de marché !!!!!! »

Grâce aux bons réflexes de Daniel, je pus lui échapper car il m’avait tiré hors de la cellule du malade. J’étais rassuré d’une part car je n’étais plus enfermé dans ce cachot, car c’est ce que c’était et d’autre part car je venais d’échapper à une attaque d’un fou, ce qui n’étais pas rien. L’infirmier sortit un trousseau de clé et verrouilla la cellule ce qui me fit sourire. A travers la fine fente qui laissait entrapercevoir l’intérieur de la salle, je vis mon prisonnier osciller en reprenant sa litanie d’un air macabre. La chansonnette dans sa bouche sonnait comme une menace. Malgré tout ces rebondissements il ne me lâchait pas des yeux. Son regard qui restair incisif et vif malgré la brume dont l’entourait le médicament.

Plus au calme, nous pouvions discuter plus librement du futur traitement de ce nouveau malade. Quand je détachais enfin mes yeux du loup enfermé, je fis de nouveau attention à mon client.


« Ce marché ne semble pas être au goût de notre nouveau pensionnaire. »

Ce dernier réagit plutôt bien à la violente attaque que je venais d’esquiver grâce à lui. Le sarcasme fut bien placé et un faible sourire étira momentanément mes lèvres. Il se tourna vers la cellule et je fis de même. Ce nouveau patient allait lui donner du fil à retordre et je le savais mais le marché avait quasiment été conclut. Michael me fixait toujours, dans la semi-obscurité de sa cellule, je pouvais presque voir son regard jaune qu’il avait quand le loup dominait. Bien évidemment dans ce monde, le loup était inexistant ou du moins endormi et il ne se réveillerait qu’au retour de la magie. Après de longues minutes a observé le comportement de son nouveau pensionnaire, il se tourna vers moi et me demanda :

« Vous souhaitez sans doute qu'il subisse un traitement en particulier ? »

J’avoue hésiter. D’un coté en lui donnant des instructions qui lui serviraient de cadre je me mettais à l’abri d’une fausse manipulation qui pourrait tuer mon prisonnier mais d’un autre coté si je voulais qu’il perce les secrets de la mémoire de Michael je devais lui laisser le champ le plus libre possible. Les choix se posait devant moi, je réfléchissais à toute vitesse quel pouvait être le choix le plus judicieux pour moi. En lui mettant en cadre, j’en ferais un bon serpent obéissant obligé de plier au son de la flûte qu’était mes ordres mais si je le laissais libre, j’en ferais surement un atout plus précieux encore. On lui laissant plus de liberté il s’en privera lui-même en s’attachant à moi car je lui aurais permis de faire ce qu’il voulait.

« Je vous laisse carte blanche. Tenez moi juste au courant de vos avancées et de ce que pourra vous révéler le patient. »

C’était la meilleure solution, il m’est toujours préférable de donner à mes clients ce qu’il souhaite le plus car ils ne se croient que plus redevables envers moi.

« Que diriez-vous d’aller dans votre nouveau bureau pour finaliser les termes de notre contrat ? »

Je vis un sourire se marquer sur le visage de Daniel, il avait eu se qu’il voulait et j’aurais ce que je veux. Mon avantage et l’inconvénient de mes clients est qu’ils ne peuvent pas prévoir aussi loin que je le peux. Chaque action dans le présent s’appuie dans le passé mais n’a de conséquences que dans le futur.


© Méphi.




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MessageSujet: Re: Les mots ne paient pas les dettes   Les mots ne paient pas les dettes Icon_minitimeJeu 18 Avr - 11:16




Les mots ne paient pas les dettes
Gold, Danny,Mick


La folie est un peu comme une injustice, on vous condamne sans vous laissez la moindre chance. Et puis à quoi bon ? Après tout vous êtes déclaré « irresponsable », on ne vous considère plus comme maître de vos propres actes. Alors comment pourrions-nous être considérés comme maître de nos pensées ? Nous ne sommes que des corps désarticulés, des marionnettes qui se muent de fils contrôlés par des forces médicales.

Il y a sur certains visages, des sourires qui traduisent un sentiment de victoire à peine voilée. Il y a dans certains regards, une lueur qui traduit un sentiment d’excitation pour tout ce qui touche à l’inconnu.
Gold laissait ainsi apparaître sur son visage blafard, d’imperceptibles sourires, reflétant son état d’esprit intérieur. Lynch, quant à lui, avait dans les yeux, une lueur froide qui lui conférait une inexpressivité déconcertante.
Comme le sourire crispé de Gold, le regard froid de Lynch était difficile à traduire en terme d’émotion, si émotion il y avait.
Ainsi placé dans ce tableau pathétique, j’avais l’impression d’être le seul être plus ou moins humain en ces lieux. Le regard froid de Lynch tenta encore une fois de me balayer afin de percer les éventuels secrets que j’aurai en ma possession.
Dans le fond, nous possédons tous et toutes des secrets, j’imagine que les miens sont plus lourds que les autres, d’où ma présence en ces lieux. Mais la vraie question est la suivante : est-ce vraiment « mon » secret qui doit être tue ? Ne suis-je moi-même pas le témoin de quelque chose qui pourrait me dépasser ?
Traitait comme un animal, j’avais bien l’impression qu’on cherchait à me faire disparaître d’une quelconque manière. Mais pourquoi donc ? Pourquoi tous ces médicaments, pourquoi tant de mystère ? Pourquoi ?

Depuis mon arrivée, les effets des médicaments s’étaient amoindris, mais je n’étais pas encore maître de mon corps. La bête sauvage était toujours dans les parages, prête à bondir à n’importe quel instant. J’ignorais alors qu’à partir de ce moment, cette bête disparaîtrait peu à peu et ce durant un long, un très long moment.
"Vous souhaitez sans doute qu'il subisse un traitement en particulier ?" questionna Lynch.
Les mots ont un impact si fort, j’ai sus à cet instant précis, que mon sors était scellé. Le verbe « subir » ne laissait aucune alternative possible. Tantôt lucide, tantôt ailleurs, j’avais très vite assimilé le fait que mon existence, ici-bas, n’était plus à présent qu’un vague souvenir dont peut de personne en gardait la trace.
La réponse de Gold ne se fit pas attendre.
« Je vous laisse carte blanche. Tenez-moi juste au courant de vos avancées et de ce que pourra vous révéler le patient. »

« Le patient » voilà à quoi j’en étais réduis. Mon nom avait disparu au profit de ce qualificatif. Tout en continuant ma litanie, à laquelle je me raccrochais pour m’apaiser, je compris le but de l’homme à la canne. Certes, j’avais encore une utilité, mais elle était moindre, à tel point que le médecin était libre de m’infliger n’importe quel traitement.
Je continuais de les observer à travers la petite fente de la porte, dehors la tempête continuait de gronder, rendant la scène encore plus intense. Malgré la distance entre moi et les deux comploteurs, je parvenais à entendre très facilement l’intégralité de leur conversation.
Ils allaient s’éloigner et me laisser seul dans ma nouvelle demeure. Etrangement à cet instant précis, en cessant ma litanie, j’eus comme une impression de déjà-vu. L’espace, l’atmosphère, tout me semblait familier, comme si l’enfermement m’étais coutumier.
Retour à la case départ ? Ai-je un jour était libre ? Telle était la question.

« Que diriez-vous d’aller dans votre nouveau bureau pour finaliser les termes de notre contrat ? »

Les deux hommes quittèrent ainsi mon champ de vision, ce qui devait arriver, arriva, j’étais vraiment seul à présent. Du-moins c’est ce que je pensais.
Lors de cette première nuit, j’ai ressentis tous un tas de sentiments que je ne saurais expliquer. J’en garde encore le souvenir bien que j’ai oublié tout le reste. J’ai vu, tapis dans l’ombre, une femme, outrageusement maquillé et vêtue, elle me fixait sans rien dire, laissant juste apparaitre sur son visage, un sourire qui m’apaisa. Elle était belle malgré son mutisme, je l’aimais sans même la connaitre, sans même savoir si elle était réelle. Mais au fil du temps, ce visage c’est peu à peu effacé de mon esprit, seul persistait le sourire. J’ai compris alors que cette femme était une des pièces manquantes de mon puzzle.
Cette nuit fut donc la première et malheureusement pas la dernière. J’ignorais ce qui m’attendais, je savais juste que ma vie, aussi futile soit elle, avait, par une poignée de main, était offert au sournois Docteur Daniel Lynch.
Avant d’être enfermé, je n’avais aucune vie. En perdant ma liberté, je me suis forgé une identité, ce qui semble paradoxal quand on y pense. Marqué au fer rouge, je suis devenu le cobaye privilégié de Lynch. On m’a fait subir divers traitements, on m’a tout pris, la vie que j’avais, l’identité qui était mienne. J’ai perdu jusqu’à mon humanité.
En ces lieux, je suis devenu une bête sauvage et le sablier du temps c’est arrêté ne me laissant pas la possibilité de savoir combien de temps durerait mon calvaire.

Je suis mort un jour de pluie, je suis né en pleine tempête…
Ma vie a pris un sens lorsque j’ai compris que je n’étais pas qu’un numéro sur un vieux dossier.
Aujourd’hui, je suis de l’autre côté de la barrière, sous une pluie diluvienne. Jamais plus les choses ne seront comme avant.

Fiche par (c) Miss Amazing
Crédit image : tumblr

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