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L'histoire se déroule en Octobre 2013.

« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser
avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. »
par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer

Charming Henry Ruby Mr Gold

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 Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]

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Raphaël Abbot

Raphaël Abbot
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Guy de Gisborne, le Shérif de Nottingham

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MessageSujet: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeVen 15 Aoû - 12:55

Guy & Triste Sire



Sur la route menant à Nottingham, Guy de Gisborne, Shérif du royaume, chevauchait en direction du château. Il revenait d’un village à plusieurs lieux de là afin de récupérer les taxes dût au Prince Jean. Comme d’habitude, quelques habitants n’avaient pas su payer ce qu’ils devaient et le Shérif n’avait pas eu d’autre choix que de les punir. C’était une de ses nombreuses obligations et il n’avait pas d’autres choix que de le faire. Il ne pouvait pas se permettre le moindre laxisme sinon, ce pays partirait à volo. Trois des habitants avaient terminé au pilori, des pères de famille essentiellement étant donné que c’était eux qui ramenaient l’argent dans leur foyer, et ce, pour une durée indéterminée. De toute façon, même s’ils étaient ainsi punis, il savait que leurs familles s’occuperaient d’eux en leur apportant de la nourriture trois fois par jour. Quand le chat n’était pas là, les souris dansaient, c’était bien connu !

Ce qui avait le plus étonné Guy, ce n’était pas tant le manque de taxe, mais plutôt cette chanson qui s’était répandue comme une maladie infectieuse qui ravagerait le royaume. Adam de la Hall avait été arrêté quelques jours plus tôt justement à cause de cette chanson qu’il avait crée, mais jamais le Shérif n’aurait cru que celle-ci se répandrait à ce point. Il pensait que ce maudit ménestrel s’était fait arrêté à temps, mais non. Enfin, le pire dans cette histoire, c’était que cette maudite chanson avait le désavantage de rentrer dans la tête et de ne pas en sortir avant des heures et des heures. Guy avait eu le malheur de l’entendre encore une fois et depuis, elle tournait en boucle dans sa tête. Ca le faisait profondément rager. Surtout qu’il avait ordonné l’arrestation de ceux qui avaient eu le malheur de la chanter en sa présence. Enfin, en sa présence, ce n’était pas vraiment exacte, mais ils l’avaient chanté par inadvertance alors qu’il passait près d’une ruelle du village. Ce qui revenait au même en fin de compte !

Sur la route, Guy tenta de se la sortir de la tête en essayant de chanter d’autres chansons qu’il connaissait, mais malgré tout cela, il n’y avait rien à faire. A un moment ou un autre, il arriverait à s’en défaire, il ne fallait pas désespérer. Il fallait juste espérer qu’elle ne reviendrait pas. Lorsqu’il franchit les grandes portes du château, le Shérif fulminait toujours. La chanson n’était toujours pas partie de son esprit. En même temps, à force de la ruminer, elle ne risquait pas de s’en aller. Il descendit de cheval et le confia à un palefrenier qui passait par-là. De toute manière, ils étaient là pour ça. Non pas qu’il ne savait pas s’occuper d’un cheval, étant donné qu’il avait été écuyer du Seigneur Garrett, le père de Marianne. Mais depuis qu’il avait accédé au statut de Shérif, on ne pouvait pas dire que Guy s’amusait encore à faire les « basses besognes ». Prenant avec lui les taxes qu’il avait récoltées au cours de son voyage, il entra dans le château.

Le Prince Jean n’allait pas être ravi d’apprendre qu’il avait moins de taxes que prévues, mais à force, il devait bien savoir que les habitants n’avaient plus assez de temps, ni de moyen de les payer. Mais il s’obstinait et le Shérif exécutait ses ordres. C’était bien cela qui attirait le mauvais regard des habitants. Mais honnêtement, Guy s’en moquait de ce qu’on pensait de lui. La seule chose qui l’importait, c’était d’arriver à l’objectif qu’il s’était fixé. Il s’était promis de ne pas regarder les sacrifices qu’il devrait faire. Et si pour y arriver, il devait avoir le peuple sur le dos et bien tant pis. Il s’en contenterait. Qu’ils me haïssent tous, pourvu qu’ils me craignent, pensa-t-il. Et c’était bien le cas. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir les regards terrifiés des autres quand il mettait les pieds dans un des villages. En attendant, Guy était bien content de remettre les pieds au château après plusieurs jours d’absence. Après tout, le château était devenu sa demeure.

Longeant un des nombreux couloirs du château, il lâcha un soupire énervé. La chanson continuait d’envahir ses pensées. C’était bien la première fois qu’une telle chose lui arrivait. Comment pouvait-il faire pour s’en débarrasser ? C’était une excellente question, il avait tout essayé, mais rien n’y faisait. Lâchant un grognement, il continua de marcher quand soudain, une idée lui vint. Peut-être qu’en la chantant, elle lui sortirait de la tête ? Oui, peut-être. Sauf que la chanter était proscrit. Le Prince Jean n’avait pas eu le temps d’apprendre son existence, Adam de la Hall avait été arrêté bien avant, et il valait mieux qu’il ne l’apprenne jamais, sinon, ça allait être l’enfer sur le royaume. La salle des registres des taxes n’était qu’à quelque pas. Le Prince Jean n’y mettait quasiment jamais les pieds. Là-bas, il serait tranquille. Ouvrant la porte de la salle, il se mit aussitôt à chanter :

- On le voit souvent grincer des dents, pour un rien il se courrouce, appelle sa maman et suce son pouce et puis il boude. Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux, mais il ne sera que Jean l’Affreux !

Sur ses bonnes paroles, il arriva juste devant Triste Sire, le conseiller du Prince Jean. Il déposa l’ensemble des taxes qu’il avait rapporté. Il avait chanté la chanson du Roi de Mauvais Aloi sans vraiment aucune gène face à Triste Sire alors que d’autres auraient réellement préféré être seul à cent pour cent. Pourquoi cet effet de zèle ? Pour la simple et bonne raison que ce Triste Sire n’était pas étranger à l’arrestation d’Adam de la Hall et puis, ce n’était pas comme s’il ne l’avait jamais entendu non plus. Ce conseiller était la dernière personne qui irait trahir cela sans se trahir lui-même étant donné qu’il n’en aurait pas averti le Prince Jean. Enfin, dans tous les cas, son idée avait fonctionné car il n’avait plus la chanson en tête. Il en était enfin débarrassé !

- Bien le bonjour, à vous, lâcha-t-il enfin à l’adresse de Triste Sire. Cette chanson a fait le tour du royaume et il semblerait qu’elle ait un profond effet dans l’esprit des gens…

 
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MessageSujet: Re: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeDim 17 Aoû - 11:24

Guy & Triste Sire



Se plonger dans les chiffres l'aidaient à réfléchir. D'ordinaire, Guy de Gisborne s'en chargeait, mais le conseiller était certainement aussi méticuleux que lui sur le sujet et il fallait bien que quelqu'un tienne en ordre les livres de comptes pendant l'absence du Shérif.

Le nombre de taxes récolté ou de savoir de combien le Prince Jean se retrouvait plus riche l'indifféraient profondément. Le nombre de taxes submergeant le peuple de Nottingham n'était qu'un moyen et non un but. Ce peuple qui l'avait tant déçu n'avait qu'à crouler sous les dettes puisque ces gens du bas peuple préféraient se réfugier derrière un hors-la-loi plutôt que de prendre leur destin en main par eux-mêmes !

Tandis que sa plume alignait les calculs sur le parchemin, l'esprit de Triste Sire pouvait vagabonder sur d'autres sujets. Et ce n'était pas les manigances qui manquaient ! Sa principale préoccupation était le futur mariage. Si seulement il arrivait à contacter sa prétendue sœur Coraline pour s'assurer un pion fiable de plus dans cette partie risquée. Ce n'était pas qu'il ne faisait pas confiance aux hommes du Shérif... Mais il fallait se rendre à l'évidence, les meilleurs soldats étaient partis en croisade contre les ogres avec le roi Richard.

Il y avait aussi cet autre problème qui demandait son attention : la présence de ce ménestrel prisonnier. Que faire de cet Adam de la Hall ? Techniquement, ce n'était pas à lui d'en décider. Mais les choses n'étaient pas aussi simples. Le musicien faisait partie d'un passé que Triste Sire aurait préféré voir disparaître. Ce qui signifiait que le prisonnier détenait des informations sur lui que ces ennemis seraient ravis d'obtenir. Ce qui ne laissait que deux solutions concernant Adam : la mort ou la libération. La dernière option semblait impossible étant donner le 'crime' commit par le ménestrel et, contre toute attente, la mort de son ancien ami lui déplaisait tout autant que de savoir le musicien encore en vie. Voilà qui était plutôt paradoxal.

Le bruit de la porte manqua de lui faire faire une bavure sur le parchemin, mais le plus décontenançant fut d'entendre les paroles d'une chanson atrocement familière.

- On le voit souvent grincer des dents, pour un rien, il se courrouce, appelle sa maman et suce son pouce et puis il boude. Il veut qu'on l'appelle Jean le Preux, mais il ne sera que Jean l'Affreux !

Triste Sire quitta ses notes du regard pour lancer un regard sans équivoque au Shérif qui pourrait se traduire en une question demeurant muette : êtes-vous devenu fou ?
Lui qui pensait ne plus jamais entendre ses horribles rimes... il refusait d'avoir à son tour cette maudite chanson dans la tête.

- Bien le bonjour, à vous.

"Bien le bonjour, Shérif." Répondit-il. "Vous semblez de bonne humeur aujourd'hui."

Le conseiller lança un rapide regard sur les maigres taxes récolter, bien loin de la somme que s'attendait à recevoir le Prince Jean. Ce ne pouvait décidément pas être cela qui était à l'origine de la bonne humeur de Guy.

- Cette chanson a fait le tour du royaume et il semblerait qu'elle ait un profond effet dans l'esprit des gens...

Triste Sire eut un sourire cynique et sans joie. Évidemment que la chanson avait fait le tour du royaume ! Étant donner que les talents de musicien d'Adam de la Hall étaient liés à un pacte magique avec le Ténébreux en personne, ces compositions devaient détenir une faible dose de magie également. Mais il ne pouvait dire ce genre de conclusion sans trahir le fait qu'il en savait beaucoup plus sur cette histoire qu'il ne le devrait.

"Certains diraient..." Commença-t-il en déposant la plume dans l'encrier. "... Que cette chanson reste dans les esprits à cause de la justesse de ces paroles."

Heureusement que leur souverain n'était pas là pour les entendre discuter ainsi ! Même si on voyait rarement le prince dans cette pièce, Triste Sire n'en oubliait pas qu'à Nottingham, les murs avaient des oreilles.

"Peut-être que faire du musicien un exemple serait approprié avant que cette complainte n'arrive jusqu'à certaines oreilles ?" Suggéra-t-il doucement sur le ton qu'il employait toujours quand une nouvelle manigance était en œuvre.

 
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Raphaël Abbot

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MessageSujet: Re: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeMer 20 Aoû - 23:01

Guy & Triste Sire



De toute sa vie, Guy n’avait jamais autant détesté quelqu’un qu’Adam de la Hall, en dehors de Robin des Bois. Sa maudite chanson tournait et retournait dans sa tête inlassablement, sans jamais vouloir disparaître. Tout du moins, elle n’en donnait pas du tout l’impression. Des heures que le Shérif essayait de l’oublier, de passer à autre chose, mais il n’y avait rien à faire. Un peu plus et il jurerait qu’il ne pouvait même plus s’entendre penser. La chanter était puni par la loi. Si le Prince Jean venait à l’entendre, il piquerait une colère qui serait capable de déclencher un ouragan s’il en avait le pouvoir. Heureusement que le Régent du royaume était incapable de faire la moindre magie parce que sinon, l’ensemble du royaume aurait été décimé très rapidement. Toute fois, Guy avait la crainte qu’il ne fasse un jour appel au Ténébreux. D’après ce qu’on en disait, celui-ci était près à tout accepté du moment qu’on lui donnait quelque chose en retour. Le Shérif ne souhaitait pas que le Prince Jean en arrive à ce point-là, sinon, cela serait sans aucun doute beaucoup plus catastrophique qu’actuellement.

En arrivant au château de Nottingham, après des heures de chevauchée, Guy avait toujours la chanson en tête, ce qui le rendait particulièrement exécrable. Cependant, il ne montra absolument aucun signe de colère, ni de nervosité. Il conserva son visage calme et impassible, sinon, on allait lui poser des questions et il détestait qu’on lui en pose. Surtout quand il s’agissait de ses états de colère. Lorsque le Shérif éclatait, il le faisait seul, balançant à peu près tout ce qui se trouvait sous sa main, démolissant ainsi pas mal de choses. Heureusement que les serviteurs qui se trouvaient dans ce château se précipitaient pour remplacer les objets et les meubles qui pouvaient y passer parce que sinon, il y aurait bien longtemps que le château de Nottingham se serait retrouvé vide. Finalement, après plusieurs instants de réflexion, il trouva une ultime solution. C’était sa dernière chance d’oublier : la chanter. Sauf qu’elle était toujours punie par la loi donc cela devait se faire discrètement. Tout du moins, aussi possible que faire ce peut.

Pour cette raison, il attendit d’être arrivé dans la salle où on gérait les taxes pour pouvoir se libérer. Ne la connaissant pas par cœur, il déforma légèrement les paroles, mais le rythme était là. Il trouva Triste Sire, assis derrière le bureau, faisant probablement les comptes. Mais nullement gêné par sa présence, Guy continua jusqu’à terminer sa petite expérience. Il avait bien remarqué le regard du conseillé du Prince Jean. Il devait se demander ce qu’il pouvait bien arriver au Shérif pour chanter une telle chanson, mais ce dernier l’ignora. Il chanterait cette chanson si l’envie lui en prenait si ça lui permettait de la retirer de sa tête et pouvoir penser à autre chose. Après avoir terminé sa petite chansonnette, il prit tout de même le temps de saluer Triste Sire, afin de ne pas être discourtois et déposa sa récolte de taxe. Celle-ci était bien maigre par rapport à tout ce qu’il avait pu amasser jusqu’à présent, mais les habitants du royaume avait de plus en plus de mal à amasser assez d’argent. Cela rendrait le Prince Jean furieux, mais ce n’était pas sa faute.

- De bonne humeur ? répondit Guy de façon sarcastique. Si vous le dites.

Il ne voyait pas trop ce qu’il y avait de joyeux en lui. Cette chanson l’exaspérait, mais bon, l’heure n’était plus vraiment à y penser. Il informa au passage Triste Sire qu’elle s’était répandue dans tout Nottingham malgré l’arrestation d’Adam de la Hall avant qu’elle n’ait eu le temps de réellement s’ébruiter, tout du moins, c’était ainsi qu’ils y avaient songé en l’arrêtant. Le Shérif détestait quand les choses n’allaient pas dans son sens. En arrêtant ce ménestrel, la chanson n’avait plus raison d’être et pourtant les choses s’étaient déroulées autrement et à son insu. Observant le conseillé du roi, Guy put remarquer que ce Triste Sire ne semblait même pas surpris. S’y attendait-il ? Si c’était le cas, pourquoi n’avait-il donc rien dit ? Cela aurait sans aucun doute évité que le Shérif ne se retrouve avec cette chanson dans la tête. Il leva les yeux au ciel à l’entente de la rumeur qui circulait sur la justesse des paroles. Ben voyons !

- La justesse des paroles ? Je ne partage pas cet avis, mais en tout cas, elle reste vraiment en tête ! Elle est pire à chasser qu’un charognard à éloigner d’un cadavre !

Si seulement Guy savait pourquoi les chansons d’Adam de la Hall faisaient autant d’effet sur les gens… il n’avait jamais été aussi près de la vérité, mais il continuerait de l’ignorer de toute manière. Le Shérif lâcha un soupire sans vraiment savoir si c’était de l’énervement, de la lassitude ou bien autre chose. Il fallait faire quelque chose pour que les habitants de Nottingham cessent une bonne fois pour toute d’adorer les chansons de ce ménestrel. Si encore il avait été du côté du Prince et avait fait des chansons en son honneur et non pas en son déshonneur, et bien cet Adam serait encore libre et aurait peut-être même reçu diverses récompenses. Alors que Guy cogitait là-dessus, Triste Sire le devança, comme s’il avait lu dans ses pensées. Au ton que le conseiller du roi employa, cela ne fit aucun doute qu’il pensait à quelque chose, que son esprit belliqueux avait déjà manigancé quelque chose. Il prit une chaise qui trainait dans le coin et s’installa dessus, portant ainsi pleinement attention à Triste Sire, comme à chaque fois que celui-ci avait une idée en tête.

- Que suggérez-vous donc ? La mise à mort, je suppose ?

Les punitions commençaient à ne plus réellement faire effet sur les habitants de Nottingham. Ces derniers y étaient sujets presque tout le temps. La potence était sans aucun doute la meilleure façon de faire passer le message. Mais de quelle façon faire payer cet Adam de la Hall ? Le faire lentement ou rapidement ? Faire rentrer le message c’était le plus important. Du coup, il fallait que cela marque les esprits. La torture avant la mise à mort alors ? C’était une possibilité. Il réfléchit pendant quelques instants tout en trifouillant quelques pièces qui se trouvaient sur le bureau. Lorsqu’il s’arrêta, il reporta son attention sur Triste Sire.

- Dites-moi, quelles sont les différents moyens de torture que Nottingham possède ?

 
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MessageSujet: Re: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeMar 2 Sep - 20:35

Guy & Triste Sire



Le passé était dangereux quand on jouait au jeu de prédilection du conseiller. Le passé comportait des failles, des faiblesses exploitables. Triste Sire s'était débarrasser d'une bonne partie du sien en arrivant dans la Forêt Enchanté. Apparemment, changer de monde n'était pas suffisant pour le laisser tout à fait derrière lui. Qui aurait prédit que Coraline n'était pas rentrée chez elle, mais avait atterri dans le même monde que lui à la suite de leur aventure commune avec la sorcière ? Fort heureusement la demoiselle savait tenir sa langue. Mais le conseiller soupçonnait le ménestrel d'être un incorrigible bavard. Ce trait de caractère ne l'arrangeait pas puisque la cervelle vide du musicien contenait beaucoup trop d'information sur son compte. Des renseignements que ces ennemis rêveraient d'obtenir.

Pourquoi Adam était-il venu jusqu'à Nottingham ? Ce monde coloré n'était donc pas assez grand pour que leurs routes n'aient jamais à se recroiser ? Il fallait croire que non. Et comme si ce malheur n'était déjà pas suffisant, ce musicien de pacotille avait fait parler de lui avec sa chanson. Maintenant, Triste Sire se retrouvait dans une situation délicate. Heureusement, personne d'autre que lui n'en avait conscience pour l'instant. Le ménestrel ne pouvait rester indéfiniment prisonnier. Obtenir sa libération était impossible et poserait beaucoup de pressions. Ne restait plus que la mort afin qu'il serve d'exemple. C'était logique. Avec n'importe quel autre musicien qui se serait amusé à chanter au détriment du Prince Jean, l'affaire serait déjà régler. Pourquoi tant hésite cette fois-ci ? Cela n'avait aucun sens. Triste Sire écartait ce problème en se concentrer sur ses rangées de chiffres.

Jusqu'à ce que le cas Adam de la Hall revienne de lui-même sur le devant de la chaîne via un Shérif chantonnant cette rengaine. Triste Sire ne s'attendait certainement pas à entendre cette complainte chantonnée ici et encore moins sortir de la bouche du plus fidèle collecteur de taxe du prince. Il se demandait qu'elle fût la cause de cette idée saugrenue. Vu le peu d'argent que ramenait Guy de sa récolte, la bonne humeur était à écarter, mais c'était pourtant la solution qu'il formula à voix haute.

- De bonne humeur ? Si vous le dites.

"N'était-il pas coutume de chantonner lorsqu'on est de bonne humeur ?" Souligna-t-il sur le ton de celui qui aurait lu un manuel sur le sujet sans pour autant avoir expérimenter un jour les termes 'bonne humeur'.

Avec le recul, il aurait dû feindre la surprise lorsqu'on lui apprit que cette chanson continuait de se répandre dans le royaume. Sous-entendre que cela ne l'étonnait pas pouvait s'avérer dangereux. Il se maudit intérieurement de cette fausse manœuvre mais garda son apparence impassible en énonçant que certains trouvaient les paroles justes, ce qui expliquerait sa popularité croissante.

- La justesse des paroles ? Je ne partage pas cet avis, mais en tout cas, elle reste vraiment en tête ! Elle est pire à chasser qu'un charognard à éloigner d'un cadavre !

"Ce n'est pas mon avis non plus." Précisa-t-il pour éviter que le Shérif n'aille pas imaginer que le conseiller se cachait derrière les rumeurs pour manifester sans crainte son propre avis. Se faisait, il mentait, mais il avait toujours été un bon menteur. Il connaissait les termes du pacte à l'origine du don du ménestrel, seulement la vérité pouvait sortir de ces partitions. "J'espère juste de comprendre d'où vient le succès de cette agaçante comptine. Peut-être est-ce une sorte de solidarité pour le sort du musicien de la part de son public."

Il avait employé son ton le plus dédaigneux lorsqu'il employa le terme public. Cette remarque lui avait fait réaliser une chose : il fallait au plus vite transformer Adam en exemple. Il glissa une suggestion dans ce sens sachant que le cerveau de son interlocuteur était toujours hautement réceptif à ce genre de conseil. Triste Sire avait reposer la plume qu'il tenait et Guy avait prit une chaise pour s'installer. La conspiration décidant du sort de Charivari allait pouvoir commencer.

- Que suggérez-vous donc ? La mise à mort, je suppose ?

"La mise à mort serait un peu trop banale pour un cas si particulier." Déclara-t-il après esquisser une légère grimace.

Triste Sire se tut pour laisser l'imagination fertile du shérif faire son chemin. Il ne fut pas déçu.

- Dites-moi, quels sont les différents moyens de torture que Nottingham possède ?

"Nous avons l'écraseur de tête qui est encore en assez bon état." Commença-t-il à réciter sur son ton froid habituel. "Le séparateur de genoux. Il y a le classique supplice du chevalet. La manivelle intestinale et il me semble qu'un certain juge d'un royaume voisin a inventé un ustensile intéressant qu'il a nommé..." Il prit un instant pour se souvenir du nom. "... La fourche de l'hérétique. Original. Je suis certain qu'il n'aurait aucune objection à nous en faire parvenir un modèle."

De nouveau, l'idée d'imaginer une ancienne connaissance sur la table de torture lui fit éprouver quelques grincements de dents qu'il masqua au mieux. Ressentir tellement de réticences concernant un sujet qui était pourtant habituel dans une dictature telle que Nottingham était vraiment une sensation aussi agaçante que déplaisante et il avait hâte d'avoir l'avis du Shérif pour trancher.

"Pourquoi pas un traitement plus... Ironique ? Plus personnel." Proposa-t-il ensuite. "Lui couper la langue ou l'étrangler avec les cordes de son instrument ? L'essentiel est d'éviter que la populace le hisse au statut de martyr."

Si le don du musicien ne tenait pas à un pacte, Triste Sire aurait pu imaginer des solutions plus pacifiques comme l'obliger à chanter les louanges du prince au lieu de le nier. Adam aurait alors été hué par le peuple qui avait adoré ses chansons. Hélas, les choses ne fonctionnaient pas aussi simple. Surtout quand la magie entrait en jeu.


 
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Guy & Triste Sire



Guy savait qu’en chantant cette chanson, il risquait sa tête. Si le Prince Jean venait à l’entendre, il passerait sans aucun doute le pire instant de sa vie. Ne pas avoir averti le Prince qu’une telle chanson existait, c’était comme un acte de trahison et le Shérif serait pendu haut et court pour ça. En tout cas, une chose était certaine, s’il devait être pendu, il y aurait foule le jour de son exécution. Tous les habitants de Nottingham voulaient le voir mort. Cela leur offrirait un magnifique spectacle ! Mais pour se débarrasser de cette chanson, Guy n’avait pas trouvé d’autres moyens. Il avait bien tout essayé, mais quand rien n’y faisait… Aux grands maux, les grands remèdes, comme il était coutume de le dire. N’empêche que cet Adam de la Hall ne perdait rien pour attendre. Ce n’était qu’une question de jour avant que son compte ne soit réglé. Le Prince Jean ne cherchait pas à savoir pourquoi on exécutait ce ménestrel parce que dans sa tête, s’il était tué, c’était qu’il y avait une bonne raison. Par contre, si jamais le Prince demandait, quel genre d’excuses allait-il bien pouvoir lui offrir ? Guy n’en savait rien.

En entrant dans la salle des taxes, le Shérif s’autorisa à pousser la chansonnette afin de continuer sa tâche qui consistait à s’en débarrasser une bonne fois pour toute. Il ne s’attendait pas à ce que Triste Sire soit présent, mais cela ne le dérangeait pas plus que ça. Ce n’était pas comme si le conseiller du roi irait le lui répéter puisque ça reviendrait à se vendre lui-même. Néanmoins, le regard que Triste Sire lança à Guy ne lui échappa, mais il ne se laissa pas démonter pour la simple et bonne raison que s’il se laissait distraire, il n’arriverait pas à se retirer cette chanson de la tête. Cependant, il ne s’attendait pas à ce que Triste Sire trouve qu’il était de bonne humeur. Est-ce que la bonne humeur se lisait sur le visage du Shérif ? Il n’en avait pas l’impression. Pour cette raison, il lui fit remarquer qu’il n’y avait que lui qui trouvait que Guy était de bonne humeur. L’espace de quelques secondes, le Shérif avait oublié à quel point Triste Sire était branché dans l’intellect. Et pourtant, il n’aurait pas vraiment dû l’oublier puisque lui-même ne croyait pas le conseiller du Prince capable de tenir une épée sans basculer sous son poids.

- Et pour se sortir une chanson de la tête, que faut-il faire ? répondit-il.

Guy détestait cette chanson et pourtant, elle tournait encore et encore en boucle dans sa tête. Enfin, il ne pouvait pas en vouloir à Triste Sire d’ignorer à quel point il en bavait depuis le moment où il avait entendu ces maudits villageois la chanter. Il n’avait pas été présent durant tout le temps où le Shérif avait essayé de se débarrasser de celle-ci. En tout cas, il y avait une chose dont il était certain, il ne partageait pas du tout le point de vue des villageois concernant cette chanson. Ils pouvaient détester le Prince Jean autant qu’ils voulaient, cela ne changerait absolument rien à la donne. Le Roi Richard n’était pas là et tant qu’il serait chez les Barbares, les habitants de Nottingham n’auraient pas d’autres choix que d’obéir et de suivre le mouvement. Néanmoins, c’était des chansons comme celles d’Adam de la Hall qui provoquaient des révoltes et mieux valait que les villageois s’en abstiennent. Pour cela, il faudrait que le compte du ménestrel soit réglé le plus rapidement possible. La théorie de Triste Sire tenait debout, mais il y avait quand même un hic.

- Je ne pense pas que ce soit de la solidarité pour le ménestrel, lança Guy. Quand on repense à l’intégralité de la chanson, c’est plus une façon de se moquer du Prince et d’offrir son appui à ce brigand de malheur.

La haine qu’éprouvait Guy envers Robin des Bois était on ne peut plus clair et on ne peut plus palpable. Le Shérif n’avait jamais apprécié Robin, même quand il n’était qu’un gamin au nez coulant. Il lui avait toujours montré une profonde indifférence jusqu’à ce qu’il soit victime d’injuste en faveur de ce gamin, soit disant protégé du seigneur Garrett que Guy avait servi avec la plus grande loyauté. Mais enfin, le passé ne pouvait pas être changé. Tout le monde savait cela. Néanmoins, le futur pouvait encore être écrit et dans l’absolu, il fallait faire quelque chose pour cet Adam de la Hall. Il fallait que le peuple sache ce qu’il en coutait aux personnes qui se dressaient contre la royauté. Du coup, l’heure était venue de parler du sort du ménestrel. Assis sur une chaise plus ou moins en face de Triste Sire, Guy lui demanda ce qu’il suggérait. La mise à mort était bien sur de mise, mais il fallait que cela marque l’esprit. Pour ça, les deux hommes semblaient partager le même avis. Ils allaient donc pouvoir parler de choses intéressantes.

Désireux de connaître tous les moyens de torture, le Shérif posa donc la question à Triste Sire. S’il y avait bien une personne qui devait être au courant, c’était lui. Les mises à mort, que Guy avait effectuées, étaient des sentences déjà ordonnées ou bien encore des exécutions faites dans le tas avec le matériel présent dans le village qui était bien souvent la pendaison. Le Shérif écouta attentivement la réponse du conseiller du roi, hochant la tête à toutes les suggestions faites. L’esprit de Guy s’était mis aussitôt en route, cherchant le meilleur moyen de faire souffrir Adam et surtout, de montrer à tous ce qui les attendait s’ils continuaient de cautionner la rébellion. Le Shérif ne répondit rien dans l’absolu, ce qui encouragea probablement Triste Sire à pousser plus loin dans sa réflexion puisqu’il suggéra de lui couper la langue ou l’étouffer avec son instrument. Oui, c’était une idée. Cependant, Guy n’y adhérait pas spécialement et pour cela, il avait une bonne raison.

- Si nous nous contentons de lui trancher la langue, il pourra continuer de jouer de la musique et d’en écrire, fit-il remarquer. Par contre, on peut l’étrangler avec les cordes de son instrument jusqu’à ce que mort s’en suive, mais il faut que ça marque les esprits, donc il faudrait combien cela à autre chose.

Le ton de Guy s’était fait pensif au fur et à mesure de ses paroles. L’écraseur de tête semblait être une excellente idée. Il ne savait pas comment cela fonctionnait, mais il était certain que cela ferait un spectacle mémorable. Par contre, il ne savait pas du tout ce qu’était la fourche de l’hérétique. Dans son imagination, il voyait très bien une fourche, parce qu’il savait à quoi ça ressemblait, mais est-ce que le nom avait un quelconque lien avec l’objet en lui-même ? Allez savoir ! En tout cas, Triste Sire semblait bien connaître la machine.

- Et cette fourche ? demanda Guy. Que fait-elle exactement ? Et surtout, qu’allons-nous dire au Prince Jean de tout ceci ?

Autant mettre au point un plan solide dès maintenant plutôt que se lancer corps et âme dans un projet sans savoir quoi dire, ni quoi faire. Le plus important était que leur version ne soit pas différente, mais similaire. Sinon, ils perdraient toute crédibilité.

 
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MessageSujet: Re: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeVen 26 Sep - 19:10

Guy & Triste Sire



Il avait fallu qu'Adam de la Hall mette les pieds à Nottingham. Ce monde n'était-il pas assez vaste pour que leurs routes n'aient jamais à se recroiser ? Apparemment, le conseiller en demandait trop au destin ou au hasard (il ne savait pas qui il devait maudire pour ce fait). D'ailleurs était-ce vraiment un hasard ? Non, Triste Sire se refusait à devenir paranoïaque à cause de cette histoire !

Peu importe les motivations loufoques qui avaient conduit le ménestrel jusqu'ici, les faits restaient les mêmes : La dernière création du musicien se rependait dans tout le royaume comme une traînée de poudre. Même le Shérif l'avait à présent en tête et le conseiller refusait d'être contaminé à son tour.

Le natif d'HalloweenTown répondit à l'interrogation de Guy avec un haussement d'épaule. Il ne savait pas comment on chassait une chanson de sa tête et espérer ne jamais se retrouver dans une situation similaire.

La conversation dériva sur le succès de cette complainte. Le conseiller savait pourquoi mais ne pouvait décidément pas en faire l'aveu à son interlocuteur. Cela soulèverait beaucoup trop de questions concernant son passé. Heureusement, ce n'était pas les excuses ironiquement plus plausibles que la magie qui manquait. L'air pouvait être populaire parce qu'il mettait en évidence ce que le peuple pensait du Prince Jean. Ou par solidarité envers le prisonnier. Pour lui, il était peu probable que cela provoque des révoltes. Triste Sire ne nourrissait que du mépris envers le peuple et l'imaginait plus facilement prompte à se réfugier derrière un héros comme ce Robin des Bois plutôt que d'agir.

*Qu'ils chantent donc. C'est la seule chose pour laquelle ils ont assez de courage.* Songea-t-il avec mépris et indifférence.

Qu'est-ce qu'une chanson pourrait changer ? Le peuple croulera toujours sur les taxes. Triste Sire soupçonna que Guy ne partage pas son point de vue, surtout quand le sujet évoquait un certain archer.

"Raison de plus pour trouver un châtiment exemplaire à ce musicien." Répondit-il à la place.

La mise à mort semblait trop... ordinaire. Peu approprié pour ce cas précis. Oui, c'était certainement pour cela que l'éventualité de la condamnation du musicien lui faisait éprouver quelque réticences et non à cause d'une amitié qui n'était plus d'actualité depuis des années.

Le Shérif s'installa pour ce qui semblait être parti comme une longue conversation. Le conseiller cita les différents instruments de torture disponible ici et évoqua ensuite une création d'un royaume voisin. L'information était la clef de son métier et il avait pris l'habitude d'entasser des renseignements sur tous les sujets. Qui sait quand cela pouvait s'avérer utile ? La preuve avec cette fourche de l'hérétique qui allait peut-être faire son apparition prochaine à Nottingham. Ensuite, il s'attarda sur des suggestions concernant la mise en scène. Peut-être était-ce à cause de ces origines, mais le conseiller avait une préférence sur les sentences ironiques. La suggestion de couper la langue à Adam ne semblait pas enchantée son interlocuteur. Pourtant, cela résoudrait tout ! Un muet ne put avouer des secrets indésirables.

Triste Sire ignorait si le pacte qu'avait passé le musicien pour obtenir son don s'appliquait à l'écriture des partitions ou se limitait au chant et à la musique. Avec la magie, rien n'était certain. Bien sûr, il garda cette réflexion pour lui tandis que le Shérif enchaînait sur son opinion concernant sa deuxième idée. Cette solution lui semblait insuffisante. Le conseiller laissa courir l'imagination de son interlocuteur sans rien ajouter jusqu'au moment où Guy lui demanda des précisions sur cette fameuse fourche. Triste Sire n'avait pas vu l'ustensile de torture, mais en lire une description assez précise avait suffit pour nourrir son imagination très fertile lorsqu'il s'agissait du malheur des autres.

"Il s'agirait d'une fourche miniature à deux côtés qu'on fixe le long de la gorge du prisonnier." Commença-t-il à expliquer en passant doucement un doigt le long de sa propre gorge pour montrer où se plaçaient les deux côtés pointus de l'objet. "Cela oblige la victime à garder la tête légèrement levée dans une position juste assez inconfortable pour mériter son nom d'instrument de torture. Bien sûr, si le prisonnier cède au sommeil, les deux côtés de la fourche pénètrent dans la chair, que se soit au niveau de la gorge ou du sternum." Ajouta-t-il avec un sourire aussi froid que sadique.

L'idée lui plaisait. Un supplice permanent sans pour autant tuer le ménestrel. Avec un peu de chance, la douleur empêcherait Charivari de se montrer trop bavard. Peut-être même qu'on pourrait le rendre définitivement muet en resserrant la sangle qui maintenait la fourche miniature sur la gorge de leur encombrant captif !

En revanche, la seconde question du Shérif demandait plus de réflexions.

"En effet... Qu'allons-nous dire au Prince Jean..." Répéta-t-il d'une voix songeuse.

Ils ne pouvaient pas garder ce prisonnier sous silence éternellement. Arrêter quelqu'un sans lui avoir demander son avis ? Voilà précisément le genre d'action qui blesserait l'orgueil démesuré de leur dirigeant actuel. Le conseiller était quasiment certain qu'ils ne pourraient commencer leur explication ainsi. Mais quelles autres solutions avait-il ? Le sourire mauvais ne tarda pas à revenir sur son visage impassible alors qu'une solution germait doucement dans son esprit.

"Et pourquoi pas... ne rien lui dire ? Laissons notre prince le découvrir par lui-même." Suggéra-t-il d'une voix qui se serait voulu mielleuse s'il avait été certain que son interlocuteur était sur la même longueur d'onde que lui. Ce qui n'était sans doute pas le cas. Triste Sire continua avant que la perplexité n'envahisse trop l'esprit de Guy. "Je crois me souvenir que le choix des musiciens faits parti de la longue liste de choses en cours de préparation pour votre futur mariage. Le Prince Jean assistant à chaque étape des préparatifs, pourquoi ne pas glisser ce ménestrel parmi les candidats ?"

Après avoir marquer une pause, il conclut par une remarque ironique.

"Nous pourrions voir ainsi si ce musicien est assez fou pour oser chanter sa rengaine devant le principal concerné. Qu'en pensez-vous ?"

Connaissant la tête vide d'Adam de la Halle, il en serait bien capable.

 
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Raphaël Abbot

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MessageSujet: Re: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeVen 3 Oct - 21:59

Guy & Triste Sire



Pousser la chansonnette n’était pas dans les habitudes de Guy, mais quand on avait épuisé le stock de solution remède pour se débarrasser d’une chanson trop persistante, et bien on tentait le tout pour le tout. Il risquait gros, mais honnêtement, arrivait un moment où il s’en moquait ! Mais heureusement pour lui, personne d’autre que Triste Sire ne l’avait entendu. Il savait que le conseiller n’irait pas moucharder au Prince Jean. Ce n’était pas dans son intérêt. Surtout que le Shérif de Nottingham ne se ferait pas prier pour trancher la tête du conseiller avant de passer lui-même sur la potence. Cependant, ne faisaient-ils pas équipe ? Ils faisaient partis du même camp, par conséquent, ils ne devaient pas avoir besoin de se tirer dans les pattes. Pour en revenir à l’instant présent, Guy ne savait pas du tout comme Adam de la Hall s’y était pris pour faire de cette chanson un véritable succès. C’était un mystère. Mais il espérait pouvoir contrer le ‘pouvoir’ de celle-ci. Il était tout simplement hors de question que les habitants de ce royaume n’aille plus loin dans leur ‘rébellion’.

Triste Sire ignorait comment il pouvait faire pour se débarrasser de la chanson. Et bien tant pis. Elle finirait bien par passer à un moment ou un autre. Si ce n’était pas maintenant, ce serait plus tard. Elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans sa tête. Mais il y avait tout de même une chose que le Shérif n’expliquait pas : comment Adam avait-il fait pour qu’elle se propage aussi rapidement. Pourquoi est-ce cette chanson plaisait tellement aux habitants ? Elle n’avait rien d’exceptionnelle. Certes, ils pensaient qu’elle était véridique, mais véridique ou pas, c’était une offense au Prince Jean qui était actuellement le souverain du royaume. Et en tant que souverain, il méritait le respect qui lui était dû. En tout cas, ce crime ne resterait pas impuni. Adam de la Hall devait payer. Il avait poussé le bouchon beaucoup trop loin pour que cette fois-ci, l’autorité que Guy incarnait ne pouvait pas fermes les yeux. Une punition était donc de mise et quoi de mieux que le pire des châtiments ? Surtout quand on savait que cette chanson n’était qu’une façon de plus de se moquer du Prince Jean.

Les deux hommes étaient d’accord pour dire qu’une simple mise à mort ne serait pas suffisante, ni assez satisfaisante pour munir cet affront. Il fallait que le peuple ait peur des représailles. Si l’autorité restait de marbre, s’en serait fini et le peuple se croirait tout permis. Le Shérif de Nottingham était curieux de connaître les différents recours que possédait le royaume pour une mise à mort digne de ce nom. De ce qu’il savait, il n’ignorait pas que Triste Sire n’était pas sans reste en ce qui concernait les idées sadiques et belliqueuses. Du coup, il lui demanda conseil. Il savait que, d’une certaine manière, à eux deux, ils trouveraient le châtiment rêvé pour ce ménestrel de malheur. Parce que s’ils ne trouvaient pas, qui trouverait ? Cependant, Triste Sire n’avait pas tord de dire qu’il ne faudrait pas que le peuple élève Adam de la Hall au titre de martyr. Sinon, ce serait pire que tout. Là, ils auraient affaire à une véritable révolte et ce n’était pas le but de la manœuvre. Guy écouta les suggestions de Triste Sire, enregistrant chacune des informations qu’il lui donnait.

L’idée de couper la langue d’Adam n’était pas mauvaise, mais ce n’était pas l’absence de sa langue qui l’empêchera d’écrire des chansons, ni de jouer de la musique. Du coup, il faudrait trouver quelque chose de beaucoup plus fort. Force de réflexion, ils trouveraient bien à un moment ou un autre. Cependant, le Shérif ignorait ce qu’était la fourche de l’hérétique et il souhaita en savoir un peu plus sur cet instrument de torture. S’il y avait une personne qui savait ce que c’était, c’était bien lui. Si Guy possédait un esprit machiavélique, le sadisme était plus du fait du conseillé du Prince. Néanmoins, leurs esprits combinés donnaient des sentences assez intéressantes. Reportant son attention sur Triste Sire, il écouta son explication sur la fourche de l’hérétique. Bizarrement, il s’attendait à quelque chose de plus impressionnant, mais bon. Si cette façon de torture était à ce point célèbre, c’était qu’elle fonctionnait. Du coup, il réfléchit quelques instants à la façon dont ils pourraient l’employé. Peut-être pendant son petit séjour en prison ?

- Si on s’en procure un exemplaire, on pourrait peut-être le tester pendant la captivité du ménestrel. Nous verrons bien si ça fonctionne.

Enfin, il y avait aussi un petit souci. Un mini rikiki problème, mais un problème quand même. Si jamais ils exécutaient Adam de la Hall, le Prince Jean serait forcément au courant. Et quand celui-ci demanderait pour quel motif cet homme était exécuté, ni le Shérif, ni Triste Sire n’avait de réponse à lui fournir sans se livrer au passage. Non pas que le Prince Jean empêcherait cette exécution, mais en règle générale, quand il demandait une explication, mieux valait y répondre sans trop tarder parce qu’il perdrait patience et rentrerait dans une colère noire. Le conseiller du roi prit la question avec autant de sérieux que Guy lorsqu’il l’avait posé. Pendant ce petit moment de silence, le Shérif chercha une solution qui ne paraîtrait pas trop simple, mais pas trop compliqué non plus, afin de ne pas être démasqué. Quant à Triste Sire, il semblait être aussi peu inspiré que lui. Bon signe ? Mauvais signe ? N’empêche qu’il leur faudrait trouver quoi répondre. L’idée du conseiller fit arquer un sourcil au Shérif alors l’autre était tellement sur de lui qu’il en avait un sourire mauvais de peint sur le visage.

- Et improviser quand il nous demandera des comptes ? Je tiens à ma tête, moi, répondit Guy.

Sauf qu’il aurait dû se douter que si Triste Sire disait cela, ce n’était pas pour rien. Peut-être que le Shérif aurait dû attendre qu’il aille jusqu’au fond de sa pensée, mais la perspective de se faire coincer par le Prince Jean l’effrayait. En même temps, il faudrait être fou pour ne pas avoir peur. Il s’agissait tout de même du régent actuel et il avait tout pouvoir en l’absence du Roi Richard. Cependant, Guy devait bien avouer que Triste Sire avait de l’idée. C’était une possibilité. Tester Adam de la Hall afin de savoir jusqu’où irait son effronterie. Osera-t-il ou n’osera-t-il pas ? Là était toute la question. Se frottant le menton pendant quelques secondes, il réfléchit. Même si la date du mariage avec Marianne n’était pas encore vraiment fixée, il y avait tout de même des préparatifs. Le Shérif tenait à ce que tout soit parfait pour cette journée future qui unirait enfin sa vie avec la femme qu’il aimait plus que de raison. Cependant, si Adam réussissait le test, il était tout bonnement hors de question qu’il fasse parti des musiciens pour son mariage.

- Et s’il joue les bons petits musiciens ? Nous devrons trouver un moyen pour justifier son exécution. Peut-être… peut-être pourrons-nous faire semblant d’avoir trouvé des chansons compromettantes ? Ce qui serait à moitié la vérité. Sauf qu’au lieu de dire au Prince qu’elles sont déjà d’actualité, nous lui ferons croire que nous avions neutralisé la chose à temps. Qu’en pensez-vous ?

A aucun moment Guy n’avait douté de leurs capacités à trouver un moyen, un plan qui les sauverait. De plus, du moment que le Prince Jean avait une explication qui tenait la route, il regarderait cette exécution sans sourciller, affichant ce sourire suffisant qu’il abordait dès qu’il se pensait hautement machiavélique. Si seulement il savait que le machiavélisme provenait de ses deux plus fidèles serviteurs… Quoi que même s’il le savait, il le nierait. Mais enfin…

- En attendant, nous pouvons toujours montrés aux autres qu’il n’est pas bon de se dresser face au Prince, en effectuant quelques tortures à Adam…

 
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MessageSujet: Re: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeDim 12 Oct - 23:44

Guy & Triste Sire



Triste Sire n'avait pas une vision aussi alarmiste que son interlocuteur. Pour lui, la popularité de la dernière création musicale d'Adam de la Halle n'était pas le signe avant-coureur d'une révolte. Il fallait dire que le conseiller tenait le peuple en trop basse estime pour l'imaginer fomenter une action qui demandait un minimum de courage. Même dans leur situation précaire, les habitants de ce royaume préféraient se réfugier derrière un hors-la-loi plutôt qu'agir par eux-mêmes. Pourquoi la situation changerait uniquement à cause de quelques notes accompagnant des rimes bien trouvées ? Aussi magique que ces accords pouvaient l'être, on ne changeait pas la nature des hommes du bas peuple et surtout pas leur lâcheté.

Cette opinion, il ne pouvait l'exprimer sans révéler qu'il en savait plus sur les dons de musicien de Charivari qu'il ne le prétendait. Alors Triste Sire se cantonna à des théories plus terre-à-terre concernant la popularité des créations du ménestrel.

Ensuite, le conseiller aborda un point important : le sort du musicien. Etonnament, il éprouvait quelques réticences à imaginer la mort de son ancien ami. Pourtant, il ne voyait pas quel autre sort pouvait attendre cet Adam de la Halle après sa dernière chanson. Demander l'indulgence ou fomenter son évasion serait trop risquer. Si on découvrait son rôle dans une hypothétique évasion, ce serait sa fin. Ces ennemis se précipiteraient dans cette faille.

Plutôt que de penser à cette perspective inquiétante, le natif d'HalloweenTown concentra son imagination à une punition appropriée et récita la liste des instruments de torture dont il connaissait l'existence.

Le shérif demanda des explications sur la fourche de l'hérétique. Rien d'étonnant puisque cet outil provenait d'un royaume voisin.

"Je vous sens dubitatif." Commenta-t-il après avoir terminer ces explications. "Pourtant, je vous assure qu'il s'agit d'une torture des plus efficace sur le long terme."

Une personne connaissant les débuts de Damien dans ce nouveau monde aurait pu s'imaginer sans mal qu'il avait été victime d'un tel ustensile, ce qui lui permettait d'avoir un avis aussi arrêter sur son efficacité. Mais très peu de personnes connaissaient son parcours des plus chaotique avant Nottingham, aussi, le conseiller pouvait prétendre sans hésitation avoir une connaissance purement théorique sur l'hypothèse qu'il venait de formuler.

Alors que les deux conspirateurs semblaient entrevoir une punition pour leur encombrant prisonnier, un autre problème fut mit en évidence : Que dire au Prince Jean ? Leur dirigeant était du genre susceptible. L'idéal était de lui faire croire que la décision venait de lui. Il s'agissait là d'une méthode qui avait fait ces preuves. Dans ce but, Triste Sire émit une idée qui pouvait paraître insensée au premier abord : glisser Adam de la halle dans la sélection des musiciens pour le futur mariage.

Pour le conseiller, il ne faisait aucun doute que le ménestrel soit assez fou pour rejouer la maudite chanson devant le principal concerné. Charivari avait céder le peu de jugeote qu'il avait en échange de son don pour la musique. Le Shérif ignorant ce détail crucial, Triste Sire ne pouvait lui en vouloir d'éprouver un certain scepticisme devant ce projet.

"Pas nécessairement improviser. Plutôt lui livrer une certaine forme de vérité. D'une certaine façon, Adam de la Halle est populaire, il n'y aurait donc rien de surprenant à ce qu'il figure sur une telle liste." Expliqua-t-il.

Si la présence de lady Prudence, l'organisatrice, n'était pas autant nécessaire pour une de ces manigances, le conseiller aurait sans doute suggérer d'en faire un bouc émissaire. Triste Sire continua d'expliquer le plan qu'il avait en tête, mais il ne pouvait nier que le Shérif venait de marquer un point. Leur prince était si susceptible et imprévisible parfois qu'il pourrait leur demander des comptes, ne serait-ce que pour savoir s'ils connaissaient l'existence de cette chanson.

Bien sûr, dans cette stratégie, il restait une éventualité des plus improbable : que le ménestrel tienne sa langue et ne joue jamais la chanson qui le menace de la corde. Pire et encore plus surréaliste, le prince Jean pouvait s'enticher de ce musicien, rendant son exécution impossible. Peu probable étant donner le caractère de Charivari, mais pouvait-il vraiment écarter cette possibilité ? Son interlocuteur ne tarda pas à dire cette hypothèse à voix haute.

Avant que le conseiller n'ait le temps de faire un commentaire sur cette perspective, son interlocuteur émit à son tour un plan.

"Vous voulez dire prétendre avoir trouvé des ébauches de partitions de cette chanson ?" Demanda-t-il, intrigué par ce projet.

Malheureusement, il ne pouvait exprimer ces doutes sur ce plans sans trahir certaines informations qu'il n'était pas censé connaître. Comme le fait qu'il n'imaginait pas Charivari d'être assez cultivé pour avoir couché ces créations sur le parchemin.

"L'idée est intéressante." Avoua-t-il. "Mais n'avez-vous pas dit que cette chanson a fait le tour du royaume ? N'y a-t-il pas également un risque que notre Prince l'apprenne et remette en doute nos affirmations ?"

Maudit musicien, même enfermer, il restait une source de problèmes ! Triste Sire ne doutait pas d'être capable de convaincre le prisonnier d'avouer ces méfaits ou d'écrire les fameuses preuves dont ces tortionnaires avaient besoin pour l'accuser, mais il était si stupide et son esprit vide était incapable de mentir... comment être sûr qu'il ne lâchera pas une information trop compromettante dans la foulée ?

"Quelle que soit notre décision, il vaudrait mieux éviter que le musicien ait le luxe de présenter sa version de l'histoire..." Pensa-t-il à voix haute.

Il serait particulièrement regrettable pour le natif d'HalloweenTown que la torture ne délie trop la langue de son ancien ami.

 
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Guy & Triste Sire



Guy n’était pas un trouillard. Il en était même loin. Il n’hésitait jamais à combattre lui-même, ne se cachant pas derrière les soldats qui accompagnaient chacun de ses déplacements. Il n’avait pas une très bonne réputation alors si en plus il était un couard… Et puis, même, c’était impossible qu’il soit un trouillard. Sa fierté ne le lui permettait absolument pas. Le Shérif de Nottingham était tellement fier que même si sa vie était plus qu’en danger, il n’hésiterait pas à rester là et à se défendre jusqu’à ce que mort s’en suive. Acte de bravoure ou de stupidité ? Allez savoir ! Mais en tout cas, c’était comme ça pour lui. Malgré tout ça, il ne pouvait pas s’empêcher d’être inquiet vis-à-vis du Prince qui n’hésiterait pas à le mettre en charpie s’il savait qu’il lui avait caché quelque chose d’aussi grand. Cette chanson sonnait comme une trahison à la couronne, bien qu’il ne s’agisse que du Prince Jean et non du Roi Richard lui-même.

Il ne pouvait pas nier craindre que cette chanson donne des ailes aux villageois et ne les pousse à former une révolution. Mais apparemment, ses craintes n’étaient pas partagées par Triste Sire étant donné qu’il n’affichait pas vraiment une mine inquiète. Bien sur, ils n’avaient jamais parlé de leur ressenti, mais Guy pouvait clairement voir qu’ils ne partageaient pas le même point de vue. A présent, dire qui de l’un ou de l’autre avait raison, était impossible. Mais cela n’avait pas d’importance parce que justement, les deux hommes étaient entrain de chercher une solution afin d’arranger son compte à cet Adam de la Hall, le ménestrel qui n’en serait plus un très bientôt. Un ménestrel incapable de chanter, voilà ce qu’il deviendrait. Ou un homme mort, tout simplement ! Parce que c’était ainsi que le Shérif le voulait : mort. Mais une mort rapide n’apporterait absolument aucun plaisir. Il fallait que les autres voient ce qui les attendait si jamais ils osaient chanter ou prouver leur infidélité au Prince.

Apprendre un peu plus sur les moyens dont disposaient Nottingham pour torturer dignement un paria était le but numéro de Guy et Triste Sire s’avéra être un excellent informateur. Un peu plus et on jurerait qu’il venait de les inventer sur le moment. De tous les moyens de torture énoncés, il n’y en avait qu’un seul que le Shérif ne connaissait pas et il s’agissait de la fourche de l’hérétique. Pourtant, il connaissait plutôt bien les différentes formes de torture, mais celle-ci était encore un mystère. Un mystère que Triste Sire se chargea d’élucidé aussitôt en lui expliquant le fonctionnement. Il fut un peu déçu de cette description car il s’attendait à quelque chose de beaucoup plus impressionnant. Mais finalement, non. Sa déception devait être visible sur son visage puisque le conseiller du roi le lui fit remarquer. Il se frotta machinalement le menton tandis qu’on lui assurait que c’était un excellent moyen de torture. Oh, il n’en doutait pas.

- Peut-être bien, mais comme je vous ai dit, il faut que je teste pour en être totalement sur. Cet Adam de la Hall est un bon moyen de savoir à quel point cette torture est efficace.

Guy n’était pas hostile à l’idée d’essayer cette forme de torture. Après tout, il ne la connaissait pas donc il ne pouvait pas juger. De plus, si elle avait une réputation, ce n’était pas pour rien. Mais avec un nom aussi effrayant et une description aussi banale… Il y avait de quoi se poser des questions. Cependant, Triste Sire semblait tellement convaincu de l’efficacité de cet objet… Enfin, si ce moyen de torture se révélait plus que médiocre, le Shérif saurait à qui s’en prendre. Malgré tout ça, ils tombèrent d’accord et les inquiétudes à propos de la réaction du Prince Jean refirent surface. C’était un sujet vraiment délicat qu’il faudrait arranger parce que même s’il n’était pas contre les exécutions, il demanderait le pourquoi. Trouver une excuse qui ne fasse pas trop énorme ni trop peu pour une simple exécution. Un vrai casse-tête qui filait déjà la migraine à Guy. N’empêche, avant qu’il ne s’en rende compte, la chanson avait presque fini par disparaître. Mais il avait suffit qu’il se fasse la réflexion pour que ce ne soit plus le cas.

L’idée de Triste Sire n’était pas mauvaise : la date du mariage approchait, même si elle n’était pas aussi proche que Guy l’aurait souhaité, et par conséquent, les préparatifs avançaient. Ils auraient besoin de musiciens. Adam de la Hall pourrait faire parti des personnes demandées. Dans quelle galère s’étaient-ils mis exactement ? Le Shérif n’en savait rien, mais il espérait bien que cela se solutionnerait sans problème. A quelques moments, il hochait la tête, signe qu’il comprenait parfaitement où Triste Sire voulait en venir. Mais il y avait un problème : si Adam de la Hall se montrait bon aux oreilles du Prince Jean, ils n’auraient plus aucune raison de l’exécuter sans devoir avouer au Prince Jean toute la vérité. A l’idée de prétendre avoir fauché des ébauches des partitions du ménestrel, Guy attira l’attention du conseiller du Prince. D’ailleurs, il hocha la tête pour confirmer ses propos lorsqu’il le lui demanda. Bien évidemment, Triste Sire trouva une faille à son idée et cela crispa légèrement le Shérif.

- En effet, répondit-il légèrement amèrement.

Le sujet commençait sérieusement à lui donner mal à la tête, mais il fallait bien qu’ils viennent à le résoudre parce que ce n’était pas en repoussant encore et encore l’échéance qu’ils arriveraient à quelque chose. Le coude posé sur l’accoudoir, Guy se demandait comment il faisait pour ne pas craquer et envoyer tout balader, détruisant pour la énième fois une pièce du château. La situation l’énervait. A croire qu’ils s’étaient mis dans un guêpier en arrêtant ce ménestrel de malheur. Il se frotta le front et soupira d’exaspération.

- Autant lui couper la langue et les mains une bonne fois pour toute et ne plus en parler, cracha-t-il presque.

Ce serait la solution la plus simple. Et si le Prince Jean demandait quelque chose, il suffirait de répondre qu’il avait fait offense à sa personne et basta. Mais si seulement les choses pouvaient être aussi simple, cela se saurait !

 
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MessageSujet: Re: Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]   Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire] Icon_minitimeSam 1 Nov - 22:52

Guy & Triste Sire



Vieille amitié ou non, Adam de la Hall restait un élément perturbateur et imprévisible dont il se serait bien passé. Une épine dans son pied, en quelque sorte. Le musicien avait scellé son sort dès qu'il avait posé le pied à Nottingham. Pour l'instant, il était surtout question de torture, mais la mort n'allait certainement pas tarder et çà, il ne pourrait rien faire pour l'en empêcher. D'ailleurs, pourquoi le ferait-il ? Cela compromettrait sa position auprès du prince Jean en plus de glisser des soupçons dans une situation déjà délicate. Qui plus est, Triste Sire avait beau tourner mentalement le problème dans tous les sens, Charivari était trop dangereux en vie. Le ménestrel faisait partie des rares personnes à connaître des informations sur le passé du conseiller. Des informations tel que son véritable nom, le pacte avec un certain sorcier et enfin le fait qu'il provenait d'un autre monde. Des informations qui ne devaient pas sortir de la tête vide d'Adam ! Si seulement cet idiot était capable de garder un secret ! Peut-être était-il toujours digne de confiance, cependant le natif d'HalloweenTown n'avait pas le luxe de prendre ce risque.

L'attention de son interlocuteur s'attarda sur une option de torture : la fourche de l'hérétique. L'instrument n'était pas spectaculaire ni particulièrement sanglant. La fourche miniature jouait plutôt sur les nerfs de la victime, un objet dérangeant à porter sur le long terme puisqu'il privait le condamné de sommeil tout en maintenant sa tête dans une position inconfortable. Le conseiller jugea qu'il s'agissait là d'une solution idéale en attendant de savoir le sort décisif du prisonnier.

"Fort bien. J'enverrais une demande d'un schéma précis, il sera plus rapide de fabriquer notre propre exemplaire que de le faire parvenir d'un royaume voisin."

Problème régler ? Pas vraiment. Trouver le sort le plus approprié pour Charivari était une chose, justifier ce traitement auprès du Prince Jean en était une autre. Si leur dirigeant apprenait que le musicien séjournait en cellule sans qu'il n'en ait été averti au préalable, ils le paieront cher.

Triste Sire connaissait la manière de pensée du prince qu'il servait. Malgré tout, l'oncle de la princesse Marianne pouvait se montrer imprévisible, surtout à cause de caprice ou de saute d'humeur. La meilleure manière de le manipuler était de le faire croire que l'idée venait de lui ! Voilà une manipulation qui avait fait ces preuves. Restait à déterminer comment l'appliquer dans ce cas précis.

La première idée qui lui vint fut de pousser le musicien à jouer la chanson maudite devant le prince Jean. Charivari était-il assez idiot pour le faire ? Assurément ! Triste Sire était même prêt à parier qu'Adam ne voyait rien de mal dans sa complainte qui tournait en dérision le porteur temporaire de la couronne. Hélas, il ne pouvait montrer sa certitude sur ce sujet sans révéler qu'il en connaissait étonnement plus que prévu sur le prisonnier.

Comme il ne pouvait pas faire cet aveu, son plan comportait des failles que son interlocuteur souligna avant de proposer sa propre solution. L'idée des fausses partitions avait du potentiel. Malheureusement, la chanson semblait déjà populaire, impossible de prétendre d'avoir pu contenir le problème à temps dans de telles conditions. Cependant, le conseiller n'arrivait pas à faire totalement une croix sur ce projet. Triste Sire aurait aimé bénéficier d'un peu de temps pour pourvoir y réfléchir, hors le temps était devenu un luxe en ce qui concernait ce cas précis. Surtout avec un interlocuteur presser de voir le problème régler.

Couper la langue et les mains ? Triste Sire afficha un sourire sans joie. Si seulement les choses pouvaient être aussi simples. Un acte de violence gratuite et il n'aurait plus qu'à chasser le problème Adam de la Hall de son esprit. Pourquoi n'était-ce pas aussi facile ? Même lui ignorait l'origine de cette réticence à sceller le sort de son ancien ami. Cela en devenait agaçant !

Plutôt que de se concentrer sur ce point, le conseiller reporta ses réflexions sur toutes les paroles échangées durant cette conversation. Le plan parfait se cachait derrière ces mots, il en était persuadé. Il connaissait aussi assez le caractère du Shérif pour savoir quelle corde tirée pour recevoir son attention, sa satisfaction ou son approbation.

"Et cette personne qui vous a mis cette chanson dans la tête, qu'est-elle devenue ?" Demanda-t-il comme s'il changeait de conversation alors que les deux sujets étaient intimement liés.

Le seul grain de sable était que Guy ait déjà fait justice lui-même pour l'inconscient qui lui avait (sans doute par inadvertance) mit cette complainte dans la tête. Voilà pourquoi il préférait s'assurer que le pauvre bougre était encore de ce monde avant de poursuivre. Après, si la personne en question était à peine en vie, cela lui conviendrait tout autant.

"Il mériterait lui aussi d'être promu au titre d'exemple, ne trouvez-vous pas ?" Poursuivit-il. "Après tout, il a osé vous mettre en tête une chanson dénigrant notre prince."

Il se leva, les mains derrière le dos, comme si faire quelques pas dans la pièce lui permettait de mettre ces pensées au clair. Pensée qu'il semblait enclin à vouloir exprimer à voix haute. Des spéculations à base de 'peut-être'. Rien de bien méchant.

"Peut-être que cette personne pourrait être arrêtée pour un motif quelconque... Mais qu'une investigation approfondie révélera qu'il était un fieffé voleur. Peut-être que sa dernière victime était un certain musicien. Au lieu de l'or, notre voleur trouve des partitions incomplètes. Partition qu'on aura, d'ailleurs, très probablement retrouver sur lui lors de son arrestation. Peut-être que les paroles lui ont plus. Peut-être qu'en plus d'être un voleur, notre homme était un traître potentiel. Peut-être qu'on trouvera des preuves chez lui montrant qu'il projetait un acte contre le prince ?"

Il marqua une pause comme s'il voulait juger de l'effet de son idée sur son interlocuteur.

"Et par mesure préventive, l'auteur de la partition a été arrêter avant que la version complète de sa création ne commence à circuler dans le royaume." Conclut-il toujours le ton de celui qui émettrait une supposition et non un fait avérer. "Quant à la torture... elle était obligatoire pour s'assurer que le prisonnier n'avait pas élaborer d'autres musiques dans le même style."

Sous cet angle, il serait facile de trouver une excuse si d'autres personnes venaient à chantonner cet air. Cependant, il laissa cette partie du plan sous silence en attendant un premier avis du shérif avant de poursuivre plus loin.

 
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Raphaël Abbot

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Guy & Triste Sire



Le scepticisme de Guy était flagrant et il ne chercha pas à le dissimuler. Cette fourche de l’hérétique, au nom intéressant, représentait une espèce de déception une fois la description faite. Pourtant, il savait que l’habit de ne faisait pas le moine, ni qu’il fallait juger un livre à sa couverture mais plutôt après une bonne lecture. Du coup, il laissa quand même le doute à cette méthode de torture et souhaita quand même la tester. Sait-on jamais ? S’il fallait cette fourche était une excellente méthode. Il n’y avait qu’en la testant que le Shérif saurait véritablement ce qu’elle valait. Adam de la Hall était un excellent cobaye pour le coup. Cela tombait vraiment bien. En tout cas, Triste Sire semblait plus que convaincu sur le succès de cette fourche, ce qui lui semblait étrange étant donné qu’il affirmait n’avoir jamais avoir eut affaire à elle. Enfin, ce point-là n’intéressait pas spécialement Guy. Triste Sire pouvait dire ce qu’il voulait là-dessus, le seul point important qu’il voulait retenir, c’était qu’un exemplaire de cette fourche arriverait.

- Fort bien. Un premier point réglé, dirons-nous.

Néanmoins, malgré ça, la façon dont il fallait se débarrasser du ménestrel était encore un point assez flou. Les idées étaient là, mais il y avait toujours un hic qui s’imposait, qui faisait qu’elles n’étaient pas aussi bonnes qu’elles ne paraissaient à première vue. Cet Adam de la Hall était vraiment une plaie ! Et forcément, il fallait que ça tombe sur eux. Comme s’ils n’avaient pas assez de souci à se faire… Guy avait vraiment des préoccupations plus intéressantes que celle d’un pitoyable ménestrel, comme son mariage, par exemple. Cette union avec Marianne, jour après jour, il l’attendait. Chaque jour, il savait qu’il se rapprochait un peu plus de la date, encore assez indéfinie. Mais au lieu de se consacrer à ce jour qui était censé être le plus beau de toute sa vie, il était là, à essayer de dissimuler un prisonnier du Prince Jean ainsi que la raison de son emprisonnement. La vie était décidemment très mal faite. Si ça continuait ainsi, il allait finir par croire que la malchance le poursuivait. Mais non, il ne laisserait pas la malchance s’installer plus en avant. Pas maintenant que ses projets de vie allaient être atteints.

A lui tout seul, le Prince Jean était un énorme problème. Ses réactions étaient imprévisibles, il agissait comme un enfant capricieux… Et il revenait à Guy et à Triste Sire de combler le moindre de ses caprices. Parfois, le Shérif se demandait comment il faisait pour s’en sortir sans un mal de tête chronique parce que des fois, c’était vraiment le summum du caprice avec des phrases bateaux du style « M’aimez-vous, Gisborne ? » pour obtenir de lui l’accomplissement de son caprice parce que s’il ne faisait pas ce qu’il voulait, cela voulait dire que le Shérif ne l’« aimait » pas et il risquait sa tête. Triste Sire et lui avaient vraiment du souci à se faire. D’ailleurs, leur souci actuel, c’était quelle excuse fournir au Prince régent pour l’exécution future d’Adam de la Hall. Techniquement, ils avaient un bon scénario, mais encore fallait-il que leur scénario soit respecté à la lettre parce que rien ne leur affirmait que ce ménestrel ferait ce qu’on attendait de lui. A moins de le torture avant et de le forcer à obéir. C’était aussi une possibilité.

Guy cogitait à cette idée qu’il trouvait, brusquement, meilleure que celle des fausses partitions trouvées. Parce que s’ils disaient ça au Prince Jean, il allait supposer que le problème avait été réglé avant que la chanson soit diffusée, hors s’il venait à l’entendre, il allait comprendre qu’ils avaient menti, inventer tout un scénario et là, pour eux deux, se serait la potence. Ils seraient pendus haut et court. Autant avouer que le Shérif ne comptait pas mourir tout de suite. Pour en revenir à son idée première, il aurait fallu un peu plus de temps pour réfléchir, or, ils en manquaient considérablement. Il allait falloir faire vite et bien. La torture semblait être la meilleure des solutions, et surtout, la plus efficace. Une torture ferme et définitive qui empêcherait Adam de la Hall de parler et de composer à nouveau des musiques et des chansons. Cependant, Triste Sire ne semblait pas spécialement emballé par l’idée. Allons bon, il suggérait la torture et maintenant, il n’était plus de cet avis. C’était à ne plus rien y comprendre ! Guy se posait des questions.

Ce dernier arqua un sourcil lorsque le conseiller s’inquiéta du sort de celui qui avait provoqué cet envahissement. Etait-ce vraiment important ce qui lui était arrivé ? Enfin, plutôt ce qui leur était arrivé car ils étaient plusieurs à avoir été punis. Ils étaient trois. Penchant la tête sur le côté, il attendit la suite pour savoir la raison de cette question. Face à ce silence, Triste Sire sembla comprendre que Guy attendait et le reste arriva. Parfois, le Shérif se demandait où le conseiller allait chercher toutes ces idées… Surtout qu’il put voir avec ravissement que son idée sur les partitions avait finalement trouvé une solution. Ca, c’était excellent ! Se frottant le menton, il répondit :

- Ce n’était pas une personne, mais des personnes. Ils étaient trois, pour être exacte. Et ils ont terminé tous les trois au pilori, faute d’avoir pu les mettre à mort immédiatement. Je comptais y retourner prochainement afin de préparer la potence, mais vous soulevez une idée vraiment intéressante. Pour une fois, ces bons à rien de paysans serviront à autre chose qu’à cultiver les champs.

Bien sur, utiliser les trois hommes était probablement inutile, mais ils étaient trois et dans tous les cas, chanter les chansons discréditant le Prince Jean, du ménestrel Adam de la Hall était passible de la peine de mort. Les trois méritaient ce sort, même si, une seule personne serait suffisante. Guy pouvait toujours mettre à mort les deux autres hommes un peu plus tard. Qu’est-ce que serait un ou deux jours de plus de coincé au pilori ? Absolument rien. Et puis, d’autres étaient restés plus longtemps et ils ne s’en étaient pas si mal portés. Le Shérif se pencha vers la table et joua machinalement avec un petit tas de pièces, les laissant retomber en pile, encore et encore. C’était une espèce de « tique » que Guy avait lorsqu’il réfléchissait et qu’il lui incombait la tâche de compter les taxes du royaume.

- Je suppose qu’il faudra que je les ramène au château rapidement, n’est-ce pas ?

 
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Guy & Triste Sire



La fourche de l'hérétique était l'outil parfait pour les personnes ne supportant pas de rester en place et Triste Sire savait qu'Adam de la Hall correspondait à cette catégorie. C'était aussi le seul outil de torture qui ne lui procurait pas quelques réticences en imaginant son ancien ami le subir.

Le shérif semblait sceptique. Rien d'étonnant puisqu'il était habitué à des ustensiles plus impressionnants et sanglants. Triste Sire assura que la fourche était un instrument efficace et Guy lui laissa le bénéfice du doute. Si le conseiller avait d'abord proposer à demander au royaume créateur de l'outil d'en envoyer un, il jugea finalement plus pratique que Nottingham obtienne son propre exemplaire.

Il acquiesça lorsque son interlocuteur résuma parfaitement la situation : un premier point de régler. La partie la plus facile du problème était déterminée. La conversation continua sur le point qui posera le plus de problèmes : justifier la présence du ménestrel dans la cellule du château. Le prince Jean détestait qu'on prenne des décisions dans son dos. Ou plutôt : il détestait en prendre conscience. Car ce n'était pas la première fois que les deux comploteurs prenaient des décisions à la place de leur souverain et cela ne serait certainement pas la dernière. Malgré son caractère d'enfant gâté, le Prince Jean pouvait dire oui à n'importe quoi du moment qu'il ait l'illusion que l'idée venait de lui.

Malheureusement, cette tactique était difficilement applicable dans le cas se trouvant au centre de leur discussion. Chaque idée prometteuse soulevait une ou plusieurs zones de flou. En temps normal, Triste Sire aimait bien laisser certaine partie de ses plans tributaires du hasard, mais il n'avait pas le luxe d'agir ainsi concernant cette situation. Le ménestrel était un élément trop imprévisible pour s'autoriser ce genre de chose et le moindre écart, la moindre improvisation, pouvait se retourner contre eux. Le cerveau vide du musicien le rendait difficilement manipulable. Même en se servant de leur ancienne amitié pour obliger le prisonnier à faire ou dire certaines choses semblait trop risqué. En insistant sur un point, ne risquait-il pas de produire l'effet inverse ? Le temps manquait alors qu'il en fallait justement pour peaufiner tous les détails.

Malgrè tout, Triste Sire ne voulait pas complètement écarter l'idée des fausses partitions. Il devait améliorer ce plan et vite, avant que son interlocuteur ne commence à se poser trop de questions. Il fallait tourner l'envie de vengeance du Shérif vers une autre cible. Sinon Charivari allait se retrouver avec les mains et la langue coupée. Parler du malheureux qui avait mis cette chanson dans la tête de Guy semblait être une bonne diversion.

Après sa question, le conseiller se leva pour faire par de ces dernières réflexions. Le peuple de Nottingham était affamé et croulait sous les taxes. Il était facile d'accuser quelqu'un d'être un voleur dans de telles conditions de vie. Tout comme il était simple de prétendre qu'un villageois n'aimait pas le Prince. Des preuves, çà se fabriquait. Des témoignages ? Quelques pièces ou de la nourriture pouvaient trahir les amitiés qu'on pensait solide.

Le Shérif l'informa alors que ce n'était pas une, mais trois personnes qui avaient chanté cette chanson.

"Un petit groupe... Parfait. La théorie de la révolte n'en serait que plus plausible." Commenta-t-il avec froideur. Que ces paroles condamnaient trois innocents ne semblait pas l'émouvoir. Pourquoi ressentir du remords pour des vies qui étaient déjà destinées à la potence de toute façon ? Quelle perte de temps s'il devait s'émouvoir pour ce genre de chose !

L'essentiel était qu'ils avaient enfin un plan solide pour expliquer la présence d'un Charivari prisonnier. Triste Sire se demanda un instant s'il pouvait arriver à convaincre le prisonnier d'écrire lui-même les preuves qui l'inculperaient. Le silence de cette réflexion fut interrompu par le bruit des pièces qu'on laissait tomber en pile. Le conseiller se doutait que ce tic chez son interlocuteur fût le prémisse d'une future question.

- Je suppose qu'il faudra que je les ramène au château rapidement, n'est-ce pas ?

Le natif d'HalloweenTown haussa les épaules.

"Seulement celui que vous estimer le plus convainquant dans le rôle de meneur." Répondit-il. "Je vous laisse juger du sort le plus adéquat concernant les deux autres." Ajouta-t-il avec un regard lourd de sous-entendu.

Cette phrase reposait sur une déduction simple : plus il y aura de témoins susceptibles de raconter une version différente de l'histoire et moins leur version des faits paraitra crédible aux yeux du Prince. Le conseiller espérait l'esprit de son interlocuteur suffisamment retords pour penser à ce petit détail. Il ne doutait pas de l'intelligence de Guy. Ces doutes venaient plutôt de sa propre manière de penser. Parfois, des choses lui paraissaient évidentes alors qu'elle ne l'était pas pour les autres. Comme par exemple, le fait que son interlocuteur n'avait pas évoqué la possibilité que cette chanson parvienne aux oreilles de leur dirigeant malgré le plan qu'ils échafaudaient. Pour le reste, il faisait confiance aux talents du Shérif.

"Je m'occupe des partitions." Assura-t-il avec confiance. Soupçonnant Guy d'être un peu trop loquace devant Marianne, Triste Sire préféra garder certains détails pour lui. "Vous de nos coupables. Sauf si vous voyez de potentiels grains de sable, il me semble que nous avons un plan."

Triste Sire avait placer une interrogation muette dans la fin de sa phrase tout en reprenant place en face de son interlocuteur. Pour lui, l'affaire était bien huilée et prête à être réglée dans les plus brefs délais, mais il était toujours intéressant d'avoir un avis extérieur.

 
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Raphaël Abbot

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Guy & Triste Sire



Donner une chance à la fourche de l’hérétique était la seule chose que Guy pouvait faire pour le moment car même s’il n’était pas convaincu, Triste Sire l’était et le Shérif faisait confiance en son jugement là-dessus. De plus, n’y avait-il pas un excellent dicton qui disait qu’il ne fallait pas juger un livre à sa couverture mais plutôt après une bonne lecture ? Gisborne attendrait de voir par ses propres yeux ce que ce moyen de torture pouvait faire sur ce traitre de ménestrel. Et si après cela, il n’était pas convaincu alors il serait toujours temps de passer à autre chose. Du coup, il n’y avait plus matière à polémiquer là-dessus plus longtemps. Et c’était avec un certain ravissement que Guy mit fin à cette conversation là pour se pencher sur la suite des événements.

Ce mariage avec Marianne, il l’attendait avec impatience. Il savait qu’il ferait un excellent époux pour la belle princesse. Certes, ils n’appartenaient pas à la même condition sociale puisque le Shérif était bien en-dessous du statut de prince, mais l’amour qu’il portait pour elle était bien au-delà de ça. Il était réellement prêt à tout pour sa belle. Et puis, ce n’était pas comme si le Prince Jean avait choisi un inconnu. Non ! Il l’avait choisi lui. Lui qui avait tant de fois veillé sur elle lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Aujourd’hui, elle était devenue tout ce que Gisborne rêvait chez une femme Il avait hâte que cet heureux jour, où enfin elle lui appartiendrait toute entière, arrive. Mais aucune date n’était encore fixée bien que certains préparatifs aient lieu. Quand il était présent au château, Guy y assistait. C’était son mariage après tout. Il était normal qu’il participe. Et surtout, il voulait que tout soit parfait pour Marianne. Il voulait lire l’émerveillement dans ses yeux. Il voulait que jamais elle n’oublie ce magnifique jour. Il s’en était fait la promesse.

Le point qui intéressait le plus les deux hommes c’était de savoir comment ils allaient justifier la présence d’Adam de la Hall dans les prisons du château. Et surtout son exécution. Le Prince Jean assistait à chacune d’entre elles alors ce serait difficile de faire une exécution sans qu’il ne s’en rende compte. Chaque idée qu’ils émettaient rencontrait un élément épineux qui faisait que du coup, l’idée émise était compromise. Pour le coup, ils ne pouvaient laisser absolument aucun détail au hasard. Si le Prince Jean découvrait la supercherie, tous les deux auraient des problèmes jusqu’au cou. Guy commençait à croire que leur plan allait s’effondrer avant d’avoir vu le jour, mais c’était sans compter sur l’esprit de Triste Sire qui fonctionnait sans aucun doute à plein régime. Non pas que celui du Shérif ne fonctionnait pas de la même façon, mais les deux hommes avaient un esprit on ne peut plus différent. Il était donc normal que ce qui semblait être évident pour l’un ne l’était pas forcément pour l’autre.

Guy n’avait pas vraiment vu où Triste Sire voulait en venir en lui parlant du manant qui avait eu le malheur de mettre la chanson dans la tête du Shérif, mais il lui répondit malgré tout. La lanterne de Gisborne fut très rapidement éclairé et lui aussi commença à sentir l’idée naître dans son esprit. Inutile de préciser que les deux hommes voyaient les choses de la même façon. Cependant, c’était le conseiller du Prince qui avait commencé à avoir l’idée et le Shérif lui laissa le loisir d’aller au bout de son idée, ne se permettant d’intervenir que pour apporter une précision en plus ou une éventuelle idée. A présent, ils savaient quoi faire de l’idée de Guy selon laquelle il aurait trouvé des partitions qui l’aurait mené directement sur le ménestrel. Il suffisait simplement d’apporter deux ou trois détails et ils obtiendraient quelque chose d’assez solide et de fiable pour ne pas que le Prince Jean soupçonne quoi que ce soit. Pour le coup, Gisborne se félicitait de n’avoir tué personne, bien que ce n’était pas l’envie qui lui avait manqué sur le moment !

L’idée de la révolte convenait parfaitement à Guy. Et puis, comment qualifier cela autrement ? Mais si le Prince Jean entendait parler d’une possible révolte, il allait devenir complètement fou. Sauf si le Shérif et le conseiller lui assuraient que les choses avaient été prises à temps et qu’il n’y avait plus rien à craindre. Bien sur, il restait encore le problème Robin des bois, mais une seule chose à la fois ! Si Guy commençait à penser à d’autres choses, jamais il n’y arriverait. Il ne fallait pas tout mélanger, c’était capital ! Jouant légèrement avec les pièces d’or posées sur la table en bois, le Shérif émit une supposition concernant l’arrivée prochaine des trois hommes qui avaient trouvé extrêmement drôle de se moquer de leur bon Prince. Ne se tournant pas vers Triste Sire, Gisborne n’eut pas le loisir de le voir hausser les épaules, n’entendant que sa réponse. Abandonnant les pièces, il se frotta le menton tout en s’accoudant à l’accoudoir de la chaise. Le regard pensif, il fit :

- Je repartirai dans quatre jours, histoire de les laisser mariner un petit moment. Ca ne peut pas leur faire de mal de toute façon.

Quant aux trois hommes, Guy les observerait et les questionnerait chacun leur tour en leur faisant croire que s’ils répondaient correctement aux questions, ils seraient libres et le Prince Jean fermerait les yeux sur leur faute. Aucun imbécile ne laisserait filer une telle chance ! Ils étaient tellement désespérés qu’ils étaient prêts à faire n’importe quoi pour qu’on leur laisse la vie sauve. Réfléchissant à la façon dont il pourrait obtenir les informations qu’il souhaitait, Gisborne s’était légèrement perdu dans ses pensées. Cependant, il entendait malgré tout les propos de Triste Sire et hocha la tête quand ce dernier répartissait les tâches. Néanmoins, il tira le Shérif de ses pensées en lui faisant prendre conscience qu’ils avaient un plan. Un sourire en coin, narquois, se dessina sur les lèvres de Guy qui reporta son attention sur le conseiller.

- En effet, il semblerait que nous en ayons un. En attendant, quand pensez-vous que nous pourrons obtenir cette fourche, tout du moins son modèle ou peu importe ce que vous demanderez ?

 
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Guy & Triste Sire



Bientôt le ménestrel Adam de la Hal, plus connu sous le nom de Charivari, ne représentera plus un poids sur ces épaules. C'est la pensée qui traversait l'esprit du conseiller alors qu'un plan s'élaborait lentement entre les deux comploteurs.
Devait-il céder à ces hésitations en essayant de tirer son ancien ami dans le guêpier qu'il avait provoqué avec sa bêtise ? Il ne voyait pas pourquoi il devait risquer de compromettre sa position à Nottingham au nom d'une amitié qui n'existait plus en ce qui le concernait ! Mieux valait laisser le Shérif gérer cette situation. Peu importait que le musicien quitte le royaume mort ou vif, l'important est que le responsable de cette situation délicate ne soit plus dans ces pattes. Et, quand çà sera chose faite, Triste Sire pourra se concentrer sur des choses plus importantes comme ce mariage qui peinait à se finaliser. Le conseiller savait que son interlocuteur était aussi impatient que lui de voir cette affaire se concrétiser, bien que leurs motivations concernant cette histoire fussent totalement différentes.

Le mariage entre le Shérif et la princesse Marianne n'était, à ces yeux, qu'un piège. Bien sûr, il se gardait bien de dire son point de vue aux principaux protagonistes de cet événement supposé être heureux. Selon la tournure des événements, le mariage se transformera en chausse-trappe pour ce hors-la-loi de Robin des bois ou pour la future promise du Shérif. Peut-être les deux, s'il jouait assez bien la partie. Même si leurs motivations divergeaient, elles se rejoignaient néanmoins sur un point : tout devait être parfait. Mais pour cela, il devait donner toute sa concentration à ce projet ambitieux. Sans s'inquiéter du sort d'un stupide musicien !

Se débarrasser aussi discrètement que possible du musicien était affreusement tentant. Sauf que Triste Sire devait penser aux conséquences. La plus terrible étant 'Si le Prince Jean l'apprenait'. Ce prince qui était persuadé de bien régner. Le deuxième point gênant étant la musique du prisonnier, produit grâce à la magie d'un pacte. Le natif d'HalloweenTown n'était pas certain que la mort de l'auteur réglerait le problème de la musique fautive. Et tant qu'il n'en avait pas la certitude, il valait mieux laisser le musicien en vie.

Par contre, ce détail n'était pas obligatoire en ce qui concernait les futurs boucs émissaires de leur plan naissant. Triste Sire fut ravi d'apprendre qu'il ne s'agissait pas d'un seul paysan, mais d'un petit groupe, ce qui rendait l'idée de la rébellion bien plus crédible. Par contre, moins il y avait de personnes susceptibles de dire une version différente de la leur et mieux c'était. Comme il ne manqua pas de le signaler, d'ailleurs. Il faisait confiance au savoir-faire du Shérif pour régler ce petit détail.

Il restait toujours le risque que Robin des bois se mêle à cette histoire inventée de toute pièce, mais le principal était que le Prince Jean, lui, y croit.

Son interlocuteur arrêta de jouer avec les pièces pour réfléchir à sa dernière suggestion, avant de finalement lâcher d'un air pensif qu'il repartira dans quatre jours afin de faire mariner leurs boucs émissaires.

"Faite à votre guise." Commenta le conseiller.

La précipitation n'avait rien de bon et puis les gredins n'étaient pas près de leur échapper. Sauf s'il y avait une intervention extérieure comme l'aide providentielle d'un certain justicier, mais, dans ce cas, ils n'auront qu'à prendre d'autres prisonniers. Ce n'était pas les victimes qui manquaient dans ce royaume.

Triste Sire retourna lentement à sa place pour laisser le temps à son partenaire de complot de réfléchir aux détails. Ensuite, il déclara s'occuper des partitions. De toute façon, il ne pouvait reporter indéfiniment les 'retrouvailles' avec le musicien. S'il pouvait s'assurer que certains secrets le reste, tout en obtenant les preuves qu'il désirait, cela en valait la peine.

Après bien des problèmes, ils avaient enfin un plan, et même quelqu'un d'aussi froid que Triste Sire ne pouvait cacher totalement une certaine satisfaction dans ce fait qu'il énonça à voix haute.

"J'envoie la missive immédiatement." Répondit-il lorsqu'il fut question du délai pour l'obtention de la fameuse fourche. Comme pour illustrer ses paroles, il prit sur la table de quoi écrire et fit parcourir la plume gorgée d'encre sur le papier pour former un bref message. Une fois le dernier mot couché sur le parchemin, il releva son regard vers Guy. "Vous la recevrez certainement avant votre départ. Ce qui vous laissera tout le loisir de la tester avant de vous occuper de nos autres coupables."

Sournoisement, la pensée lui vint qu'il pourrait libérer Adam de la fourche pendant le départ du Shérif... Une pensée qui le prit totalement par surprise et qu'il réprima aussitôt. Après s'être assuré que l'encre était sèche, Triste Sire roula le parchemin et se leva.

"Si vous n'avez pas d'autres nouvelles à m'annoncer, je vais vous laisser à votre travail et retourner au mien." Conclut-il sur un ton d'une extrême politesse.

Le conseiller laissait toujours le soin à son interlocuteur de clôturer ou non la conversation, au cas où une information intéressante risquait de lui échapper en partant trop vite.


 
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Il veut qu’on l’appelle Jean le Preux mais il ne sera que Jean l’Affreux, Messire le Roi de Mauvais Aloi ! [pv Triste Sire]

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