« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. » par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer
Sujet: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Ven 27 Juin - 10:44
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
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Adora déambulait dans les couloirs de l'orphelinat. Déambuler n'était certainement pas le mot adéquat étant donné la vitesse rageuse qui rythmait le pas de la surveillante. Les coupables de sa fureur ? Oh, ils étaient nombreux. Pourquoi ne pas commencer par ce monstre apparut au mariage ? Depuis cette interruption des plus spectaculaires, l'ancienne ombre pouvait compter ces nuits paisibles sur les doigts d'une seule main. Ironique quand on savait qui elle était avant que la malédiction ne chamboule les mémoires de tous les habitants en les transportant à Storybrooke. Le croquemitaine qui faisait des cauchemars ! Ah ! Pourtant c'était la réalité. Quasiment toutes les nuits, la surveillante se réveillait en sursaut avec l'image d'un orphelinat réduit en cendre par une silhouette monstrueuse. Et quasiment toutes les nuits, elle éprouvait le besoin maladif de se rassurer en se rendant sur son lieu de travail, même si elle ne commençait pas avant le lendemain. Raison de plus pour éviter son collègue comme la peste. Adora ne se voyait pas fournir des explications sur son comportement. Surtout pas à Owen, même si elle était quasiment certaine que le surveillant ne lui poserait aucune question.
Owen... une autre motivation à son agacement mais elle y reviendra plus tard. La cause numéro deux de son énervement était Aiden, un orphelin récalcitrant qu'elle avait prit en flagrant délit ce soir. Qu'est-ce qui l'avait irrité le plus ? Constater que le gamin avait utilisé la gouttière pour filer à l'anglaise cette nuit ? Qu'il avait avoué chercher le dragon pour le prendre en photo ? Ou le fait qu'il l'avait obligé à raconté une jolie histoire avant que la surveillante ne l'enferme dans le placard ? Son esprit travaillait dur pour trouver une punition parfaite à l'orphelin et une idée commençait à germer doucement. Une idée qui devra attendre le lendemain, ce qui lui laissa tout le loisir de la peaufiner.
Adora ne voulait pas admettre que pendant un bref instant, elle avait éprouvé quelque chose lorsqu'elle avait partagé une histoire avec le gamin récalcitrant. Autre chose que de la colère ou le fait d'être vexé de devoir raconter une fin heureuse. Si elle avait conservé ces souvenirs, l'ancienne ombre aurait su qu'elle avait déjà ressenti cela avant. Mais comme elle ignorait ce fait, elle préféra étouffer cette émotion naissance de sympathie envers Aiden pour en faire l'objet de sa fureur.
Et en parlant de bouc émissaire... elle croisa par inadvertance Owen alors qu'elle se dirigeait vers la sortie. Ces projets de retourner à son lit douillet pour oublier les dernières images persistantes de son dernier cauchemar de ses pensées furent balayés de son esprit devant la perspective plus réjouissante de se défouler sur quelqu'un.
"Te voilà, toi !" Commença-t-elle en s'approchant de son pauvre confrère.
"Tu sais qui j'ai retrouvé manquant de se casser le cou sur la corniche ? Aiden." Continua-t-elle sans laisser le temps à l'ancien marchand de sable le temps de dire un mot.
Elle exagérait peut-être la situation et ne parla pas bien sûr du fait qu'Aiden passait la nuit dans le placard. L'ancienne ombre ne voulait pas que cette conversation ne tourne à son désavantage. C'était Owen qui était sur le banc des accusés et non elle. Oui, parce que pour Adora, tout çà était la faute de son collègue trop rêveur. Elle croisa les bras dans une attitude sévère avant de poursuivre :
"Tout çà, c'est de ta faute ! Tu passes ton temps à raconter des jolies histoires de gentils dragons aux enfants. C'est comme çà qu'ils finissent avec des idées idiotes comme le dragon qui deviendrait leur ami ou encore de vouloir le prendre en photo ! Et c'est moi qui doit leurs remettre les pieds sur terre ensuite."
Au ton de sa dernière phrase, on aurait pu croire sans peine à une accusation que les histoires fantaisistes d'Owen lui donnaient plus de travail. Ce qui était vrai puisque c'est ainsi qu'Adora voyait son travail : passer son temps à réparer les pots cassés, brisé les rêves que l'ancien marchand de sable semait dans l'imagination de ces petits protégés. Elle continua son argumentation sur une phrase qu'elle avait déjà employé mot pour mot devant Aiden. Peut-être qu'elle aura plus d'effet sur son confrère puisqu'il avait aussi vu le monstre en chair et en os ?
"Au mariage... ce n'était pas une créature de conte de fée qu'on a vu. C'était un monstre, un animal dangereux." Elle passa volontairement sur le fait que peut-être que l'apparition du dragon n'était pas le seul sujet en rapport avec le mariage qui méritait une discussion. Adora détourna enfin son regard incendiaire d'Owen pour le détourner avec un soupir excédé. "Je ne comprend pas pourquoi tu t'obstines à lui mentir."
Un répit qui ne dura que peu de temps puisque le regard accusateur de l'ancienne ombre se reporta immédiatement sur le surveillant de nuit dans une ultime menace :
"Si un des gros titres du Daily Mirror devient 'on a retrouvé le corps d'un orphelin carbonisé', je ne te le pardonnerais jamais !" Déclara-t-elle sur un ton tranchant en appuyant un doigt accusateur sur le torse d'Owen, martelant l'abdomen du surveillant pour appuyer chaque mots prononcés.
Noircir le tableau plus que nécessaire avait toujours été sa méthode de prédilection. Les enfants réfléchissaient rarement à l'irréalisme des situations qu'elle décrivait, du moins jusqu'à un certain âge. Seulement, cette fois, cette crainte de gros titre était bien réel tout comme sa menace. La surveillante ignorait pourquoi son monologue quittait le thème général des orphelins pour glisser vers le cas particulier d'Aiden... sans doute parce qu'elle venait d'avoir affaire au gamin récalcitrant en question.
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Lun 30 Juin - 17:28
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
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Beaucoup de choses avaient changé en Owen, il parlait à présent plus librement et être auprès de Vanny fut comme une renaissance de ce qu'il avait été avant sa mort dans le désert d'Agrabah, le marchand de jouets généreux qui connaissait l'obscurité et pourtant survivait dans la lumière. Oui, il n'était plus le même, par contre, la magie, les croyances populaires faisaient toujours partie de sa vie, il n'avait jamais eu honte d'y croire et partageait cette passion avec les orphelins, p our le plus grand désarroi de ses collègues, qui eux n'aspiraient qu'à les terroriser.
Le dragon était devenu le sujet favori des enfants, Owen leur racontait tout ce qu'il connaissait à leur sujet, le fait qu'ils gardaient souvent des trésors, kidnappait de jolies princesses, délivrées par des princes charmants et leurs épées magiques. L'animal était dangereux, il n'omit pas de le dire aux enfants, mais cela ne l'empêchait pas d'être émerveillé au sujet de cette créature de légende. Le dragon était la preuve que la magie existait bien, Owen avait toujours rêvé d'en voir et la passion dans ses yeux pouvaient sûrement se faire ressentir. Chaque soir, il voyait les enfants aller au lit, le sourire aux lèvres, il estimait être le gardien de leur rêve, celui qui ouvre chaque porte au milieu de la nuit, pour voir si les enfants dorment à poings fermer.
Ce soir, la tâche était plus difficile vu qu'il travaillait avec Adora, il devait se méfier pour lui et les enfants. Les deux personnes n'avaient pas la même éducation et sa collègue lui faisait bien comprendre, même s'il ne lui répondait jamais. Oui, car avant le mariage, il ne lui avait jamais adressé la parole, il l'avait vu différemment, elle était capable de parler de belles choses, comme d'un mariage de conte fée, entendre ces paroles avaient fait réaliser à Owen qu'il n'avait pas besoin d'avoir peur d'elle. Que contrairement à elle, elle cachait ses faiblesses derrière la peur, comme lui le faisait avec le silence. Il venait de recoucher une petite fille qui avait fait un cauchemar et après avoir lancé une lessive, il s'accordait une pause dans le jardin. Le jeune homme adorait regarder les étoiles, son refuge d'enfant. Mais alors qu'il allait ouvrir la porte, il fut interpellé par Adora.
"Te voilà, toi ! Tu sais qui j'ai retrouvé manquant de se casser le cou sur la corniche ? Aiden."
Il ne put s'empêcher de sourire, déjà, il savait très bien qu'Aiden ne tomberait pas, il avait le pied sur, bon, il lui avait bien dit de faire attention surtout quand il passait par sa fenêtre de chez lui. Mais Owen restait Owen, un grand optimiste. Jamais il n'irait couper les ailes de l'enfant. Contrairement à Adora, il ne craignait pas le pire, celle-ci croisa les bras prouvant bien qu'elle était très en colère.
"Tout çà, c'est de ta faute ! Tu passes ton temps à raconter des jolies histoires de gentils dragons aux enfants. C'est comme çà qu'ils finissent avec des idées idiotes comme le dragon qui deviendrait leur ami ou encore de vouloir le prendre en photo ! Et c'est moi qui doit leurs remettre les pieds sur terre ensuite."
C'est vrai qu'il avait raconté une histoire sur un dragon qui devint ami avec un jeune garçon, mais dans la plupart des contes, les dragons étaient vus comme des gardiens, soit d'une princesse soit d'un trésor, et il les protégeait au périple de leur vie face à des chevaliers armée d'une épée bien tranchante, certaines légendes parlent même d'épée magique. Adora ne possédait pas cet instinct de rêver, de s'émerveiller devant la beauté. Elle était son contraire et c'était bien pour cela que les enfants étaient ravis que ça soit Owen qui s'occupe d'eux la nuit, lui au moins, les aider à lutter contre leurs peurs au lieu de les créer.
"Au mariage... ce n'était pas une créature de conte de fée qu'on a vu. C'était un monstre, un animal dangereux. Je ne comprend pas pourquoi tu t'obstines à lui mentir."
Il remarqua que durant sa pause, elle avait détournée le regard pour pousser un soupir et qu'après, elle avait parlé d'Aiden. Elle s'intéressait à lui particulièrement, qu'est-ce qui avait bien pu se produire dans cette chambre.
"Si un des gros titres du Daily Mirror devient 'on a retrouvé le corps d'un orphelin carbonisé', je ne te le pardonnerais jamais !"
Enfin la vérité éclata, elle se faisait du souci pour lui, elle avait réellement peur qu'il lui arrive quelque chose. Adora possédait donc un coeur. Cela prouvait bien qu'il l'avait très mal jugée avant leur entrevue au mariage. Alors, même quand elle appuyait son doigt contre lui, comme pour bien signaler que c'était de sa faute, aucune lueur de peur ne s'afficha dans son regard, il avait même de la compassion de la voir si inquiète. Alors que normalement, il aurait filé sans rien dire, cette fois, il ouvrit la bouche et non pour murmurer, mais d'une voix bien nette :
- Le dragon est aussi dangereux qu'un accident de voiture, un chaque rue se trouve un danger et l'orphelinat est sans doute le pire lieu de tout Storybrooke.
Il continuait de la regarder droit dans les yeux, et pour une fois voulait prouver qu'il n'était pas le fautif et surtout de faire comprendre à Adora qu'elle devait se remettre en question. Oui, pour la première fois, il se confrontait à elle de manière douce, car il restait tout de même Owen.
- C'est beau de vouloir les protéger, mais c'est encore plus beau de les voir ne pas avoir peur de l'inconnu, de croire à la magie. Le dragon est une créature magique. Et si tu avais écouté mes histoires, tu saurais de quoi je leur parle réellement.
Il s'était habitué à faire de longues phrases, mais jamais face à Adora. Finalement, son regard examine celui de la surveillante, il y cherchait une trace compréhension. Il adorerait la voir comprendre son point de vue, comme il avait su le faire il y a bien longtemps. Pour elle, la peur servait à les rendre plus aptes à survivre au monde adulte. Alors qu'Owen lui ne voulait pas les voir survivre, mais les voir vivre tout simplement.
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Mar 1 Juil - 21:41
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
ஃ Le petit monde d'Adora reposait sur des certitudes. Premièrement, la magie n'existait pas. La magie et surtout tout se qu'il amenait d'elle. Les contes de fées. Les fins heureuses. Plus tôt les enfants apprenaient cette dure leçon et mieux ils pourraient grandir. Deuxièmement, les enfants devaient avoir peur d'elle. La peur était nécessaire et l'ancienne ombre ne pouvait nier éprouver une certaine satisfaction à voir les visages terrorisés des orphelins. A croire qu'elle était née pour cela, que c'était inscrit dans ces gènes. Dernière certitude : Owen n'était qu'un empêcheur de tourner en rond mais ne lui opposait aucune résistance, de manière directe en tout cas.
Depuis le mariage, son petit monde s'effritait lentement mais sûrement. Aiden refusait de se plier à ces menaces. Or, la surveillante savait pertinemment se qui arrivait aux orphelins qui se montraient trop rebelle. Leurs noms figuraient sur une jolie liste et Adora ne les revoyait plus jamais. Chaque noms sonnaient ainsi comme un échec et, pour une raison qu'elle n'arrivait pas à bien saisir, elle ne voulait surtout pas que le nom d'Aiden y figure. Elle pensait écarter cette pensée en plus de l'humiliation d'avoir du raconter une histoire pleine de niaiserie à l'orphelin en se défoulant sur son confrère.
Seulement, cette nuit était décidément pleine de surprises. Au lieu de subit sa colère en silence, Owen riposta en la regardant droit dans les yeux. Sa voix n'était pas un murmure comme à l'accoutumé.
- Le dragon est aussi dangereux qu'un accident de voiture, un chaque rue se trouve un danger et l'orphelinat est sans doute le pire lieu de tout Storybrooke.
Adora était offusqué que son confrère ose comparer le dragon à quelque chose d'aussi banale qu'un accident de voiture. Tout comme elle était surprise que l'ancien marchand de sable déclare que l'orphelinat était le pire endroit de Storybrooke. Lui qui avait toujours essuyé sa colère en baissant les yeux n'avait plus aucune trace de peur dans le regard. La surveillante sentait clairement une autre partie de son petit monde se fissurer sous ses pieds et elle n'aimait pas çà du tout.
- C'est beau de vouloir les protéger, mais c'est encore plus beau de les voir ne pas avoir peur de l'inconnu, de croire à la magie. Le dragon est une créature magique. Et si tu avais écouté mes histoires, tu saurais de quoi je leur parle réellement.
Beau ? C'était bien la première fois qu'on qualifiait son comportement envers les orphelins comme tel. Dans son état normal, une remarque aussi acide qu'ironique sur les longues tirades qu'était soudainement capable de faire son confrère aurait déjà fusé de ses lèvres. La sensation de perdre du terrain l'empêcha de recourir au cynisme. A la place, elle détourna le regard avec une moue dubitative en ruminant se qu'elle pensait au sujet de la magie et de tout le reste. Adora recroisa les bras, se qui renforça son attitude boudeuse. Elle n'avait vraiment pas besoin d'un sermon ce soir, surtout pas de la part de son confrère d'habitude aussi muet qu'une carpe.
- Es-tu trop effrayée pour croire en la magie ?
Son regard perçant mitrailla de nouveau Owen, comme s'il venait de prononcé la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
"Moi ? Effrayée ?" Répéta-t-elle, incrédule. "Par quoi ? Pas par la magie, en tout cas !"
L'ancienne ombre avait insufflée tout le mépris qu'elle pouvait dans les derniers mots. Le sourire sarcastique qu'elle affichait lors de sa remarque cinglante disparut mais son expression demeura sévère. Si Owen voulait parler du dragon, très bien, ils allaient en parler. Bien que, techniquement, c'était elle qui avait mit le sujet sur la table.
"Quand je repense au dragon, je ne vois rien de 'magique' ou de 'merveilleux'." De nouveau ironie et mépris soulignait les fameux mots détestés. "Je vois des crocs, des griffes, des ailes qui peuvent vous rattraper si vous courrez et des flammes qui peuvent vous réduire en tas de cendres en quelques secondes." Expliqua-t-il. Ses mains se resserrèrent légèrement sur ses bras, repenser aux détails de la créature lui rappelait trop ces récents cauchemars. Pourtant elle se fit violence pour ne pas trembler, pas devant son confrère.
Aiden et Owen, avec ces deux là, plus qu'avec les autres, Adora avait l'impression qu'elle n'avait pas le droit d'afficher la moindre faiblesse. L'ancienne ombre ne savait pas d'où venait cette sensation mais elle avait pour habitude de suivre son instinct. La surveillante fronça les sourcils en essayant de creuser sa mémoire aux sujets des histoires que pouvaient raconter l'ancien marchand de sable, d'y voir se qu'elle aurait pu manquer. Un exercice difficile étant donné qu'elle n'a jamais été une oreille attentive lorsqu'elle surprenait Owen en train de raconter une histoire. Non, elle ne voyait vraiment pas l'intérêt de bercé les enfants d'illusions qui rendront la réalité bien plus amer. Et puisque son confrère avait soudainement retrouvé sa langue, pourquoi ne pas en profiter ?
"Quel intérêt de croire en ce genre de chose ? Quand ils sortiront d'ici avec des rêves plein la tête et qu'ils réaliseront que les fins heureuses n'existent pas... alors ils t'en voudront pour çà." Déclara-t-elle sur un ton dépourvu du moindre doute.
Comme elles avaient détestés les surveillants qui avaient été gentille avec elle, lui assurant qu'un jour une gentille petite famille allait l'adopté. Un jour qui n'était jamais arrivé. Mais çà, plutôt mourir que de faire ce genre d'aveux à Owen.
"Les enfants n'ont pas besoin de rêver. Ils ont besoin d'avoir peur... pour être prêt." Continua-t-elle avec assurance. "Parce que le monde est cruel, surtout avec les orphelins."
Là encore, c'était l'expérience qui parlait. Là encore, elle garda cet aveu pour elle. Adora avait déjà eu bien du mal à employé le pluriel pour ne pas recentrer de nouveau la discussion sur Aiden. Aiden qui avait tellement été endoctriné par les rêveries de son collègue, qu'il croyait en l'existence d'une malédiction. Le parfait exemple de se qu'elle voulait éviter que les enfants sous sa garde deviennent. Ses mains qui s'étaient légèrement crispées se détendirent dans une attitude presque de défi comme si elle défiait Owen de protester contre ses arguments. ஃ
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Jeu 3 Juil - 19:01
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
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Pour une fois, il avait su tenir tête à sa collègue, une force s'était éveillé en lui depuis quelque temps, la peur ne le terrassait plus, il savait comment s'en défaire et n'avoir que de l'espoir dans le coeur. Si la malédiction avait voulu détruire le marchand de sable en l'enfermant dans un univers de peur, comme il avait pu subir quand Pitch l'avait planté avec une de ses flèches le jeune homme avait réussi à surmonter les obstacles et surtout, il avait réalisé que la peur l'avait empêché de réellement s'épanouir durant toute son enfance. À présent, il était encore plus heureux de partager son imagination avec les orphelins pour que les jeunes enfants ne vivent pas ce qu'il avait vécu. Oui, son père l'avait humilié et battu durant toute sa petite enfance, lui mettant en tête qu'il était responsable de la mort de sa mère, Owen s'était donc refermé sur lui-même ne vivant des aventures que de sa tête, mais les évènements de la dernière année l'avaient fait évoluer dans le bon sens, il était sorti de sa coquille pour faire voir à toute la lumière de son coeur.
Il regardait Adora droit dans les yeux, parlant d'un ton normal, une grande première pour la personne avait qu'il n'avait pas parlé avant le mariage et encore moins remis à sa place. Ils n'avaient jamais eu le même point vu, pourtant Owen même s'il était clair qu'il ne pensait pas de la même façon, n'avait jamais ouvert sa bouche pour lutter pour son idée. Mais, il y avait un début à tout, puis il parlait tout de même d'un ton très calme, voulant simplement expliquer qu'il n'avait pas tous les tords. Finalement, il lui demanda si elle était trop effrayée pour croire en la magie, il put de suite voir son regard, si elle pouvait tuer avec ses yeux, Owen ne serait plus en vie. Normalement, il aurait de suite baisser les yeux, mais pour une raison inconnue, il tenait bon et gardait ses yeux azur plonger dans ceux de sa collègue.
"Moi ? Effrayée ? Par quoi ? Pas par la magie, en tout cas !"
Il remarqua les différents tons qu'elle employa dans sa phrase, appuyant bien sur certains mots, comme pour lui prouver du mépris. Elle avait même eu un sourire sarcastique qui disparut ensuite, mais son regard sévère lui ne disparut pas. Il se douta qu'il avait dû toucher un point sensible et préféra pour le moment, la laisser s'énerver, comme il le faisait si bien. Il a beaucoup appris rien qu'en écoutant les gens se plaindre ou s'énerver.
"Quand je repense au dragon, je ne vois rien de 'magique' ou de 'merveilleux' Je vois des crocs, des griffes, des ailes qui peuvent vous rattraper si vous courrez et des flammes qui peuvent vous réduire en tas de cendres en quelques secondes."
Il n'avait jamais vu Adora dans cet état et une partie de son âme s'en voyait désolée. C'était tout à fait ridicule de se faire du souci pour une personne qui n'avait jamais rien fait d'autre que le rabaisser, mais il en était ainsi. Son regard devint interrogatoire, comment pouvait-elle avoir vu le dragon et ne pas penser à la magie ? D'accord, l'animal était effrayant, mais les dragons étaient sensés n'avait jamais existé, alors qu'est-ce que c'était ? Si ce n'était pas magique ?
"Quel intérêt de croire en ce genre de chose ? Quand ils sortiront d'ici avec des rêves plein la tête et qu'ils réaliseront que les fins heureuses n'existent pas... alors ils t'en voudront pour çà."
Il est vrai qu'Owen se retrouvait un peu perdu, vu qu'elle passait du dragon aux rêves des enfants, mais il comprenait où elle voulait en venir. Il ne fallait pas être bête que la jeune femme parlant en connaissance de cause. Était-elle une orpheline ? Ils n'avaient jamais parlé de leur vie personnelle, il ne connaissait pas du tout le jeune homme vu qu'il la fuyait comme la peste.
"Les enfants n'ont pas besoin de rêver. Ils ont besoin d'avoir peur... pour être prêt. Parce que le monde est cruel, surtout avec les orphelins."
Il semblait qu'Adora se décontractait et il perçut le défi de venir à lui répondre à nouveau. Owen était forcément en désaccord avec tout ce qu'elle venait de dire, mais avait-il encore la force de lui dire ? Il ne quittait pas son regard, un silence pesant s'installant, le regard d'Owen qui se retrouvait souvent quasiment absent, étant pour une fois bien présent, il plissa légèrement ses paupières pour approfondir ce combat silencieux, puis finalement, il lâcha :
- J'étais un orphelin et je m'en suis bien sorti, un homme m'a tendu la main et c'est lui qui m'a appris à rêver, alors que mon père ne représentait que peur.
Il était très rare qu'il parle de la cruauté de son père, Adora devait surement ignorer qu'il était lui-même un orphelin, vu que l'assistant social qui s'était occupé du dossier de son frère et lui, avait réussi à persuader le juge, de les laisser vivre tous les deux. Son sauveur passait souvent les voir, vérifiant si tout se passait bien et c'est lui qui lui fit comprendre que l'espoir était une arme précieuse. Owen lui était tellement redevable qu'il faisait de même avec les enfants. D'un coup, la force de ses convictions s'afficha sur son visage.
- Personne ne devrait avoir peur, tu veux que les enfants survivrent, comme tu as dû survivre, toi, moi je veux seulement qu'il vive. Ce n'est pas parce que tu ne crois pas aux fins heureuses, qu'elle n'existe pas, laisse les choisir s'ils veulent y croire ou non, ce n'est pas à nous de le faire pour eux.
Ces dernières phrases furent prononcées d'un ton bien plus dur, sans pour autant être sous le joug de la colère. Finalement, il se rappela ce qui l'avait mené à cet endroit, admirer les étoiles. Baissant les yeux, son côté timide ressorti d'un coup et il demanda d'une voix incertaine :
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Mar 8 Juil - 13:44
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
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Lorsqu'elle entendait Owen parler de magie, Adora n'avait aucun mal à comprendre d'où provenait les idées saugrenues de l'orphelin qu'il venait d'enfermer dans un placard. Eux voyaient dans le dragon une preuve que la magie existe. Comment pouvaient-ils en venir à de telles conclusions ? Il n'y avait rien de magique ou de merveilleux dans se qu'elle avait vu au mariage. Rencontrer un reptile géant cracheur de feu n'était vraiment pas comparable à un accident de voiture. Parce que le dragon n'avait fait aucune victime pour l'instant, elle ne devait pas s'en inquiéter ? Le mot clef de cette phrase était 'pour l'instant'.
La surveillante laissa de côté ce sujet pour ne pas raviver ces récents cauchemars. Elle préféra parler du fait que de croire en la magie n'apporterait que des déceptions et de l'amertume aux orphelins. Un sujet qu'elle maîtrisait beaucoup mieux. On sentait dans son attitude qu'elle défiait Owen d'oser remettre ses méthodes en doute. L'ancienne ombre était bien loin de s'imaginer que son confrère relèverait ce défi. Adora s'attendait à fixer un regard absent, comme l'ancien marchand de sable le faisait toujours quand il écoutait un discours un peu trop long. Au lieu de cela, son interlocuteur pissa les paupières pour lui prouver que ce soir le dialogue sera différent.
- J'étais un orphelin et je m'en suis bien sorti, un homme m'a tendu la main et c'est lui qui m'a appris à rêver, alors que mon père ne représentait que peur.
La surprise de cette révélation fut rapidement remplacé par de l'envie et de la jalousie. Elle n'avait pas eu la chance d'avoir une main secourable. Personne n'était venu. Son expression se renfrogna alors que le surveillant poursuivait avec plus de conviction :
- Personne ne devrait avoir peur, tu veux que les enfants survivent, comme tu as dû survivre, toi, moi je veux seulement qu'il vive. Ce n'est pas parce que tu ne crois pas aux fins heureuses, qu'elle n'existe pas, laisse les choisir s'ils veulent y croire ou non, ce n'est pas à nous de le faire pour eux.
"Bien sûr que les fins heureuses existent..." Répliqua-t-elle avec tout le mordant dont elle était encore capable. "Et lorsque les enfants en verront encore et encore se réaliser juste sur leurs nez, inaccessible, de l'autre côté d'une fenêtre... Cette douleur... elle sera bien plus vive que tout se que je pourrais leur faire subir."
Elle parla plus pour elle que pour une éventuelle oreille attentive, ce qui n'empêchait pas de croire fermement chacune des paroles prononcées. Plus jeune, Adora avait vu des centaines de fins heureuses se produirent. Des autres orphelins se faire adoptés. Des scènes de famille chaleureuses qu'elle ne pouvait voir qu'à travers une fenêtre pendant ses escapades hors de l'orphelinat. La surveillante en était venue petit à petit à la conclusion que ce genre de chose ne lui arrivait jamais. Si son confrère émit un commentaire, elle n'y fit pas attention, plongé qu'elle était dans ces souvenirs douloureux, elle ne s'attendait pas vraiment à recevoir de réponse. De toute façon, ce débat était sans fin. Ils avaient deux visions opposés du monde. Si Owen voulait rester dans son petit monde imaginaire, grand bien lui fasse !
- Et si tu m'accompagnais dans le jardin ?
Le retour de la timidité d'Owen, lui qui venait de lui sortir un discours plein de détermination, l'étonna. C'était à son tour de se comporter différemment que d'habitude. Après la petite révolte que lui avait faite son confrère, en tant normal, l'ancienne ombre se serait précipitée vers cette faiblesse soudainement apparente. Cela avait toujours été sa manière d'agir : mettre en évidence une faille dès qu'elle en voyait les prémisses. Or, ici, parce qu'Owen s'était montré courageux, elle n'osait faire un geste qui lui redonnait du poil de la bête alors qu'il semblait être revenu normal.
"Pourquoi pas."
Au lieu de lui envoyé une nouvelle pique acide, Adora accompagna sa réponse d'un haussement d'épaules dans une attitude mi-agacée mi boudeuse, comme si elle avait autre chose à faire que de le suivre dans le jardin. Pourtant, elle se dirigea vers la sortie. Elle n'arrivait pas à décroiser les bras, toujours sur la défensive malgré la fraîcheur de la nuit qui l'apaisait doucement tout en la maintenant réveillé malgré ses maigres heures de sommeils. Elle ne faisait plus attention à Owen. En fait, elle se forçait à se que son regard ne se porte pas dans sa direction. Le comportement de son confrère l'avait déstabilisé. Ne pas savoir si tout était redevenu normal ou si son confrère allait lui tenir à nouveau tête était très désagréable comme sensation.
Son regard ne se leva par vers les étoiles. Il y avait longtemps qu'Adora n'était plus une rêveuse, qu'elle ne laissait plus ses pensées vagabonder ou qu'elle ne voyait plus des formes curieuses dans les nuages. 'Quand on prie la bonne étoile ?' Tu parles d'une chanson ridicule ! Pour elle, les étoiles étaient juste des étoiles. Des lumières a des millions de kilomètres de là, indifférentes aux vœux qu'on pouvait formuler en les regardant.
Adora préféra reporter son attention vers l'orphelinat, plus précisément vers une certaine fenêtre. Ses yeux se plissèrent alors qu'elle suivait du regard le parcours de la corniche. Dire qu'owen avait osé sourire lorsqu'elle lui avait dit qu'Aiden avait failli se casser le cou en empruntant ce chemin instable. Elle était bien placé pour savoir a quel point cette corniche pouvait se montrer capricieuse et grinçante au moindre faux pas. Lorsqu'elle avait eu l'âge d'Aiden, Adora avait emprunté de nombreuses fois ce même chemin pour échapper à l'emprise de l'orphelinat le temps d'une nuit. Et puis ? Qu'est-ce qui avait changé ? Un nouvel agacement la parcourut. Elle savait très bien la réponse à cette question ! Pourquoi se la reposer maintenant ?
"Ah ! Maintenant c'est moi qui joue les muettes. Vraiment... quelle ironie." Plaisanta-t-elle soudainement alors qu'elle prenait conscience du silence qui s'était installé sans qu'elle n'ait vraiment cherché à le faire.
Elle trouvait cette situation tellement ridicule qu'un léger lire (aussi bref que surprenant) franchit ses lèvres.
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Sam 19 Juil - 11:50
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
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Adora avait perdu cette petite étincelle d'espoir, celle d'une histoire heureuse, elle pensait que cela n'arrivait que pour les autres. Il se l'imagina enfant, à la fenêtre de l'orphelinat espérant être adopté et voir un autre enfant partir avec une famille. Était-ce cet événement qui l'avait rendue si haineuse ? Il n'y avait-il eu personne pour lui apprendre à rêver, à voir la douce lumière, le jeune homme voyait réellement sa collègue différemment, elle n'était pas le monstre sans coeur qu'il s'était imaginé.
Était-il trop tard ? Pouvait-il rien faire pour la ramener sur le bon chemin ? Son optimiste sans failles, le poussa à agir, même si l'idée qu'il avait en tête semblait bien ridicule, il la voyait déjà lui rire au nez face à sa proposition. Et pourtant, il osa lui demander de l'accompagner au jardin, il avait prononcé cette phrase d'une voix incertaine, baissant les yeux pour ne pas lui faire face, sa timidité avait repris le dessus. La force qu'il avait faite preuve pour lui faire face avait disparu, rien d'étonnant pour le coup cela n'avait rien à voir avec des convictions pour l'éducation des orphelins, non si elle le suivait, c'était la preuve qu'une part d'elle n'était pas mauvaise et surtout, il ne savait pas ce qu'il allait bien pouvoir lui raconter. De toute façon, il était trop tard pour revenir en arrière et cela serait étonnant qu'elle accepte de le suivre au jardin.
"Pourquoi pas."
Il releva la tête, étonné, il ne s'y attendait réellement pas. Au moment que ses yeux s'étaient posés sur elle, il l'avait vu hausser les épaules d'un air qu'il n'arrivait pas à déterminer, entre boudeur et agacement. Comme-ci, c'était une corvée d'aller au jardin. Mais bon, il ne fit aucune remarque, c'était déjà un miracle qu'elle se dirige vers la porte qui menait à l'extérieur.
Owen aimait la fraicheur de la nuit et surtout le jardin, un refuge qui s'employait à aller chaque soir de travail durant sa pause de deux heures. Oui, il ne faut pas croire qu'il dormait à l'orphelinat, il n'était pas payé pour piquer un petit roupillon, non une liste de tâches lui était accordé, beaucoup de tâches ménagères plus simples à exécuter quand tous les enfants ne traînaient pas dans les couloirs. Bon bien sûr, Owen restait Owen et il lui arrivait souvent de piquer de nez, mais jamais trop longtemps vu que chaque fois un enfant différent venait le secouer pour qu'il continue son travail, de vrais petits gardiens.
Alors qu'il s'installa sur sa chaise, pour être bien à l'aise pour regarder les étoiles, il vit le regard d'Adora se tourner vers la fenêtre d'Aiden. Qu'est-ce que le garçon avait bien pu lui faire ? Avait-il réussi à la faire douter de son comportement envers les enfants ? Une tâche que lui-même semblait avoir échouée. Comme souvent auprès de l'ancien marchand de sable, le silence s'installa et sa collègue s'en remarqua.
"Ah ! Maintenant c'est moi qui joue les muettes. Vraiment... quelle ironie."
L'entendre plaisanter et même rire le fit sourire, c'était bien la première fois qu'il avait eu l'occasion de partager ce genre d'instant avec elle. Étonnamment, c'était la preuve qu'Adora pouvait être heureuse si elle le souhaitait. Prenant ce changement de comportement comme un signe, il lui montra l'autre chaise près de lui, l'invitant ainsi à le rejoindre, puis il leva la tête vers les étoiles, le ciel était bien dégagé et l'étoile de berger brillait très fort. Owen aimait se souvenir qu'à l'époque, les gens se guidaient à elles et il en avait même parlé un soir à tous les enfants, assis face à lui, ils avaient tous passé la nuit à la belle étoile et le marchand de sable s'était fait taper sur les doigts par Carmen. D'un air songeur, comme hypnotisé par la lumière du croissant de lune, il se laissa aller à une confidence que seule Beccyconnaissait.
- Rien n'est plus beau que la vue des étoiles, je me confiais à elle quand j'étais petit du rebord de ma fenêtre, tandis que mon père titubait en hurlant dans la maison.
La vie avec un père alcoolique n'avait jamais été facile, c'était atroce à penser, mais sa mort fut une libération. D'accord, il en avait été très triste, il s'agissait tout de même de son père, mais au moins, il ne recevait plus de harcèlement moral, enfin les dégâts étaient déjà faits, Owen s'était réfugié dans une coquille de silence et il lui avait fallu beaucoup d'années pour pouvoir en sortir. Il avait souvent peur que les petits orphelins souffrent comme il avait souffert dans son enfance.
- Si j'avais les moyens, j'emmènerais tous ses enfants loin de l'orphelinat pour leur donner une vie meilleure.
Carmen et ses autres collègues étaient des monstres, oui même Adora n'avait pas le mérite de rendre les enfants heureux et pourtant, il repensa à ce qu'elle avait dit à propos d'Aiden et à sa façon de regarder sa fenêtre, reportant le regard vers elle, il lui demanda :
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Lun 21 Juil - 22:32
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
ஃ Pourquoi avait-elle accepté de sortir dans le jardin ? C'est vrai que l'air frais de la nuit la réveillait un peu et chassait les images du dragon venant de son cauchemar. Mais, d'un autre côté, il y avait Owen. Son confrère qui avait des méthodes à l'opposé des siennes. D'un côté, lorsqu'elle le voyait sourire, Adora avait envie de lui jeter le premier objet à sa portée en pleine figure. Et puis d'un autre côté... D'un autre côté, elle essayait de ne pas y penser. Cette conclusion et le silence qui s'installa la fit rire tant tout cela semblait ridicule. L'ancienne ombre n'avait même pas remarqué que son confrère s'était installé sur une chaise et qu'une chaise vide n'attendait qu'elle. Veillant à toujours garder les bras croisés pour montrer sa réticence, elle s'installa toute de même à la place que lui indiquait le marchand de sable.
- Rien n'est plus beau que la vue des étoiles, je me confiais à elle quand j'étais petit du rebord de ma fenêtre, tandis que mon père titubait en hurlant dans la maison.
Devant ces paroles, Adora regarda à son tour les étoiles. Elle plissa les yeux dans un effort de voir ce que son confrère voyait en ces points lumineux lointains. Pour elle, ce n'était rien d'autres que des étoiles. L'époque où elle confiait ses vœux aux étoiles était révolue depuis longtemps. Les étoiles se moquent des voeux des enfants ou des secrets qu'on leur confiait, ce ne sont que des soleils dont certain était mort depuis peut-être des années alors qu'on percevait encore leur scintillement.
"Je ne vois pas ce que tu vois. Pour moi, c'est juste des étoiles." Commenta-t-il.
Si Owen espérait recevoir de la compassion de la part de l'ancienne ombre, il avait frappé à la mauvaise porte.
- Si j'avais les moyens, j'emmènerais tous ses enfants loin de l'orphelinat pour leur donner une vie meilleure.
"Vraiment ?" Ne put-elle s'empêcher de répondre sur un ton moqueur.
Elle essayait d'imaginer cet étrange tableau. Un Owen endormit entouré de centaines enfants de tout âge. Inutile de dire qu'elle trouvait une telle idée aussi saugrenue que ridicule. Bizarrement, plutôt que de continuer sur une remarque acide afin de détruire le projet utopique de l'ancien marchand de sable, elle garda le silence. Il fallait dire que la suite la surprit totalement.
- Tu n'as jamais pensé à adopter ?
Adora décida enfin à tourner la tête vers son confrère.
"Moi ?"
Son expression sonnait comme quelqu'un qui voyait son secret découvert. Comment Owen avait-il fait pour deviner ? Alors que ce n'était rien d'autre qu'une petite pensée qui lui était venu pendant qu'elle réfléchissait à la punition parfaite pour Aiden. Car pour l'ancienne ombre, cela ne pouvait être qu'une punition. Qui voudrait être adopté par elle ? Un tel geste sonnait comme la preuve ultime que les fins heureuses n'existaient pas.
"Non." Son regard se fit fuyant alors qu'elle chipotait à une mèche de ses cheveux. Tout d'un coup, l'idée d'adopter semblait réveiller en elle une crainte très ancienne. "Non."
Le mensonge n'était pas convaincant. Un agacement la gagna alors qu'elle le réalisait. D'ordinaire, elle était meilleure menteuse que cela. Elle s'avoua vaincu avec un soupir résigné et en levant les yeux au ciel.
"Bon d'accord. En fait, je ne sais pas." Dit-elle finalement. Elle poussa un nouveau soupir avant de poursuivre. "Aiden... il est tellement... Ah, je ne sais pas. Parfois, il me fait penser à moi quand j'avais son âge. Dans ces moments là, j'ai envie que son histoire se termine différemment de la mienne. Je n'ai pas envie qu'il passe par là. Et puis, la minute d'après, il fait un geste agaçant ou dit quelque chose d'incroyablement culotté. Ce qui me donne envie de l'étrangler !" Conclut-elle en mimant de resserrer ses mains autour d'un cou imaginaire. Elle interrompit sa gestuelle. "Tu sais se qu'il a osé me demander ce soir ?" Demanda-t-elle en se tournant vers Owen dans une attitude outrée. "Une histoire qui fini bien ! A moi ! Tsss... Quel gamin insolant !"
En parlant d'insolence, le petit discours d'Owen lui revint instantanément en mémoire. Elle eut une mine pensive avant de reprendre la parole.
"En vérité, c'est ton portrait craché. C'est pour çà qu'il m'agace autant." Conclut-elle comme si elle venait de résoudre une énigme qui lui torturait l'esprit depuis des mois.
Le regard sévère d'Adora inspecta l'ancien marchand de sable. A croire qu'après avoir prononcé cette théorie, elle cherchait à lister les ressemblances entre le surveillant et l'orphelin. C'est alors que ses yeux s'emplirent contre toute attente d'une pinte de malice. Elle qui parlait de similitude entre Aiden et Owen ne se rendait pas compte que le mince sourire espiègle qu'elle affichait maintenant était le portrait craché de celui qu'avait parfois l'ancien enfant perdu.
"Vous devriez faire attention vous deux." Commença-t-elle. "Si vous m'énervez trop, je dresserais mes chats pour qu'ils vous attaquent. J'ai une véritable armée chez moi, tu sais !"
Une menace qu'elle avait dit de nombreuses fois aux enfants les plus jeunes pour les terroriser quand ils se montraient trop désobéissants. Sauf que là, elle plaisantait. C'était vraiment étrange. Plaisanter avec Owen. Son confrère qu'elle détestait le plus, celui qui zappait tout son travail à chaque nuits. Ils ne s'étaient jamais parler sur un ton aussi léger. D'ailleurs, ils n'avaient jamais clairement eu une conversation aussi longue. Quelque chose lui soufflait que ce genre de situation était une hérésie. Ils étaient trop différents. Carrément des opposés. Pourtant, il se dégageait également de cette discussion une impression naturelle qu'elle n'arrivait pas à clairement définir. ஃ
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Jeu 24 Juil - 20:30
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
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Une nuit étoilée au-dessus de leurs têtes, Owen se trouvait auprès d'Adora, une femme à laquelle il n'avait jamais réellement parlé avec ce jour. Un contexte très romantique, celui de regarder des étoiles ensemble. Sauf, que pour les deux collègues, c'étaient différents, ils apprenaient seulement à se connaitre et l'ancien marchand de sable découvrait une facette qu'il pensait impossible chez adora, elle ne possédait pas qu'un coeur obscur. Il avait cette envie de lui faire découvrir son monde, qu'elle comprenne le malheur des orphelins, rêvait-il de s'en faire une alliée ? Même en grand optimiste qu'il était, il ne fallait pas exagérer. Il espérait seulement qu'elle se montre moins cruelle envers les enfants et pourquoi les aider à avancer dans la vie sans crainte. N'était-ce pas leur rôle ? De veiller sur eux ?. En voyant Adora si concentrer sur la fenêtre qui donnait dans la chambre d'Aiden, le jeune homme se posait une question à son sujet. Avait-elle un jour pensé à adopter ?
"Moi ?"
Vu qu'il la regardait, il remarqua à son expression qu'elle y avait déjà pensée. Surement n'osait-elle pas lui avouer par peur qu'il découvre ses failles ? Il attendait calmement qu'elle lui parle franchement, sans dire un mot, il ne fallait pas oublier que c'était une de ses spécialités.
"Non. Non."
Elle fuyait son regard, chipotant une mèche de ses cheveux. Il ne la forçait en rien, si elle avait envie de se confier qu'elle le fasse, autrement, ils pouvaient continuer de regarder les étoiles dans le silence. Ses yeux ne quittaient pas son visage, il n'y a même pas quelque mois, il n'aurait pas osé lui parler, ni même la regarder. Mais beaucoup de choses avaient changés. Adora, soupira et leva les yeux au ciel, Owen lui n'avait pas bougé, la laissant avancer petit à petit, comme on traitait un animal apeuré.
"Bon d'accord. En fait, je ne sais pas.Aiden... il est tellement... Ah, je ne sais pas. Parfois, il me fait penser à moi quand j'avais son âge. Dans ces moments là, j'ai envie que son histoire se termine différemment de la mienne. Je n'ai pas envie qu'il passe par là. Et puis, la minute d'après, il fait un geste agaçant ou dit quelque chose d'incroyablement culotté. Ce qui me donne envie de l'étrangler ! Tu sais se qu'il a osé me demander ce soir ? Une histoire qui fini bien ! A moi ! Tsss... Quel gamin insolant !"
Il ne pouvait s'empêcher de sourire face à cette histoire, du vrai Aiden, un petit chenapan a laquelle lui-même était très attaché. Cet enfant était différent des autres, savoir qu'Adora avait pensé à l'adopter, l'avait vraiment surpris, mais si l'expression deuxième chance existait, il y avait bien une raison. Entre tous les enfants, il n'y avait qu'Aiden d'assez butée pour tenir tête continuellement à Adora.
"En vérité, c'est ton portrait craché. C'est pour çà qu'il m'agace autant."
Ouvrant grand les yeux, il ne s'attendait pas non plus à entendre ses mots. Aiden lui ressemblait ?! Cela ne semblait pas possible, il n'avait aucun lien de parenté, hormis si Robin avait mis une femme enceinte durant sa jeunesse, mais connaissant son frère et vu la façon dont il s'était occupé de lui, il n'aurait pas laissé son enfant à l'orphelinat. Le regard sévère d'Adora fit vite remplacer par des yeux emplis de malice, un regard familier et surtout inconnu chez la jeune femme.
"Vous devriez faire attention vous deux. Si vous m'énervez trop, je dresserais mes chats pour qu'ils vous attaquent. J'ai une véritable armée chez moi, tu sais !"
Il affichait un visage radieux, le sourire ne l'avait pas quitté et cela se voyait que la plaisanterie avait fait son effet sur lui. Attaqué par des chats, cela pouvait être dangereux et comique à la fois. Elle était si différente de celle qu'il avait croisé dans les couloirs tant d'années, pourquoi ne le remarquait-il que maintenant ? Passant sa main dans ses cheveux, il exprima avec une certaine fierté.
- Il adorable, je suis sûr que si tu lui montrais celle que je vois ce soir, il t'adorerait.
Si Aiden était son portrait cracher comme elle le disait, il ne se trompait pas, lui pourrait lui donner une deuxième chance si du moins, elle restait toujours ainsi et non la femme terrifiante, car si c'était cette femme qui voulait s'occuper du petit garçon, il était hors de question qu'il laisse faire, il l'aimait beaucoup trop pour le voir se faire torturer et pour cette enfant, Owen serait capable de tout. Voulant connaitre le fin fond de l'histoire et surtout la prévenir, il lia ses deux mains avant de dire :
- Si tu penses pouvoir lui donner l'amour qui mérite, tu pourrais tenter ta chance, mais c'est de l'amour qu'il faut offrir et non de la peur.
La regardant droit dans les yeux, il voulait tellement croire en elle, penser qu'elle ne ferait plus jamais de mal aux orphelins, mais au-delà de ses yeux, il apercevait toujours cette obscurité qui semblait l'attirer, tel le noir qui réclame la lumière. Et se devait d'essayer, il se devait de la faire espérer et comme des paroles sorties de son âme, il prononça :
- Tu pourrais faire une bonne mère, si tu arrivais à ouvrir ton coeur.
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Ven 1 Aoû - 10:44
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
ஃ Adora n'aurait jamais imaginé qu'une conversation avec Owen se passerait sur un ton aussi détaché. En fait, avant ce soir, elle n'aurait jamais imaginé avoir un jour une conversation tout court avec l'ancien marchand de sable. Et si quelqu'un soulignait le 'romantisme' du cadre dans lequel se déroulait cette discussion, cette personne se serait prit un coup de poing dans la figure ou, au minimum, subirait le rire acerbe de la surveillante. Evoquer l'adoption avait fait perdre un peu de son mordant, glissant dans le terrain de l'incertitude. Le culot dont avait fait preuve Aiden en lui demandait une histoire se terminant bien était aussi vexant qu'impressionnant. Comment pouvait-on vouloir étrangler et protéger la même personne ? C'était paradoxale et pourtant définissait parfaitement se qu'elle ressentait pour l'orphelin, ne sachant si elle voulait détruire totalement ses rêves ou bien, au contraire, lui éviter les blessures que lui avait laissé sa propre expérience d'orpheline.
En voyant le sourire d'Owen face à cette anecdote d'histoire, la surveillante eut aussi une envie de l'étrangler mentalement pour lui faire ravaler son amusement. Au moins, il ne lui avait pas demandé si elle était arrivée à relever un défi si différent de ces histoires habituelles. Cette pensée lui fit réaliser une chose : Owen et Aiden se ressemblaient beaucoup trop, c'est pour çà qu'ils étaient aussi agaçant l'un que l'autre. Son interlocuteur sembla surprit de cette comparaison pourtant, pour Adora, maintenant qu'elle l'avait réalisé, tout s'expliquait.
Elle glissa avec malice que les deux garçons devraient faire attention à son armée de chat qu'elle pourrait dresser contre eux. Une menace qu'elle destinait d'ordinaire aux jeunes orphelins se risquant dans leur première fugue. Mais imaginer Aiden et Owen pourchasser par des chats dans toute la ville était plus drôle que terrifiant. Elle aurait pu rire de cette image mentale qui s'imposait à son esprit si la conversation n'était pas revenue au sujet de l'ancien enfant perdu.
- Il adorable, je suis sûr que si tu lui montrais celle que je vois ce soir, il t'adorerait.
La surveillante retint un sourire sarcastique et toute la malice qui était apparu dans son regard avait disparu aussi rapidement qu'elle était apparue. Adorable n'était pas vraiment le premier mot qui lui venait à l'esprit en pensant à l'orphelin. Plutôt... Affreusement rêveur, horripilant, sans gêne, impudent, tête de mule et d'autres qualificatifs peu glorieux de ce genre qui correspondait bien mieux à la frimousse d'Aiden. Du moins, de son point de vue.
- Si tu penses pouvoir lui donner l'amour qui mérite, tu pourrais tenter ta chance, mais c'est de l'amour qu'il faut offrir et non de la peur.
Adora voulait détourner le regard et en même temps, s'en sentait incapable. Les yeux d'Owen avait quelque chose... elle n'arrivait à le définir. Envoutant ? Certainement pas ! C'était juste... étrange d'y voir quelque chose qu'elle ne pensait voir dans le regard de quelqu'un : qu'on croyait en elle. Si déroutant qu'elle en oubliait de refaire son petit discours sur la peur. Pourtant, elle le pensait toujours. La peur était nécessaire et bien plus efficace que l'amour ou d'autres sentiments soi-disant positif mais qui revenait à mettre du sel sur une blessure lorsque les moments euphoriques étaient passés.
- Tu pourrais faire une bonne mère, si tu arrivais à ouvrir ton coeur.
En entendant le mot 'mère', Adora se leva vivement de sa chaise comme si elle venait d'être piquée par un moustique. Owen venait de lui faire réaliser que si elle menait son projet jusqu'au bout, elle deviendrait la mère adoptive d'Aiden. Cela semblait idiot ou naïf, mais elle n'avait jamais fait le rapprochement entre ces deux faits. L'ancienne ombre avait l'impression de sentir une boule de tension se former sauf qu'elle était incapable de dire si elle se situait dans sa gorge ou son ventre. Peut-être les deux à la fois... qui sait ? Mère. Ce simple mot semblait avoir réveillé une ancienne crainte qui menaçait de la submerger. Elle devait se lutter pour ne pas de nouveau répéter 'non, non, non' en boucle devant l'ancien marchand de sable. Elle ? Devenir une mère ? Non. Impossible. Impensable, même. Jamais.
Elle ignorait que cette peur était aussi virulente parce qu'elle faisait écho à un événement de son ancienne vie, lorsque l'ancienne ombre avait apprit qu'un bébé grandissait dans son ventre. Pour la surveillante, ces pensées paniquées qu'elle peinait à maîtriser semblaient venir de nulle part comme si cette perspective terrifiante était restée tapie dans son esprit en attendant son heure pour prendre le contrôle de son cerveau. Le paralyser devrait-elle plutôt dire. Adora se força à faire un ou deux pas dans l'herbe et à prendre une grande respiration. Soudainement, elle avait envie de s'enfuir et de ne plus jamais revenir ici. Elle avait l'impression qu'elle ne pourrait plus croiser le regard de son confrère ou encore celui d'Aiden sans que cette horrible pensée ne revienne envahir son esprit. Comme si cette constatation dérangeante allait rester tapie entre les murs de l'orphelinat, n'attendant qu'un moment de faiblesse de sa part pour revenir la hanter.
"Je suis une personne horrible." Déclara-t-elle en levant ses yeux vers les étoiles. Tout plutôt que de croiser le regard de son confrère.
Il n'y avait aucune pointe de tristesse, encore moins de regret, dans sa voix. Adora avait plutôt dit sa phrase avec la même certitude qu'on emploierait pour affirmer que le ciel était bleu. Un fait incontestable. Une certitude absolue.
"Que j'adopte quelqu'un, çà ne peut être qu'une punition." Continua-t-elle. Cette fois elle était plus pensivement, moins certaine de son affirmation. "La plus cruelle des punitions." Evasive, il était impossible de savoir si la punition dont elle parlait s'appliquait pour l'adopté ou l'adoptant. Elle osa enfin jeter un regard en arrière à la fois vers l'orphelinat et vers Owen. "Non ?" ஃ
Sujet: Re: Fermer les yeux sur ce qui nous ronge Mar 5 Aoû - 15:39
Fermer les yeux sur ce qui nous ronge
Adora & Owen
On a parcouru le chemin, on a tenu la distance et je te hais de tout mon corps mais je t'adore, encore.
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C'était tout de même étrange, une part de lui craignait la noirceur d'Adora et l'autre semblait être attiré par elle. Il ne la voyait plus comme la méchante surveillante de l'orphelinat, non, il avait perçu un coeur tourmenté et apeuré, un coeur qui pourrait être bon et aimant, il en avait la certitude. La regardant droit dans les yeux, il voulait lui faire comprendre qu'elle pouvait espérer devenir une bonne mère, mais surtout qu'elle pourrait l'être si elle ouvrait son coeur. C'était risqué pour Aiden, il n'avait pas envie de le voir souffrir, mais pour une raison inconnue, il essayait de croire en elle et se disait qu'elle avait le droit à une deuxième chance, il n'y avait pas de meilleur gamin pour lui apprendre à aimer.
Lui faisant part de son avis à haute voix, il fut surpris de la voir se lever d'un bond. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Owen resta en retrait, préférant la laisser reparler en première, puis il pouvait bien voir qu'elle était trompée. Avait-elle mal pris ce qu'il avait dit ? Ne croyait-elle pas être une bonne mère ? Ou alors avait-elle trop peur d'ouvrir son coeur ? Cette femme était une énigme légèrement lunatique. Il ne savait plus sur quel pied danser auprès d'elle, mais sa patiente naturelle le poussa à rester près d'elle et à attendre qu'elle se confie ou non. Celle-ci fit quelques pas dans l'herbe tout en prenant une grande aspiration. Le silence s'était installé durant quelques minutes, avant qu'elle ose s'exprimer.
"Je suis une personne horrible."
La certitude qui sonnait dans sa voix donna des frissons à Owen. Elle lui aurait dit cela il y a quelques semaines, il se serait retrouvé dans l'incapacité de la contredire, car vu ses actions avec les orphelins, il y avait aucun doute, qu'elle n'était pas simplement horrible, mais terrifiante. Sauf qu'à présent, c'était différent, il avait compris qu'il y avait de l'espoir de la ramener vers la lumière, de faire disparaître cette lueur de malfaisance dans son regard, tout du moins, il espérait. Adora regardait les étoiles et lui continuait de l'observer.
"Que j'adopte quelqu'un, çà ne peut être qu'une punition."
Cela se voyait qu'elle essayait de se persuader, qu'elle ne voulait pas mettre tous ses principes à la poubelle. Il se disait qu'à sa place, il serait sans doute dans le même état d'incertitude, ce n'est jamais facile de réaliser qu'on n'est pas réellement la personne qu'on montre aux autres. C'était comme-ci Adora n'avait connu que punition, à tel point qu'elle pensait l'être pour tout le monde, ouai Owen l'avait compris dans ce sens-là. Bon, il est vrai que cela pourrait être aussi un calvaire pour l'enfant adopté, mais il ne pouvait pas s'imaginer qu'elle avait pensé adopter seulement pour apporter une torture supplémentaire, non ce n'était pas humain, il n'y aurait qu'un monstre qui pourrait avoir cette idée.
"La plus cruelle des punitions. Non ?"
Elle le regardait enfin, ainsi que l'orphelinat. Cette envie de la rassurer ne l'avait pas quitté, il ne voulait pas qu'elle se sente abandonner, il ne souhaitait pas qu'elle redevienne sa méchante collègue, non il ne voulait qu'elle reste que la Adora qu'il avait découverte ce soir, c'était certainement un peu égoïste, mais ne plus être seul pour lutter pour les enfants, serait très favorable. Le doux rêveur voyait déjà très loin, mais c'est ce dont il était fait, d'espoir.
- Pas forcément...
Il se leva et s'approcha d'elle. Plongeant les yeux dans les siens, il prit sa main. Voulant crée une connexion entre eux, lui faire passer le message qu'il croyait en elle. Mais il se passa une chose bien différente, certes, il y eut bien un lien qui se forma, mais bien plus fort qu'il aurait pu l'imaginer.
- Au lieu d'écouter tes peurs, écoute seulement ton coeur, il te guidera.
Ses paroles lui semblaient avoir été murmurées, pourtant, il l'avait dit d'un ton normal. Tenir sa main et ne pas pouvoir quitter ses yeux, le troublait, c'était comme un écho du passé, un appel lointain qui le poussait à se rapprocher. Il ne pouvait lutter contre lui-même et se laissant aller, il vint effleurer ses lèvres avec douceur. Il avait l'impression d'être possédé par une personne qui aimait Adora, ce baiser le faisait souffrir, comme un coeur brisé, il ignorait que ce sentiment lui venait de son passé. S'éloignant de ses lèvres, son regard se changea, il n'en revenait pas, qu'est-ce qui s'était passé ? Ne lui laissant pas le temps de réagir, il tourna les talons pour retourner dans l'orphelinat. Il avait besoin d'y voir plus clair, ce baiser remettait son avenir en doute et surtout son histoire avec Vanny. ஃ