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L'histoire se déroule en Octobre 2013.

« Il parait que les personnes âgées se mettent à rapetisser et se tasser
avec le temps. Je ne pensais pas que cela vous arriverait si vite. »
par Ally Brynhild dans À force, cette baraque va finir par s'effondrer

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 [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize

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MessageSujet: [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize   [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize Icon_minitimeVen 24 Jan - 15:09




 
 
 

Free from the lies

Le monde extérieur pouvait juste jeter un coup d'œil curieux à travers les rideaux du restaurant, ignorant que dans les sous-sols, une petite colonie se battaient pour une certaine somme. Avec autant d'argent, je pourrais m'acheter au moins trois jeux, mais pour ça, je dois avoir l'autorisation de me battre comme eux. Ce qui, croyait moi, n'est pas pour aujourd'hui. En bas, on n'y tolérait ni imagination, ni sensibilité, le seul art autorisé était les os brisés, le sang incrusté dans le sol et les prises de Kung Fu. Pas étonnant que Violet était la meilleure dans ce domaine. Outre son inépuisable vitalité, elle possédait au plus haut point, le sens des responsabilités et affichait une froideur détachée dans son travail. Elle éprouvait aucune compassion pour les types qui se mesurait à elle, elles les écrasaient sur le sol comme des insectes. Était-elle capable de passion ? Du moins, de la passion pour nous, pauvres petits humains ? C'était possible, mais elle le cachait vraiment bien.

Je me détournai des chaises de la cuisine et me plongeai dans la contemplation de mon jeu vidéos, avec bien sûr, un petit repas appétissant. L'attente était extrêmement longue, j'avais l'impression d'être assis depuis des heures, je ne sentais même plus mon postérieur. En plus, être seul dans une cuisine, sans aucun bruit, mis à part des hurlements qui provenait du sous-sol, c'était flippant. J'ai oublié de préciser pourquoi j'attendais ? Jude et moi, on avait été désigner pour faire le ménage dans après les combats. Après un Chifumi corsé, Jude avait gagné et donc, c'était à moi de tout remettre en ordre et me faire passer pour une femme de ménage. Notre larbin habituel était soi-disant malade, bien évidemment, un soir où le club se réunissaient. Mon repas finit, je commençais à entendre des mouvements dans l'escalier, ils avaient enfin fini ?  

Le sang, c'est ce qui me dégoûtait le plus dans les combats. Je ne connaissais personnes qui pouvaient aimer le sang, sauf les suceurs de sang, les cannibales et bien sûr, Sky. Il n'y a que lui qui voulait devenir médecin et qui était capable de faire couler le sang de ses adversaires, s'il continuait comme ça, il deviendrait le nouveau tueur au puzzle de Saw. Étudié la médecine pour pouvoir faire le plus de dégât, visible ou non. En plus, Saw et Sky ont les mêmes nombres de lettres et commencent par S. Enfin bref, le sang avait une odeur insoutenable, comme-ci que des cadavres s'entassaient dans le placard. On les ensevelirait plus tard dans une fosse qu'on creuserait derrière le restaurant ou alors, nos nems aux poulets se transformeront en nems à la viande d'humain. Ça serait vraiment de mauvais goût, quoique ? Après tout, si Hannibal pouvait engloutir un homme entier, c'est que ça devait être mangeable.

Balaie, Serpillière, seau, produit de nettoyage, eau de javel, qu'est-ce qui me manquait ? Ah oui, les gants. Selon Jude, ils sont extrêmement importants pour éviter d'avoir des mauvaises odeurs sur les mains ou les abîmés, je crois même qu'il y avait quelque chose sur les ongles ou du vernis, je ne sais plus. Elle dit toujours énormément de chose, que la plupart du temps, je fais l'autruche. Les membres de notre club secret sortaient du restaurant, la petite cloche se fracassait plusieurs fois contre la porte en bois du restaurant. J'entendais deux types maugréer des insultes, mais qui étaient le destinataire d'autant méchanceté ? Peu importe, ils étaient sortis et j'allais bientôt pouvoir m'affaler dans mon lit. Pourquoi devait-il toujours se battre le soir et à des heures pas possibles ? Pensaient-ils aux personnes qui doivent passer derrière eux ? Tirant toutes les armes des femmes de ménage, je me traînai dans les escaliers. L'odeur de la sueur mélangée aux sangs inondaient mes narines, c'était une immondice et évidemment, il n'y avait pas de fenêtre pour aérer. Arrivé en bas, je me rendis compte que Violet était encore là. Je ne voyais pas son visage, seul son dos était visible. Je posais tous ces machins, trucs, bidules sur le sol et je commençais à ramasser ce qui traînait sur le sol. Une serviette tachetée de sang était sur le banc, en relevant la tête, je lançai enfin la conversation avec elle.


- Alors, combien de pauvres types tu as dépouillé ce soir ?

Ce sous-sol était à lui tout seul un voyage dans le temps, cette tache de sang sur la serviette venait de ... je ne sais pas de qui, mais c'était historique. Chaque égratignure sur le sol provenait d'un combat mémorable, cette odeur venait de chaque combattant. Oui, c'était un voyage sensoriel et puis, elle était là. À sa simple vue, elle provoquait un voyage dans mes rêves les plus fous !div>

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MessageSujet: Re: [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize   [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize Icon_minitimeLun 27 Jan - 23:46



Little white lies now in flame

De toutes parts les hurlements résonnaient dans la pièce sombre et froide. Le sous-sol était plein des combattants qui ne jouaient pas le tour et qui formaient un cercle autour de moi. De moi et de mon adversaire. Nos noms scandés en rythme, comme une litanie presque une ode aux coups que nous échangions. La violence de cette poésie m'était familière. C'était là que je m'épanouissais depuis bien longtemps, dans la cave du restaurant familial. Arène libératrice de frustration. L'odeur de sueur et de sang emplissait mes narines de son parfum âcre et légèrement écœurant. Si je regardais autour de moi je verrais sur les visages de mon public la même expression féroce et satisfaite que j’arborais mais je ne lâchais pas mon ennemis des yeux. Dehors nous étions serveurs, professeurs, pompiers ou bien vendeurs. Mais ici nous étions des animaux en cage n'attendant que notre tour pour étriper le voisin.

J'aurais dû me sentir coupable d'aimer cela. Frapper gratuitement, blesser pour le plaisir, vaincre pour la gloire. Ces mêmes vices que je haïssais plus que tout à l'extérieur devenaient les miens lorsque j'entrais dans ce monde souterrain. Comment dire ? J'avais l'impression qu'à toujours bien faire attention à me comporter comme n'importe quelle autre serveuse sans histoire qu'un trop plein d'adrénaline s'accumulait en moi, m'emplissant d'un besoin viscéral de frapper et briser des choses. Là, parmi ces hommes, j'en avais l'occasion et c'était une drogue dont j'étais tombée si dépendante que je ne pouvais me résoudre à prendre une seule nuit de repos. J'avais besoin de me battre ici pour ne pas perdre le contrôle et me battre ailleurs.

Mes frères et sœurs ne le comprenaient pas. Ils n'étaient pas comme moi aux, ils avaient des rêves et des projets. Sky qui voulait devenir médecin, Jude danseuse... Moi hormis ce restaurant et ce club je n'avais rien et cela était bien ainsi. Mon père et moi avons toujours été les mêmes, parfois les liens du cœurs sont plus puissants que les liens du sang. Mon rêve à moi c'était de le rendre plus que tout fier de moi. Mon père ce héros... C'était lui qui m'avait enseigné le coup de pied que je venais d'envoyer dans les côtes de mon adversaire. Et ce coup de coude au visage. Il m'avait appris à immobiliser les bras et à faire céder les jambes sous le poids de l'ennemi. L'homme était à terre, vaincu, et j'entendis sonner la fin des combats pour la nuit.

Les paris furent payés, les vêtements remis et bientôt la foule de combattants redevenus professeurs, pompiers ou vendeurs disparut en haut des marches qui menaient vers le restaurant et la sortie. Mon derniers adversaire vint payer ce qu'il me devait cependant que son ami – que j'avais battu un peu plus tôt également – le soutenait tant bien que mal avant de remonter à leur tour. Je restais seule dans mon arène et en profitais pour passer mes mains sur les différentes parties de mon corps qui me faisaient souffrir en laissant échapper une grimace de douleur. D'accord, Sky n'allait pas être content si je m'étais encore débrouillée pour me fêler une nouvelle fois le poignet. Il allait falloir que j'immobilise rapidement le tout avant que cela ne devienne réellement douloureux. J'attrapai ma serviette dont je me servis pour éponger quelque peu la sueur et le sang, le mien ou celui d'un autre, dont j'étais couverte. Mon débardeur me collait à la peau alors je tirai légèrement dessus pour faire passer l'air.

Abandonnant le linge désormais teinté d'une légère couleur rouge reconnaissable entre mille, je récupérai la trousse de secours que mon frère s'assurait que j'emporte tous les soirs avant de m'asseoir lorsqu'un bruit de pas se fit entendre dans les marches derrière moi. Je me souvenais que Jude et Tao étaient de corvée de ménage ce soir. Ce qui en général voulait dire que l'un d'eux laisserait à l'autre le soin de faire tout le travail. Et connaissant ma très chère petite sœur, elle s'était arrangée pour partir la première pour regarder son émission à la télé ce soir avec Sky. J'étais donc seule avec Tao.

_Super, soupirai-je discrètement de peur qu'il ne m'entende.

Je sortis une bande de la trousse de secours afin de m'occuper de mon poignet. Je pris soin de bien serrer le bandage ou du moins j'essayais, mais je n'étais pas très douée pour cela. Mon truc à moi c'était infliger les blessures, pas les soigner. Je m'autorisai une nouvelle grimace de douleur, profitant du fait que Tao était toujours derrière moi. Le résultat était pitoyable : lâche en haut, trop serré en bas. Je ne ferai décidément pas carrière dans la médecine ! Mais cela devrait aller du moins le temps que je rentre au manoir. Je pris ensuite un coton que j'imbibais de désinfectant et m'appliquai à nettoyer mes plaies ouvertes. Pour les bleus qui commençaient déjà à teinter ma peau il n'y avait malheureusement rien à faire.

Je savais que Tao s'était déjà lentement mis au travail, mais je ne lui adressai pas la parole. A la vérité, si j'avais eu mon mot à dire, nous ne nous parlerions que dans les cas d’extrême urgence. Contrairement aux apparences, je ne détestais pas le jeune homme. Tout au contraire... C'était bien parce que je l'appréciais que je ne pouvais me résoudre à passer du temps avec lui. C'était stupide ? Peut-être, mais c'était la seule solution que j'avais trouvé. Comme la médecine était le domaine de mon frère, celui du cœur était à ma sœur. Je n'avais jamais été à l'aise avec ces choses-là. L'amour ? Très peu pour moi, je préférai me battre. J'avais, après tout, été élevée comme un garçon alors les oiseaux qui font piou piou et les angelots en couche-culotte ne m'intéressaient pas. J'avais déjà fréquenté des hommes, mais jamais comme Tao. Personne n'était comme Tao.

Tao était selon mes dires : simplet, insupportable, irresponsable et inconscient. Ce qui est ma façon de dire qu'il est gentil, drôle, enfantin et courageux. A sa manière, il me rappelle un Teddy Bear que l'on a envie de prendre dans ses bras pour ne plus le lâcher. Quitte à le serrer si fort qu'il s'en trouve étranglé – ce que j'avais également envie de lui faire subir parfois. Et je savais qu'il avait un gros, un très gros béguin pour moi depuis aussi longtemps que je m'en souvenais. A chaque fois je lui parlais il me regardais avec un peu de crainte mais surtout cette douceur que je ne voulais pas lui rendre. Car sans trop savoir comment ni pourquoi, toutes ces choses que je trouvais exaspérantes étaient devenues tout autant de raisons que j'avais de l'aimer. Et tout autant de raisons potentielles de finir par le haïr pour de bon.

Je l'entendis soudain qui s'adressait à moi, me demandant combien de mes adversaires avaient eu à me donner l'argent de leur mise. Un sourire mauvais étira mes lèvres sans que je m'en aperçoive et je me redressai sur mon siège tout en changeant de coton pour pouvoir nettoyer ce qui ressemblait à une griffure sous l'épaule. Je me demandais vaguement lequel des hommes présents un peu plus tôt aurait pu avoir des ongles assez longs pour m'infliger ce genre de marque.

_Autant qu'il y a d'hommes assez fous pour m'affronter, répondis-je évasivement. Tu devrais méditer là-dessus : je ne perds jamais.

Je ne m'étais toujours pas retournée, trop occupée que j'étais à prendre soin de mes plaies. Une fois les bras terminés, je fouillais dans la trousse à la recherche de l'habituel petit miroir qui me permettait de m'occuper ensuite de mon visage. Mais j'avais beau chercher et chercher encore, l'objet était introuvable ? Où Diable était-il donc passé ? J'aurais mis ma main au feu que Jude s'en été servi cet après-midi pour... Oh. Jude. Bien sûr. Elle avait dû partir avec, me laissant sans rien pour pouvoir désinfecter les coupures que je savais avoir à la lèvre et au nez. Deux solutions s'offraient donc à moi. La première : prendre mes affaires et rentrer chez moi rapidement au risque d'être coincée par un Sky inquiet et une Jude exaspérée d'être interrompue. La seconde : demander à Tao. L'inconvénient avec la première était que ma chère sœur lui en voudrait si effectivement  je monopolisais Sky mais le problème avec la deuxième était que je devrais laisser Tao me soigner. M'approcher. Me toucher. Réprimant un frisson sans savoir si le froid ou l'excitation en était la cause, je soupirai bruyamment avant de me retourner pour la première fois vers le jeune homme.

_Bon, je n'ai pas de miroir alors tu vas devoir m'aider. déclarai-je, déjà certaine que c'était une mauvaise idée. Pause le balai et assieds-toi.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize   [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize Icon_minitimeDim 23 Fév - 21:43




Free from the lies

Vous avez déjà eu cette sensation de ne pas vous sentir à votre place ? De constamment décevoir vos proches, vos amis ... De vous sentir minable dès que vous ouvrez la bouche ... De ne jamais être à la hauteur ... Pensez-vous parfois que vous la personne la plus inutile qui existe dans ce monde ? Et bien, si c'est le cas, je suis sincèrement désolé pour vous, mais ce n'est pas le mien.
Ma vie est parfaite, j'ai un travail pas trop fatiguant ou peut-être que si ? Je ne sais même plus. Quelle était la dernière fois que j'ai pris une commande et que je l'ai vraiment servi ? Enfin faire ça pendant toute la journée. Ça remonte tellement loin que je ne m'en rappel plus. Quoique hier, un client m'a demandé conseil sur la carte, j'ai donc pris la commande, et même si c'est Sky qui l'a servi, j'ai quand même travaillé. Oui, j'ai un boulot parfait. Un appartement que je ne pais pas et qui est à proximité du restaurant. D'accord, je vis encore chez mon père, notre logement n'est pas très grand et il sent très souvent la nourriture, mais il est vraiment sympa. J'ai des amis, c'est normal pour un homme d'avoir plus d'amies filles ? On va dire que oui.

Je peux assister à des combats magnifiques entre les joueurs de notre cercle privé. Je n'ai pas le droit de combattre, pour ne pas faire honte à la famille Shaolin, mais c'est quand même un énorme privilège de pouvoir étudier les combats. Un jour, le vieux Shaolin acceptera que je combatte et je deviendrais aussi fort que Violet, voir plus. Je serais un héros à ses yeux, elle sera fane de moi ! Comme tout bon héros, j'aurais une ennemis et pas si redoutable que ça. La serveuse d'en face, Becky ! Je la vaincrais et je récupérerais toutes les bandes dessinées, toutes les figurines, tout ce qu'elle a acquis malhonnêtement. C'est vrai que vu ce point de vue, ma vie n'a pas l'air si fantastique, mais je m'en moque, car je l'avait elle. Pas Becky hein, mais Violet. Elle est loin d'être la personne la plus gentille, ni la plus douce, ni la plus amicale, ni la plus souriante, mais c'est Violet et rien que ça, ça devrait vous mettre l'eau à la bouche. Toute ma vie était construite autour d'elle, on travaillaient dans le même restaurant, on avaient la même passion, une grande partie de mes amis étaient sa famille, ma chambre donnait sur leurs salons ... Flippant non ?

Ainsi, la voir encore dans la cave à cette heure-là, à penser ces plaies, ne m'étonnais guère. Prenant mon courage à deux mains, je ramassais tout ce que je trouvais. Il faudrait instaurer une nouvelle règle, le perdant nettoie. Pourquoi ça serait à nous de tout remettre en état ? Après tout, je ne combattais pas et je ne gagnais pas plus d'argent pour faire cette corvée. Tout en attendant sa réponse, j'avais commencé à balayer le sol. À vrai dire, j'espérais qu'elle me réponde, il eut arrive de complètement m'ignorer, mais cette fois, elle fit l'effort de me donner une réponse.


- Autant qu'il y a d'hommes assez fous pour m'affronter. Tu devrais méditer là-dessus : je ne perds jamais.

Pourquoi je devais méditer dessus ? Cette phrase était une mise en garde ? Avait-elle entendu mes pensées ou est-ce pour dire que jamais elle serait amie avec moi ? Parler en énigme était bien la chose que je détestais, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire. Voulait-elle que je sache qu'elle était la plus douée ? Mais je le savais déjà ça. Ou alors, voulait-elle que je la rassure sur le faite qu'elle était une personne forte ? Mes corvées étaient en mode pause, cette affirmation avait imposer beaucoup trop de questions pour mon pauvre cerveau. Mon beugue dura quelques minutes, encore mon balai dans les mains, je restais planté là. La voix de Violet me ramenait à la réalité :

- Bon, je n'ai pas de miroir alors tu vas devoir m'aider. Pause le balai et assieds-toi.

Était-ce vraiment la réalité ? ELLE me demandait de l'aide ? C'était donc possible ! Ce n'était peut-être pas le moment d'envoyer un message à Jude pour lui dire que sa sœur venait de demander MON aide. Je jubilais dans mon for intérieur, mais en réalité, je n'étais pas si fière que ça. Cela voulait dire que je devais m'approcher d'elle et vois, la toucher pour la soigner. J'avalai difficilement ma salive et posai le plus lentement le balai au sol. Histoire de faire le mec qui va l'aider, mais qui n'est pas presser de le faire. De plus en plus près de mon siège, je pouvais mieux voir l'état de ma patiente. Son visage avait pris de sacrer coups, c'était pour ça qu'elle me disait qu'elle était imbattable ?

- Ouch, quand Jude va voir l'état de ton visage, elle va hurler ... enfin, je ne veux pas dire que tu es défiguré, tu es encore superbe, même si sans tout ce sang tu serais encore mieux .... enfin bref.

Ce n'était sûrement pas le meilleur moment pour lui dire ça. Je pris le siège qui devait mettre destiné et me rapprocha le plus doucement possible. Violet était comme une tigresse, si on ne prenait pas ses précautions, elle pourrait nous tuer en moins de temps que dire nouille. La distance entre nous me paraissait raisonnable, ni trop près, ni trop loin, même si, jamais je n'avais été aussi proche d'elle. J'avais vue Sky faire ça des milliers de fois, soigner les plaies des personnes de cette famille et ça ne paraissait pas si compliquer. J'imbibais un coton avant de l'appliquer sur son nez, je n'étais pas assez sadique pour appuyer sur sa blessure. Je pouvais sentir son souffle se fracasser contre mon visage et c'est lorsque mes yeux croisèrent les siens que mon cœur commença à battre plus fort. Je sentais mes mains devenir moite, je tremblais presque en rajoutant du liquide sur un autre coton propre. Elle avait du sang sur son arcade, où est-ce celui de son écorchure au nez ? Pour être sûre, je décidai de m'en occuper. De mon autre main, j'écartais une mèche qui collait son front. Sans vraiment le vouloir, mes doigts caressèrent sa peau en repoussant les asseaux de ses cheveux blonds. Je n'osais même pas recroiser son regard, il devait être encore plus noir que d'habitude.

Je croîs que c'est à des moments pareils qu'on sait, qu'on sait que la personne en face de nous est celle qu'on veut, celle qu'on désire avoir à son bras. Ce n'était pas un simple béguin, je croîs que c'est beaucoup plus compliqué, mais aussi plus pur. Je n'ai jamais choisi mes sentiments envers elle, sinon croyez moi, j'en aurais choisi des plus simple. J'ai essayé de l'oublier, mais cette vie est hantée par Violet. Chaque chose que je croise me fait penser à elle, toute ma journée est composée par sa simple présence, je suis peut-être pathétique, mais je ne peux réprimander qui je suis, car ce sont mes sentiments qui à former l'homme que je suis aujourd'hui. Cette femme était très souvent sadique, mais jamais elle n'avait profité. J'étais toujours aussi près d'elle, je profitais de chaque seconde, je savais que je n'allais pas vivre cette situation deux fois. Le coton avait enlevé le sang de son arcade, ma seconde hypothèse était la bonne, elle n'était pas blessée. J'appliquais encore quelques cotons sur son nez avant de passer à sa lèvre. J'inspirais profondément avant de pouvoir parler, ce silence ne m'aidait pas, alors, grand bavard que je suis, je lançai encore la conversation :


- À force, les clients vont croire que tu te fais frapper et ils vont appeler les associations de femme de battus.

J'étais assez fière de moi, je n'avais pas bafouillé, ma phrase était compréhensible et elle ne me faisait pas passer pour un crétin écervelé.


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MessageSujet: Re: [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize   [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize Icon_minitimeMer 19 Mar - 0:01



Little white lies now in flame

Devant l'absence de réaction de Tao, je me contentais de continuer de soigner mes plaies. Le connaissant il devait encore se torturer l'esprit pour essayer de comprendre ce que j'avais voulu dire de la façon la plus tordue possible alors que je lui faisais simplement remarquer une vérité toute simple. Je ne perdais jamais, dans l'arène comme ailleurs, et je ne perdrais certainement pas contre un homme comme lui sur un sujet aussi futile que celui du cœur. Il n'y avait aucune chance pour qu'il comprenne ce que je voulais lui dire, mais moi je savais et c'était bien suffisant. Je l'imaginais, bouche-bée face à mon dos éternellement tourné vers lui, ses bras le long du corps et ses doigts s'agitant, se crispant et tapotant comme pour s'enjoindre à réfléchir plus fort. Je le connaissais par cœur et cela m'énervait au plus haut point.

Inconsciemment je tentai de finir de nettoyer mes coupures plus rapidement, négligeant de rebander mon poignet correctement pour pouvoir partir au plus tôt et laisser Tao à ses corvées. Bien sûr j'aurais pu terminer beaucoup plus vite si ma très chère sœur n'était pas partie avec le petit miroir dont je me servais habituellement pour soigner ou du moins nettoyer mon visage. Un instant je caressai l'idée de partir ainsi après m'être rapidement passé de l'eau sur la figure pour laver le sang qui teintait ma peau mais je balayai bien vite cette option. Je savais que mes plaies saignaient encore, et me rincer ne ferait que permettre à de nouvelles traces de sang bien fraîches de s'écouler. Sky n'était décidément jamais là quand on avait besoin de lui. Enfin si, quand c'était pour Jude, il était là bien sûr.

Je pris alors sur moi, et demandai à Tao de venir se rendre utile puisqu'à en juger par l'absence de bruit le nettoyage de la cave ne semblait pas être dans ses priorités immédiates. C'était une mauvaise idée, une très mauvaise idée qui finirait bien par se retourner contre moi tôt ou tard. Je le savais, je m'en moquais. Je voulais simplement une fois, une toute petite fois me laisser aller. Le laisser approcher. Mais toujours sans ne rien laisser paraître juste un peu pour moi, pas assez pour lui. J'aurais dû me sentir honteuse de lui demander son aide, à lui plus qu'à n'importe qui, seulement j'étais trop occupée à me forcer afficher un air égal.

J'entendis le bruit de ses pas délibérément lents, et je levai les yeux au ciel car je savais, oh oui je savais qu'il se forçait à ne pas venir en courant s'installer sur mes genoux. Ses yeux, pas encore habitués à la semi-pénombre qui régnait dans la pièce, purent enfin discerner mon visage avec précision. Je la vis immédiatement, cette petite lueur qu'il avait quand il me regardait, celle que j'essayais d'éteindre à chaque fois que je lui adressais la parole ou simplement un regard. Il s'avançait toujours, et pouvait enfin voir l'étendu des blessures que j'avais reçues.

_Ouch, quand Jude va voir l'état de ton visage, elle va hurler... Enfin je veux pas dire que tu es défigurée, ajouta-t-il rapidement, tu es encore superbe, même si sans tout ce sang tu serais encore mieux... Enfin bref.

Je ne répondis d'abord rien, me contentant de lui lancer un regard qui semblait vouloir dire 'tu te dépêches oui ?' afin qu'on en finisse une bonne fois pour toute. Je regrettais déjà de ne pas être rentrée chez moi directement. Après tout à cette heure-ci il y avait peu de chances pour que je croise quelqu'un dans les rues, et puis le manoir était juste à côté du restaurant. Je me demandai s'il était trop tard pour changer d'avis et laisser Tao à ses corvées mais agir ainsi pousserait ce fainéant à venir me poser tout un tas de questions plus tard.

Mes oreilles traîtresses n'avaient pu s'empêcher de relever le mot 'superbe' qu'il avait employé pour me qualifier. Je refusais d'en faire autant, je ne voulais pas qu'il pense – sache, me soufflait une petite voix de mèche avec mes oreilles – que ses compliments me faisaient plaisir. Je préférai donc me concentrer sur le début de sa déclaration.

_Qu'elle hurle, il faut bien que je gagne plus d'argent. Ce n'est pas avec mon salaire de serveuse que je pourrai me racheter une voiture.

J'avais encore beaucoup de mal à ne pas en vouloir à Tao de ce qui était arrivé quelques semaines auparavant. Non seulement il avait mis la vie de ma sœur en danger, mais en plus ensemble ils avaient littéralement détruit ma voiture. Ce que l'on savait moins, c'était que j'en voulais également à Jude d'avoir laissé cet imbécile l'entraîner dans un de ses plans débiles qui aurait pu coûter la vie à deux personnes qui m'étaient chères. Bien entendu, ma sœur, bénie soit-elle, si elle s'en était rendue compte n'en avait en tout cas rien dit. Et comme je ne pouvais pas laisser éclater mon soulagement et ma colère comme je l'aurais voulu – comprendre ici en serrant fort Tao dans mes bras tout en l'étranglant – j'avais décidé que la destruction de mon auto serait un bon moyen d'évacuer ma frustration.

Il s'assit enfin et commença les soins avec une douceur que je ne lui connaissais pas. Lui habituellement si brusque et maladroit, si gauche, prenait milles précautions lorsqu'il nettoyait la coupure que je savais avoir sur l'arête du nez. Ses gestes délicats compensaient le fait qu'il avait mis beaucoup trop de désinfectant sur le coton dont il se servait. Je cherchai désespérément un endroit où fixer mon regard. Il était proche, trop proche désormais. J'avais raison : c'était une mauvaise idée. Je voyais le fin duvet qui recouvrait sa peau bouger au rythme de ce que je devinai être mon souffle et cependant qu'il recevait le mien, je sentais le sien sur mes lèvres.

Nos regards se croisèrent et je réalisai soudain que l'odeur de sueur et de sang qui embaumait l'air de la pièce ne se faisait plus sentir. Non à la place il y avait un parfum sucré qui flottait entre nous et je sus qu'il avait encore chippé un dessert ou deux dans la cuisine. Mes yeux se baissèrent, attirés par un léger mouvement plutôt rapide mais régulier, et je réalisai qu'il s'agissait que son pouls qui frappait contre la peau de son cou que j'aurais tant voulu mordiller. Marquer de mes dents pendant que mes ongles traceraient de longues griffures dans son dos. Je remarquai ses mains trembler quand il imbiba un nouveau coton et la bouteille de désinfectant manqua de glisser. Il devait avoir les mains moites, il n'était pas à l'aise. Il irradiait de son corps une chaleur nouvelle que je pouvais sentir de là où j'étais et cela me fit prendre conscience que je commençais à avoir froid dans cette cave en simple débardeur humide.

Je forçais ma respiration à garder un rythme calme et régulier, tout en faisant de mon mieux pour garder les yeux ouverts sans pour autant continuer de remarquer tous ces détails qu'ils n'avaient cessé de relever jusqu'à présent. Je me faisais l'effet d'un fauve en chasse, et Tao était ma proie. Je ne repris mes esprits que lorsqu'il leva une main vers mon front pour repousser quelques mèches de cheveux qui lui barrait sans doute l'accès. Mon cœur s'accéléra à son tour, pris d'une frénésie qui me poussa presque à agir. Mais je me laissai faire, muscles tendus au maximum comme si j'étais sur le point de bondir sur lui et non pas de rentrer chez moi. Il s'était remis à parler tout en préparant un nouveau coton pour ma lèvre cette fois et je fis de mon mieux pour l'écouter et lui répondre.

_Tu trouves que j'ai l'air d'une femme battue, demandai-je en arquant un sourcil, ou bien tu dis ça pour que je laisse Jude me maquiller davantage?

Je lançai un regard suspicieux à mon soigneur d'un soir. Je savais bien qu'avec le sang et les bleus qui se formaient peu à peu sur ma peau je devais faire peine à voir, mais c'était uniquement parce que je venais de recevoir les marques le soir même. Il était évident que chaque lendemain de combats je laissai à ma sœur le soin de recouvrir chaque blessure puisqu'elle était beaucoup plus douée que moi pour cela. Jusque là cela avait bien fonctionné puisque personne n'avait encore fait la moindre remarque à ce sujet auprès de moi-même ou d'un membre de ma famille.

Je sentis les doigts de Tao qui me caressèrent les lèvres. Je ne savais pas si c'était volontaire ou non, mais la sensation me fit réagir immédiatement. Je lui attrapai le poignet à une vitesse qui me surpris moi-même et immobilisai son geste. Il n'avait pas le droit, il ne pouvait pas continuer. Je devais partir, rentrer chez, prendre une bonne douche et me coucher sans repenser un seul instant au serveur qui nettoyait les traces de nos combats. J'étais en colère contre lui, contre moi, contre cette fichue cave qui ne sentait toujours plus le sang et la sueur. Il me semblait que je serrais trop fort mes doigts autour de son poignet, mais mes muscles toujours tendus ne me permettaient pas de relâcher ne serait-ce qu'un peu mon emprise. Je lançai un regard noir vers la source de tous mes problèmes et lâchai brusquement :

_Ça ira, je pense que tu en as assez fait comme ça.

Il n'avait pas eu le temps de placer le moindre pansement pour resserrer les coupures afin d'éviter les cicatrices, et je sentais bien que ma lèvre n'était pas tout à fait nettoyée mais je ne pouvais pas reste une minute de plus. Si je m'attardais je risquais bien de sauter à la gorge de ma proie qui ignorait jusqu'au fait qu'elle était chassée.


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MessageSujet: Re: [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize   [Flashback] Cause I will wait, I will wait for you, even if you're too proud to the realize Icon_minitimeSam 5 Avr - 0:31




Free from the lies

Comme dit John Dillinger dans Public Enemies : « Tu peux être un héros mort ou un lâche vivant ». Aujourd'hui, j'allais être meilleure qu'un lâche, j'allais être un héros qui allait se faire arracher la tête. Violet était comme une fauve, réactive au moindre bruit. Au moindre mouvement suspect, elle me tuerait et sans aucune hésitation. Pas étonnant que la plupart de ces amis soit que des hommes. Elle pouvait les frapper sans qu'ils hurlent à la mort, en réalité, ils pouvaient être son pushings ball personnel. Oui, je serais un héros mort, peut-être pas au regard de ma grande blessé, mais aux yeux de tous les geeks qui bavent sur des bombes du cinéma. Je n'avais pas besoin de home cinéma pour baver sur une fille, j'avais juste à regarder par ma fenêtre. Ça ne fait pas du tout pervers, non pas du tout, j'ai juste trois mille fenêtres qui donnent chez eux. J'allais pouvoir réaliser un de mes plus grands fantasmes, sauf que j'étais l'infirmière et elle le guerrier blessé. Vexant ? Frustrant ? Humiliant ? Pas du tout, avec elle, c'était une question d'habitude. Savoir ravaler sa fierté est un art que peu de monde possède et dans mon cas, c'était si facile que ça n'en était presque effrayant. Il ne faut pas en avoir beaucoup pour essayer de la faire craquer, devenir gay avec Sky serait tellement plus simple. Je vous ai déjà dit qu'il est gay ? Oui, un futur psychopathe et un gay refoulé. Je n'ai pas souvent entendu le nom d'une fille dans sa bouche, je ne l'ai jamais vue avec une fille et je croîs bien que les filles ne l'intéressent pas. Sinon, pourquoi serait-il toujours dans les pattes de Jude ? Traîner avec sa sœur est sa manière d'échapper aux tentations masculines, si les vieux Shaolin l'apprenaient, ils en feraient sûrement une crise cardiaque. Je ne sais pas si je devais m'en réjouir ? Violet serait tellement anéanti de ne plus avoir son père qu'elle me tomberait dans les bras, en même temps, s'ils meurent, elle deviendrait la gérante et elle me forcerait à travailler. Les voir vivants n'est peut-être pas si mal en fin de compte, mais ma vie était encore plus en danger, surtout en entendant la fin de sa phrase.

- Qu'elle hurle, il faut bien que je gagne plus d'argent. Ce n'est pas avec mon salaire de serveuse que je pourrai me racheter une voiture.

La voiture, toujours cette histoire de voiture. Pourquoi tout le monde me reprochait l'accident de la voiture ? Selon Jude, il faut accuser l'arbre qui s'est comporté, comme par hasard, comme un aimant et à incité la voiture à se fracasse contre lui. Je ne comprends vraiment pas pourquoi personne ne veut la croire. Après tout, ce n'est pas de ma faute si on a eu un accident, ce n'était pas moi qui conduisais, j'étais seulement le passager. Tout ça pour une voiture. Elle m'en voulait parce que c'était moi qui avais eu l'idée de prendre sa voiture. Après tout, la personne a blâmé, c'était elle, sa voiture n'était pas fiable. Bien évidemment, personne n'osait ne lui dire, c'est tout ! Ce soir, j'étais peut-être un héros, mais je n'allais pas mourir pour cette foutue voiture qui n'est pas capable d'éviter un arbre. Puis, pourquoi ça serait moi qui devrais prendre toute la responsabilité ? Tout ça parce que j'ai poussé Jude à réaliser son rêve ? Oui, c'est vrai sans moi, on n'aurait pas pris la voiture pour aller à Boston. Si on remontait réellement à la source du problème, c'était à cause du papier dans le sac de Jude, sans lui, je n'aurais pas poussé ma danseuse étoile à prendre la voiture de ma dame de fer et on n'aurait pas eu d'accident. Donc, si on remonte vraiment à toutes les circonstances, c'est Jude qui devrait prendre toutes les responsabilités ! Tous les membres Shaolin parlaient de l'auto écrabouillée, de leurs derniers adoptés, mais quelqu'un s'étaient-ils inquiétés pour moi ? Moi aussi, j'étais à deux doigts de mourir, mais ça, ça leur passait au-dessus de la tête. Je ne pouvais pas lui répondre, sinon, elle me frapperait et je serais obligé d'avoir mal. Pas de réponse, juste une drôle de tête ou plutôt une espèce de grimace.

Je n'avais jamais été aussi proche de son visage, de son corps ... non jamais. Bien que j'aurais tout donné pour être dans cette situation, je n'étais pas à l'aise. J'étais trop près d'elle, je pouvais sentir son souffle chaud se balader sur mon visage. Violet était comme le rêve de Jude, inssaisissable. Elle était comme un lynbirinth, laissant des passages secret pour atteindre son cœur et dérober le trésor qui s'y cache. Pourtant, ces mêmes tunnels étaient piégés de manière sournoise, ce chemin te mène vers des culs-de-sac. Aujourd'hui, je devais encore être dans une de ses impasses. Proche d'elle et pourtant si loin. Elle ne désirait pas la même chose que moi, ce qui freinait sérieusement ce moment "intime". Je voyais bien qu'elle ne voulait pas être ici, son regard fuyant la trahissait. Pour meubler la conversation ou peut-être pour qu'elle se sente plus à l'aise et que le temps passe plus vite, je me lançai dans un commencement de discussion. Bien sûr, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde, mais à ma grande surprise, ce ne fut pas le cas.


- Tu trouves que j'ai l'air d'une femme battue ou bien tu dis ça pour que je laisse Jude me maquiller davantage ?

Violet avait arqué un sourcil, ce qui la rendait encore plus désirable. Ça question dessina un grand sourire béat sur les lèvres. Personne ne pourrait battre cette femme, elle était bien trop forte et puis, elle n'était pas le genre de fille à se faire marcher sur les pieds, même par amour. C'est ce qui me plaisait chez elle, c'était normal d'aimer une dominatrice comme elle ? Bref, elle me faisait sourire. Ah cette fille, aussi masculine que féminine, une femme à deux visages. Le jour une parfaite petite serveuse au sourire glacial et le soir une adversaire redoutable au sourire éclatant. Dans toutes les situations possibles, elle était la plus magnifique, même avec son visage couvert de bleu, mais ça, c'était mon côté maso qui parlait. Alors oui, être maquillé plus souvent serait mieux que vivre au paradis. Pour ma propre sécurité, je n'allais pas lui dire que du maquillage l'a rendrait encore plus admirable, je n'étais pas dingue. Si un simple sublime m'avait permis d'avoir un regard noir, imaginez-vous le résulta avec le mot magnifique. J'allais donc opter pour la première proposition.

- Ça fait longtemps que je sais que tu es la femme indestructible, mais les clients te connaissaient comme Violet la serveuse, qui lui arrive bien trop souvent d'avoir des marques sur ses mains et son visage.

Mon sourire avait disparu, j'étais bien trop occupé à soigner la lèvre de Violet et je voulais faire du bon travail. Après tout, cette occasion ne se représenterait pas deux fois. Je passais le coton une nouvelle fois sur le contour de ses lèvres quand je sentis quelques choses me serrer. Je mis une bonne minute à comprendre ce qui se passait et d'où venait ma douleur au poignet. Violet me tenais, sans que je comprenne pourquoi. Qu'avais-je bien pu dire ou même faire ? Je l'a regardais la plus sérieusement possible, enfin, je me concentrais à ne pas hurler ce qui m'obligeait à avoir un visage sérieux. Elle desserra sa prise sans pour autant me lâcher. Je ne comprenais pas et mon incompréhension commençait à se voir. Son regard était extrêmement noir, comme-ci qu'elle venait d'apprendre que c'était moi qui conduisais sa voiture. Une seconde plus tard, je retrouvais l'usage de mon bras.

- Ça ira, je pense que tu en as assez fait comme ça.?

J'étais confus, je ne savais pas quoi faire ou même quoi dire. J'en ai assez fait comme ça, ça phrase n'avait pas de sens. Je n'avais pas terminé ses soins, sa réaction était étrange. Je n'allais pas l'assommer pour pouvoir finir ses soins. Mon poignet me lançait, mais j'arrivais à oublier la douleur. Son regard était si dur, c'était peut-être le moment où elle allait faire un meurtre, mon meurtre et qu'elle m'enmure mon cadavre dans la cave. Avait-elle reçu un coup sur la tête ? Ça serait la réponse à son comportement. D'abord, elle me jetait un regard de travers, ensuite elle était gentille avec moi, puis elle pète un câble et elle m'agresse le poignet ... c'est quoi la prochaine fois ? Elle m'embrasse et ensuite, elle me décapite ? Soit elle avait une double personnalité soit elle était comme une mante religieuse ... dans les deux cas, ce n'était pas rassurant, mais puisque ce soir j'étais un héros, j'allais me comporter comme un vrai bonhomme. Je relevais mes manches avant de prendre une voix bien plus autoritaire que je l'aurais voulu. Peut-être qu'avec un ton pareil, elle serait tellement choquée qu'elle m'obéirait ... ou pas.

- Il est hors de question que tu te lèves de cette chaise, tu m'entends madame insensible ? Je vais refaire ton bandage, il est tellement mal fait que demain, tu risques de ne pas pouvoir travailler et je serais obligé de prendre ta place et là, ça ne serait pas cool du tout.

J'avais chaud, très chaud, c'était la raison pour avoir retrousser mes manches. En attendant sa réponse, je me frottais mon poignet, il commençait à rougir, les doigts de Violet commençaient à se dessiner sur ma peau. Personne ne pourrait croire qu'une fille, qui à l'air si fragile pouvait faire autant de marque sur le bras d'un homme. Ça faisait des années que je lui courrais après, des années que je l'exaspérais, c'était devenu un jeu. Aucun de nous ne voulait lâcher prise, je voulais qu'elle craque et Violet voulait que je la laisse enfin tranquille. Mes yeux fixaient le sol, je réfléchissais à la situation. Je n'avais rien fait pour attiser ses foudres, perdu, oui, j'étais complètement paumé. Mes yeux se baladaient sur les formes de son corps, avant de s'arrêter sur son regard sombre. Je l'a regardais sans la voir, j'étais trop dans mes pensées pour comprendre que j'avais surement l'air d'un pervers. Cette foi, j'optai pour une voie plus douce, je prononçai son nom sans savoir quoi dire après.

- Violet ...

Nous étions tout les deux assis, dans cette cave humide, j'en avais presque oublié l'odeur nauséabonde qui en ressortait. Même si j'étais avec ma dame de fer, je n'arrivais pas oublié ce lieu, si sinistre, si sombre. Pourtant, sans l'odeur, des bougies, un peu partout, des pétales dans tous les recoins, une petite musique d'ambiance, un bon repas sur une nappe, avec moi et ... moi.


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